Chapitre 17. Le sens de l’organisation

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De retour dans l’appartement après avoir été récupérer les enfants, Louis et Rachel se retrouvèrent à gérer le repas et les toilettes des trois bambins. Une fois les jumeaux installés dans le parc et Madeleine jouant à proximité d’eux, le couple s’installa pour manger et se relaxer un peu.

— Alors ta journée ?

— Oh, bien ! Et pas de soucis pour tirer mon lait, et toi ?

— Comme d’habitude.

Il lui proposa une bouchée de son assiette, elle accepta.

— Dis, pour les prochains jours, si on s’organise comme aujourd’hui, ça ira, mais avec nos horaires changeants, il faudra bien prévoir qui fait quoi et comment.

— Oui, ça a été la course depuis notre retour… Tu as reçu tes horaires ?

— Oui, je fais essentiellement des horaires de matin ce mois-ci, et toi ?

— J’ai quelques horaires d’après-midi, il faudra qu’on s’arrange alors, ça m’embête de te laisser avec les trois à gérer en même temps après une journée de boulot.

— Eh mais attends, je vais tester la chose avant de déclarer forfait, Louis !

— Oh désolé, oui, je vais te laisser le temps de faire tes preuves Super Woman… Viens ici que je me fasse excuser.

Il lui prit la main et y déposa un doux baiser.

— Je ne m’en tirerais peut-être pas, mais en même temps, je n’ai pas envie de dépendre d’office de nos parents respectifs, ils sont trois, maintenant. Avant, il n’y avait que Madeleine et je n’ai pas envie de les séparer, t’imagine la tête de la gardienne si mes parents viennent prendre Adrien et laissent les deux autres en disant que ce sont tes parents qui viendront les chercher dans une demi-heure !

— Vu comme ça, ça ne va pas, mais quoi, ils t’en ont parlé ? Les trois en même temps c’est trop ?

— Mes parents n’en ont rien dit, mais je vois bien qu’ils sont débordés avec les trois en même temps, surtout que, quand les jumeaux mangent, Madeleine vient tout le temps s’en mêler.

— C’est vrai que Madeleine ne collabore pas toujours au bon déroulement des choses… Je n’ai pas vu ça chez mes parents, tu l’as vu, toi ?

Louis la scruta en fronçant les sourcils, Rachel ricana,

— Bah, la dernière fois qu’on s’est vu, il y a deux semaines, ta mère m’a fait comprendre qu’elle trouvait que j’avais bien du courage d’élever trois enfants en bas âge et elle a précisé que « ce n’était plus de son âge » !

Étonné, Louis s’indigna,

— Ah oui… ? Mais pourquoi elle ne me l’a pas dit, à moi ?

Elle l’asticota un peu,

— Cela fait surement partie des confidences entre femmes. Je pense qu’elle ne veut pas que tu ais une autre image d’elle que celle de la « super maman » que tu as toujours connue.

Dépité, il lui rétorqua,

— Oui mais zut quoi, moi qui comptais dessus ! Je vais devoir me freiner dans mes demandes tu crois ?

— J’en ai l’impression, même si les miens comme les tiens sont toujours bien contents de voir les enfants, je crois que nous devons tenir compte de leurs âges aussi, tous ou presque ont au-dessus de soixante-cinq ans, même si les personnes plus âgées ont tendance à moins dormir, devoir se réveiller en pleine nuit pour nourrir deux affamés qui ne font toujours pas de nuits complètes, ce n’est pas un cadeau… Ou un cadeau empoisonné.

— Oui mais ils sont pensionnés ! Ils n’ont qu’à dormir après !

Il éclata de rire, suivi de Rachel.

— Je t’invite à le leur dire Louis !

Madeleine qui les avait entendus rire quitta la surveillance du parc où jouaient ses frères pour venir voir ce qu’il se passait.

Elle s’adressa à son père qui la prit sur ses genoux mais s’en mordit les doigts, Madeleine tenta directement d’explorer et de goûter ce qu’il restait dans l’assiette de son père.

