Chapitre 6 : Adrien

21 minutes de lecture

Tout était calme. Le soleil se levait à peine. Lui l'était depuis cinq heures maintenant. Il était sur la fin de son tour de garde et au début d'une nouvelle journée, et celle-ci s'annonçait toute aussi voire plus pourrie que les précédentes. Il essaya de se rappeler la dernière journée correcte qu'il avait eu. Ce n'était pas le fait d'être de garde tôt qui l'embêtait, il était soldat c'était son boulot. Non ce qui était énervant c'était les nouvelles qui devenaient de pire en pire à chaque jour qui passait ainsi les choix plus que douteux de la sergente qu'il méprisait profondément. Déjà qu'il avait l'impression que cette situation ne menait nulle part mis à part vers une mort certaine maintenant cette incapable s'y mettait. Au début ils avaient perdu le contact avec l'état-major ce qui au vu des récents événements n'était pas très surprenant. À ce moment-là les choses étaient encore sous contrôle, il suffisait de suivre les ordres donnés à l'avance. Établir un camp, faire des avant-postes, secourir les réfugiés.

Mais il y a deux semaines la situation avait pris un tournant inattendu. Les infectés avaient essayés de rentrer dans le camp. Une soixantaine contre 75 soldats il avait fallu agir vite, les mortiers avaient étés déployés, les radios avaient craché une montagne d'ordre tandis que certain essayaient de joindre des soldats de la Première compagnie tandis que d'autres cherchaient les réservistes pour leurs donner leur matériel.

La première compagnie n'avait pas répondu mais avec les réservistes ils avaient réussi à être 114 prêts à défendre le camp en attendant que les divisions parties en mission reviennent.

Les obus avaient commencé à pleuvoir à 14 heure ciblant un bâtiment où les infectés étaient supposé se cacher. Le premier obus avait traversé le toit et avait explosé au troisième étage secouant tout le bâtiment, mais rien n'en sorti, aucun mouvement, aucun bruit. L'ordre fut donné de tirer un nouvel obus aux mêmes coordonnées. La munition pris la même trajectoire en cloche que la précédente et cette fois ci elle explosa au deuxième étage et le résultat restait inchangé. Adrien à ce moment-là était au mortier, il n'avait pas encore reçu l'ordre de tirer et était sur le même canal que les autres artilleurs pour coordonner les tirs. Un nouvel ordre de tir avait été donné mais ils se demandaient si c'était vraiment nécessaire de continuer à tirer. Ils avaient certes assez de munition pour faire une cinquantaine de tir par mortier mais les munitions étaient précieuses et s'ils dépensaient tout maintenant à la prochaine attaque il n'aurait aucun moyen de les attaquer à distance et c'était pareil avec les munitions de Famas ou de pistolet, ils en avaient suffisamment mais sans approvisionnement ils finiraient tôt ou tard par en manquer. Ils ne savaient pas combien de temps ils devaient tenir ce camp sans aide extérieure et dans ce genre de situation chaque vivre et chaque munition devenait vitale.

Si ce bâtiment était vide cela n'était qu'une perte de temps mais si il y avait effectivement des infectés là-dedans cela pourrait leurs causer des pertes immenses et peut être même les repousser pendant encore une petite heure. Un soldat était venu alors qu'ils hésitaient encore à tirer, il leurs indiqua qu'un groupe d'une dizaine d'infecté avait été vus à portée de leur mortier. C'était leur occasion.

Il avait alors saisi ses jumelles, réglé l'inclinaison du tube, placé la charge explosive et pour finir enfoncé l'obus. Le meilleur moyen de savoir si des infectés se cachaient dans le bâtiment était d'obliger d'autre à se cacher. La charge explosa projetant dans les airs l'obus qui dessina une cloche dans le ciel avant de disparaitre derrière les bâtiments et de détoner. Les secondes puis les minutes passèrent sans que la radio n'émette aucun son. Tous observant avec leur jumelle les rues qu'ils pouvaient voir. Puis la voix affolée d'un soldat était venue casser leurs recherches. Ils étaient rentrés dans le bâtiment, c'était maintenant une certitude. Alors les obus avaient plu, Adrien hors de portée n'avait pu entendre que les explosions lointaines.  

