Fantômes

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Il y a un proverbe japonais qui compare les états d’âme féminins au temps qu’il fait en automne, alors que les nuages et la pluie se succèdent à toute vitesse : onna gokoro to aki no sora. Le cœur d’une femme est changeant comme le ciel d’automne... Cet automne-là passa avec une rapidité de nuage, mais mon cœur ne changea pas. J’étais toujours aussi amoureuse d’Hide et regrettais de ne pas le voir aussi souvent que je l’aurais souhaité. Pourtant, je vivais avec lui. Mais il ne se passait pas une semaine sans qu’il ne découche au moins une fois, ou que notre nuit soit interrompue par Yûji ou un coup de fil intempestif qui nécessitait son intervention séance tenante. Je ne savais jamais ce qui se tramait, puisqu’Hide ne me disait rien et qu’il prétendait que cette façon de vivre était normale. Une fois, je l’entendis même dire à Yûji qu’être un yakuza, « c’était accepter de ne dormir que quatre heures par jour ». Personnellement, je n’étais pas prête à ne voir mon mari qu’une heure par jour, entre deux portes. Même notre vie sexuelle en pâtissait. Et comme je craignais qu’il ne s’entiche en allant satisfaire ses besoins dans l’une des innombrables boîtes à cul qui pullulaient près de son bureau ou dans les quartiers où il réglait son business, je me jetais sur lui dès que je voyais arriver. Je voulais l’épuiser. Tout faire pour qu’il ignore les hôtesses aguicheuses qui lui servaient à boire et allumaient ses clopes pendant ses rendez-vous d’affaires. En effet, je savais pertinemment qu’il passait au moins une soirée sur deux dans un bar quelconque, entouré d’escorts et autres michtonneuses : cela faisait partie du décorum, des us et coutumes de son milieu. Je ne pouvais rien faire contre ça, juste espérer qu’il n’aille pas tremper sa nouille ailleurs, entre deux tractations. Du point de vue d’un yakuza, ce ne serait même pas un coup de canif dans le contrat.

Lors d’une de ces longues après-midi, on sonna à la porte. Yûji avait évidemment suivi son boss, comme il le faisait chaque jour : c’était lui qui conduisait la bagnole, tenait la porte, allumait la clope d’Hide, lui amenait son déjeuner du midi. Il repassait même ses chemises ! J’avais essayé de soulager le pauvre garçon en lui prenant un peu de boulot, jusqu’à ce qu’Hide m’interdise d’interférer. J’étais donc seule ce jour-là.

Avant d’ouvrir, je jetai un œil sur le moniteur de la caméra installée dans l’entrée, comme m’avait instruit mon mari. « Surtout, n’ouvre jamais la porte à quelqu’un que tu ne connais pas, m’avait-il recommandé. Même s’il porte un uniforme Kuroneko. C’est le coup classique. » Mais cette fois, je reconnus immédiatement l’homme qui se tenait derrière la porte. Il s’agissait de l’inspecteur Uchida, le flic qui était venu rendre visite à Hide à Gotanda quelques semaines auparavant.

Je restai immobile un bon moment. Que faire ? Devais-je ouvrir à ce flic ? Comment avait-il obtenu cette adresse, d’ailleurs ? Il regardait droit sur la caméra. J’avais l’impression qu’il me voyait. Finalement, hypnotisée par son regard magnétique, je déverrouillai la porte. Mais sans l’ouvrir complètement.

— Bonjour, Ôkami-san, me salua-t-il aimablement tout en brandissant sa plaque. Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi... Je suis l’inspecteur Uchida Naoya, de la cellule anti-gang de Shinjuku.

Ôkami-san... c’était le premier à m’appeler ainsi. Je lui rendis son salut, toujours en gardant la porte bloquée.

— Je me souviens très bien de vous, Uchida-san. Mais mon mari est absent.

— Où est-il ?

Il allait droit au but, sans s’embarrasser de fioritures. J’hésitai un instant avant de répondre.

