Chapitre 1

4 minutes de lecture

Mon lit me manquerait, c'est sûr. Mais je devais avoir quitté la maison pour 7H45. Arriver en retard ou me faire remarquer n'était pas dans mes habitudes, et ce n'est pas aujourd'hui que ça allait changer.

Au rez de chaussée, une odeur fort agréable reignait en maître , probablement le plat de baccon traditionnel, celui que l'on ingurgiterait en 5 minutes pour ne pas quitter la maison trop tard. Je descendais dans la cuisine et vidais d'un coup l'assiette qui se tenait devant moi. Aujourd'hui, nous étions 3 jours avant Noël, le jour que je déteste le plus au monde. C'était le jour des cadeaux, des chants de Noël, et de tous ces trucs à l'eau de rose qu'adoraient les élèves de Palm campus. le problème n'était pas tant qu'ils aimaient se faire des cadeaux. Ils le faisait sans moi et s'efforçaient de m'apporter le moins d'attention possible depuis 14 ans.

Je tournais machinalement la tête vers la gauche pour y voir ma mère avachie sur un fauteuil. son oeil ouvert s'orienta vers moi. elle me lança un "salut" peu enthousiaste, avant de fixer à nouveau le vide. Il y a 6 ans, elle avait attrapé mon père en train de faire des bêtises avec une femme plus âgée qu'elle. Mon père arrivait encore à tout nier en bloc des années plus tard. et il s'en était plutôt bien tiré pour le divorce. Depuis cet épisode, personne ne la reconnaît plus. elle qui était si active et cimentait la famille, était devenue l'ombre d'elle-même, fragile, lunatique, mais toujours impliquée dans les tâches ménagères.

j'avais également une soeur. elle s'appelait camille. mes parents avaient trouvés ça drôle de lui donner un prénom féminin et masculin. le quartier la connaissait jadis comme la "fille qui dit bonjour", celle "qui n'oublie pas les ptits vieux" et qui leur apportait des chocolats et des confiseries quand leurs petits-fils les oubliait pour Noël. Le fait est qu'elle adorait mon père, et que ce qu'il avait fait ce jour là avait brisé en elle ce petit quelque chose qui faisait que tout le quartier aimait l'appeler "la petite cam". à 15 ans, elle écoutait du deathmetal, se réjouissait quand quelqu'un mourrait dans le quartier. Et,parfois en jour de déprime, il lui arrivait même de faire des doigts à Monsieur Henry dont la fenêtre était adjacente à la sienne quand il lui demandait de baisser un peu le son de sa musique.

à présent, l'on envisageait comme seule solution de l'envoyer dans un camp de réeducation, avant que quelqu'un ne fasse une connerie. Tous sauf ma mère, qui continuait de croire en elle. Ça donnait lieu à des passages assez gênants où maman se courbait en quatres pour satisfaire ses exigences. ma soeur se comportait pourtant de manière ignoble avec elle, et je m'interposais très souvent. aussi nous détestions nous l'un l'autre. Néanmoins, et pour faire plaisir à ma mère, je ne quittais pas immédiatement la table quand elle se pointa 11 minutes avant le début des cours et pris son petit dej.

Après 10 bonnes minutes d'engueulades et de moqueries, ma mère fit démarrer la voiture. Nous habitions à 25 minutes de l'école. mais le trajet passait toujours très vite. Beaucoup trop vite. Au bout de 10 minutes, quelques feux grillés et un paquet de mots doux échangés avec d'autres automobiles en colère nous nous sommes garés à l'entrée d'un bâtiment minuscule , qui s'avérait être mon lycée.

Même si l'établissement ne payait pas de mine, il avait une vraie valeur historique , car il avait été l' un des premiers campus de l'État de Pennsylvanie à avoir acceuilli des étudiants. Le fait qu'il s'appelait Palm campus était étrange en soit . c'était un des Etats les plus

je sortais de la voiture quand je fus interpellé par un jeune homme hirsute à la bedaine épaisse au visage rond. En dépit de son apparence, Eric lensen, un de mes seuls amis, s'était forgé une bonne réputation et avait énormément d'amis dans le campus. Il était également connu comme celui à ne pas faire chier en aucune circonstance. Mais même lui ne pouvait empêcher ce qui m'arrivait. au moins avait-il autre chose en tête que de me piéger, à l'instar de la moitié de l'école. Il ne me jugeait pas non plus sur mes idées farfelues ni sur mon manque d'enthousiasme lors des travaux de groupe.

mon mètre 95 et sa dégaine d'obèse nous faisait ressembler à un duo comique qui aurait mal tourné et que l'on ne diffusait plus à la télé.

Nous nous aventurâmes dans les couloirs du lycée en passant par les casiers des premières.Une jeune fille nous regardait avec insistance depuis l'autre bout du couloir. .

Avec ses couettes noires et ses lunettes fines, elle ressemblait à une jeune gothique prête à torturer n'importe qui. Elle était très mince et nous fixait d'un air réprobateur, comme si on devait lui rendre un truc depuis 3 semaines et que l'on se pointait en face d'elle en faisant semblant de rien. Son nom était Léa.

Et , à nous deux, nous formions la bande des loosers, comme l'aurait dit un stephen king ou le clown dans "ça". Eric ne comptait pas vraiment dans la bande vu qu'il avait des amis.

-on va faire comme si je ne vous attendais pas depuis un quart d'heure, lança-t-elle sur un ton exaspéré.

-eh, c'est pas moi qu'y est mis 5 minutes à laisser maman partir ! Répliqua Eric, pour prendre ma défense.

-des fois je me demande pourquoi je traîne encore avec vous. Au lieu de raconter n'importe quoi, allez me garder une place dans le cours de Rodd et lui expliquer pourquoi je ne suis pas là.

-le cours commence dans 3 minutes, mec ! Retiens toi !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Elliott héducy ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0