Après ces évènements les infectés avaient progressivement battu en retraite. Mais le soulagement avait vite laissé place à effroi voyant le nombre d'infecté s'enfuir au compte goute. Au bout de deux heures après la fin des combats 79 infectés avaient été vu s'éloignant du camps, sortant de cachettes inconnues, de sous-sol, de ruelles à 18 heure ils en avaient décompté 150 et encore cela ne comptait que ceux qui avaient pu être observés, qui sait combien étaient parti par des rues hors de la portée des postes de garde. Leur but n'était pas de juste attaquer le camp car ça ils auraient pu le faire dès 12 heure au vu des effectif observé. Le but n'était pas de percer le camp. Ils voulaient une victoire totale, submerger avec le moins de perte, prendre volontairement plus de force que besoin pour juste écraser toute résistance. Chaque soldat savait que ces choses étaient intelligentes mais au point qu'elles pouvaient élaborer une stratégie ? Personne ne voulait y croire.

Ces évènements avaient beaucoup affecté le moral général. La question n'était plus quand es ce qu'ils allaient avoir des renforts ou des nouveaux ordres mais quand es ce qu'ils allaient se faire attaquer. Ils savaient qu'il n'y aurait pas de combat long, juste une seule bataille ne pouvant se solder que par la mort d'un des deux camps. Ils n'étaient néanmoins pas sans défense ils étaient la deuxième compagnie du premier régiment de tirailleur de la septième brigade blindé de la première DB. Ils possédaient plusieurs véhicules blindés et même si ils n'avaient pas de tank, ce qui de plus aurait été inutile au vu des ennemis et de leur environnement qui approchait plus d'un contexte de guérilla, ils pouvaient avec leurs blindés légers tenir contre un nombre élevé d'hostile mais contre ces choses rien n'était sûr. 

En plus du moral des troupes qui baissaient la population civile quant à elle commençait à paniquer, à avoir peur. La sécurité avait été renforcée à l'intérieur du camp pour éviter tout débordement. 

Trois jours plus tard ils avaient réussi à prendre contact avec des soldat provenant de Lyon. C'était une petite garnison qui c'était établie à Villefranche-sur-Saône. Ils leurs avaient raconté que Lyon était perdue. Ils avaient subi de nombreuses attaques d'infectés et au bout d'une semaine des soldats inconnu portant des uniformes similaires à la garnison avait ouvert le feu sur les civils. Et après ça tout avait dérapé, entre la paranoïa, les infectées qui ne les lâchaient pas et les munitions qui commençaient à manquer, une grande partie des réserves ayant été volée ou saboté. Le camp était vite tombé. La garnison était composée d'une cinquantaine de soldats et d'une centaine de civils qui avaient réussi à fuir le camp. Ils avaient quelques voitures, de l'essence, des munitions et assez de nourriture pour tenir un mois en se rationnant correctement. 

La discussion n'avait pas été très longue, juste le temps d'échanger quelques informations essentielles avant de perdre le signal. Ils avaient noté la fréquence du signal. Personne ne savait s'ils allaient pouvoir reprendre contact avec eux un jour. Mais le plus inquiétant était l'histoire des pseudo soldats ayant tiré sur les civils. Cela ressemblait à l'incident de l'aérodrome. Il avait été par la suite décidé que la discussion devait rester secrète, s'il y avait des terroristes infiltrés parmi les rangs de l'armée ils ne devaient pas savoir les soupçons qui planaient sur eux. Secret qui avait été vite dévoilé à Adrien par le biais d'Istina. Adrien n'arrivait pas à cerner cette femme, ces action et paroles semblaient toujours inconsidérées mais elle finissait toujours par se rattraper. Une sortie dangereuse à l'extérieur avec peu de munition à pied et elle revenait avec un véhicule, des vivres et des réfugiés les habits recouverts de sang avec seulement 1 chargeur d'utilisé. Et Adrien avait beau interroger les réfugiés qu'elle ramenait il n'arrivait pas à savoir ce qu'elle faisait pendant ses sorties même si il en avait une vague idée. Les soldats ayant été mis dans la confidence avaient commencé à sombrer dans la paranoia tandis que d'autres semblaient ne pas vouloir y penser. Le clou de cette semaine avait été l'annonce d'une mission de grande envergure à destination de Metz qui en plus d'affaiblir grandement le camp allais envoyer des hommes de la première et deuxième compagnie ainsi que de nombreux civils vers une ville dont ils avaient perdu tout contact et ou était supposé se tenir l'un des derniers points d'évacuation qui avait été communiqué avant que les connections prennent fin, autant dire qu'on les envoyait au casse-pipe. 

