Chapitre 30. Le mail d’Ambre

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Après avoir annoncé la nouvelle de la disparition de Rachel à ses parents, ces derniers s’écroulèrent. Louis expliqua que la police était sur le coup, que l’enquête avançait. Se sentant mal face à cette situation, il tenta de ne pas s’éterniser.

— Je vais retourner dans le studio pour m’occuper des enfants.

Encore retournée, la mère de Rachel réagit,

— Tu ne préfères pas que je t’aide ? Tu sais, on peut s’occuper des trois pendant quelques jours, ils nous rendent Rachel plus proche. Et puis, tu seras peut-être plus à l’aise quand l’inspecteur passera ce soir. Tu sais à quelle heure il passe ?

— Non, il n’a pas précisé.

Louis souffla et tenta de retenir ses larmes. Il avoua,

— J’apprécie l’aide que vous me proposez tous les deux pour les enfants, mais moi aussi, je voudrais avoir un peu de Rachel près de moi.

— Reste ici avec nous, jusqu’à ce que l’inspecteur passe, on se soutiendra, en famille.

Des larmes coulèrent sur ses joues, il tenta de les cacher, la mère de Rachel le prit dans ses bras pour le bercer, comme elle le faisait avec Rachel. Il souffla,

— Désolé.

— Ne le soit pas, tu es triste et tu dois l’exprimer, ne garde pas ça en toi, Louis.

Ils s’occupèrent tous les trois des enfants. Le père de Rachel prépara les petits lits de voyage qu’ils comptaient leur offrir pour les fêtes.

— Voilà, ils serviront plus vite que prévu !

Louis nourrit Adrien et sourit à voir les arrangements que lui proposa son beau-père.

— Oui, de fait, ils vont pouvoir les tester !

— Oui, et toi tu vas pouvoir te détendre un peu, tu n’es pas tout seul pour traverser ce moment pénible.

Il resta encore une partie de la soirée avec ses beaux-parents puis reçu un appel de l’inspecteur Lays, lui indiquant qu’il serait au studio dans une demi-heure.

Louis s’y rendit, en espérant recevoir de bonnes nouvelles. Sur le chemin séparant la maison du studio, il entendit la sonnerie qui lui indiquait qu’il avait reçu un message sur son téléphone portable.

Va voir tes mails Louis, tu auras une surprise. A.

Son sang se glaça, il se hâta d’arriver au studio. Lays l’interpela devant la porte d’entrée du studio.

— Vous êtes blême, Monsieur Leblanc, avez-vous reçu des nouvelles ?

Il ne parla pas, mais montra le message qu’il venait de recevoir à Lays.

— Ah, eh bien, allons voir.

Louis ouvrit la porte et alluma le PC portable qui était sur la table du petit salon. L’inspecteur s’enquit,

— Les enfants sont chez vos beaux-parents ?

Louis lui expliqua, tant pour se rassurer que pour masquer son anxiété,

— Oui, ils m’aident bien… Heureusement qu’il y a assez de lait maternel pour un peu plus de deux jours avec les stocks que ma femme avait faits. Ils auront le lait de leur maman…

Sa voix s’était éteinte. L’inspecteur finit par le ramener au moment présent,

— Vous connaissez le numéro qui vous a envoyé le texto ?

— Non, mais Ambre signait toujours avec son initiale.

— Elle n’est pas la seule…

Sèchement, il lui répondit,

— Mais je suis sûr que c’est elle !

Lays tenta de le tempérer,

— Ok, ok ! je pense aussi qu’il y a de gros risques qu’il s’agisse bien d’elle. Bon, et ce mail ? Vous le trouvez ?

— Oui, là…

Il cliqua sur le mail qui s’ouvrit,

Mon cher amour,

Maintenant que la pouliche est hors circuit, je te propose de recommencer là où nous avions arrêté notre relation, ta vigueur et ton savoir-faire me manquent.

Tu recevras bientôt un message pour notre prochain rendez-vous amoureux.

Ps : je te passe le lien qui te permettra de voir ta pouliche dépérir devant la vidéo de nos premiers ébats que Denis lui passe en boucle. La pauvre, elle a déjà bien pleuré !

Ps2 : oui, j’avais filmé notre première rencontre érotique…

Louis n’arriva plus à articuler le moindre son, il regarda l’inspecteur comme pour lui demander l’autorisation de cliquer sur le lien, il n’était pas sûr de vouloir voir ce qu’il montrerait.

— Allez-y Monsieur Leblanc, que l’on puisse voir ce qu’elle mijote.

Il cliqua et une vidéo apparu, les deux hommes y découvrirent une pièce, sans confort, plutôt sombre, avec, dans le coin gauche, un écran où Louis se reconnu et reconnu Ambre… Leurs premiers échanges sexuels.

