Chapitre 29. Disparition inquiétante

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Leur semaine d’adaptation arriva à sa fin, ils allaient devoir reprendre le travail. Chacun d’eux garda quelques craintes concernant les aspects concrets de la vie dans ce studio, mais après quelques jours, ils se sentirent tout deux plus à l’aise, une petite routine s’installa et la proximité des parents de Rachel s’avéra très utile pour garder les enfants.

Cependant, le mercredi suivant, Louis reçu un coup de téléphone de la chef de Rachel.

— Bonjour Monsieur Leblanc, je suis désolée de vous déranger, mais j’aimerais savoir si vous avez connaissance de l’endroit où serait Rachel ; elle n’est toujours pas remontée de sa pause repas et je n’arrive pas à la joindre sur son portable. Est-ce qu’il y a un problème ?

— Euh, non, pas que je sache… Il est 14h30, elle est partie manger à quelle heure, et avec qui ?

— Elle est allée manger avec Nabil à 13h, elle était sensée remonter à 13h30.

— Et Nabil, il est remonté ? Que dit-il ? Est-ce que je peux monter à l’étage ?

— Euh, oui…

Inquiet, Louis fila à l’étage et arriva dans l’unité pour discuter avec la chef et le collègue de Rachel.

— Bonjour, je suis Louis, l’époux de Rachel,

— Bonjour, je suis Nabil, Rachel a mangé avec moi puis elle est partie chercher des chocolats, vous savez, ceux qui sont en vente dans le hall d’entrée depuis deux jours, pour soutenir la recherche contre le cancer.

— Et, vous ne l’avez pas accompagné ?

— Non, je devais faire le rapport de passation de service, je l’ai laissé faire, elle avait flashé sur certains goûts et elle a pensé à vous, apparemment vous aimez tous les deux le chocolat.

Il esquissa un sourire mais resta tenaillé par l’inquiétude et demanda des précisions,

— Oui, c’est vrai… Mais donc, personne ne l’a revu entretemps si je comprends bien ?

La chef de service confirma,

— C’est ça, nous étions occupés à ce rapport de passation et j’ai tenté de la contacter par téléphone dès que j’ai capté qu’elle n’était toujours pas de retour.

Avec un peu de frayeur dans la voix et fébrilement, il affirma,

— Ça ne va pas, ça ne lui ressemble pas !

Inquiet aussi, Nabil lui précisa,

— Ses réserves de lait maternel sont toujours dans le frigo, j’ai vérifié. Elle ne serait pas partie sans… Je trouve aussi la situation préoccupante, surtout au vu de ce qui est déjà arrivé avec les jumeaux.

Louis prit son téléphone et composa le numéro de l’inspecteur Lays.

— Inspecteur ? Louis Leblanc, ma femme a disparu.

Geneviève et Nabil se regardèrent, un peu apeurés.

— Oui, d’accord, je vous attends, je suis dans l’unité de travail de Rachel, avec les collègues qui l’ont vu en dernier.

Il raccrocha.

— Bon, l’inspecteur arrive, pourrais-je vous demander de donner tous les détails dont vous vous rappelez pour l’aider à retrouver Rachel ?

En chœur, Geneviève et Nabil s’exclamèrent,

— Mais oui !

Anxieux, Nabil culpabilisa,

— Pourquoi ne suis-je pas allé chercher des chocolats avec elle ? Rachel n’aurait pas disparu !

Louis capta que le collègue de son épouse était complètement désemparé, il tenta de le rassurer,

— Vous n’y pouvez rien, vous deviez faire votre travail, vous ne pouviez pas savoir qu’elle ne remonterait pas … Elle allait acheter des chocolats.