Adrien comprenait les raisons qui motivaient ces décisions mais elles étaient bien trop risquées et inconsidérées à son goût. Le camp était maintenant affaibli et potentiellement infiltré par des terroristes. Au moins le bon côté des choses c'est qu'ils n'avaient plus à s'en faire par rapport aux réserves d'eau et de nourriture. Adrien ria jaune se rendant compte de la stupidité de sa réflexion. Il fouilla un temps dans sa poche et sorti une vielle pipe en bois usée. Il avait besoin de décompresser, il fouilla à nouveau dans sa poche en quête de tabac mais il avait oublié sa boite qui devait être rangé dans son casier. Il décida d'observer un court instant la pipe constatant qu'il n'y avait rien de mieux à faire. C'était une pipe simple, pas de forme extravagante ni de matériaux nobles, le seul signe qui pouvait la distinguer était une petite gravure faite au couteau il y a de cela plusieurs années dans le bois maintenant usé.

Un soldat vint se mettre assis sur une des chaises non loin d'Adrien, ce dernier rangea sa pipe.

Alors ? Le questionna la voix.
Toujours rien, que veux-tu ? Ils ont décidé de nous laisser tranquille le temps qu'on s'entretue, ils ne viendront pour nous qu'une fois que l'on se sera effondrés. Confia Adrien le regard toujours porté vers la rue déserte.
Tu penses vraiment qu'ils seraient capables d'élaborer une stratégie aussi complexe ? Certes ils sont capables d'utiliser des couteaux et de faire des actions basiques mais de là à planifier la chute d'un camp, sur plusieurs semaines qui plus est, c'est un peu invraisemblable.
Invraisemblable ou pas je t'aurais prévenu, si ça nous tombe sur la gueule je t'aurais prévenu.
Pour ça faudrait déjà que les civils se rebellent. Marmonna William

Les discutions se finissaient rapidement avec Adrien, en plus de paraitre associable il était difficile de le faire changer d'avis s'il savait qu'une partie de son discours était juste. Cela ne l'empêchait néanmoins pas d'être un très bon soldat qui n'hésitait pas à communiquer quant à la position des ennemis ou de discutions plus banales avec les autres membres des escouades au quels il était affilié. Mais avec les récents évènement surmonté du fait qu'il avait eu une courte nuit de sommeil Adrien ne voulait pas discuter des futilités qui revenaient en boucle "comment vas ta famille ?" "tu penses que ça va durer longtemps ?". Pour pouvoir parler à Adrien dans ces moments-là il fallait attiser sa curiosité de manière à le sortir de sa léthargie pensive et quitter les réponses automatiques et monotones. Et William avait le sujet parfait pour cela. 

Il prit sa chaise et s'installa à côté d'Adrien. Comparé à lui William passait pour un géant. Pourtant Le soldat n'était pas si grand mesurant seulement 1 mètre 85 mais comparé à l'artilleur et ses 1 mètres 65 la différence était flagrante et ça amusait William, surtout quand il discutait avec Adrien, le pauvre étant obligé de lever de manière exagéré sa tête pour regarder William dans les yeux lorsqu'ils étaient cote a cote. C'était principalement pour cette raison qu'Adrien n'avait pas adressé un seul regard au soldat depuis le début de leur échanger, ça et l'état à demis éveillé dans lequel il était plongé, plus concentré sur sa garde que sur son collègue qui venait une nouvelle fois le déranger.

Tu sais le jeune de l'aérodrome là, comment il s'appelle déjà ? Ça commence par un A je crois...commença le soldat
Ash Lauzier. 
Ouais hé ben à ce qu'il parait il serait au camp mais j'en sais pas plus.

