Chapitre 32. L’obligation de passer à l’acte

10 minutes de lecture

13h pile, dans le petit hall d’entrée de l’immeuble, Louis sonna pour le studio D3. Ambre ne répondit pas mais enclencha l’ouvre porte, il prit l’ascenseur et arriva devant la porte du studio.

Il ferma les yeux et tenta de se composer un personnage avenant, il devait donner le change s’il voulait conduire l’inspecteur et ses hommes au plus proche de l’endroit où Rachel était séquestrée.

Il sonna et afficha un sourire.

— Ah, enfin, tu es là, entre, mon cher Louis.

— Merci Ambre, tu es en beauté je vois… Un rien t’habille

De fait, elle ne portait qu’une nuisette en satin noir, courte et fendue sur les côtés, avec un décolleté en V profond.

En le couvant du regard, elle lui susurra,

— Oui, un rien m’habille…

Elle passa ses bras autour de son cou et l’embrassa, il lui répondit… Il ne pouvait pas se permettre qu’elle ait le moindre doute sur ses intentions.

Une fois libéré de son baiser, il décida de parler pour garder une certaine distance, même s’il savait qu’il allait devoir donner de sa personne, et pour plus qu’un baiser.

— Le décor n’a pas vraiment changé je vois…

— Non, il y a juste un peu plus de joujoux électroniques ; tiens, regarde ce superbe écran !

Elle lui dévoila un écran plat de plus de 40 pouces. Il capta la présence d’un trépied et d’autres gadgets électroniques. Il pointa, avec un sourire qu’il voulut franc,

— Et une caméra… Tu comptes nous filmer ?

Émoustillée, elle se trémoussa devant lui en lui expliquant,

— Oui, désolé pour la première fois, mais cette fois-ci tu pourras même poser devant la caméra ! Ça fera du bien à ta pouliche, histoire qu’elle comprenne bien que pour toi, il n’y a que moi qui compte.

— Ah oui, elle a la TV connectée dans sa cave ?

— Oui, elle est connectée et assise face à un écran… Elle n’en perdra pas une miette.

Il lui palpa les fesses et la flatta, il devait obtenir le plus d’information possible. Elle sourit, elle était persuadée qu’il était à nouveau sien.

— Et, il y aura le son aussi ?

— Oh, non, hélas, je n’ai pas eu tous les câbles sous la main… T’aurais aimé ?

— Cela aurait été différent, elle aurait pu t’entendre hurler de plaisir !

— Ah oui, fait moi hurler de plaisir… T’inquiète, elle le verra, même sans le son !

— Je te reconnais bien là Ambre, tes gémissements m’ont manqué, tu étais tellement expressive quand je te faisais jouir.

Ambre le regarda, les yeux mi-clos, un sourire sur les lèvres, elle lui avoua,

— Moi c’est ta vigueur qui m’a manqué, t’es vraiment un bon coup tu sais.

Il l’enlaça, elle se colla à lui et l’embrassa dans le cou.

Louis ferma les yeux et pensa,

Désolé Rachel, je vais devoir le faire, je penserais à toi mon amour

— Tu comptes me refaire des choses avec tes seins ?

Elle fronça les sourcils et lui lâcha, un peu sèchement,

— Pour ça, il faudrait que tu bandes Louis…

Réprimant un fou rire nerveux, il lui expliqua, très concrètement,

— Laisse-moi le temps, je n’ai plus vingt ans et je suis un peu crevé avec trois enfants à charge ; je ne pensais pas que ce serait aussi épuisant !

Elle s’écarta de lui tout en lui tenant les poignets et le dévisagea avec un grand sourire avant de lui rétorquer,

— Pourquoi tu crois que je ne voulais pas d’enfant… Ça fout la merde, c’est tout ce que ça fait !

— C’est clair, c’est pourquoi je les ai casés, tous les trois chez les parents de la pouliche… Ils n’ont qu’à se débrouiller avec !

Elle sourit,

— T’as bien fait, ce n’est pas pour toi non plus, toi tu es fait pour la baise, la baise avec moi.

Prit d’une nausée qu’il tenta de contenir, Louis s’approcha du lit et s’y jeta, en travers, puis lui dit,

— Tu n’avais pas dit qu’il y aurait du champagne ?

Elle sautilla sur place, avec un grand sourire,

— Oui, il est au frais, je le ramène ! Ne bouge pas !

Louis soupira dès qu’elle eut quitté la chambre, il regarda vers la caméra, la petite lumière rouge indiquait qu’elle était en marche.

De son index, il indiqua son cœur et son front puis le pointa vers la caméra en articulant silencieusement, « c’est toi ».

Ambre déboula, toute souriante, avec deux flutes et une bouteille de champagne. Il l’interpella sur un ton faussement joyeux,

— Passe la moi, que je fasse sauter le bouchon avant de te sauter toi !

— Tiens, je suis impatience…

Elle prit une télécommande et alluma l’écran où apparu Rachel dans la cave, assise sur une chaise, face à l’écran, la caméra avait été déplacée à côté de l’écran, dans le but d’avoir ses réactions, quasi de face.