— Au bureau...

— Le nouveau ? Celui de Gotanda ?

— Euh... oui, je crois.

— Bon. De toute façon, ce n’était pas lui que je venais voir. Vous me faites entrer ?

Lentement, je débloquai la chaîne. Après tout, ce flic connaissait Hide depuis longtemps.

Je reculai alors qu’il enlevait ses chaussures. Ah oui, les chaussons pour les invités... J’avais vu Yûji les sortir le jour où Masa était passé, de retour de Sendai. Où étaient-ils ? L’inspecteur Uchida attendit patiemment que je les trouve, un léger sourire amusé sur les lèvres. Je me trouvai affreusement gourde. Je les dénichai finalement dans un placard incongru, celui qui contenait le matériel pour nettoyer. Le domaine réservé de Yûji...

— Voilà, fis-je en lui tendait la paire de chaussons. Excusez-moi pour l’attente.

L’inspecteur remercia d’un signe de tête.

— Ne vous excusez pas... Vos talents de maîtresse de maison ne sont pas remis en cause. Vous avez un heyazumi, n’est-ce pas ?

Je restai un moment interdite.

— Un quoi ?

— Un heyazumi. Un jeune qui attend l’autorisation pour intégrer un clan yakuza, et sert celui à qui il a choisi de vouer sa vie en attendant que ce dernier l’accepte.

C’était exactement ce qu’était Yûji. Pendant un moment, j’avais oublié ce mot... et c’était tant mieux, puisque mon mari n’était pas censé diriger un clan yakuza.

— Euh, je ne suis pas sûre que...

Uchida balaya mes atermoiements d’un geste de la main.

— Ce n’est pas illégal de faire partie d’un clan yakuza, vous savez, m’apprit-il. C’est de faire des affaires avec qui l’est. Tant que le clan reste un groupement de personnes ayant des intérêts communs, une sorte de syndicat d’hommes d’affaires locaux... c’est toléré. En revanche, j’espère pour votre mari que ses agences immobilières sont bien au nom d’une société-écran, et non pas de son nouveau ou ancien clan. Il est dans la ligne de mire de l’anti-gang depuis longtemps, et peut se retrouver en taule à la moindre incartade.

Horriblement mal à l’aise, je bafouillai quelques dénégations.

— Vous savez, mon mari me tient loin de ses affaires...

— Et cela vaut mieux pour vous, croyez-moi. L’une des caractéristiques principales de ces clans, outre l’opacité de leur fonctionnement, c’est la violence qu’ils exercent à tout bout de champ. C’est pour cela qu’on les appelle « groupes violents » : les yakuzas, c’est la culture de la violence. C’est ce qui les distingue de la société normale.

Ce flic essayait de m’impressionner. Je finis par relever la tête :

— Mon mari est un ancien combattant de MMA. Alors la violence, j’imagine que c’est son quotidien... il va à la salle tous les jours et continue à se frotter à des compétiteurs sur le ring à l’entrainement.

Uchida sourit lentement.

— Vous avez raison. C’est une bonne réponse... J’imagine que l’hématome que je lui ai vu sur l’arcade avant-hier était dû à un sparring un peu trop viril ! Ces types des dojos peuvent taper vraiment fort, quand ils veulent...

Je n’avais pas vu Hide depuis la veille. Et la nuit d’avant, il était passé en coup de vent, se contentant de déposer un baiser sur mon front avant de repartir. Je dormais à moitié et n’avais pas eu le temps de le voir.

— Un hématome ? demandai-je, alarmée. Est-ce qu’il va bien ?

— Oh, très bien. J’ai bu un whisky avec lui au Golden Gai. Il avait l’air en pleine forme... Mieux que je ne l’avais pas vu depuis longtemps, pour tout vous dire. J’imagine que le mariage lui réussit... Ainsi que ses nouvelles affaires immobilières, avec les jikken-ya, fit l’inspecteur en balayant le salon du regard.

— Les jikken-ya ? demandai-je, mal à l’aise.

