Chapitre 51. La goutte de trop dans cette affaire.

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De retour à Bruxelles, le couple reprit la routine de leur travail et de leur vie de famille. Ils étaient dans leur bulle pleine de bonheur lorsque l’inspecteur Lays les convoqua, avec leur avocat, pour l’affaire « Ambre Decis». En raccrochant le téléphone, Louis indiqua,

— Bizarre, il avait une drôle de voix.

— Il est peut-être enrhumé ?

— Non, je dirais plutôt tracassé.

— J’espère juste qu’il n’y aura pas de mauvaises nouvelles alors.

Le couple se rendit à la convocation, accompagné d’un avocat recommandé par Sarah, l’amie du couple et partenaire d’Éric, meilleur ami de Louis.

Lays invita tout le monde à s’asseoir et présenta le procureur du Roi chargé d’instruire l’affaire, à charge et à décharge.

Une fois assit, Lays prit la parole sur un ton laconique,

— Je vous ai convoqué pour vous faire part d’une nouvelle qui, je pense, risque de compliquer encore cette affaire.

Le couple regarda l’avocat qui écarquilla les yeux, indiquant qu’il n’était pas au courant. Louis s’enquit,

— Quand vous dites que cela risque de compliquer cette affaire, vous voulez dire quoi inspecteur ?

— Eh bien, ne tournons pas autour du pot, Madame Decis est enceinte… Et prétend que c’est de vous, Monsieur Leblanc.

— Quoi ?!

Un silence tomba dans la pièce après l’exclamation de Louis. Alors qu’il hocha la tête négativement, Rachel eut l’impression de porter une enclume sur ses épaules, l’avocat regarda l’inspecteur puis le procureur et intervint,

— Existe-t-il une preuve que l’enfant soit bien de Monsieur Leblanc ?

— C’est pour cela que vos clients sont ici, pour pouvoir effectuer les tests ADN en ce sens.

Soudain, sur un ton très abrupt, Rachel demanda,

— Combien de semaines ?

Saisit par le ton de sa question, Lays l’interpella,

— Pardon ?

— Elle dit être enceinte de combien de semaines ?

Rachel sentit la colère monter en elle, elle prit une profonde respiration pour tenter de se contenir. Lays lui fournit les détails qu’il avait en sa possession,

— Elle a été auscultée par un gynécologue, elle en serait à douze semaines.

Avec vigueur, elle s’exclama,

— La salope ! Elle a bien calculé son coup !

Interloqué, le procureur s’enquit,

— Pardon ? De quoi parlez-vous, Madame ?

— Douze semaines, elle ne peut plus avorter !

Après avoir avoué l’objet de son tourment, Rachel se ferma comme une huître et ne dit plus rien. Des larmes coulèrent sur ses joues. Louis voulu la prendre dans les bras, mais elle refusa et le maintint à distance.

Bien qu’ému par la situation, Lays les ramena très professionnellement à la réalité.

— Faisons les tests, Monsieur Leblanc, au moins nous saurons si oui ou non vous êtes le géniteur, comme elle le prêtant.

Louis saisit l’occasion pour tenter de sortir de la torpeur dans laquelle il baignait depuis l’annonce de Lays.

— Ok, que faut-il faire ?

— Une prise de sang.

L’avocat intervint,

— Que veut Mme Decis ? Excusez-moi, mais connaissant l’affaire, je pense que cette grossesse fait aussi partie d’un plan pour la prévenue.

Lays scruta la réaction du procureur qui acquiesça en fermant les yeux. Lays sorti une feuille du dossier concernant l’affaire et détailla les demandes d’Ambre.

— Mme Decis demande à être relâchée pour poursuivre sa grossesse sereinement à l’extérieur de la prison.

Louis se leva d’un bond, prêt à intervenir lorsque lays lui fit signe de se rasseoir et le rassura,

— Cela a déjà été refusé, elle n’a pas d’endroit où aller et de plus, il n’y a personne, dans son entourage, que nous pourrions considérer comme ressource fiable pour pouvoir sortir de prison. Elle mènera donc cette grossesse à terme en prison, en attendant le procès.

L’avocat prit note et décréta,

— Ok, c’est déjà ça.

Voyant que cette information avait quelque peu atténué la lourdeur de l’ambiance, Lays en profita pour dévoiler une autre information.

— De plus, pour votre information, dans le cadre des prélèvements et examens effectués lors de l’arrestation, nous avions trouvez des résultats hormonaux un peu particuliers qui prennent à présent tous leurs sens ; des taux de gonadotrophines excessivement élevés et des traces d’injections à différents endroits sur son ventre.

Hébété, Louis balbutia,

— Je ne les ai pas vus… Je ne la regardais pas…

Rachel prit la main de Louis dans la sienne et constata péniblement,

— C’était donc prémédité… Cette grossesse… Elle a stimulé son ovulation.

Elle se réfugia à nouveau dans le silence, mais garda la main de Louis dans la sienne, il croisa ses doigts avec les siens.

Un membre du laboratoire de la police arriva pour effectuer la prise de sang à Louis puis repartit en emportant l’échantillon.

D’une manière très professionnelle, mais d’une voix teintée de compassion, Lays s’adressa au couple,

— Vous serez fixé dans 48h, je suis désolé de la tournure que prend cette histoire.

Alors qu’ils se levèrent pour partir, Rachel l’interpella avec un fond de tristesse dans sa voix,

— Vous faites votre travail. Je m’excuse pour là tantôt, mais j’ai l’impression que cette histoire n’en finira jamais, elle va continuer à tenter de pourrir notre vie, elle va continuer à vouloir récupérer Louis, quels que soient les moyens utilisés, même la vie d’un enfant.

Lays lui donna une poignée de main qu’elle interpréta comme chaleureuse, le couple sorti de la pièce avec l’avocat qui leur donna rendez-vous dans 48h, pour la réception du résultat de l’analyse, puis les quitta.

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