Chapitre 4: Le soldat

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Instinctivement je me retourne vers la source du bruit. L'homme c'est relevé, il est debout, avec un orifice de balle dans le front, en se relevant il a fait tomber une boite de scotch pour bandage. Sans même y réfléchir et pris d'une peur soudaine je me mets à courir à toute vitesse dans l'allée. J'ai beau tenter de rationaliser la situation j'en revient à la même conclusion, j'avais en face de moi un zombie un putain de zombie comme dans les films. Il faut que je me tire d'ici. J'en viendrait même à espérer que celui qui l'a tué revienne pour l'achever. Je me rends alors compte que je suis partie dans la direction opposée à la sortie par laquelle je suis rentré, pas grave je vais prendre la sortie à l'autre bout du centre, je sais pas de quoi est capable cette chose et je refuse catégoriquement de faire demi-tour. Je jette quelque coup d'œil pour savoir si ça me suit mais tout ce que je vois ce n'est qu'une allée vide. Ma blessure se remet à me faire un mal de chien. Après avoir vérifié plusieurs fois que rien ne m'avait suivi je décide de poser les bandage et l'alcool entre deux rayons vérifiant une nouvelle fois qu'il n'y a rien je m'assieds par terre. Si je veux réussir à sortir d'ici il faut que je m'occupe de ma blessure.  Je retire mon sweat ainsi que mon teeshirt pour plus facilement accéder à l'entaille.

J'ouvre la bouteille d'alcool et je me rends compte que j'ai oublié de prendre du coton pour mettre l'alcool sur ma plaie. Je regarde autour de moi pour voir si il n'y aurait pas quelque chose qui pourrait le remplacer dans le rayon ou je suis mais je ne trouve que des produits pour l'entretient des voitures. J'avais réussi à semer l'homme ce n'était pas pour sortir de ma cachette juste après. 

Il me reste bien une solution mais j'hésite. Me verser directement l'alcool sur ma plaie vas me faire bien plus mal que ma blessure à l'heure actuelle, je risque de crier et donc d'attirer l'autre truc sur moi, je veux bien être stupide mais pas fous. Je range la bouteille dans la poche de mon sweat et je commence à bander ma blessure j'essaye de serrer sans que ça me fasse trop mal, j'attache le tout avec quelque bout de scotch pour bandage en espérant que ça tienne. Un calme angoissant c'est maintenant installé, je sais que cette chose est là et qu'elle rôde. Le plus embêtant c'est que je ne sais pas si les portes sont ouvertes à la seconde entrée du magasin, mais bon je ne peux pas rester là indéfiniment il finirait par me retrouver. Je décide donc de me diriger vers la première sortie, il me semblait désarmé et peut être que si il m'attend là-bas je pourrais l'attaquer à la baïonnette sans prendre trop de risque et partir vite fait et s'il me suit, je pourrais l'attendre à la sortie et utiliser mon fusil comme une lance pour l'empêcher de sortir.

Je me dépêche donc de me relever et de me rhabiller mais alors que j'allais récupérer mon arme je perçois quelque chose dans mon champ de vision périphérique, une fraction de seconde après je me retrouve par terre sonné par le choc. Je tourne avec difficulté la tête dans la direction d'où venait ce qui viens de me percuter.  Et je vois l'homme de l'autre côté de l'allée principale, son visage sans expression me fixant avec intensité, il y a un moment de flottement, il ne bouge pas et sonné et tétanisé par la peur je ne bouge pas non plus. Puis comme frappé par un courant électrique il se met à courir vers moi.  La peur dictant mes actions je me saisit de l'arme la pointe vers l'homme qui se rapproche à une vitesse folle et je presse la détente sans réellement prendre le temps de viser. La balle vient toucher l'épaule de la chose ce qui la déstabilise et la fait ralentir. Je n'en attends pas plus pour me relever et partir le plus vite que mon état le permet, entre mon épaule le fait que j'ai l'impression que ma tête va exploser je ne sais pas si je pourrais aller très loin, je décide de lâcher mon fusil qui me ralenti et de prendre le couteau qui j'avais pris, moins je serais encombré plus j'aurais de chance de me barrer d'ici en vie, j'entends toujours des bruits de pas derrière moi, m'obligeant à garder le même rythme sous peine de me faire rattraper.

