Chapitre 28. La peur tente de s’installer

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Une fois de retour, ils récupérèrent les enfants chez les parents de Rachel. La mère de Rachel lui passa une portion de sauce bolognaise à réchauffer pour le repas du soir,

— J’ai déjà mis des pâtes dans les armoires de la cuisine, Rachel, tu es sûre que ça ira dans ce studio ? C’est petit pour une famille.

— Ne t’inquiète pas maman, ça ira, c’est juste pour quelques mois, le temps de retaper l’appartement.

Sa mère la prit dans ses bras, Rachel se laissa bercer.

Le père de Rachel discuta avec Louis,

— Prends soin d’elle, Louis, je ne suis vraiment pas tranquille avec cette situation… Ce qui est écrit sur les murs, ce sont des menaces, ni plus ni moins.

— Je sais, j’en suis bien conscient et je ferais tout pour la protéger et protéger les enfants.

Ils se quittèrent et le couple prit possession des lieux avec les enfants qu’ils préparèrent pour la nuit. Une fois les enfants lavés, nourrit et couchés en sécurité dans le grand lit, Louis et Rachel s’écroulèrent sur le petit divan qui se trouvait juste devant leur lit. Rachel avoua, avec un sanglot dans la voix,

— Louis, j’ai peur… Peur de ce qui pourrait arriver d’autre…

Tout aussi anxieux, il tenta de la rassurer avec des faits tangibles,

— J’ai envoyé l’adresse du studio à Lays, il va mettre une surveillance en route.

Elle renchérit,

— Mais qu’est-ce qu’on va faire, concrètement, Louis, si jamais elle s’attaque aux enfants quand ils sont chez la gardienne par exemple ?

À nouveau, il tenta de la rassurer,

— Je ne sais pas Rachel… J’espère juste qu’elle ne s’en prendra pas directement à eux. Si elle n’a plus de complice, elle ne s’en prendra pas, personnellement, à eux, elle ne supporte pas les enfants.

Il la serra dans ses bras, inquiet, lui aussi. Après avoir posé un baiser sur ses cheveux, il avoua ses craintes,

— J’ai plus peur qu’elle ne s’attaque à toi, Rachel. Elle a détruit tout ce qui t’appartenait, elle veut te détruire.

— Et te récupérer… Elle estime que tu es à elle, ne l’oublie pas.

Ils se turent puis Louis reprit,

— Je ne comprends pas ce qui la motive.

Dépitée, Rachel répondit,

— La haine, il n’y a que cela qui pourrait motiver de tels actes… Ou la folie.

— Elle est plus haineuse que folle, je crois.

Rachel passa ses bras autour du cou de Louis et posa sa tête sur son épaule puis murmura,

— Je suis exténuée, cette journée m’a complètement vidée de toute énergie.

— Je te comprends, je suis vidé aussi, nous sommes passés par des émotions tellement extrêmes.

— Je vais aller vérifier si les enfants sont bien puis je me coucherais, je crois.

— Je viens avec toi, je veux vérifier aussi.

Une fois debout, ils firent trois pas et admirèrent les trois enfants endormis et sereins.

— J’ai l’impression qu’ils ne sont pas trop affectés par cette journée, Louis, tant mieux, nous ne leur avons pas transmis notre stress.

— Viens, couchons-nous.

Ils s’installèrent et s’enlacèrent, espérant s’endormir dans ce nouveau lit, mais aucun d’eux n’arriva à se détendre.

Blottis l’un contre l’autre, Louis murmura,

— Tu es tendue.

— Toi aussi, je le sens à tes muscles. Tu sais, tant qu’on sera aussi tendu, nous n’arriverons pas à dormir.

— C’est clair…

Après réflexion, elle lui proposa,

— J’ai acheté de l’huile d’amande douce pour les enfants, je vais te faire un petit massage du dos, ça ne peut faire que du bien.

— Mmh d’accord. Et après je t’en ferais un aussi.

Il se coucha sur le ventre en l’attendant, elle se plaça sur lui et commença à tenter de dénouer les muscles tendus de stress de son époux.

Elle y arriva, il se détendit, elle aussi ; se concentrer sur le massage canalisa son énergie et la relaxa aussi.

Une fois décontracté, il se retourna et lui proposa de lui rendre la pareille, elle se coucha sur le ventre pour recevoir son massage.

Il agrémenta le massage de petits baisers dans son cou puis tout le long de sa colonne vertébrale.

Elle sourit, la tête posée sur ses mains. Elle apprécia, cela la détendit tout autant que le massage. Elle remonta son bassin pour se rapprocher du corps de Louis.

— Oh, Mme Leblanc, serait-ce une invitation ?

— Oui M. Leblanc, viens.

Elle remonta ses genoux sous elle et il plongea en elle, la recouvrant complètement en se collant à son dos, il lui caressa le corps en laissant voyager ses mains, Rachel suivit le rythme qu’il donna et l’incita à « y aller plus fort », elle se cambra encore plus, Louis passa ses bras sous ses aisselles, agrippa ses épaules et lui dévora le cou, elle tourna la tête pour l’embrasser.

Il se redressa en la ramenant avec lui, elle s’étendit et passa ses bras derrière sa tête, pour caresser les cheveux de Louis, lui, lui caressait les seins, le ventre, le sexe.

Ils eurent un orgasme quasi simultané et retombèrent à plat sur le lit, haletants, souriants.

— Mmh Louis, je pense qu’après ça, nous serons plus aptes à trouver le sommeil.

— Tu veux dire que je suis un bon somnifère ?

— Non, c’est qu’avec toi je fini toujours pas baigner dans un torrent d’endorphines post-orgasmiques.