— Les maisons à problèmes. Celles dans lesquelles on s’est suicidé, ou qui a été le théâtre d’un crime particulièrement atroce... ou tout simplement de la mort dans la solitude d’un petit vieux. Au Japon, comme vous le savez sans doute, on prend les fantômes très au sérieux. Personne ne veut habiter dans ces endroits, et la loi oblige les propriétaires à signaler aux éventuels acheteurs ou locataires de dire la vérité sur ce qui s’est passé... alors leur valeur marchande baisse. Drastiquement. C’est là qu’interviennent les agences comme celles que dirige votre mari : ils rachètent ces endroits pour une bouchée de pain, maquillent un peu le dossier et les revendent trois ou quatre fois le prix à des promoteurs ou des gens ne pouvant pas faire autrement en faisant éventuellement pression sur le proprio pour qu’il la ferme.

— Tout le monde a le droit au logement, répliquai-je, ne sachant pas quoi dire d’autre. J’imagine que certaines personnes sont bien contentes de pouvoir bénéficier de ces offres... lorsque j’ai cherché un appartement à la fin de mon bail à la cité u, aucun propriétaire ne voulait m'en louer car je n’étais pas Japonaise. J’aurais bien aimé qu’une agence me propose une de ces jikken-ya.

— Vous auriez été prête à cohabiter avec un fantôme ? demanda Uchida en levant un sourcil, un étrange sourire aux lèvres.

Je lissai ma robe, nerveuse.

— Eh bien... pourquoi pas ? Ils ne doivent pas être si dangereux. Une petite offrande d’encens de temps en temps, et c’est bon normalement, non ?

L’inspecteur rit franchement.

— Ah ! Vous êtes une digne femme de yakuza. C’est exactement ce qu’un gokudô dirait pour justifier ses affaires : l’aide aux plus démunis !

Je regardai rapidement autour de moi, cherchant une échappatoire à cette conversation.

Je me rappelai alors que je n’avais pas reçu ce flic comme il fallait.

— Je manque à tous mes devoirs d’hôtesse, fis-je en le conduisant vers le canapé. Installez-vous. Voulez-vous du thé ? J’ai du mugi-cha au frais.

— Alors, je ne dirais pas non, dit-il en s’asseyant.

Je partis à la cuisine le servir, les genoux un peu flageolants. Yûji avait préparé une pleine carafe de thé glacé à l’orge grillée, la boisson la plus rafraichissante qui existe dans ce pays. Hide et moi en buvions surtout la nuit, après une séance de sexe intense... ce qui, je devais le reconnaître, n’était pas arrivé depuis longtemps.

— Du mugi-chan en décembre, sourit l’inspecteur lorsque je lui ramenai le verre sur sa coupelle de bambou tressé. C’est bien la première fois que je vois ça... Vous et votre époux êtes des originaux !

— J’adore le mugi-cha, fis-je pour m’excuser. Il n’y en a pas en France.

— Vous avez raison, c’est délicieux, confirma l’inspecteur pour aller dans mon sens.

Je me sentais déjà plus détendue. Il était aimable, et contrairement à beaucoup de gens, ne me prenait pas de haut.

L’inspecteur Uchida but son thé en silence. Pendant ce temps-là, j’ouvris une boîte de gâteaux yatsuhashi que quelqu’un de l’entourage de Hide avait ramenée de Kyôto récemment, avant de le lui donner. Hide rentrait du bureau avec ses boîtes quasiment tous les soirs : en général, il les redistribuait à ses kôbun, mais il avait gardé celle-là pour les occasions spéciales... comme la venue de l’inspecteur Uchida.

Je me demande comment Hide va prendre la nouvelle de sa visite, me mis-je à penser.

Uchida releva son regard perçant sur moi juste à ce moment-là.

— À quoi pensez-vous ? osa-t-il demander.

— À la tête que fera mon mari quand je lui dirais que vous êtes passé, lui répondis-je carrément.