Mais quand j'arrive à la sortie du magasin je me rends compte que mes efforts ont été vain. Devant moi il y a une autre de ces chose, un homme plus grand que celui qui me poursuit se trouve devant l'entrée avec le même regard vide que mon poursuivant mais ses blessures sont différentes, le corps de l'homme est parsemé d'entaille plus ou moins profonde mais surtout son bras droit est manquant. J'aurais beau foncer sur lui et le poignarder avec toute la force possible et imaginable je ne pourrais pas le renverser ni même le faire reculer. Je vais mourir ici, mais, si je dois mourir quoi qu'il arrive autant essayer de l'attaquer.

Je continue donc de courir et j'oriente la lame du couteau vers l'homme. Au moment de l'impact la lame du couteau s'enfonce sans difficulté dans son ventre mais mon corps lui se prend un mur de plein fouet, l'homme n'a pas bronché et continue de me fixer. J'essaye d'enlever le couteau qui est bloqué dans le ventre de l'homme mais à peine ai-je touché son pommeau qu'un poing s'abat sur mon épaule blessée produisant un craquement dans mon corps.

Je suis au sol, je crie de douleurs, j'ai mal partout. De violent coup de pied martèlent mon corps. Le ventre, la tête, mes jambes ainsi que mon entrejambe mais surtout mon épaule. J'essaye de me protéger tant bien que mal avec mes bras mais rien n'y fait. Je vais mourir ici, malgré tous mes efforts je n'ai pas pu m'en sortir. J'aurais peut-être dû aller jusqu'au bout tout à l'heure, j'aurais moins souffert. Au final j'aurais pas fait grand-chose de ma vie. Je peux voir qu'un des hommes a arrêté de me frapper et s'éloigne tandis que le mastodonte me maintient au sol avec son pied retire le couteau de son ventre et approche de mon bras. Comprenant assez vite son but je me débats du mieux que je peux.  Je me mets à pleurer sous le regard toujours impassible de l'homme, j'ai peur, je ne veux pas devenir comme eux, Je griffe sa cheville avec le peu de force qu'il me reste voyant la lame du couteau se rapprocher de plus en plus. Quand le couteau arrive à la portée de mes mains j'essaye de le stoper, en réponse à cela l'homme appuie un peu plus sur mon torse avec son pied me faisant cesser toute résistance. 

Je ferme mes yeux, résigné à mourir. Je ne pourrais rien faire pour les empêcher de me tuer au mieux je pourrais retarder le moment fatidique mais es ce que ça sert encore à quelque chose de souffrir autant pour repousser la mort de quelques instants. Personne ne viendra. Si je ne peux pas choisir comment je vais mourir je veux au moins choisir la dernière chose que je vois et je préfère encore ne rien voir. 

Plusieurs coups de feu fouettent l'air. La pression sur mon torse disparait. Je rouvre les yeux, l'homme n'est plus là. Une nouvelle salve de coup de feu retenti, j'arrive à tourner légèrement la tête.

Je vois un soldat portant une cagoule qui tire sur l'homme qui cour vers lui. Le manchot arrive à sa hauteur et essaye de lui asséner un coup de couteau, le soldat esquive d'un pas de côté, plante un couteau dans le ventre de l'assaillant et le tire latéralement l'éventrant à moitié, une gerbée de sang coulant du ventre de l'homme qui continue à essayer d'attaquer le soldat. Le soldat bloque un coup de l'homme saisit sont bras et le lui casse dans un craquement similaire à celui que j'ai entendu avec ma clavicule. Le soldat esquive les coups en cherchant une faille à exploiter face à cet ennemi infatigable. 

Le soldat commença à prendre l'avantage lorsque je vois l'autre arriver une hache de secours dans les mains. Il se dirige silencieusement vers le soldat qui ne le remarque pas étant concentré sur son combat face au manchot. J'ouvre la bouche pour essayer de l'avertir mais quand j'expire l'air de mes poumons je ressens comme un pic qui s'enfonce dans mon poumon droit. Je lâche alors un son à mi-chemin entre un avertissement et un gémissement de douleurs. Mon cri attire l'attention du soldat qui vois l'homme à la hache. Il recule de quelques pas pour faire face à ces deux ennemis. Je me sens faible si seulement je pouvais marcher ou même boiter je pourrais l'aider, mais mon corps refuse de bouger, à chaque mouvement j'ai l'impression qu'il se déchire un peu plus et une migraine commence à apparaitre à cause du coup de tout à l'heure.

