Chapitre XVIII : Lux (FINAL)

4 minutes de lecture

Le couloir s'étendait devant Charlotte, les ombres se mêlant à la faible lumière qui s'infiltrait par les fenêtres. Le parquet grinçait sous ses pieds, chaque bruit amplifiant son anxiété. Elle ouvrit une porte après l'autre, chaque chambre se révélant vide, jusqu'à ce qu'elle pénètre dans leur chambre principale.

Là, étendu sur le sol à côté du lit, gisait le corps inerte de Daniel, une mare de sang l'entourant. Ses yeux étaient grands ouverts, une expression de surprise et de douleur gravée à jamais sur son visage. Charlotte poussa un cri d'horreur, ses genoux cédant sous le choc. Elle rampa vers lui, touchant du bout des doigts sa peau froide, espérant désespérément qu'il respire, mais il n'y avait aucun signe de vie.

— Da... Daniel ! Oh mon Dieu !

Trop submergée par la douleur, elle ne remarqua pas la silhouette qui se tenait dans l'ombre, guettant le moment parfait pour attaquer. Alors qu'elle pleurait son mari, une ombre bondit sur elle, la renversant sur le sol. C'était Marina, ses cheveux en bataille encadrant un visage déformé par la haine et la folie. Dans sa main, elle tenait fermement un couteau, sa lame brillait sinistrement à la lumière de la lune.

— Te voila enfin, Charlotte ! C'est l'heure de régler nos comptes !

— Sale monstre ! Tu vas payer pour la mort de mon mari !

Les deux femmes roulèrent sur le sol, luttant pour le contrôle de l'arme. Charlotte, guidée par l'adrénaline et la peur pour ses filles, parvint à repousser Marina, mais la jeune femme était étonnamment forte. Elles se débattaient violemment, échangeant des coups et des griffes, les cris et les gémissements remplissant la pièce. Les étagères furent renversées, les objets précieux brisés, les traces de leur combat sanglant s'étendaient partout. Dans cette danse macabre, Marina réussit à plaquer Charlotte au sol, puis enfonça le couteau dans son épaule. La douleur fulgurante fit hurler Charlotte, alors que le sang chaud coulait le long de son bras.

— C'est aujourd'hui que ta lumière va quitter ce monde, Charlotte Winger.

— Non, arrête !

Marina, un sourire triomphant aux lèvres, s'apprêtait à donner le coup de grâce, lorsque le bruit retentissant d'un coup de feu fit trembler la pièce. Marina s'arrêta net, la surprise peinte sur son visage. Un autre coup de feu résonna, puis un autre, chaque balle frappa sa cible.

— Qu'est-ce que...

La jeune femme lâcha le couteau et s'effondra sur le côté, du sang s'écoulant de plusieurs blessures. Charlotte, malgré la douleur lancinante, tourna la tête pour voir d'où provenaient les tirs. Grace, sa fille aînée, tenait fermement l'arme de son père, ses mains tremblantes, les larmes dévalant son visage. Elle avait agi par instinct, protégeant sa mère d'une menace imminente.

— Va brûler en enfer Marina, dit Grace, toujours en pleurs.

Charlotte, haletante, réussit à se hisser en position assise, retenant les larmes de douleur.

— Grace..., murmura-t-elle, sa voix cassée par l'émotion.

— Maman ! Tu vas bien ?!

La jeune fille courut vers sa mère, l'enlaçant, toutes deux se réconfortant mutuellement dans ce moment de chaos absolu. Les deux femmes, unies par le lien indéfectible de la famille, étaient en état de choc, mais soulagées que le cauchemar soit enfin terminé.


***


Le vacarme des sirènes retentissait dans le quartier silencieux, attirant l'attention des voisins qui sortaient de leurs maisons pour voir ce qui se passait. Des lumières bleues et rouges inondèrent la maison des Winger, brouillant la tranquillité de cette nuit sinistre.

Plusieurs voitures de police et ambulances étaient garées devant la maison. Des agents en uniforme, des détectives et des techniciens se précipitaient vers la scène de crime avec une efficacité militaire. Un périmètre avait été établi. Les Forces de l'Ordre repoussèrent les curieux et les journalistes qui se rassemblaient.

Charlotte, malgré sa blessure, fut immédiatement prise en charge par les secouristes. Ils s'affairaient autour d'elle, nettoyait et bandait sa blessure, tout en lui administrant de l'oxygène. À quelques mètres de là, ses filles étaient également soignées, les visages pâles et hagards, toujours sous le choc.

— Grace... Nirvana... mes filles...

— Ne vous inquiétez pas Mme Winger. On va bien s'occuper d'elles.

L'inspecteur Laroche, un homme grand et costaud avec de nombreuses années d'expérience, approcha Grace. Il posa doucement une main sur son épaule, s'agenouillant pour se mettre à sa hauteur.

— Est-ce que ça va, Grace ? demanda-t-il d'une voix douce, tentant de la rassurer malgré la gravité de la situation.

Grace hocha la tête, ses yeux rougis par les larmes.

— Oui, je... Je pense. C'était elle ou maman.

L'inspecteur acquiesça.

— Je sais que c'était difficile, mais tu as sauvé ta mère. C'était très courageux de ta part."

Dans l'ambulance, Charlotte serrait la main de sa fille cadette, Nirvana, qui pleurait silencieusement. Chacune puisait du réconfort dans la présence de l'autre, sachant qu'elles avaient survécu à l'horreur.

Alors que l'ambulance démarrait, l'inspecteur Laroche se tourna vers ses collègues.

— On doit creuser le passé de cette fille, Marina. Je veux tout savoir sur cette femme et ce qui l'a motivé à tuer le mari et attaquer Mme Winger et ses filles.

La nuit continuait de s'étendre. Les enquêteurs rassemblaient des preuves, prenaient des photos et recueillaient des témoignages. Chaque pièce du puzzle commençait à prendre forme, et révéla une histoire tragique de folie, d'obsession et de vengeance.

À l'hôpital, alors que Charlotte était traitée pour sa blessure, elle repensa à toutes les épreuves qu'elle avait traversées. Elle se fit la promesse que sa famille serait sa priorité, qu'elle les protégerait coûte que coûte. Elle avait affronté le pire des cauchemars et en était sortie vivante. Elle savait que le chemin vers la guérison serait long, mais elle était déterminée à le parcourir avec ses filles à ses côtés.

L'aube pointait à l'horizon, un nouveau jour, une nouvelle vie se profilait. Pour la famille Winger, c'était le début d'une nouvelle vie, une vie où elles chercheraient à retrouver la paix et à surmonter les ombres du passé.


FIN

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Alph Tsonga ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0