Perdu

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Alors que le vent s'intensifia de plus belle et que les arbres commençaient à s'arracher près de nous, ma mère criait, pleurait, je lui fis signe de partir se mettre à l'abri, je m'occupais de papa.

Je couru jusqu'à la voiture, l'imposant véhicule s'était encastré sur le toit avant de notre vieille voiture qui était bonne pour la casse, je me mis côté conducteur :

  • Papa !

Pas de réponse, je ne le voyais pas, la météo et l'environnement étaient tellement obscure qu'on aurait dit qu'il faisait nuit.

  • Papa tu m'entends ?! Toujours aucun son.
  • Papa, tu es vivant ? Paniquais-je.
  • Non je suis mort et je viens te hanter.

Je fus soulagé d'entendre sa voix et son humour à deux balles.

  • Tu peux sortir ?
  • Pas vraiment, la ceinture est bloquée et la portière aussi, je pense que les pompiers vont prendre un malin plaisir à désosser ma belle voiture pour me faire sortir d'ici.
  • Les pompiers bien sûr, je t'avais dit que je voulais que mon bras puisse se transformer en leur pince pour débloquer les gens, c'est le bon moment pour tester !
  • Vas-y mais, fait attention le temps que tu arrives lui donner la bonne forme, ton bras sera très instable et vulnérable.

A peine eut-il le temps de finir sa phrase, qu'un camion-citerne s'écrasa non loin derrière nous, laissant une traînée d'essence tout le long, la flaque passait juste à côté de nous, juste en dessous du réservoir du 4x4 qui était sur notre voiture. Même s'il n'y avait aucun signe d'étincelles, je redoublai d'effort.

  • C'était quoi ce bruit ? M'interrogea mon père.
  • Un camion-citerne qui a été trainé par la tornade.

Je me concentra alors sur mon bras pour le faire changer de forme, pour pouvoir décoincer mon père, une première transformation est toujours dure, mais là plus que d'habitude, le vent violent qui transportait une tonne de poussière, la tornade qui s'approchait à grands pas et le stress, aucun de ses facteurs ne m'aidaient.

Je cherchais dans mon subconscient la forme parfaite qui aiderait mon père, je dus me reprendre à plusieurs reprises pour avoir les bonnes dimensions et formes de la pince. Il ne me restait plus qu'à l'appliquer concrètement.

Je reçus plusieurs branches au niveau de la tête, qui me lacérait le visage, ce qui m'empêcha de suffisamment me concentrer.

Alors que je sentais que j'y étais presque, le vent s'arrêta d'un coup, la surprise me gagna suivi d'un sentiment de soulagement, mon bras encore instables était sur le point d'atteindre sa forme finale.

Au même moment un rayon de soleil traversa les nuages et atteignit le visage de mon père que je pus enfin distinguer.

Il me regardait de ses yeux enfantins, le visage tout balafré et saignant, ses cheveux étaient collés sur son crâne sans doute dut à un mélange de poussière, sang et de transpiration qui émanait de lui.

Quelques morceaux de débris jonchaient aux niveaux de ses jambes, son épaule était transpercée par une tige métallique, mais malgré la douleur qu'il devait subir, il me fixait avec un grand sourire empli de fierté.

Puis un bruit sourd retentit derrière moi. Le camion-citerne qui était non loin avait explosé, un souffle violent de chaleur et de débris me projeta à plusieurs mètres de là où mon père était.

Par réflexe je m'étais protégé avec mon bras "pas encore formé", une violente douleur me pris le bras, de nombreux bouts de verres à moitiés fondus s'étaient encastrés dans mon bras, ainsi que quelques débris métalliques. A cause de la douleur mon bras repris sa forme normale.

Une douleur plus qu'insupportable se propagea dans tout mon être, les débris que je reçus c'était comme fusionné avec mon bras et certains de mes os et mes muscles semblaient ne pas avoir retrouvé leur place d'origine.

Mon bras était en charpie, mais pourtant je ne saignais pas, la peau tenait encore le tout malgré la difformité de la chose.

A la vue de celui-ci, mon estomac se retourna, des hauts le cœur me firent vomir tout ce que j'avais. Affalé à moitié par terre, tenant mon bras je remarqua une flamme qui se propageait lentement, mais surement à travers le filet d'essence qui avait coulé des véhicules détruits par la tornade.

Si je ne me dépêchais pas, j'allais finir carbonisé.

La flamme accéléra sa course pour rejoindre le 4X4 qui reposait sur la voiture de mon père, je sû à ce moment que tout était fini, j'étais incapables de faire quoi que ce soit pour moi ou pour mon père.