— Oh mais non Maddy, ne chipote pas dans mon assiette, cela ne se fait pas !

— Tu veux que je te donne la becquée avec ce qu’il te reste ?

— Oui, je comptais terminer cette assiette !

Madeleine regarda sa mère donner à manger à son père comme elle le faisait pour elle, elle pointa son père et demanda à sa mère ;

— Bébé ?

— Non, ton père n’est pas un bébé, mais comme tu chipotes dans son assiette, je lui donne à manger.

Ils terminèrent le repas en rigolant et en jouant de la situation. Louis lui proposa,

— Tu comptes me changer et faire ma toilette aussi après ?

Avec un accent coquin, elle lui répondit,

— C’est à voir, si les petits sont vite endormis…

— Hum, je vais commencer à bercer Maddy alors, c’est elle qui rechigne le plus pour dormir le soir.

— Je te laisse faire alors, je débarrasse la table et je prépare ton pyjama pour tantôt !

Elle se leva et se dirigea vers la cuisine chargée des assiettes. Elle le regarda, de loin, et le vit berçant Maddy qui manifestait son envie de rester réveillée. De son coté, elle s’occupa de la tétée du soir des garçons qui commençaient à trouver monotone l’horizon de leur parc.

Le couple se retrouva assit dans le fauteuil deux places, Rachel allaitant les deux garçons en même temps et Louis jouant et discutant avec Madeleine qui débordait de vie et semblait avoir des tonnes de choses à dire.

Rachel posa sa tête sur l’épaule de Louis, lui, posa sa tête sur sa tête à elle. Elle souffla,

— Et dire qu’on doit se lever tôt demain…

— Oui, et cette petite n’est pas prête à s’endormir… Encore que, elle se calme, je ne vais rien dire.

Il passa son bras derrière la tête de Rachel qui se repositionna pour se reposer contre lui. Ils restèrent ainsi à se soutenir. Rachel parla tout bas,

— Louis, je crois que Maddy s’est endormie.

Il ne répondit pas, elle leva la tête, bougea un peu et sourit, il était endormi, lui aussi.

Elle jeta un œil aux jumeaux, ils continuaient à se nourrir, les yeux grands ouverts… Bien réveillés, eux !

Elle sentit Louis bouger et lui demander,

— J’ai dormi ?

— Oui, tu as dormi et Maddy a eu la même inspiration, regarde, elle roupille à poings fermés !

— Les deux autres en revanche ont l’air bien guilleret !

— Oui, et ils gigotent ! Je crois que je vais leur demander de prendre exemple sur leur sœur.

— Tente toujours ! Je vais déposer cette demoiselle dans son lit.

De retour, Louis vit que les petits avaient terminé de manger, Rachel remettait « tout son matériel » en place, comme elle disait souvent avec humour.

— Alors, ils sont bien ?

— Oui, repus et pleins de vie, et ils n’ont pas encore fait leur rôt.

Les jumeaux ne semblaient pas avoir envie de bouger du coussin d’allaitement, Rachel décida de ne pas bouger non plus.

— Je suis lessivée mon amour !

— Ne bouge pas, je vais tenter de les hypnotiser pour qu’ils s’endorment !

Cela fit rire Rachel, ce qui secoua les jumeaux qui apprécièrent et firent leur rôt par la même occasion.

— Allez hop les petits gars, dans mes bras et au dodo !

— Dans tes bras, oui, pour le dodo, c’est encore à voir, tu es optimiste Louis.

— Dormez mes enfants, dormez, je le veux !

Rachel se pelotonna contre lui en rigolant.

— Hmm j’espère que cela va fonctionner !

— Eh bien, je n’ai pas l’impression, cela les fait juste sourire.

— C’est déjà ça.

Ils jouèrent encore un peu avec les enfants puis décidèrent de tenter de les mettre au lit. Une fois les trois enfants endormis, le couple retrouva son propre lit dans lequel ils s’écroulèrent et se rejoignirent pour ensuite sombrer dans le sommeil.

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