Elle se retourna et le prit dans ses bras, Louis lui lécha les tétons qui goutèrent du lait qu’elle avait expulsé.

— Je t’aime Rachel, ensemble, je crois que nous pourrons tout traverser.

— Moi aussi je t’aime Louis et j’espère bien que nous dépasserons tout cela ensemble, en restant unis.

Ils se pelotonnèrent l’un contre l’autre et s’endormirent rapidement.

Louis se réveilla en sursaut, couché sur le dos. Rachel le regarda en souriant, couchée sur le côté

— Salut toi ! Bien dormi ? Tu as été agité cette nuit.

— C’est vrai ? Est-ce que je t’ai réveillé à cause de ça ?

Il s’étendit de tout son long puis se recroquevilla en la prenant dans ses bras et s’enroula autour d’elle

— Oh, mais quelle énergie ce matin, mon amour.

— Mmmh, oui, je veux t’emprisonner avec mon corps… Je serais ton rempart contre celle qui nous menace.

— Tu es mon bouclier alors… J’apprécie l’image Louis, c’est réconfortant pour moi.

— Je ne veux pas qu’elle te fasse de mal…

Il la serra de tous les muscles de son corps

— Eh, Louis, tu m’écrabouilles… Aïe, il faudrait que les petits se réveillent, mon débit de boisson local est saturé.

— Oui, je vois, tu débordes même…

Il suçota ses tétons puis posa sa tête sur sa poitrine et la serra à nouveau dans ses bras avant de lui expliquer,

— J’ai fait un cauchemar cette nuit, elle te tenait éloignée de moi, je ne t’entendais pas mais je te voyais, tu ne m’entendais pas, mais tu me voyais. Il y avait une vitre entre nous… Qui par moment devenait opaque et je ne te voyais plus. Elle était là, avec moi, elle rigolait, un rire strident qui me crevait mal les tympans.

Rachel lui caressa les cheveux et tenta de lui embrasser le front, mais n’y arriva pas, Louis l’agrippait toujours fermement.

— Louis, c’était un cauchemar, détends-toi.

Elle le senti soupirer, un soupir qui venait de loin. Il la relâcha un petit peu et elle plaça son visage à hauteur du sien.

Il avait un regard véritablement apeuré.

Elle lui caressa les cheveux et déposa de petits baisers sur son visage.

— Si nous devions être séparé pour une raison ou une autre, sache que je serais toujours avec toi ici.

Elle posa sa main sur son torse, à hauteur de son cœur.

— Et là,

Elle posa sa main sur son front.

— Je serais toujours avec toi, à te soutenir, quoi qu’il se passe mon amour.

Il enfuit sa tête dans son cou, huma son odeur et lui embrassa le cou puis s’écarta un peu d’elle pour lui indiquer, lui aussi, qu’il serait toujours dans son cœur et dans son esprit en posant ses mains sur sa poitrine et sur son front.

Elle lui caressa le visage et lui sourit,

— Pense à nous dans ces cas-là, pense à tout l’amour qui nous lie, pense à ce que nous avons construit sur base même de ce qu’elle a créé pour tenter de te nuire. On est plus fort qu’elle, ne l’oublie jamais.

Il finit par sourire et lui répondre,

— Oui, c’est vrai, tu as raison, tout ce qu’elle a fait de mal s’est retourné contre elle jusqu’à présent.

— Et Maddy est la plus belle des petites filles qui nous a réuni, ne l’oublie pas, il faut toujours voir le positif dans toute cette affaire.

— Mais quand même, l’appart est foutu… Et ta garde-robe aussi !

Elle rigola, il fronça les sourcils,

— Oh, Louis, oui, mais c’est du matériel… Un peu de shopping et ma garde-robe sera refaite et pour ce qui est de l’appart, dis-toi que nous aurons l’opportunité d’effectuer les changements dont nous avions déjà parlé, tu sais, comme échanger notre chambre avec celle des enfants, ils sont trois, notre chambre est plus vaste et la leur pourrait très bien nous accueillir tout à fait correctement, tu ne penses pas ?

Son sourire grandit en l’écoutant parler

— Tu ne perds pas le nord, toi !

— Non, je transforme nos mésaventures en opportunités.

Elle l’embrassa langoureusement, prenant le dessus sur lui qui s’était recouché sur le dos. Ils furent freinés dans leur élan lorsque l’un des jumeaux indiqua qu’il était réveillé et voulait qu’on s’occupe de lui. Rachel lança,

— Ah, enfin Adrien ! J’allais exploser !

Louis l’enjamba et fila vers le lit pour enfant improvisé,

— Je te l’amène et je regarde comment vont les autres.

Il ramena effectivement un Adrien tout rouge, ainsi que Clément, toujours aussi calme, mais bien réveillé.

— Et la petite miss s’est retournée après les avoir fusillés du regard, je crois qu’elle est repartie dans les bras de Morphée.

— Passe les moi, que je te tente de les mettre encore tous les deux aux seins en même temps, ça devrait pouvoir fonctionner si je les mets sur les côtés.

Une fois Rachel installée, Louis lui massa tendrement les pieds, en veillant à ne pas la chatouiller, elle était très sensible des pieds.

— Tu veux un bon petit déjeuner costaud ?

— Costaud, c'est-à-dire ?

— Du style petit déjeuner anglais, des œufs, du bacon, des champignons, des haricots à la tomate… Il y a tout ce qu’il faut avec ce que tes parents ont ramené dans le frigo et les armoires. Maddy mangera un peu d’omelette, elle aime bien et ce sera peut-être l’occasion de lui faire gouter les haricots ?

— Arrêtes, je salive déjà ! Bien grillé, mon bacon.

Il déposa un baiser sur ses lèvres et fila vers le coin cuisine.

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