Lettre n°17 - 08/11/20

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Coucou Abuelo,

Voilà bien longtemps que je ne t'avais plus écris. La raison là-voilà, je n'en ai pas vraiment éprouvé le besoin. Je vais mieux, biensure il y a encore quelques moments où je suis triste lorsqu'on évoque ton nom surtout durant ton séjour à l'hôpital, car dans ce moment je t'imagines sur ton lit d'hôpital.

D'ailleurs si je t'écris aujourd'hui ce n'est pas pour te parler de moi, mais d'Emma. Lors de notre swap d'anniversaire ( je t'en avais parlé dans ma lettre du 29 juillet ), et bien je ne sais pas si tu t'en souviens mais on s'étaient chacune offert un carnet pour s'écrire, et se raconter nos petites vies. C'est Emma qui en avait eu l'idée, je trouve que s'en était une très bonne d'ailleurs.

Du coup au jour où je t'écris, on est re-confinés jusqu'à décembre pour l'instant. J'étais revenue à Luxeuil pou deux semaines, à partir du 24 octobre. Donc là je ne suis pas dans mon appartement à Lyon. D'ailleurs si j'avais été là-bas je ne t'aurais probablement pas écrit cette lettre puisque je ne serais même pas au courant.

Je cherchais du dissolvant dans la chambre de ma sœur et sans le vouloir je suis tombé sur ce carnet que je lui avait offert, celui sur lequel elle est sensée me raconter sa petite vie. Je me suis alors dis — en bonne curieuse que je suis — « tiens si je regardais un petit peu, genre juste quelques pages, histoire d'avoir un petit avant goût, avant qu'on ne se les ré-offre l'an prochain ». C'est donc ce que j'ai fait, j'ai ouvert ce petit carnet, il y avait trois pages d'écrites, à peine ( je tiens à préciser ue pour le moment je lui ai plus écrit qu'elle, vraiment plus ! ). Alors j'ai commencé à lire. C'était drôle au début, elle me parlait qu'elle avait réussi à mettre deux de ses copains et copines en couple.

Puis après j'ai un peu déchanter, je te l'avoue. Elle t'a adressé une lettre à toi aussi, dans mon carnet d'anniversaire. J'en suis bouleversée, et j'ai eu l'impression d'entrer dans son intimité, et ce malgré que je sache pertinemment que ce carnet va finir par me revenir. Et puis je suppose que si elle a mis cette lettre dans mon carnet c'est que pour une fois elle avait besoin de se confier à moi, mais peut-être qu'elle arrive pas à m'en parler de vive voix comme pour d'autres sujets. Ça m'attriste, d'habitude elle et moi on parle de tout, quand elle a su que j'allais à Lyon, au début elle m'en a voulu. Elle me l'a dit elle-même, elle m'en a voulu car pour elle je suis comme son journal intime. Je suis si importante pour elle, je ne m'en étais jamais vraiment rendu compte avant qu'elle ne me dise ça. Bien sûr je savais déjà très bien qu'elle m'aimait, mais là quand même.

Donc voilà, je pense que cette lettre a sa place ici, tout comme les miennes l'ont. Et si un jour je m'aperçoit que Tom t'écris je mettrais ici sa lettre aussi. C'est ma façon de te montrer à quel point tu nous manques à tous et la façon infinis dont nous t'aimons. Je vais donc te la recopier ici, mais je veux que tu te rappelles que c'est Emma qui l'a écrit.

« À toi qui me manques,

À toi que j'aimais

À toi qui me faisais rire

À toi qui étais toujours là pour moi

À toi qui es parti si vite

À toi à qui je n'ai pas eu la chance de dire « au-revoir » et te dire à quel point je t'aimais.

La denière fois que je t'ai vu, tu étais allonger et endormit sur ce lit.


Mais tu restes dans mon cœur à jamais, je ne t'oublierais pas c'est promis !

Je ne parle pas beaucoup car quand je veux dire ce que j'ai sur le coeur, je n'arrive pas à le dire à voix haute. « À toi qui ma manque » c'est un poème que j'ai écris pour toi. J'aurai tellement aimé te dire à quel point je t'aime, à quel point tu me manques, à quel point c'est dur de vivre sans son papi. Tu sais c'est dur quand ils parlent de vendre ta maison ( moi je ne veux pas la vendre ta maison ). J'aurai tellement aimé te faire goûter ma pâtisserie, j'aurais tellment aimé pouvoir encore voir ton sourire, que tu me fasses encore rire. J'aurais aimé que tu fasses encore tellement de choses avec moi.

Parfois, tellement que j'en ai de ces souvenirs que j'ai envie de te rejoindre. C'est dur d'aller chez toi, en se disant que tu n'es pas là.

J'aurais tellement aimé que tu m'apprennes à jouer de la guitare, que tu fêtes Noël avec nous. C'est dur de ne pas pouvoir te raconter ma vie, c'est dur que tu ne viennes plus, c'est dur se dire que tu es parti comme un serpent qui part, comme un papillon qui vole.

Tu es parti trop vite. J'aurai aimé que tu me vois rentrer en quatrième. J'aurais encore tellement à te dire. Quand je pense à toi mes poumons me brûlent, mes yeux n'arrêtent pas de pleurer, mon cœur lui il a mal et ma mémoire, elle, elle me rappelle tous les moments qu'on a vécu ensemble. Je voulais juste te dire à quel point j'ai eu de la chance de t'avoir eu comme papi.

Je t'aime »

Voilà, là encore quand je relis ce texte après l'avoir recopié j'en suis toujours bouleversée. Je pleure, je suis comme anéantie et ça faisait un bon peitit moment que je n'avais pas pleuré. Dans tous son texte, que j'ai beaucoup aimé, voir adoré. Il y a une phrase que je trouve encore plus magnifique que tout le reste : « tu es parti comme un serpent qui part, comme un papillon qui vole ». Je trouve que c'est très beau cette façon de dire que tu nous a quitté : lorsqu'elle dit un papillon qui vole, personnellement je vois ça comme une seconde vie. Comme si tu avais pris ton envol pour le pays des cieux, ou pour aller au Vahlalla — je suis persuadée que tu as un Viking en toi, je te racontes ça de suite.

Alors, Papa et Maman m'ont initiée à la série Viking. Bon je t'avoue que je ne suis pas fan-fan. À cette époque là, ils étaient très croyants envers leurs dieux et lorsqu'ils mourraient, ils étaient sûre qu'ils commençaient quelque chose qui sonnaient comme une seconde vie, avec leur Dieux. Ils appelaient donc cet endroit le Vahllala. Quand leur proches mourraient à leur tours, ils vivaient alors leurs nouvelle vie avec eux. Te connaissant, battant comme tu l'étais, je trouve que tu avais pas mal d'un viking en toi.

Voilà, Abuelo, c'est tout pour ce soir, je te dis à bientôt.

Je t'aime !

Ta grande,

Laure

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