Chapitre 4

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Arrivée au 57Th Road Woodaven Boulevard, Belinda cogna à la porta de l'appartement.Si Bradley était menacé comme elle le craignait, elle n'avait pas vraiment de temps à perdre pour le réveiller en délicatesse.

Elle avait d'ailleurs cessé de le réveiller en douceur depuis qu'il avait commencé à boire.Cette mauvaise habitude que son frère avait prise l'agaçait profondément. Sa seule motivation était en plus de se détendre pour oublier les horreurs qu'il avait vu après une dure journée de travail.

Certes, le métier d'Agent du FBI n'était pas toujours facile, mais un agent du FBI alcoolique n'était plus vraiment utile. 

Il était clair qu'il n'avait pas l'envergure pour supporter ce métier encore bien longtemps.

Ne voyant personne arriver pour ouvrir, elle prit le double des clés de l'appartement dans son sac, et y pénétra d'un coup pour lui dire ses vérités.


-Brad je t'ai déjà dit qu'un agent du FBI ivre mort n'était d'aucune utilité. Les pertes de mémoires, la gueule de bois, les troubles visuels et physiques altèrent ton jugement et font que même un enfant pourrait te briser en 2. Si tu n'as pas les trippes...


Elle s'interrompit. Elle venait d'arriver au salon et de voir la scène de crime. Un carnage avait eu lieu dans cette pièce, de nombreux objets jonchaient le sol, fracassés, brisés. Difficile d’accéder aux  victimes sans compromettre des preuves. Elle s'immobilisa donc et téléphona au directeur adjoint Allan, le supérieur de son frère afin de dépêcher une équipe sur place.

Le sang-froid était sa qualité première, la logique la suivait de près. C'est n'est qu'après avoir passé ce coup de fil qu'elle s'autorisa à penser à son frère.


-Brad, je t'assure que si tu n'es pas mort dans une des autres pièces, c'est moi qui vais te tuer, argua-t-elle.

Le cynisme, c'était sa soupape de sécurité pour empêcher l'émotion, le chagrin et la peur de l'envahir. 

-Si t'as merdé, je t'enferme moi-même, c'est une promesse.


Elle se doutait bien qu'elle n'aurait aucune réponse. C'est ce moment que choisit son mystérieux interlocuteur pour la rappeler: 


-Alors Belinda mon cadeau te plaît-il?

Surtout ne pas contrarier ce taré, il détient peut-être Brad, se dit-elle pour elle-même.

-Beaucoup, je vais prendre beaucoup de plaisir à résoudre cette affaire.

-Le plaisir, humm....n'est-il pas important?

-On le cherche tous. Détenez-vous mon frère?

-Oui.

-Vous ne vous donnez même pas la peine de mentir.

-Inutile, c'est lui qui a pêché. Vous ne m'avez pas répondu docteur Coop, quel est votre pêché capital préféré?

-Je sais qu'il n'a tué personne. Je le prouverais.

-Peut-être, après tout vous êtes une excellente criminologue. Mais pour l'instant tout l'accuse : le crime s'est passé chez lui, il a disparu, probablement que ses empreintes se trouvent un peu partout. Ce n'est pas très bon pour lui.On pourrait dire que je vous rends service en quelque sorte.

-En quelque sorte.


Belinda serrait désormais les poings. Chez quel enfoiré un kidnapping était un service? Mais ce n'était pas faux, beaucoup d'éléments incriminaient son frère avant même d'avoir expertiser la scène.

-Vous ne dites pas merci.

-Non.

Remercier un kidnappeur et de surcroît peut-être un tueur était au-dessus de ses forces mais cela risquait bien de ne pas beaucoup plaire à ce dernier. 


-Ce n'est pas très gentil.Nous reprendrons notre conversation plus tard. Vos petits copains arrivent.


Et merde! Il avait raccroché. Elle avait tenté de le laisser parler le plus possible pour mieux cerner sa personnalité tant que le dispositif de mise sur écoute n'était pas encore fonctionnel.Les criminels sentaient ce genre de chose et faisaient moins d'erreurs par la suite. Elle repassa mentalement les informations qu'elle avait pu apprendre : son interlocuteur était un homme, qui avait kidnappé Bradley, sans doute que celui-ci était encore en vie, sinon il ne se donnerait pas la peine de l'appeler.Il était obsédé par le pêché, et pensait avoir rendu service en kidnappant son frère. Il semblait également la connaître un peu trop bien et avoir une vision sur l'appartement d'où il était pour avoir vu l'escouade arriver. 

Un profil de suspect commença à se dessiner dans sa tête...


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