Chapitre 5 : que des rumeurs

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Il était 11 heures 48. Je finissais mon tour de garde et attendait patiemment que l'on me relaye. Je regardais une nouvelle fois ma montre l'aiguille des secondes était à la moitié du cadran. Ma radio crachotait un flot de mots. De ce que j'en avais compris ils avaient eu un problème eu nord du camp, un groupe d'infecté avait commencé à tourner autour de la porte principale de camp la décision avait alors été prise de faire sortir toutes les équipes ayant des missions de récupération de matériel, de sauvetage ou encore d'exploration. En faisant comme cela un groupe d'une centaine de soldat était sorti en véhicule du camp, c'était assez pour dissuader les infecté d'attaquer. Ils ne sont pas stupides, on dirait un peu des animaux ils savent quand ils n'ont aucune chance et sont capable de se réorganiser pour prendre l'avantage, ce qui est bien loin de l'image du zombie lent et stupide qui fonce vers le bruit.

Toujours était que la situation avait pris une tournure dangereuse, d'une dizaine d'infectés ils étaient passé à une trentaine et je pouvais entendre les gardes parler de la possibilité qu'ils soient cinquante expliquant que certain passaient par les bâtiments et les petites ruelles, ils ne les voyaient pas mais les entendait très bien. En envoyant une grande partie de ses soldats à l'extérieur le camp venait peut-être de se condamner lui-même. Les voix se stoppèrent les parasites disparurent et après un léger blanc une voix intervint celle de la sergente. Elle ordonna l'installation de mortier à portée de la porte principale mais hors de la vue des civils pour ne pas créer de mouvement de panique, officiellement nous ne faisons qu'un transport de matériel pour un prochain entraînement. Elle indica aussi la répartition des soldats, tout ceux d'astreinte devaient se rendre à la porte, ceux faisant leur garde devaient rester à leur poste et avertir en cas de mouvement suspect au cas où l'attaque soit une diversion pour créer une percée à un endroit peut garder.

Une fois les directives donné le brouhaha revint. J'éteins la radio, agacé par le boucan qu'elle fait. Dire que ma pause était dans cinq minutes. Avec tout ça je suis parti pour au moins trois heures de plus à garder la porte principale. Je regarde une dernière fois la rue avant de partir, celui qui me relaie devrait bientôt arriver. Mon regard suit une dernière fois la rue déserte et est attiré par un mouvement au loin. C'est un de nos véhicule qui se dirige vers moi. Je saisi mon arme et descend les escaliers. Je fais face au portail qui donne sur la rue, il a été bloqué avec de nombreuses chaines ainsi qu'un block en béton empêchant quiconque de l'ouvrir, le seul moyen de passer étant de grimper par-dessus la grille qui fait deux mètres. Je monte sur le block en béton et grimpe par-dessus la grille, l'avantage c'est qu'on a le temps de voir venir toute intrusion. Cela permet appréhender sans difficulté les pillard et les réfugiés et ça dissuade la plupart des zombies de venir. Le véhicule roule au pas, évitant de trop tirer sur le moteur pour ne pas attirer d'infectés. Quand la voiture arrive à mon niveau j'arrive à voir le conducteur. Meryl.

Elle s'arrête devant moi laisse le moteur tourner et sort du véhicule. Ses avant-bras son couverts de sang et des gouttelettes de sang se mélangent à ses légères taches de rousseurs. Je la serre dans mes bras mais elle se dégage rapidement de mon étreinte et m'indique le siège passager du véhicule. Un enfant y est assis les vêtements imbibés de sang il me regarde faiblement.

- écoute Flann il faut que tu t'en occupe, c'est la fin de ton tour de garde non ? C'est un gosse que j'ai trouvé au centre commercial, il est blessé et il a perdu beaucoup de sang, il est pas infecté je te l'assure 

- tu sais il a quoi comme blessure ?

- une entaille au-dessus de la clavicule, sa clavicule est peut-être aussi fracturée, il a aussi reçu plusieurs coups dont un à la tête.

- ok je m'en occupe, fait gaffe à toi ça chauffe à l'entrée nord. Elle commença à repartir vers le véhicule. Et en rentrant on parle de ta petite sortie en dehors de la ville

-oui c'est bon j'ai compris.

