La consultation gynécologique des six mois jeta un froid.

— Rachel et Louis, je suis désolé, mais je vais vous demander d’arrêter les pénétrations vaginales dans vos rapports sexuels.

Rapidement, Louis s’exclama,

— Pourquoi ?

— Parce que Rachel a une petite ouverture du col utérin, les pénétrations vaginales risqueraient de la faire accoucher plus vite que prévu.

Un peu penaud, Louis balbutia,

— Oh… Oui, je comprends, il est encore trop tôt pour les petits.

Il prit la main de Rachel dans les siennes. Elle demanda,

— Mais sinon, est-ce qu’ils vont bien ?

— Oui, leur croissance est tout à fait normale.

— Ok, mais, pour notre couple, c’est uniquement les pénétrations vaginales qui sont à proscrire, je… Je peux pratiquer d’autres choses et avoir du plaisir ?

Avec un petit sourire en coin, le médecin précisa,

— Oui, c’est vraiment le col qu’il faut éviter de stimuler, pour le reste, vous faites ce que bon vous semble !

Rachel jeta un œil vers Louis et vit un sourire s’épanouir sur son visage. Il lui souffla, discrètement,

— Ouf, je pourrais continuer à te donner du plaisir, avec d’autres moyens.

Il se pencha pour donner un baiser sur le front de Rachel puis se senti assez à l’aise que pour poser la question qui le chipotait depuis un moment déjà,

— Vous savez docteur, les jumeaux, comment dire, sont très participatifs lorsque nous avons des échanges, c’est courant ?

Très rassurant, tout en gardant le même sourire en coin, il expliqua,

— Oh oui ! Souvent cela perturbe certains parents, mais bon, j’imagine qu’ils doivent se sentir bien quand la future maman prend du plaisir ; ils doivent recevoir une partie des endorphines libérées lors de l’orgasme.

Rachel s’esclaffa,

— En fait, ils planent à chaque fois… C’est ça, ils ont besoin de leur dose !

Elle se rhabilla en rigolant et pris les dernières consignes que lui donna le gynécologue,

— Bon, je vais vous demander de revenir d’ici trois à quatre semaines, puis à nouveau dans le même intervalle, afin de vérifier cette petite ouverture.

— D’accord, je note dans mon agenda, je prends rendez-vous au secrétariat dès que nous passerons la porte.

Très sérieux, le médecin insista,

— Rachel, s’il y a le moindre signe, un écoulement ou autre, vous passez par les urgences, d’accord ?

Tout aussi sérieux, Louis précisa,

— D’accord, je la surveille ! Et je tenterais d’être présent pour les prochains rendez-vous aussi.

Ils quittèrent le cabinet du gynécologue et s’empressèrent de prendre les rendez-vous en fonction des disponibilités horaires de Louis. Rachel ajouta,

— En fait, pour le second rendez-vous de contrôle, ce ne serait pas plus mal de le placer quelques jours avant le mariage, histoire d’être rassurés, non ? Enfin, moi, cela me rassurerait.

Louis renchérit,

— Je dois dire que moi aussi cela me rassurerait !

Ils optèrent donc pour une date très proche du mariage.

Ils rentrèrent chez eux un peu refroidit. Rachel fini par prendre la parole, tout en lui prenant les mains,

— Louis, est-ce que ça va, toi ?

— Un peu chamboulé, et toi ?

— Moi aussi, pour le risque d’accouchement prématuré et… Pour les privations annoncées.

Elle avait lâché la dernière phrase avec un petit rire nerveux. Louis sourit mais prit un petit air offusqué pour lui répondre.

— Mais dis ! Je suis prêt à toutes les privations pour que les bébés ne naissent pas trop prématurément.

Elle le prit dans ses bras et ferma les yeux avant de lui souffler,

— Et moi je n’ai pas envie de te priver ni de me priver… Nous avons d’autres moyens de nous donner du plaisir, mon amour.

Elle lui caressa la joue puis l’embrassa passionnément. Louis répondit à son baiser et l’enlaça… Mais rebondit sur son ventre lorsqu’il voulut se coller à elle. La situation les fit éclater de rire.

— Mince, ils commencent vraiment à prendre de la place ces deux-là !

— Oui, plus moyen de s’enlacer face à face.

En prenant un faux air déconfit, il lâcha,

— Je vais être obligé de t’enlacer par derrière ces prochains mois… C’est terrible !

En gloussant, elle répondit,

— Oui, quel dommage, vraiment !

Il l’enlaça, par derrière et commença à la déshabiller tout en la poussant vers la chambre, elle se laissa faire et glissa sur le lit lorsqu’elle fut à moitié nue. Cependant, elle ne resta pas allongée sur le dos ; les bébés pesaient déjà trop sur ses autres organes.

Louis la regarda trouver une place confortable alors qu’il ôtait ses propres vêtements, il la trouva délicieusement arrondie et le lui dit. Elle rougit et lui répondit,

— Pff et ce n’est que le début, je ne sais pas si tu me trouveras aussi délicieuse dans un mois !

Il lui caressa le ventre, les cuisses, lui embrassa la nuque et déposa des baisers tout le long de sa colonne vertébrale. Elle lui souffla,

— En fait, Louis, un bon massage me ferait du bien !

— Du dos ? Des jambes ? D’ailleurs ?

— Du dos, du bas du dos… Ces petits gars commencent à peser, je n’ose imaginer ce que cela donnera dans un mois ou deux ! Je vais être énorme dans ma robe de mariée !

Il gloussa puis lui avoua,

— Tu vas surtout avoir un superbe décolleté, j’espère qu’il y en a un dans ta robe !

— Oui, il y en a un… Mais je risque aussi de devoir faire des retouches à ce niveau si cela continue !

Après avoir déposé un baiser sur ses lèvres, il lui demanda,

— Tu préfères te mettre comment pour le massage ?

— Sur le ventre, enfin, à quatre pattes, soutenue par tous les coussins…

Elle s’installa, puis tourna la tête vers Louis pour lui indiquer,

— Et après ce massage, je te ferais un autre massage, très localisé.

Louis sourit et s’attela à soulager les tensions de Rachel.

Leur couple était assez fort que pour passer au-dessus de cette interdiction médicale, leur complicité était à toute épreuve.