Il mentait, ça faisait deux semaines qu'il était arrivé, déposé par Istina, sur le coup William n'avait pas percuté car elle rapportait tout le temps des réfugiés mais après réflexion il avait décidé de chercher des infos sur ce gosse. Et même si il n'avait pas pu lui parler la description physique ainsi que l'étrange venue d'Istina en plein journée à un poste de garde alors qu'elle avait l'habitude d'en ramener par dizaine et de les déposer par une des portes principales et ce n'était pas un hasard non plus si le garde à ce poste était son amant.  Mais bon Adrien n'avait pas besoin de tout savoir.

En tout cas ça marchait, Adrien regardait maintenant William dans les yeux. Il avait mauvaise mine, ses yeux noisette avaient pris une couleur rougeoyante, sa queue de cheval noire avait été négligée et son visage avait perdu son expression vaseuse pour adopter un air sérieux.

Si il y avait bien une chose dont Adrien se plaignait plus que les choix de la sergente c'était bien sur toute l'attention qui était accordé au "sauveurs de l'aérodrome".

Laisse-moi deviner il y a déjà des imbéciles qui sont venu l'acclamer. Demanda sèchement Adrien.
heum non apparemment il n'est pas revenu en bon état, il n'y a pas beaucoup de gens au courant. 
Hé ben peut être qu'avec ça ils vont comprendre que les héros ça n'existe pas.
Adrien t'est sérieux de dire ça !
Oui je suis sérieux, oui je sais que c'est qu'un gosse et qu'il n'a rien demandé à personne mais au bout d'un moment ça devient énervant d'entendre la connerie des gens, il a réussi à tuer un homme en manquant au passage de mourir et on l'acclame pendant que nous à coté on protège le camp, on organise des sauvetages et ils sont quand même foutu de nous critiquer, combien de soldats sont porté disparu aujourd'hui ? On pourrait crever devant eux pour les protéger qu'ils seraient encore foutus de nous dire qu'on ne prend pas assez d'initiative. Alors oui je sais que c'est qu'un enfant mais là je m'en fous.

Adrien ne supportait pas les critiques faites aux soldats du camp et quand on lui en faisait il avait tendance à plutôt être impulsif. Une fois il avait emmené un jeune qui c'était vanté de pouvoir faire leur travail qui "consiste juste à tirer sur des trucs". Adrien l'avait emmené à un poste de garde et lui avait donné son arme et ordonné de tirer sur un infecté qui errait dans la rue. Le jeune ne voulant pas s'avouer vaincu et après quelques secondes d'hésitation a tiré sur l'infecté et avait réussi à le toucher lequel était mollement tombé au sol, mais à ce moment-là le visage d'Adrien n'avait pas montré de surprise mais plutôt un mélange de joie et d'excitation, il avait alors regardé le jeune dans les yeux lui avait donné son couteau et lui avait ordonné d'aller décapiter l'infecté qu'il venait d'abattre. Adrien était comme cela, il préférait être honnête et concis au lieu de noyer son interlocuteur avec des phrases à rallonges malgré le fait que cela lui attire souvent des problèmes, au final le jeune avait refusé et quand il avait retrouvé son groupe d'amis il leur avait bien fait comprendre qu'il ne fallait plus critiquer les soldats, pas en présence d'Adrien du moins, et c'était ainsi qu'au fils des jours Adrien était devenu un soldat froid qui ne parle jamais et violent aux yeux de certains.

William sentant la situation lui échapper proposa à Adrien de partir un peu plus tôt, lui promettant que ça ne le dérangeait pas. Il accepta rapidement, ça journée était bien remplie et si il pouvait gagner du temp là-dessus il n'allait pas refuser. Avant de partir William confia à Adrien plusieurs papier, lequel les glissa derrière son gilet sans même les regarder avant de saluer William et de quitter son poste.

Le poste de garde qu'occupait Adrien était plutôt éloigné du camp comparé aux autres, il n'était là que pour avertir d'une potentielle attaque et n'avait aucune défense viable, c'est par ailleurs pour cela qu'il n'y avait qu'un seul soldat qui gardait ce point tandis que les autres postes destinés à défendre les camps étaient gardés par 2 à 3 soldats et les portes étaient chacune gardée par une escouade*. C'était cette organisation qui avait été adoptée suite à la récente attaque des infectées, jugeant qu'ils représentaient une plus grande menace qu'une potentielle attaque terroriste les effectifs alloués à la surveillance et la protection des civils avaient considérablement été réduit, chose qui avait empirée avec le départ d'une partie du camp vers Metz.