Il l’indiqua à l’inspecteur, un peu gêné. Celui-ci lui répondit,

— Ok, regardez, là, il lui indiqua l’autre côté de l’écran, il y a une forme.

— Oui, une forme humaine.

Soudain, la vue fut bouchée, une personne était devant l’objectif, puis la vision de la pièce revint. La personne s’approcha de la forme humaine et lui jeta un liquide, la forme bougea et tenta de maintenir la personne à distance. Dans un hoquet il s’écria,

— C’est Rachel ! Je la reconnais.

Louis se retenu à l’accoudoir du fauteuil, les jointures de ses doigts blanchirent tellement il serra les poings.

Les deux hommes continuèrent à regarder la vidéo, Denis força Rachel à s’asseoir sur une chaise devant l’écran où défilaient les ébats de Louis et Ambre.

Denis attacha Rachel à la chaise pour la maintenir en place, Rachel se laissa faire, elle n’avait pas le choix.

Ses vêtements étaient trempés et en partie déchirés, mais malgré cela, Rachel toisait Denis d’un regard haineux que Louis ne lui connaissait pas, il le précisa à l’inspecteur tellement il fut saisi par cette vision.

L’inspecteur Lays intervint,

— C’est en direct… Je vais demander que l’on trace le lien, j’espère que l’on trouvera l’endroit facilement.

Il passa quelques coups de fil puis rejoignit Louis. Une alerte indiqua l’arrivée d’un nouveau mail, provenant de la même adresse.

Louis regarda Lays qui lui demanda de d’abord transférer ce premier mail, avec le lien vidéo, vers une session sécurisée de la police, afin qu’ils puissent suivre ce qu’il se passait dans cette pièce inconnue au poste de police.

Une fois fait, Louis ouvrit le nouveau mail ;

Ah, je constate que tu es en ligne, j’ai demandé à Denis de secouer ta pouliche et de la remettre face à la vérité de notre amour.

J’espère que tu apprécies, elle ne pourra que constater que c’est moi que tu aimes, et personne d’autre.

À bientôt mon bel amant.

L’inspecteur brisa le silence qui était tombé après la lecture du dernier message. Son ton fut solennel,

— Bon Monsieur Leblanc, nous allons devoir établir une façon gérer cette situation pour l’amener à nous dire où se trouve Mme Leblanc.

Louis se prit la tête dans les mains.

— Je vous écoute, vous devez avoir l’habitude de ce genre de situation.

— Je vais peut-être vous choquer, mais je pense que le mieux, dans ce cas-ci, serait de rentrer dans son jeu.

Louis leva la tête et le regarda en face,

— C'est-à-dire ? Il est hors de question que je rentre dans ce jeu-là !

— Il le faudra, Monsieur Leblanc, elle contrôle trop de choses, il faut lui faire faire une erreur, qu’elle ne fera que si elle se sent en confiance et qu’elle a l’illusion qu’elle vous possède à nouveau.

Louis fut pris de nausées. Il secouait la tête, négativement.

L’inspecteur Lays consulta ses messages et reprit,

— Le traçage du lien de la vidéo prendra du temps, ils passent par plusieurs serveurs, aux quatre coins du monde. Il faudra que vous donniez de vous pour tenter d’obtenir plus d’informations concernant le lieu de sa détention.

Louis se ferma, le regard baissé. Il finit par dire,

— Cela me dégoûte… Mais bon, que dois-je faire ?

— Reprenez des mots, des façons d’être de l’époque où vous étiez en couple avec elle, souvenez-vous des moments heureux. Et envoyez-lui une réponse contenant ces choses-là.

— Ok… Je vais essayer, elle a toujours été égocentrique et persuadée d’être la meilleure.

Il composa un message,

Et comment elle a réagi en voyant comment tu étais capable de me faire jouir avec tes seins ? Hein ? Comment ?

Il envoya le message, nerveux.

La réponse fut rapide ;

Oh, mais elle a pleuré, tu t’attendais à quoi de sa part ? C’est une pouliche, ne l’oublie pas, son cerveau est dans son utérus, elle ne pense qu’à faire des bébés.

Louis lâcha un juron, l’inspecteur posa une main sur son épaule, un geste réconfortant, mais qui lui demandait de faire plus.

— Continuez à aller dans son sens, il faut qu’elle morde à l’hameçon.

— Ok.

Louis respira profondément puis écrit une réponse.

Elle est faible… Pas comme toi ma grande.

Il cliqua sur « envoyer » puis s’enfonça dans le fauteuil en croisant les bras sur son torse.