Les larmes aux yeux je fis demi-tour pour ne pas être pris dans la prochaine explosion, mes pas hésitants me firent prendre du retard. Une nouvelle explosion m'arracha le dos et me fit une nouvelle fois voltiger à plusieurs mètres.

Alors que je me voyais déjà mort à cause du retour de flamme, mon bras en charpie bougea tout seul comme s'il avait une volonté propre, puis se transforma en bouclier, serte celui-ci n'avais pas une "bonne" forme, mais il me protégea suffisamment des flammes pour ne pas mourir sur le coup.

J'étais à terre, mon dos me brulait, mon bras que j'osais à pas regarder, me faisait souffrir le martyr. Mon champ de vision se troubla, je pus juste distinguer une paire de jambes à côté de moi et un homme voulant me porter.

  • Papa ?

L'homme ne répondit rien. Mort de fatigue et complètement charcuté, je m'écroula dans ses bras.

Mon esprit ressurgit à certains moment, je n'arrivais ni à voir, ni à parler et encore moins à bouger, j'entendais juste, à certains moment il y avait des sirènes d'ambulance ? De pompier ? La police peut-être, aucune idée.

A d'autre moment, pendant mes retours à la surface j'attendais des pleurs et des gens parlaient, je ne comprenais pas tout. J'avais l'impression de me déplacer rapidement voir de rouler, quelques choses de liquide semblaient lécher mon bras.

A un moment les gens autour de moi semblaient paniquer, s'agiter, une personne donnait des directives, un poids était sur moi, par petit coup sur la poitrine au rythme de Stayin'Alive, une sensation étrange m'aspirait hors de mon corps, je me sentais léger, m'envoler.

Une voix crispante hurla "reculez", je sentis tous mes muscles se crisper d'un coup et je m'évanouis de nouveau.

Je repris conscience à un autre moment je ne sais plus trop lequel, bien que je ne pouvais toujours pas bouger, j'arrivais à mieux me concentrer sur mes sens, je ne savais pas du tout ce qui se passait ni pourquoi j'étais ici, des agresseurs ? J'avais l'impression d'oublier quelque chose, mais quoi.

Tout ce qu'il semblait c'est que j'ai eu un accident, où, pourquoi, qu'est-ce qui se passait, tout semblait flou pour le moment.

Finalement, j'appris que j'étais à l'hôpital, les médecins discutaient de mon cas :

  • Le patient est Sora Azurel, 16 ans, pouvoir de type morphing sur son bras droit, il a un léger traumatisme crânien, il est brulé au troisième degré au niveau de son bras droit, ainsi que le quart du dos jusqu'au début du cou, multiples cassure au niveau des doigts et des jambes.
  • Son bras droit en plus d'être brulé, à reçut des fragments de verres fondus, ainsi que divers matériaux de plastiques et métaux.
  • Comment s'est-il débrouillé pour que son bras soit aussi déchiqueté.
  • Ça arrive dans les cas où une personne de type morphing reçoit des dégâts plus ou moins important pendant la transformation du membre, ici il a dû se prendre tous ces fragments au moment de la transformation et donc quand celui-ci a retrouvé sa forme normale, tout ce qu'ils y avaient d'enfoncés a trouvé une place, ça a donc remplacé ses os et autres tissus.
  • On peut y faire quelques choses ?
  • Quand ce sont des dégâts mineurs oui, ici la zone touché est trop importante.
  • Même avec nos soigneurs ?
  • Leur pouvoir permettent des miracles.
  • Une opération de cette envergure même avec des soigneurs, lui sera sans doute fatal, il faut se rendre à l'évidence son bras est perdu. Il faut préparer la table opération tout de même, si on tarde trop la gangrène pourrait se développer.

Bien que j'entendais parfaitement tout ce qui se disait, je ne comprenais pas tout, qu'est-ce qui m'était arrivé ? Une voix féminine vient perturber mes réflexions.

  • Sora ! Est-ce que mon fils va bien, pourquoi il ne répond pas !
  • Doucement madame, votre fils est dans le coma dut au choc, il ne pourra pas répondre, il a reçu de nombreuses blessures, dont certaines très graves, mais notre équipe fait tout pour qu'il n'ait aucune séquelle.
  • Mais...
  • Ne vous inquiétez pas ses jours ne sont plus en danger, nous l'avons stabilisé. Je présume que vous avez contacté votre mari pour expliquer la situation.
  • Mon marie... son père... il... il était dans l'explosion, il est ... Dit ma mère d'une voix étouffée.

Un flash me revint, la tornade, la voiture, le camion-citerne, mon père dans la voiture, les flammes, l'explosion. Je me releva d'un mouvement sec en criant dans tout l'hôpital :

  • PAPA !

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