Arrivé au poste de garde Adrien salua ses deux collègues et s'installa sur une chaise. Ce poste était similaire à celui qu'il venait de quitter, une maison avec un étage, L'intérieur avait presque entièrement été vidé ne restait que quelque chaise, une table, des lits à l'étage ainsi que quelques lampes disposées de manière à créer une lumière tamisée le soir venu. Un petit réchaud trônait fièrement sur la table, sa petite flamme bleue venant lécher la casserole se trouvant au-dessus. Adrien s'assit sur une des chaises et sorti les papiers que William lui avait donné. Il y avait comme d'habitude des plaintes quant à son comportement, bien entendu il n'était pas le seul à en recevoir mais la collection d'Adrien était de loin la plus impressionnante, à chaque fois qu'il recevait du courier ou des documents officiels il pouvait être sûr d'avoir un petit mot d'amour de ces chers détracteurs. Il disposa la lettre entre le réchaud et la casserole faisant prendre une couleur orangée aux flammes. La majeure partie du paquet était des papiers administratifs, des briefings de précédente mission permettant d'en savoir plus sur comment tuer les infecté dans telle ou telle situation ou encore un rapport sur les disparitions qui semblaient avoir diminuées depuis la répartition en binôme des gardes. Une lettre cependant attira son attention, elle était plus petite que les autres, la personne avait pris la peine de la glisser dans une enveloppe blanche. L'écriture était soignée, la lettre peu chargée. À première vue ça ressemblais à un poème d'amour s'adressant directement à Adrien. Sauf que Adrien possédait déjà quelqu'un dans sa vie mais ça personne ne le savait à part peut-être cette fouineuse d'Istina ainsi que la sergente. Après plusieurs lectures il apparaissait que plusieurs lettres étaient plus grandes que d'autres. Une fois toutes trouvées Adrien les nota sur un des papiers qu'il avait reçus.

"sdtonze" Une poignée de lettre qui laissa Adrien dans l'incompréhension. SDT onze...il réfléchit au sens de cette abréviation, ça devait être l'abréviation d'un lieu, le lieu devait être pas ou peu fréquenté sinon il n'y aurait pas eu tant de précaution. Onze signifiait à coup sûr l'heure. Il n'y avait pas beaucoup d'endroit qui étaient à portée du camp ou alors dans le camp lui-même, seulement le nécessaire : un hôpital de campagne, une cantine, des dortoirs, une école, quelques checkpoints, un stand de tir, une sorte de poste de police pour assurer la sécurité interne du camp et gérer les débordements. 

Le stand de tir! Voilà ce que signifiait l'abréviation. Le stand se trouvait à l'extérieur du camp non loin d'un poste de garde, c'est là-bas qu'était stocké la plus grande partie de l'équipement en surplus et des munitions. L'endroit était prévu pour qu'en cas de problème une escouade entière puisse s'y barricader et avoir assez de vivre pour deux semaines. Cette décision qu'Adrien avait trouvé absurde et qui, selon lui, revenait à s'avouer vaincu que de penser à un plan de replis alors que l'installation du camp n'était même pas finie prenais aujourd'hui un tout autre sens, c'était un aveu de ténacité "vous allez peut-être mettre à feu et à sang le camp mais nous nous cacherons et nous nous battrons jusqu'à qu'une autre compagnie vienne". 