Il éclata de rire.

— Ça, on peut dire que vous êtes franche ! Votre mari me l’avait dit, l’autre soir. Il m’a même dit que c’était cette attitude brute de décoffrage qu’il l’avait séduit chez vous.

J’étais la première étonnée.

— Ah bon ?

— Personnellement, ça ne m’étonne pas de lui. Je le connais depuis longtemps... et je sais qu’étant très franc lui-même — beaucoup plus qu’il ne le faudrait pour son propre bien —, il apprécie les gens qui ne se cachent pas derrière le tatemae. Vous connaissez ce mot, n’est-ce pas ?

Je hochai la tête.

— Bien sûr. Je crois que même les gaijin qui ne parlent pas japonais connaissent ce mot.

— Ne parlez pas de vous et de vos compatriotes en utilisant ce terme, me corrigea l’inspecteur. Il est insultant, vous savez.

— Je le sais. Mais je l’utilise de la même façon que les yakuzas ont accepté un mot désignant une combinaison perdante pour se qualifier eux-mêmes.

Uchida se fendit d’un sourire de chat.

— Vous avez décidément réponse à tout... Très bien. Jouons cartes sur table, alors. Que pensez-vous de la disparition de Yanagawa Miyako ?

La question me prit de court. Je ne m’y attendais absolument pas.

— Euh... vous voulez parler de l’ancienne petite amie de Hide, n’est-ce pas ? Celle avec laquelle il était avant sa... son arrestation.

— Exactement. Celle qui a disparu du jour au lendemain, et qui a été vue pour la dernière fois en compagnie de votre époux. Vous savez qu’il est toujours soupçonné, dans cette affaire ?

— Soupçonné ?

— Soupçonné de l’avoir tuée, et d’avoir fait disparaître son corps quelque part le long de la côte de Sendai. Là où lui, on l’a retrouvé dans un piteux état. Or, il se trouve qu’un collègue aux dents longues a rouvert l’affaire... car on a désormais de nouveaux éléments. Et une nouvelle loi concernant les personnes dont l'appartenance passée ou présente à un gang est avérée stipule que pour eux, la prescription pour homicide et soupçon d'homicide est étendue à vingt-cinq ans. Je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que votre mari ne soit convoqué et auditionné sérieusement.

Je baissai la tête. La côte de Sendai... Cette évocation me fit penser à Masa, qui en revenait justement. Qu’est-ce qu’il était allé faire là-bas ?

— N’en faites rien, murmurai-je. De toute façon, il ne voudra pas vous parler.

Uchida ignora ma supplique. Il continua, la voix à la fois dure et suave, un tour de force.

— Votre mari a passé trois semaines dans le coma, et quand il s’est réveillé, il a prétendu avoir tout oublié, ne pas savoir où se trouvait Yanagawa Miyako. Pourtant, c’était bien avec lui qu’elle était censée être, le week-end de sa disparition... il nous manquait juste quarante-huit heures pour pouvoir tout reconstituer. Mais on sait qu’elle était avec lui. Tout le monde le savait. La sœur jumelle de la disparue, Yanagawa Naho, a déboulé à l’hôpital le jour où la police est venue interroger votre mari. Elle lui a hurlé dessus... et lui, il est resté là, la tête baissée, mutique, laissant pleuvoir les reproches. Elle l’a même frappé... Elle l’accusait de la mort de sa sœur. Mais on n’a jamais eu aucun aveu, ni le premier bout de preuve. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de le faire craquer, pourtant. Il n’a rien voulu lâcher. Pas le moindre mot. Deux jours après sa sortie de l’hôpital, il s’enrôlait dans les rangs du Yamaguchi-gumi Kyokushinrengo, alors dirigé par l’actuel parrain de l’organisation. Et un mois plus tard, il se rendait pour le meurtre du représentant à Tokyo du gang coréen Gwangju et de ses cinq hommes de main... Tout ça sans jamais nous dire ce qu’était devenue Yanagawa Miyako.