Louis leva un sourcil vers l’écran et senti sa mâchoire se serrer, il prit une grande respiration en faisant sauter le bouchon de la bouteille de champagne.

Il lui montra l’écran de la mâchoire et lui demanda,

— Dis, c’est nécessaire ?

Avec beaucoup d’espièglerie dans les yeux elle lui répondit,

— Oh, oui, je veux la voir se décomposer quand tu me prendras sauvagement !

Tachant de masquer son irritation, il rétorqua,

— Elle, c’est une chose, mais lui, là, le gars…

— Quoi ? Denis ?

— Oui, ça ne te dérange pas qu’il se rince l’œil comme ça ? Il ne fait pas partie du deal, non ?

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— Bah, moi ça me dérange qu’il soit là à nous regarder, je n’ai pas envie de te partager avec lui quand tu prendras ton pied ; c’est le but pour la pouliche, mais pour lui, je ne vois pas ! C’est comme ça que tu le rétribues pour la surveillance ?

Interloquée, elle mit quelques secondes à lui répondre.

— En fait, oui et non, c’est vrai que je n’avais pas pensé au fait qu’il pourrait se rincer l’œil en nous regardant, il avait dit qu’il voulait la voir se décomposer en nous voyant…

En prenant un air blasé, il lâcha,

— Et ça va, je suis un mec aussi… Quand il en aura marre de la voir pleurer, il va s’astiquer en nous regardant faire.

Il baissa les yeux vers elle, il vit que cela l’ennuyait, il en rajouta,

— Et si ça se fait, il est occupé à se faire une copie de la vidéo …

Elle réagit vivement,

— Non, ça c’est impossible, il n’y a pas de cassette dans la caméra, tout est raccordé ici, en direct.

— Quoi, par les conduits de cheminées ?

Il éclata de rire et avala l’entièreté du contenu de sa flute, elle se tourna vers lui et éclata de rire à le voir faire de l’humour. Il fallait qu’elle parle !

— Non, ce sont des conduites internes, sécurisées !

— Ouh… Et ils ont mis des câbles jusque dans les caves dans cet immeuble ? Ils les louent pour des séances SM ?

Il plongea vers elle, faisant diversion pour qu’elle réponde sans réfléchir, il lui embrassa la gorge et fit glisser les bretelles de sa nuisette.

— Ah j’en sais rien, mais il y en a jusqu’au -4 … Ça te plairait du SM ?

— Pour t’attacher et te donner des fessées lorsque tu auras été vilaine ? Pourquoi pas… Je vais y penser.

Il continua à la déshabiller, en fermant les yeux, l’embrassant du bout des lèvres et en pensant,

Jusqu’au -4, ce doit être là qu’ils sont, j’espère que Lays l’a bien capté, j’espère que je tiendrais le coup jusqu’à ce qu’ils arrivent à la trouver !

Oh, Rachel… Donne-moi la force, c’est toi que je veux toucher, caresser, embrasser …

Ambre se laissa faire et se colla à lui, elle voulait du plus « hard », il le savait bien.

Brusquement, il se décolla d’elle et lui dit,

— Tu veux que je te prenne, hein ?

— Oui, vas-y mon petit Louis !

— Tourne-toi, en levrette ce sera bien profond !

Il ne voulait pas la voir, ni qu’elle le regarde.

Elle se retourna et se mit à quatre pattes, il la pénétra sans trop de ménagement, elle gémit.

— Oh, oui, c’est bien profond Louis, il n’y a que toi qui me remplis comme ça !

— C’est juste que je suis le meilleur, Ambre !

Il la pilonna en fermant les yeux. Pensant à Rachel, il fut alors plus doux et machinalement, il caressa le dos d’Ambre qui se cambra et se délecta de ce contact sensuel.

Louis eut du mal à faire ça, mais il jeta de temps en temps un coup d’œil à l’écran, Rachel était toujours assise, ligotée, Denis lui maintenait la tête face à l’écran pour qu’elle regarde, elle paraissait en colère, contre lui ou contre Denis qui la collait d’un peu trop près ? Il referma les yeux et se concentra sur le fait de contenter Ambre afin qu’elle lui donne plus d’information pour que Lays puisse trouver Rachel.

Il la fit se redresser et lui caressa les seins et le clitoris, elle eut un orgasme, lui, il éjacula un peu plus tard, sans plaisir, c’était mécanique.

Il se composa un sourire avant qu’elle ne se retourne et lui fasse face.

— Ah Louis… Mon petit Louis…

— Alors, heureuse ? Un verre ?

S’occuper du champagne l’aida à maintenir une distance tout en semblant rester proche.

— Ah oui, un verre pour fêter ce retour !

Elle prit le verre qu’il lui tendit et le sirota en se collant à lui alors qu’il s’était assis contre le ciel de lit.

— Oh, regarde, elle ferme les yeux…

À mille lieux de l’endroit où il était, il lui répondit distraitement,

— Quoi ?