Adrien finit par arriver devant les dortoirs. Ils consistaient en une simple tente en longueur installée en plein milieu de l'allée principale. Malgré l'heure le dortoir était presque vide et cela même avant la mission à Metz, les soldats ayant de la famille en ville préférant rester avec eux. Absence qui permettait au quelque soldat du dortoir d'avoir un espace plus conséquent qui se traduisait par le simple ajout d'un casier de sport pour les effets personnels. Adrien ouvrit celui qui lui avait été attribué, récupéra du tabac ainsi qu'une petite sacoche. Si il devait aller au stand de tir autant en profiter. Malgré son calme Adrien redoutait quelque peu ce fameux rendez-vous, il ne savait pas si il allait avoir à faire à Istina ou à la sergente. Dans tous les cas ça sentait les arrangements officieux à plein nez. En l'absence d'ordres du haut commandement la gestion du camp était revenue à la personne la plus haute gradée et même si les directives étaient de diriger le camp en attendant de nouveaux ordres elle et Istina avaient commencé à faire de plus en plus de missions non officielles comprenant rarement plus d'une escouade et consistant à des sauvetages, de la récupération de ressources ou à la création d'avant-postes. Les deux femmes y trouvaient un intérêt commun tandis que la militaire espérait fonder un camp solide et durable pour reprendre au plus vite la ville dans sa totalité Istina elle profitait de ses sorties pour des plan plus secrets, bien qu'Adrien n'ait aucune preuve il savait que la rousse jouait sur deux fronts. Après avoir disposé ses affaires dans son sac Adrien partit en direction du QG, il était situé au centre de la rue juste à côté de l'hôpital de campagne et c'était là-bas qu'étaient gardées les clés des différents véhicules pour éviter que n'importe qui puisse utiliser les véhicules éparpillés dans le camp ainsi qu'une grande quantité de munition et d'équipement comme les mortiers qu'ils avaient utilisé pour repousser les infectés. Le lieu qui à la base était semblable au autres tentes avait été "renforcé" d'après les dires de la sergente. La zone avait tout d'abord été entouré avec des sacs de sables et des mitrailleuses avaient été placées à l'avant et à l'arrière de la tente bien qu'aucun soldat ne fu assigné à ce poste. C'est seulement après cela que la structure en elle-même de la tente avait été modifiée. Une porte avait été ajoutée, de la tole était venue s'ajouter ainsi qu'une armature en métal. Une fois le cœur du QG renforcé des extensions en plaques de plâtres avait été construites pour y ajouter des salles supplémentaires comme par exemple une salle de détention, bien qu'aucun délit n'ait été déclaré quand la situation sera plus stable les problèmes de tous les jours reviendront assez vite. 

Adrien était devant la porte en bois, il essaya de la clencher sans succès, il toqua à la porte sans obtenir de réponse. Un papier indiquant les horaires d'ouvertures était scotché à la porte, bien que le bâtiment n'était pas marqué comme ouvert Adrien savait qu'il y avait toujours trois gardes au moins qui étaient là pour empêcher toute intrusion. Restait deux possibilités, soit les gardes s'étaient endormis soit on lui refusait délibérément l'accès. Il essaya une nouvelle fois de toquer à la porte de plus en plus fort, ce petit jeu commençais à l'énerver. Alors qu'il s'apprêtait à tambouriner une nouvelle fois à la fine porte, qui semblait être sur le point de casser à cause des assault de l'homme, une faible voix l'interpella.

C'était un jeune garçon, les cheveux noirs, un peu plus petit qu'Adrien, le visage d'une blancheur inquiétante, les jambes flageolantes, un large bandage lui couvrant presque la totalité du crâne et des hématomes parsemait ses bras s'accrochant l'un à sa prefusion, l'autre à une béquille. Il s'embla hésiter à parler surement à cause d'Adrien et de son comportement plutôt violent qu'il venait d'avoir envers la porte. 

Adrien se calma, il s'excusa auprès du jeune blessé et l'aida à retourner dans son lit d'hôpital, sous la tente seulement quelques lits étaient occupé et il y avait plus beaucoup de blessé graves la plupart ayant soit guéris soit succombé à leurs blessures leurs corps ayant été inhumé si les familles le demandaient, sinon les corps étaient brulés si la famille le voulait ou si le défunt ne possédait pas de famille, les cendres étant tout de même gardé dans une pièce servant de sépulture improvisée. Une fois sorti de la tente Adrien décida qu'il s'y rendrait à pied, le chemin du camp au stand de tir était utilisé quotidiennement et jusque-là aucune attaque n'avait été signalée et la distance à parcourir était relativement petite. Il sorti sa pipe,  y fourra du tabac dedans et sortit de sa poche un paquet d'allumettes qui s'avéra être vide, il s'apprêtait à faire demi-tour quand on lui tendit un briquet. C'était Istina, Adrien saisi le briquet alluma un bout de tabac et le mis dans sa pipe.