Le soldat recule rapidement jusqu'à arriver près de moi. Les infecté eux marchent vers nous, ils n'ont pas besoin de se presser je ne peux pas fuir et si le soldat le voulait il m'aurait déjà laissé là. Le soldat s'accroupi rapidement à côté de moi, sorti un pistolet de son holster et me le donna avant de rapidement se relever et s'éloigner de moi voyant que nos assaillants avaient accéléré le pas.  

J'inspecta l'arme. C'était un simple pistolet, son fonctionnement ne devais pas être compliqué. Je repère un bouton près de la détente j'appuie dessus et le chargeur de l'arme tombe. Je regarde un peu mieux l'arme en levant la tête vers le soldat dès que j'entends le son de la hache qui fend l'air, le soldat esquive sans grande difficulté les coups de ses assaillants mais commence à montrer des signes de fatigue et n'arrive pas à trouver de faille pour prendre l'avantage. Je ramasse le chargeur et l'insère dans l'arme. Aller concentre toi bordel Ash ne foire pas tout. Je repère quelque chose à l'arrière de la partie supérieure de l'arme. C'est une sorte de petit levier, je le pousse, rien ne se passe...

Cette fois ci la hache s'abat sur le carrelage. Le soldat pose son pied sur le plat de la lame et tranche les doit de l'homme qui maintenait toujours l'arme avec son couteau. 

Je renforce la prise sur le pistolet et le pointe vers le plus grand qui se rapproche dangereusement du soldat et risque cette fois ci de le toucher. J'appuie sur la détente et le coup part, le recul est moins important qu'avec le fusil mais là je n'ai que mes bras pour absorber le recul. La balle touche l'homme au ventre qui se retourne alors et se dirige vers moi le pas toujours aussi lent. Je vise et tire à nouveau et encore et encore. Les balles touchent l'homme mais à part le déstabiliser légèrement et le ralentir cela ne change rien, il va me tuer le soldat n'aura pas le temps de venir. J'essaye de me relever mais sans succès. J'essaye de tirer à nouveau mais je suis à court de balle. Je lance mon arme, désespéré.  

Il est à quelques mètres de moi quand une hache viens se planter dans sa jambe ce qui le fait tomber à terre. Il essaye de se relever mais la hache viens se planter dans son crâne. Le soldat récupère la hache, son uniforme est ensanglanté et il semble essoufflé.  Je remarque qu'il a décapité l'autre assaillant dont le corps baigne dans son sang. Dans d'autre circonstances j'aurais vomi, j'aurais eu peur et j'aurais détourné le regard, mais, je ne sais pas si c'est la douleur, la fatigue ou juste le fait que je sois taré mais rien que de voir le cadavre sans tête me fait un peut oublier la douleur. Le soldat n'a toujours pas bougé. Il enlève une de ses chaussure et l'approche de la main du manchot maintenant inerte. Au moment où la chaussure entre en contact avec la paume de la main elle se resserre brutalement et le bras s'agite frénétiquement. Le soldat recule un peut, lève sa hache et l'abat sur la nuque de la chose, au bout de trois coups il parvient enfin à le décapiter. Une fois cela fait Il récupère le pistolet au sol et se dirige vers moi, attrape mon poignet et dispose mon corps blessé sur ses épaules et commence à se diriger vers la sortie. Je ne dis rien, il fait attention à ne pas aller trop vite pour ne pas me faire mal, il pousse la porte avec son pied et nous arrivons sur le parking. Je peux voir que nous nous dirigeons vers un 4X4 aux couleurs de l'armée. On me dépose doucement sur le siège passager et le soldat s'installe quant à lui côté conducteur, il ferme la porte. 

L'habitacle de la voiture est rempli de sac, d'armes et de vivres, je peux aussi voir que mon sac y est et que le chaton que j'ai récupéré dort dessus. Le devant de la voiture quant à lui est plutôt vide mis à part une grosse radio qui trône au-dessus du levier de vitesse. La radio émet soudain un grésillement. On peut y entendre une sorte de conversation mais les parasites empêchent toute compréhension. Le soldat souffle finalement se relâchant sur le siège. Il enlève son casque ainsi que sa cagoule laissant apparaitre une longue chevelure rousse ainsi que des traits féminins. Elle jeta sa cagoule à l'arrière puis tourna son regard vers moi son regard me scrutant, elle s'attarda quelques secondes sur ma blessure à l'épaule qui s'était rouverte et dont le bandage que j'avais fait était imbibé de sang. Ce silence me rendait nerveux, maintenant que j'étais devant quelqu'un de normal il fallait que je parle.

-je... merci de m'avoir sauvé.

-tu t'appelle comment ?