J'ouvris la porte passager du pickup, le garçon gisait sur le siège, son torse se soulevant faiblement à chaque respiration, je pausai ma main sur son épaule non blessée. Il sursauta légèrement, il me regarda apeuré. Je le sorti doucement de la voiture, quand il posa son pied à terre il manqua de tomber mais se rattrapa à moi, l'adrénaline était surement retombée pendant le trajet pour venir jusqu'ici et c'est à ce moment-là que tu ressens à nouveau la douleur et que le corps défaille maintenant qu'il se considère hors de danger. Meryl m'aida à faire passer le blessé par-dessus la grille à l'aide d'une échelle du poste de garde qu'on utilise pour faire passer les blessés et les personnes ne pouvant pas monter par-dessus par eux même. Meryl est étrange aujourd'hui, d'habitude elle arrive toujours à sortir une connerie pour m'énerver ou alors elle se vante de ses sorties mais aujourd'hui elle est sérieuse et même si j'aimerais plus la voir comme cela ce n'est pas normal.

- Meryl ôte moi d'un doute.

-oui Flan ?

- tu ne me cacherait pas quelque chose par hasard ?

- que veut tu que je te cache, qu'es ce qui te fait croire que je te cache quelque chose. Tous ces tours de garde à regarder le silence t'on rendu parano ?

- Hilarant Meryl, je trouve juste ça étrange que tu m'amène personnellement quelqu'un en début de matinée alors que d'habitude tu en récupère le plus possible pour "t'aider" à transporter le matos que tu récupère là-bas et que tu ne rentres qu'à la tombée de la nuit.

- Hé je te rappelle que plus on est nombreux moins ils ont de chance de venir nous les briser. 

- Toujours est-il que tu n'as pas l'habitude d'être aussi ponctuelle. Hé petit. Tu viens d'où ?

L'enfant qui jusque-là nous observait patiemment et qui semblait aller un peu mieux hésita à me répondre, il regarde Meryl et voyant qu'elle ne fait rien il se tourne vers moi et m'annonce.

-Je viens de Jeuxey

Jeuxey ? Il restait encore des gens là-bas ?

Avant la crise le village n'arrivait déjà pas à dépasser les 700 habitant alors quand les évacuations ont commencé le village a été entièrement vidé. La plupart des habitant avaient malheureusement été victime de l'incident de Dogneville et les survivant avaient été placé dans le camp. À part peut-être...

- Ash Lauzier

Je l'avais dit presque machinalement. L'enfant c'était retourné vers moi puis comprenant son erreur il appela à l'aide Meryl du regard qui était déjà en train de monter en voiture.

- Meryl Istina Je te préviens c'est la dernière fois que tu me fais ça ! Quand tu rentres on parle.

J'ai à peine le temps de finir ma phrase que cette imbécile met la première et part le plus vite possible. Je me retrouve donc seul avec l'enfant à côté de moi, honteux d'avoir dévoilé son identité si facilement. Je prends un peu plus le temps de le regarder. Outre le sang sur lui et son air fatigué c'est un enfant normal, cheveux noirs coupé court, les yeux bruns, environ un mètre soixante, un gosse quoi. Je regarde ma montre 12h03, celui qui me relève devrait déjà être arrivé. Je lève la tête vers la fenêtre au premier étage quand je l'entends s'ouvrir. La tête de William en sort.

- Durant! Tu fais quoi ici ? Je t'ai cherché partout dans la maison, j'ai cru qu'ils t'avaient eu. Il remarque l'enfant. Istina a encore ramené des réfugiés ? Elle devrait arrêter de sortir comme ça enfin bon je pense que tu es le mieux placé pour le savoir. Hé sinon tu as entendu à la radio ? T'es affecté à la surveillance de la zone habitable, apparemment la situation c'est encore détérioré.

Je remercie William et commence à prendre la direction du centre-camp avec Ash. Et en effet plus on approche du centre et donc de l'entrée principale plus l'agitation se fait ressentir. Entre les soldats installant du matériel et amenant des caisses de munition à la porte et les civils commençant à comprendre que ce n'est pas juste un exercice. J'indique aux quelques curieux que l'endroit es réservé au militaire et que la zone et dangereuse ce qui suffit à les décourager mais trois d'entre eux reste tout de même. Ce sont des jeunes qui doivent avoir le même age que Lauzier.

- s'il vous plait partez d'ici c'est dangereux, on est en pleine procédure d'entrainement. Retournez à l'artère principale.

L'un des jeunes s'avance vers moi

- et qu'es ce que vous allez faire si on reste ici, nous tirer dessus ? Et puis c'est bon on ne dérange personne. Je ne vois pas pourquoi vous en faites tout un plat, c'est que des zombies une balle dans la tête et c'est plié.

Calme toi Flantier t'énerve pas c'est juste des inconscients.

- écoutez si vous ne coopérez pas je peux au choix vous envoyer directement en détention ou si vous résistez j'ai l'autorisation de vous abattre pour acte terroriste, vous pourriez en être un qui est venu pour saboter nos installations. 