— La pouliche, elle ferme les yeux.

Lassé par la situation, il lui répondit, plein d’espoir,

— Elle en a peut-être assez vu, non ?

Enjôleuse, elle lui répliqua,

— Non, elle ne m’a pas encore vu faire une gâterie à son ex.

Avec un petit ricanement, il lui avoua,

— Oh ! Mais tu vas devoir attendre que la nature se manifeste à nouveau.

Un rien vexée, elle lui balança,

— Mais, tu as pris un coup de vieux mon chéri, à une époque, tu repartais très rapidement !

— Je te l’ai déjà dit, je n’ai plus l’habitude d’autant de sport, avec la pouliche, nous sommes devenus un peu popote.

— Je vois ça !

Il lui fit un regard charmeur puis ironisa en réorientant la conversation,

— Mais donc, tu es devenue une pro de la caméra alors ?

Elle se laissa séduire par son regard et se replaça au centre des intérêts.

— Ah, j’aime me revoir en pleine action, et revoir notre première fois, ça me fait toujours de l’effet.

— À ce point ?

— Oui, t’es vraiment bon tu sais… J’ai été conne de te laisser partir.

Il leva les yeux au ciel et serra la mâchoire ; il n’avait qu’il seule envie, la gifler et lui vomir le dégout qu’il ressentait pour elle et la situation dans laquelle elle le plaçait. Cependant, se ravisa ; il devait la faire parler.

Il songea alors à Rachel, à la dernière nuit qu’ils avaient passée ensemble, au grain de sa peau …

— Oh, mais tu te réveilles !

Il sourit, vida une autre flute de champagne et pensa

Et oui, si tu savais, pauvre tâche, ce n’est vraiment pas pour toi que je bande !

Elle commença à lui faire une fellation, Louis jeta un œil à l’écran, rien n’avait bougé, Rachel était toujours obligée de regarder par Denis qui lui tenait la tête tout en tenant ses parties au travers de son pantalon.

Ambre œuvra mécaniquement, pensant faire son bonheur. Soudain, Louis vit qu’il y avait du mouvement ; Denis regarda vers l’un des coins de la pièce et sembla hurler.

Il vit arriver Lays dans le champ de vision, il regarda la caméra et articula « ok, c’est bon, deux agents montent pour vous aider ».

Il se détendit et réfléchit à comment neutraliser Ambre. Elle s’appliquait toujours à tenter de lui procurer du plaisir.

Il saisit sa nuisette afin de s’en servir pour lui attacher les mains après l’avoir arrêtée dans son élan en lui tirant la tête en arrière en agrippant ses cheveux et en lui lançant,

— Tu me dégoûtes !

— Mais ?

Il vit l’incompréhension dans ses yeux, il lui tourna alors la tête vers l’écran où elle put voir plusieurs agents de police dans la cave, l’un ayant menotté Denis, l’autre détachant Rachel et l’inspecteur Lays supervisant le tout.

Elle hurla,

— Nooooon !

— Et oui, connasse, tu croyais vraiment que j’étais retombé dans tes filets ?

Il attrapa ses mains et les ligota du mieux qu’il put. Il entendit les agents toquer à la porte, il sauta du lit et se dirigea vers la porte en la tenant par les cheveux. Une fois les policiers à l’intérieur, il lâcha Ambre en s’adressant aux nouveaux venus,

— Tenez, la voilà !

Il se retourna et se rhabilla, puis demanda aux agents,

— Où est-ce que je peux retrouver Lays et ma femme ?

— Au -1, ils ont créé un petit quartier général, à gauche en sortant de l’ascenseur.

— Ok, merci.

Il prit l’ascenseur, il n’avait qu’une seule idée, prendre Rachel dans ses bras. Une larme coula sur sa joue, il avait honte de lui, de ce qu’il avait dû faire. Lorsque l’ascenseur s’ouvrit, il se dirigea à gauche en sortant de celui-ci. Il vit du mouvement, il approcha et reconnu Lays qui l’interpella,

— Ah, Monsieur Leblanc, vous êtes là !

— Oui, je suis là, vos agents ramène Ambre une fois qu’elle sera rhabillée, où est Rachel ?

— Nous l’avons envoyée à l’hôpital, elle est probablement déshydratée et en état de choc.

Le ton de l’inspecteur ne manifesta cependant pas d’inquiétude. Louis déclara,

— Si vous n’avez plus besoin de moi ici, j’aimerais me rendre à l’hôpital pour voir ma femme.

Compréhensif, Lays lui proposa,

— Ok, vous pouvez y aller, vous en avez besoin. Nous ferons votre déposition plus tard.

— D’accord.

Louis s’était déjà retourné pour partir quand Lays lui lança,

— Chapeau en tout cas, vous avez assuré, l’indication du -4 nous a permis de la trouver plus vite, j’espère juste que cela ira pour vous, mais c’était le seul moyen d’obtenir les informations nécessaires.

— Oui, je sais…

Dans un état second, Louis tourna les talons et se dirigea vers l’hôpital.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Dolhel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0