-Ash Lauzier.

-tu t'es fait comment cette blessure

-c'est quelqu'un qui m'a attaqué avec un couteau

-c'est ton sang ?

-oui, la blessure c'était refermée mais Ils l'on rouverte 

-et à ta tête ?

-le plus fin m'a lancé une boite de conserve ou quelque chose comme ça je n'ai pas vraiment fait attention. 

-tu me promet que tu n'as jamais été en contact avec leurs sangs ?

-oui madame.

Elle me fixa de nouveau. Elle évaluait si je mentais ou non. Et si elle ne me croyait pas ? Et si j'avais pas fait gaffe et que j'étais rentré en contact avec leur sang ? Elle allait me tuer ?

Un sourire s'afficha soudainement sur son visage et elle me tendit la main.

-Meryl enchanté. Je m'excuse de t'avoir fait peur mais c'était pour vérifier qu'ils ne t'avaient pas infecté.

-donc vous me croyez ?

-pas besoin de te croire, les infectées réagissent tous de la même manière aux questions, ils sont irritables, répondent sèchement et bien souvent deviennent violent à la dernière question. Mais tu faisais quoi ici au fait, normalement cette zone a été évacuée.

Je lui explique alors tout ce qui m'es arrivé, de mon réveil jusqu'à mon sauvetage. Elle m'écoute tout en essayant de bidouiller la radio du véhicule.

-tu vient de quel patelin ? 

-Jeuxey madame.

Elle saisit le combiné de la radio et le porta à sa bouche.

-Meryl à QG vous pouvez me mettre en contact avec le responsable de l'opération lion d'or.

Je n'entendis qu'un brouhaha incompréhensible, la voie de l'interlocuteur étant couverte par les parasites. La radio émet un son aigu puis les parasites disparaissent. Une voix de femme sort de l'engin.

-Meryl que me voulez-vous je suis un peu occupé là

-vous êtes déjà parti Molnado ?

-oui il y a eu un regroupement d'hostiles non loin de l'entrée de service on a préféré avancer d'une heure le départ pour éviter d'être bloqué. Et donc vous vouliez me dire ?

-Je crois que j'ai récupéré votre VIP, Ash Lauzier ça vous dit quelque chose ?

-Oui c'est bien lui. Que lui est-il arrivé ?

-il était coursé par deux hostiles, ils ont été neutralisés.

-des signes d'infection ?

-non mais il a été blessé à la tête et il a une entaille au niveau de la clavicule droite, il a aussi reçu plusieurs coup, possible présence de fractures.

-il est avec vous ?

-oui je vous le passe. 

La soldate me tendit le combiné.

-Allo ?

-bonjour je suis Angela c'est moi qui t'ai ramené chez toi.

-c'était vous le mot ?

-oui

La voix qui sortait de la radio s'était faite plus douce et moins formelle.

-c'est de ma faute j'ai fait du bruit et j'ai attiré quelqu'un et-et-et.

Je perdis mes mots et fondit en larme, Meryl me repris le combiné des mains et échangea avec la dame pendant que j'essayais de me calmer. Je ne sais pas combien de temps j'ai pleuré et je ne sais pas très bien pourquoi j'ai pleuré. Était-ce pour mes parent, La douleur, La peur ou bien la joie d'enfin être hors de danger ? Tout se mélangeait dans ma tête. Au bout d'un moment Meryl me tendit un mouchoir que j'accepta. Elle démarra le moteur et commença à rouler.

-écoute, je sais que ce que tu as enduré est très dur et que tu as mal mais tu dois encore tenir un petit peut. Ça te dérange si on discute un peut ? -je fis non de la tête- D'accord. Là on se dirige au camp de réfugié d'Epinal, là-bas tu y seras en sécurité, il y a de la nourriture et on va pouvoir te soigner. Tu as compris ce qu'il se passait à peu près -j'hochât la tête- Si jamais tu vois quelqu'un qui a un comportement violent sans raison apparente tu préviens un militaire ou au moins tu restes sur tes gardes, les infecté avant de devenir des "zombies" deviennent progressivement très violent.

Je regardais le paysage déserté de la ville, je commençais à piquer du nez.

-hé petit reste avec moi s'il te plait, je ne sais pas si tu as perdu beaucoup de sang donc évite de t'endormir d'accord ? On est presque arrivé.

La voiture se gara devant un grand portail en fer appartenant à une belle maison. Meryl sortie de la voiture, je la suivi. Un homme attendait à côté du portail.

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