- ben allez y foutez nous en taule ça prouvera juste que vous êtes des incapables qui sont juste là pour tuer nos libertés sous prétexte d'une pandémie à la noix, ils sont où vos zombies ? Ils sont où les coups de feu ? Qu'est ce qui nous prouve que vous ne nous retenez pas ici contre notre volonté et que c'est pas déjà réglé ?

C'est dingue à quel point ils se sentent intelligents quand ils disent ça. Ils sont persuadés d'avoir trouvé la faille et la brandissent comme une vérité absolue. Sauf qu'on a déjà une marche à suivre pour les gens comme ça. D'ailleurs je vais profiter d'avoir Lauzier sous la main. Jusque-là il était resté en arrière préférant observer mes collègues en train de s'activer. Je mis ma main derrière son dos pour l'obliger à s'avancer à notre niveau.

- vous voulez des preuves ? Regardez-le un peut. Ça c'est un réfugié qu'on vient de me ramener. Vous voyez son état ? Avant de dire des conneries vérifiez vos informations. Les coups qu'il s'est pris, le coup de couteau que vous voyez là ce sont des infectés qui lui ont fait. Donc allez-y je vous y conduis dehors si vous le voulez, je ne vous donne pas plus de deux jours avant de revenir ici pour attaquer nos défenses. 

Bon normalement ce n'est pas ça la, procédure mais au moins avec ça ils vont repartir. Ils observent l'enfant gêné de devenir le centre de l'attention, je ne voulais l'impliquer mais c'est pour son bien, plus vite ont fini avec eux et plus vite je pourrais l'emmener à hôpital. Mais ils ne sont toujours pas décidés à partir de là même si je les ai un peu refroidis au sujet des infectés ils maintiennent toujours qu'ils ont le droit d'être ici. J'appelle un collègue qui ne passe pas loin et lui indique de s'occuper d'eux, je ne pense pas que Lauzier ait vraiment envie de rester ici à discuter alors que son bandage se défait lentement et que son corps le fait souffrir. 

Nous pennons une rue parallèle à l'artère principale, bien qu'elle ne soit pas fréquentée d'habitude aujourd'hui c'est l'effervescence, entre curieux, soldat de garde et d'autre ayant eu la même idée que nous la rue se retrouve presque aussi fréquentée que la principale. 

-Eu...monsieur Durant? 

Je tourne ma tête vers l'enfant.

- Tout à l'heure l'autre soldat a dit qu'il a cru que vous vous étiez fait avoir. Mais comment c'est possible avec ce que vous avez pour vous protéger ? Vous avez une arme une radio et même en étant très fort monter la grille prend quand même pas mal de temps...c'est déjà arrivé...

Ash me regarde avec un regard légèrement apeuré. Je sais ce qu'il espère comme réponse "non ce n'est que des rumeur William se moquait de moi, le camp est sûr". Mais la vérité c'est que plusieurs soldats ont disparus sans laisser de trace pendant leurs tours de garde. On ne sait pas ce qui leurs est arrivé, il n'y avait ni trace de combat ou d'intrusion sur le lieu de leur disparition. Certain disent qu'ils ont désertés, mais pour aller où ? Et surtout pourquoi ? Certains des portés disparus avaient leurs familles avec eux dans ce camp et pour les familles c'est impossible qu'ils aient désertés. Si on rajoute le fait que dans quelque heure le camp sera à feu et à sang...

-c'était pour me faire peur, il sait que je suis superstitieux, ne t'inquiète pas tu es en sécurité ici.

Je ne sais pas à qui je mens le plus. J'adorerait croire à mon mensonge, je ne sais pas s'il me croit. Peu importe nous arrivons finalement devant l'hôpital de campagne. Il y a encore des blessés. Certains proviennent de l'aérodrome, d'autre sont des soldats blessés au combats et pour finir il y a des réfugiés, certain sont venus aux portes du camps d'autre ont été secouru par Meryl. Il y a principalement des petites blessures, des chevilles tordues, des coupures peut profondes parfois même des os brisés à cause de chutes. Les plus grosses blessures ne sont pas traitées ici. Pour les blessés pour les quel on a un doute sur leur état il y a un bâtiment spécial, caché et bien gardé, on y met les blessés en isolement et on suit l'évolution de leur état. S'ils sont saints on les relâche et s'ils sont infectés...

Je laisse Ash aux médecins leurs indiquant bien qu'il n'y a pas besoin de l'isoler avant de ressortir d'hôpital.

Je regarde ma montre. Il est 12 heures 30 je ne suis pas près de manger et ce soir je ne serais peut-être plus.

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