La réponse arriva,

Ah, enfin, tu l’admets…

Il ferma les yeux et dit à Lays,

— Je sais ce qu’elle veut, je vais le lui donner… Si c’est le seul moyen de récupérer Rachel saine et sauve !

Il répondit à Ambre,

Oui, je l’admets… Tout le monde fait des erreurs, sauf toi, comme toujours, mais tu connais la vie, moi je continue à apprendre… Avec toi, si tu veux toujours de moi…

Il cliqua sur « envoyer ».

Lays hocha positivement la tête, Louis semblait sur le bon chemin pour qu’Ambre l’amène là où Lays voulait l’attraper.

Ils échangèrent encore quelques phrases du même style, dans lesquelles Louis sembla lui indiquer qu’il l’aimait toujours, qu’elle lui manquait, qu’il songeait souvent à elle, alors même qu’il était au lit avec Rachel.

Louis se montra dégoûté par ce qu’il faisait, mais Ambre semblait accrocher.

Elle lui proposa une rencontre, le soir même, pour concrétiser ce « retour aux sources », comme elle l’appelait ; se considérant comme la seule source de vie possible pour Louis.

Lays lui indiqua,

— Acceptez, nous vous suivrons, nous tenterons de capter vos discussions, trouvez un endroit où nous pourrions nous introduire, comme un hôtel par exemple.

— Dans le studio où nous étions la première fois, les studios voisins sont aussi des studios d’appoint de la firme pour laquelle elle travaille… Enfin, si elle y a encore accès…

— Demandez-le lui.

Il le fit et reçut la réponse rapidement ;

Enfin ! C’est là que je t’attends depuis des heures mon bel étalon… Rendez-vous dans une heure ? Le temps que je commande le champagne !

Louis souffla bruyamment,

— Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

— Vous allez vous y rendre et faire ce qu’il faut pour lui soutirer des informations en douceur.

Lays vit le regard de Louis changer, chargé de colère, qui s’exprima aussi au travers de sa peau qui vira au rouge écarlate.

— Et quoi, je dois la baiser aussi ?!

Sur un ton calme, Lays déclara,

— En fait, s’il le faut, oui.

Vivement, il rétorqua,

— Il est hors de question que je la touche, lui écrire des trucs comme j’ai fait, c’est une chose, la reprendre dans les bras, en sachant ce qu’elle a fait et ce qu’elle fait en ce moment même, je ne pourrais pas ! Tout simplement.

— Il le faudra, il faudra vous montrer amoureux… Sans cela, je pense qu’elle ne lâchera rien.

Louis se leva, en colère, fit quelques pas dans le studio, puis reprit sa place dans le fauteuil. Il avait le visage fermé, douloureux, mais décidé ; il ferait ce qu’il faut pour que Rachel ne croupisse plus dans cette pièce glauque.

— Bon, ok, comment vous communiquerais-je les informations si elle en lâche l’une ou l’autre ?

— Vous porterez un bijou, dans lequel il y aura un micro intégré. Je vous ai commandé un bracelet montre tout à fait banal, veuillez juste à le garder sur vous où à proximité d’Ambre, qu’on puisse entendre ce qu’elle dit.

Louis ferma les yeux et soupira,

— Vous saviez que ça allait tourner comme ça, en fait…

— C’était probable, mais vous ne pouviez l’entendre il y a encore une heure.

Soudain, le bip de l’ordinateur indiqua un nouveau message,

Oh, petit contre temps, nous ne nous verrons pas cette nuit, j’ai un souci de cave à régler… Rendez-vous demain, 13h, dans le studio.

A, qui t’embrasse déjà à certains endroits… Je te laisse choisir.

Ps : si tu veux, tu peux continuer à regarder comment la pouliche résiste aux privations et à ma visite pour lui montrer ta prose.

Louis hurla,

— Mais non ! Pas ça !

Lays tenta de l’apaiser,

— Elle vous torture, ne répondez pas avec vos sentiments, entrez dans son jeu, je pense que Rachel sera apte à comprendre ce qu’il se passe actuellement.

— Non… J’ai dit des horreurs.

Louis était blême, il sentit des larmes lui monter aux yeux. Lays ajouta,

— Elle est vraiment bien tordue, il faudra la jouer serré avec elle. Sachez que j’ai posté des hommes autour de l’adresse du studio, si elle bouge, elle sera suivie. Entre temps, répondez-lui.

Il respira profondément, tentant de se calmer, puis proposa,

— Ok, si elle montre cela à Rachel, je peux peut-être tenter de passer un message ?

— Vous pouvez essayer, mais soyez subtil !

— Oui, je vais essayer.

Tout ce temps que je vais devoir passer sans toi… Des heures entières sans toi Ambre ; j’ai le cœur et l’esprit vide !

