Chapitre 19. Pendant ce temps, du côté d’Ambre …

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— Je la haïs, c’est aussi simple que cela.

— Lorsque vous dites que vous la haïssez, arrivez-vous à savoir ce qui, en elle, vous fait ressentir ce sentiment ?

— Tout !

— Oui…

— Tout, tout ce qu’elle est, ce qu’elle fait, tout ce qu’elle représente.

— Et elle représente quoi pour vous ?

— Une connasse !

— Et qu’est-ce que cela représente d’être une connasse ?

— Oh, vous me faites chier avec vos questions, c’est bien parce que je suis obligée que je viens à ces rendez-vous à la con !

— Oui, vous y êtes obligée, à la suite de l’agression dont vous avez été l’auteur à l’encontre de Rachel.

— Oui mais c’est bon quoi, j’ai déjà été mutée en province, c’est déjà assez dur pour moi, alors ne commencez pas à me demander d’expliquer qui, quoi, qu’est-ce, hein !

— Cela fait pourtant partie des mesures prévues lors de votre passage devant le juge par rapport à l’agression que vous avez commise.

— Oui c’est ça … j’ai accepté pour avoir le sursis et qu’on me foute la paix, ok !

— Quelles que soient vos motivations, vous êtes tenue de venir aux séances tant que je l’estimerais nécessaire et je vous rappelle que seul un rapport positif de ma part vous permettra de rester en liberté. Je vous conseille donc d’y réfléchir en attendant la séance de la semaine prochaine.

Ambre quitta le cabinet de sa thérapeute en claquant la porte, elle n’avait aucune envie de ces séances, c’était à chaque fois, pour elle, une heure de calvaire avec cette femme qui s’échinait à lui faire raconter des choses de son enfance ou concernant sa mère.

Cela n’avait rien à voir avec la haine qu’elle ressentait à l’encontre de Rachel qui avait réussi à détourner l’attention de son ex amant en portant ses enfants. Cette thérapeute n’y connaissait rien. Tout était dans le contrôle ! Elle avait perdu le contrôle face à cette connasse de Rachel. À elle à présent de récupérer ses billes, son assurance et son prestige, comme elle l’avait toujours fait, comme elle l’avait appris.

Depuis toute petite, elle refusait l’idée même de perdre, elle n’avait jamais aimé cela et son père l’avait élevée dans ce sens-là ; ne jamais se laisser déposséder de quoi que ce soit, ne rien laisser à l’autre, pas de faiblesse, pas de sentiment, tout contrôler !

Et cette connasse de Rachel qui avait réussi, elle ne savait comment, à ébranler ce contrôle dont elle était si fière… Elle ne se reconnaissait pas, comment avait-elle pu se laisser aller à dire tant de choses devant témoins dans cet escalier ?

Oui, elle avait mis en danger Rachel, mais ce n’était pas ça le problème, pour elle, ce qui la chiffonnait c’était le fait qu’elle avait perdu le contrôle, elle avait perdu les pédales au point de lâcher des infos sur le pari à la base de tout ce tintouin. Ambre ne se reconnaissait pas et ressentait un sentiment de peur, chose qui lui était totalement étrangère.

Elle avait eu du mal à nommer ce sentiment tellement il lui était inconnu. C’était bien le seul point constructif de ces séances de thérapies obligatoires. Elle avait pu admettre que Rachel, cette usurpatrice, lui faisait ressentir de la peur.

Et ça, elle allait le lui faire payer.

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