L’inspecteur débarqua et fit le tour, avec Nabil, des derniers endroits où il avait vu Rachel. Finalement, il trouva encore quelques personnes ayant remarqué la présence de cette dernière et quelques informations troublantes. L’inspecteur Lays réfléchit ;

Oui, elle a bien acheté des chocolats, la bénévole qui les lui a vendus s’en souvient bien, elles ont un peu discuté de la prévention pour certains cancers. Cette même personne lui a précisé qu’elle avait vu Rachel, un peu plus tard, avec un homme, grand, brun mais légèrement dégarni, « banal », un rien corpulent. Cet homme semblait la soutenir, elle trouvait que Rachel avait l’air « mal », un peu patraque dans les bras de cet homme, mais elle n’a pas eu l’occasion de lui demander elle-même, comment elle allait parce qu’elle s’occupait d’un client en même temps, mais une de ses collègues bénévoles s’étaient enquit de son état et avait eu la réponse suivante de l’homme en question ;

— Elle s’est sentie mal tout d’un coup, je la ramène chez elle, j’ai un véhicule.

Bon, se dit l’inspecteur Lays, nous allons faire un portrait-robot, visionner les caméras de surveillances et fouiller le parking.

Un dessinateur effectua rapidement ce portrait qui fut diffusé dans l’hôpital. Sophie tomba dessus et réprima un cri… Il s’agissait de Denis, celui qui l’avait harcelé !

Elle téléphona directement à Louis qui l’invita à venir le rejoindre alors qu’il discutait avec l’inspecteur Lays. Elle interpella ce dernier dès qu’elle entra dans la pièce, agitant l’affiche du portrait-robot devant elle.

— Bonjour, je suis Sophie Wels, collègue et amie de Louis et Rachel, et cet homme, c’est Denis, le collègue d’Ambre, celui qui a été viré pour cette affaire de pari !

Lays fronça les sourcils et fit une petite moue désapprobatrice.

— D’accord, ça me dit quelque chose, effectivement ! Bon, il se pourrait bien qu’elle ait retrouvé un complice alors… Ça se complique.

Sophie demanda,

— Qui « elle » ?

Louis lui lâcha,

— Ambre.

L’inspecteur Lays le regarda dans les yeux et lui lança sèchement,

— Monsieur Leblanc, il s’agit d’une hypothèse, fort tangible, certes, mais nous devons rester ouverts à toutes autres informations. Je vous demande de ne pas parler de l’affaire à tous vos amis.

Outrée, Sophie lui répliqua,

— Mais monsieur, je suis impliquée aussi ! Cette personne m’a harcelé et Rachel l’a plusieurs fois recadré et surtout, elle a témoigné des agissements de Denis à mon encontre. Je sais ce qu’il est capable de faire et je connais la haine qu’il lui voue à la suite de son témoignage ; il a quand même perdu son travail à la suite de ça. Et connaissant l’animal, je suis inquiète pour Rachel !

Sophie respira, elle avait balancé tout cela sans reprendre sa respiration. L’inspecteur tenta de tempérer la réaction de Sophie,

— D’accord Madame, nous prenons bien en compte votre témoignage, ne vous inquiétez pas pour cela, mais comme je le disais, nous n’écartons aucune piste.

Le portable de l’inspecteur sonna, il répondit avec des « hum » et des « oui » puis demanda à Louis,

— Votre femme, elle a quoi comme téléphone ?

— Un samsung galaxy S3 mini bleu marine.

Il raccrocha et lui annonça,

— Il se peut que nous ayons retrouvé l’appareil, nous l’amenons au labo, apparemment il a été écrasé.

Louis blêmit et resta sans voix. L’inspecteur l’interpella,

— Monsieur Leblanc, je vous conseille de terminer votre journée, puis de rentrer et de vous occuper de vos enfants. Je passerais chez vous ce soir pour réévaluer la situation.

En se tournant vers Sophie, il proposa

— Madame, si vous êtes une amie, je vous invite à le soutenir.

Il se leva et rejoignit l’un de ses agents qui venait de terminer l’interrogatoire de témoins potentiels.

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