Ramène-moi vite la femme de ma vie, celle qui remplit mon cœur et comble mon esprit… A bientôt mon amour ! (Demain 13h, je note, rien qu’à penser à ce studio, je bande déjà).

Il envoya ce message, perdu entre espoir et appréhension,

— J’espère que Rachel comprendra, c’est elle qui remplit mon cœur et mon esprit, mais Ambre est tellement imbue d’elle-même qu’elle prendra le compliment pour elle, surtout quand je note que je bande.

L’inspecteur approuva,

— Vous êtes courageux M. Leblanc., j’espère qu’elle tombera dans le panneau et que Rachel comprendra.

— Je l’espère aussi… Vraiment.

— Ok, je vais vous laisser, si elle vous recontacte, sachez que l’un de mes agents est aussi face à votre session d’ordinateur, nous enregistrons tout, pour les preuves qui seront nécessaires pour la suite. Aux dernières nouvelles, Ambre ne semble toujours pas avoir bougé de l’immeuble...

Il fut interrompu par Louis qui lui montra la vidéo en ligne, Denis était de retour, il vérifiait les liens de Rachel et la laissa attachée.

Ambre apparu dans un coin de l’écran, elle sourit à la caméra. Il n’y avait pas de son, juste les images.

Louis trépigna, Ambre avait quelques feuilles en mains, elle lisait le contenu à Rachel qui pâlissait, regardant le sol, son corps s’affalant tout doucement.

Ambre s’approcha d’elle et lui tira les cheveux pour ramener sa tête en arrière, ni Louis ni Lays n’eurent de problème pour comprendre qu’elle criait « il est à moi !». Ambre la gifla alors de toutes ses forces. La joue de Rachel vira au rouge. Louis vit des larmes couler de ses yeux. Il n’arriva plus à déglutir. Il avait une main devant sa bouche, il sentit la bile lui remonter dans le fond de la gorge, il ferma les yeux et couru aux toilettes pour vomir.

Une fois de retour, Lays regardait toujours, concentré, professionnel.

Ambre était toujours présente et rigolait en voyant Rachel vomir, Louis tiqua et regarda Lays,

— Je pense que Denis lui a donné à boire de l’eau salée, elle avait soif, elle a bu une bonne partie du verre d’une traite et maintenant elle l’évacue.

Louis se décomposa,

— Mais qu’est-ce que j’ai fait…

— Vous tentez de l’aider, là c’est Ambre qui lui fait du mal. Et ce Denis, aussi.

Louis se rassit face à l’écran, Ambre s’était approchée de l’objectif et envoyait des bisous à Louis. Elle dit ensuite quelque chose à Denis, qui s’attela à détacher Rachel. Ambre lui lança les feuilles qu’elle avait rapportées et dit, face caméra, « comme ça elle aura un peu de lecture », puis, ils décryptèrent en tentant de lire sur leurs lèvres, un « bon, on va manger ? » Qu’elle adressa à Denis, Ambre balança ensuite deux petites briques de lait vers Rachel.

Rachel resta seule. Elle ne bougea pas, puis, avait-elle entendu un déclic ? Elle sembla un rien plus détendue, ramassa les deux petites briques de lait, les goûta puis les ingurgita rapidement. Après avoir eu l’impression de remplir son estomac, elle rassembla les feuilles qu’Ambre lui avait jetées à terre.

Elle les lu et les relu, puis, après un gros soupir, elle s’approcha de la caméra et l’appela « Louis ? »

Son regard s’emplit de larmes, rien ne lui répondait, elle soupira à nouveau, puis regarda à nouveau l’objectif, posa une main sur son cœur et une main sur son front et articula « je suis là » puis lui envoya un baiser en soufflant sur sa main, en direction de l’objectif.

Elle tourna alors le dos à la caméra et regagna ce qui ressemblait à un petit matelas et se recroquevilla dessus.

Fébrilement, Louis expliqua à l’inspecteur,

— Elle a compris, elle a compris inspecteur ! Elle est dans mon cœur et dans ma tête, elle sait !

— Tant mieux alors, M. Leblanc. Je vous conseille de tenter de dormir maintenant, il est deux heures du matin, vous aurez besoin de forces pour demain. Je passe ici à huit heures tapante, vous devrez être prêt.

Louis se retrouva seul dans le petit studio. Vidé, mais avec une lueur d’espoir, Rachel avait compris pourquoi il avait écrit ce genre de chose à Ambre.

Après avoir réglé son réveil sur 7h, il se laissa tomber dans le lit et attrapa l’oreiller sur lequel Rachel avait dormi et en huma l’odeur, elle le rassura, il s’endormit rapidement.

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