-tu viens faire quoi ici ? Grogna le soldat qui n'était pas d'humeur
-juste te parler c'est si rare de te croiser ici.
-Pourquoi tu m'as donné rendez-vous là-bas si c'est pour venir me les briser ici?
-tout simplement parce que ce rendez-vous n'a rien à voir avec moi, enfin pas directement.
-tu pense vraiment que je vais m'amuser à être ton petit chien et faire tout ce que tu me demande ?
-si jte dis oui tu vas me dire d'aller me faire foutre et si je te dis non tu vas dire que je suis une pétasse fourbe, tu veux que je te dise quoi?
-ben ferme ta gueule dans ce cas.

Meryl soupira longuement devant le comportement d'Adrien. Elle avait commencé à marcher et Adrien l'avait suivie probablement pour continuer cette discutions qui était surement le plus gros stimulus de sa journée morne. Meryl s'arrêta devant une voiture qui était garée dans la rue.

-Bon alors écoute moi bien, j'ai des choses à te dire et à te faire faire donc soit tu poses ton cul dans la voiture et tu mets de côté ton caractère de merde soit jte laisse ici mais tu risques d'avoir une surprise demain.

Adrien s'installa dans la voiture -ce n'est pas que j'ai un caractère de merde c'est juste que mon champ lexical s'adapte à qui je parle.

Istina ne répondis pas à cette nouvelle pique et démarra le véhicule. Le silence persista jusqu'aux portes du camp, une fois en dehors Istina relança la conversation.

-Je sais que tu ne me fais pas beaucoup confiance mais vas falloir que tu m'écoute sin -Sinon ton plan tombe à l'eau j'ai compris, c'est aussi en rapport avec ton plan que tu m'emmène au stand de tir je suppose.
- Déjà ce n'est pas mon plan, mais c'est juste que c'est la meilleure option en vue de la situation actuelle
-ça concerne Metz ?
- J'avais un bon contact là-bas, vos hommes sont arrivés plutôt vite à Metz peut être même trop... Quand ils sont arrivés les checkpoints tombaient un à un et les forces en présences s'étaient réunis en un ultime bastion.

- Et les gars de notre compagnie leurs ont servi de renfort.  

Istina hocha juste la tête.

- Il reviendrons ?
- Je ne sais pas. J'aimerais ça rendrait les choses si simples. On y avait même envoyé la majeure partie des "héro". On ne peut pas se permettre de finir comme Lyon.
- Il ressemble à quoi ? Jpeux au moins le savoir avant d'accepter de force ton plan.

La rousse réfléchi quelques minutes se reconcentrant parfois sr la route.

- Je n'ai pas pu le voir beaucoup, quand je l'ai trouvé il était blessé, en sang. J'ai regardé son dossier, trois côtes cassé, commotion cérébrale mineure, front ouvert, des hématomes partout, clavicule fêlée. Il était tellement blanc quand je l'ai vu. Il fait à peu près ta taille, cheveux noirs, les yeux je ne sais pas.

Adrien repensa au jeune qu'il avait vu dans l'hôpital de campagne, il demanda à Istina si c'était bien lui.

Son visage c'était alors assombri. - non lui c'est Almer je l'ai aussi trouvé au centre commercial, j'y étais revenu après avoir ramené Ash, il était étalé dans une flaque de sang et d'urine. Il ressemble pas mal à Ash Lauzier physiquement. Les infecté qui m'ont attaqué là bas étaient avec lui, ils ont rencontré un autre groupe et ça s'est mal passé, ils ont tué les deux plus grand et ont laissé pour mort Almer, le plus intéressant c'est que ses anciens compagnons n'ont pas essayé de l'infecter, puis après Ash est arrivé et tu connais la suite. 

Ils étaient arrivés à destination, devant eux s'étendait le fameux stand de tir, un bâtiment qui comme bien d'autre avait été réhabilité par l'armée. Meryl coupa le moteur mais ne sorti pas. Elle fouilla un peu dans la boite à gant et en sorti une petite boite en métal qu'elle lui tendit. Aller range ton caractère de merde et allons travailler. 

Il était 10 heures 45, le soleil rayonnait, lui beaucoup moins mais sa journée s'annonçait bien meilleure que les autres. 

* groupe de 14 à 15 soldats sous la supervision d'un caporal

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire queuvin ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0