— Je connais déjà cette histoire, avouai-je. Mais je sais de source sûre que mon mari n’est pas responsable de la mort de Yanagawa Miyako.

— Il se considère responsable, pourtant, asséna Uchida, impitoyable. C’est ce qu’il a dit à sa sœur lorsqu’elle est venue l’accuser.

— Il ne l’a pas tuée, répétai-je. S’il se sent responsable, c’est pour autre chose.

Uchida planta son regard acéré dans le mien.

— Quoi donc ?

— De ne pas avoir réussi à la protéger... d’avoir attiré l’attention d’un gang sur elle. D’avoir fait d’elle une victime collatérale.

Uchida plissa les yeux.

— Qu’est-ce que vous voulez dire ?

Je relevai la tête, soupirai. Hide allait me haïr pour ça, mais j’étais obligée de le dire. De raconter la vérité à ce flic.

— Hide et Miyabi ont été enlevés par le Gwangju alors qu’ils partaient en week-end à Hakone pour fêter la victoire de Hide à la finale du Pride. On avait demandé à Hide de perdre ce combat, et il a refusé. Les commanditaires se sont vengés... sur lui et Miyabi. Ils les ont torturés toute une nuit, puis ils les ont laissés agoniser sur un bord de plage paumé. Miyabi a disparu pendant cet intervalle : Hide pense qu’elle s’est noyée.

L’inspecteur Uchida laissa passer un long silence. Je poussai les gâteaux vers lui, pour faire diversion, mais il n’y toucha pas.

— Vous dites la vérité, n’est-ce pas, finit-il par lâcher.

Ce n’était pas une question.

— Oui, répondis-je tout de même. Telle qu’on me l’a racontée.

— C’est lui qui vous l’a dit ?

— Noa... Naho, d’abord. Mais il m’en a parlé ensuite, plus tard. Il se sent coupable. Pas de l’avoir tuée, mais de ne pas avoir réussi à la protéger, à empêcher que cela arrive.

Uchida regarda ses mains.

— Je vois.

— Il ne m’en a parlé qu’une fois. On évite le sujet... même Naho est un sujet sensible.

L’inspecteur hocha lentement la tête.

— Mhm, je devine aisément pourquoi... merci de votre confiance, en tout cas. Qu’importe les menaces, votre mari n’a jamais accepté de me dire la vérité sur cette affaire, alors que je savais qu’il mentait par omission et que cela aurait pu le blanchir.

— Ne lui dites pas que je vous l’ai raconté, s’il vous plaît. Il ne me le pardonnera pas.

— Ne vous inquiétez pas. Je ne suis pas venu de manière officielle... mais je me doutais qu’il y avait quelque chose comme ça, et je voulais en avoir le cœur net. Comme votre mari m’a dit que vous étiez sincère... il a l’air de vous tenir en haute estime, Lola-san. Je me suis dit que si quelqu’un savait la vérité sur cette affaire... cela pouvait bien être vous.

— Cela ne vous servira pas à grand-chose. Hide lui-même ignore la façon dont Miyako est morte. Et il refuse catégoriquement de parler d’elle. C’est un sujet tabou, pour lui.

De nouveau, Uchida planta son regard félin dans le mien.

— Morte... on n’en a aucune preuve. Aucun cadavre répondant à sa description n’a été repêché dans la région. Bien sûr, vous me direz qu’on n’a même pas retrouvé la moitié des corps des noyés du tsunami de mars 2011... Mais les morts finissent toujours par revenir sur la côte, Lola-san. Toujours. S’il y a bien un truc que j’ai appris de mes 20 ans de carrière... c’est que la vérité refait toujours surface, un jour ou l’autre.

Je gardai les lèvres fermées.

Je le sais. Depuis le début...

C’était inutile qu’il me le dise. Je savais que Miyabi était toujours là, derrière la porte, ses longs cheveux dégoulinants d’eau de mer. Si fantôme il y avait dans la maison, il s’agissait d’elle.

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