Chapitre XVI : Charlotte, ma petite Charlotte...

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L'agitation ambiante à l'hôpital Saint-Lucy était étourdissante. Les enquêteurs se déplaçaient frénétiquement, les flashs des appareils photos capturaient chaque détail, et des groupes de policiers échangeaient des informations dans des voix basses et sérieuses. Au milieu de ce tumulte, Charlotte sentit son téléphone portable vibrer. Pensant qu'il s'agissait d'un autre collègue ou d'un supérieur, elle l'extirpa précipitamment de sa poche. L'écran affichait un appel de son domicile.

Avec une anxiété croissante, elle répondit, éloignant instinctivement l'appareil de son oreille lorsqu'un cri strident éclata, faisant frémir chaque fibre de son être. La voix qui suivit était éraillée, à peine reconnaissable.

— Ohhh Charlotte... ma petite Charlotte. 

Le sang de la jeune psychiatre se glaça. Elle reconnut le timbre de Marina, même s'il était altéré par une émotion malsaine.

— Marina ? Où es-tu ? Qu'as-tu fait ? » balbutia Charlotte, cherchant désespérément des réponses.

Un ricanement sinistre répondit à sa question.

— Je suis là où tu devrais être, Charlotte. Avec tes charmantes... et précieuses filles.

Une vague de panique submergea Charlotte. Ses pensées se bousculèrent, s'embrouillèrent, mais elle essaya de garder son calme, s'accrochant à chaque mot de Marina.

— Écoute-moi attentivement, Charlotte. Tu as exactement dix minutes pour revenir chez toi. Ou sinon bah... Grace et Nirvana iront rejoindre les anges. 

La menace était claire. Charlotte sentait son cœur battre comme un tic-tac sinistre.

— Qu'est-ce que tu veux, Marina ? Pourquoi fais-tu ça ?

La voix de Marina se fit plus douce, presque mélodieuse, mais avec une pointe de folie qui glaçait le sang.

— Tout ce que je veux, c'est toi. Ça a toujours été toi. Tu t'es toujours bien occupé de moi... et cette nuit torride... putain jamais je ne pourrais l'oublier. Je te veux tout près de moi.

— Mais... bordel de quoi est-ce que tu parles ?! Tu as besoin de tes médicaments Marina !  

— Ne m'oblige pas à faire du mal à tes petites filles.

Avant que Charlotte puisse répondre, la ligne fut coupée brutalement. La réalité de la menace la frappa de plein fouet. Elle devait agir, et vite. Sans réfléchir, elle se précipita vers l'une des voitures de police, s'empara des clés sur l'une des voitures de police garées et démarra en trombe.

— Hey, arrêtez-vous ! Mais qu'est-ce que vous faites ?! Il faut la rattraper, vite ! 

Ses yeux étaient fixés sur la route, ses mains crispées sur le volant. Chaque seconde comptait.

Deux voitures de police commencèrent à la prendre en chasse. Les sirènes hurlaient, les lumières bleues et rouges illuminaient la nuit, la course-poursuite devenait un spectacle cauchemardesque.

Charlotte emprunta des raccourcis, zigzaguant à travers les ruelles étroites, utilisant chaque once de connaissance qu'elle avait de la ville pour semer ses poursuivants. À chaque virage, elle risquait un accident, mais la pensée de ses filles en danger lui donnait la force de continuer.

Soudain, elle tourna brusquement dans une allée, éteignit ses phares et stoppa le moteur. Les voitures de police passèrent devant l'entrée de l'allée sans la remarquer et continuait leur course effrénée. Charlotte attendit quelques instants, repris son souffle.

— Oh putain... merde !!! hurla-t-elle en frappant violemment sur le volant. 

Puis, elle redémarra et prit la direction de sa maison, en priant pour que Marina ne mette pas à exécution ses menaces. Lorsqu'elle arriva chez elle, la maison était étrangement paisible. Pas une lumière, pas un bruit. Elle s'approcha silencieusement. En poussant doucement la porte, elle fut accueillie par une obscurité oppressante.

— Marina ? murmura-t-elle, sa voix tremblante trahissant sa peur.

Un silence de plomb lui répondit. Chaque pièce qu'elle explorait intensifiait son angoisse. Charlotte était au bord du gouffre, à la limite de ses forces mentales et physiques. La vérité l'attendait, nichée dans l'obscurité de sa propre maison, une vérité qu'elle devrait affronter, coûte que coûte.

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