Arrête de pleurer, je viens te sauver ! Part 7

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Les marins lancés à la poursuite de Loukïan s’immobilisèrent en une fraction de seconde, puis à tour de rôle, ils se mirent à narguer la pauvre femme accrochée telle une sacrifiée sur le mat du galion.

— Oh ? Je vois que tu as fait la connaissance du jouet du Capitaine, lui expédia l'homme le plus proche.

Devant pareil aveux, Loukïan déporta son regard, qui à contre-jour demeurait sombre et effrayant. Confronté à ses yeux démonique et dépourvu d'âme, le marin à ses flans pris peur, il recula avec lenteur l’un de ses pieds. L'atmosphère était devenu en rien de temps pesant, la négativité du héros avait dominé le pont du navire ce qui rendait l’endroit peu accueillant. Les iris de Loukïan changèrent peu à peu de couleurs. Le noisette se fit avaler part du rouge-sang, son regard profond reflétait sa réelle colère. La sclérotique avait remplacé une grande partie de ses iris et le cercle carmin demeurait presque imperceptible.

Ce genre de phénomène se voulait rare, bien que certains êtres vivants le possédaient. La couleur de leurs yeux variait en fonction de leurs émotions, telles que : la colère, la détermination ou, dans des cas plus rares, l'amour. Leurs iris changèrent alors de couleur devenant alors rouge, jaune, rose ou bleu perçant. Cela dépendait aussi de chaque individu, dont le teint d'origine s'affichait propre à chacun, allant du clair au foncé, passant par les diverses teintes. De plus, ce n’était pas la couleur elle-même qui déterminait l’émotion du moment, mais l'intensité de celle-ci. Plus la couleur demeurait vive et pressante, elle montrait également la détermination de la personne qui la posséder.

Loukïan détenait cette même capacité, à un détail près. À l'inverse des humains ou créatures en étant prédisposés, lui pouvait en prime changer d’apparence et modeler des parties de son corps, tel que ses dents, les courbes de son visage, jusqu'à ressembler à ces créatures tel que les démons et les dragons qui arpentaient il y a des années de cela la Terre des Hommes.

Suite à cette abjecte phrase, il bascula la tête sur son côté gauche et offrit un sourire carnassier à son interlocuteur, puis tout en riant de colère, avant que la colère ne le submerge et qu'il n'expédie, d'une voix grave et non chaleureuse :

— Que dis-tu ?

La voix de Loukïan raisonna dans l’esprit du marin, il resta à le fixer, ses membres refusaient catégoriquement de bouger, par peur de se confronter à ce monstre. le regard du matelot fixait le jeune Voyageur du Temps, comme envoûté par ses yeux ronds, avant de constater que les sourcils de ce dernier blanchissaient et s'épaississaient.

Loukïan restait figé face à cette scène inhumaine. Révulsé au point de se demander s'il allait tout simplement passer tout le monde par-dessus bord, ou si, avant ça, il allait leur botter l'arrière-train. Il tourna la tête de gauche à droite et regarda les marins. Tandis qu’il délibérait, une ombre en dessus de lui attira son attention. Il s’agissait de l’ignoble Capitaine du navire. Une armoire à glace, du haut de ses 1m95, vêtu d’un uniforme de Colonel martine blanc. Il avait des cheveux court, coiffés vers l’arrière de couleur gris foncé avec des mèches de couleur plus claires. Un homme dans la trentaine et à la cruauté sans pareille qui, de la poche de son pantalon noir, sortit un canif dont il finit par enfoncer la pointe entre les côtes de Jasmine, tout en la maintenant les joues à deux doigts.

Surprise par la douleur, elle émergea de son inconscient et écarquilla ses sublimes yeux turquoise. Sans souffle dans un premier temps, elle ne tarda pas à prendre inspiration pour extérioriser sa douleur sous la forme d’un puissant cri qui fit vibrer les flots. Son éclat de voix s'éparpilla d'une telle puissance, que les tympans du jeune sauveur bourdonnèrent un instant, avant de se prolonger sous des acouphènes fort désagréables.

À bout de souffle, elle plongea son regard châtié dans celui de son capitaine, comme pour le mettre au défi. Sa bouche se rempli de sang et deux filets ruisselèrent sur les commissures de ses lèvres, avant de s'écouler sous son menton puis finir par goutter sur les bottes en cuir noir du maître de bord. Malgré tout, elle ne broncha pas et resta à le fixer d'un bien mauvais œil.

— Voilà ce qu'il advient de vous lorsque vous me désobéissez ou cherchez à vous échapper. Que ça vous serve de leçon ! Â tous bande d'idiot ! grommela le commandeur en levant les bras comme pour célébrer une victoire.

Les marins l’acclamèrent comme s’il était le héros d’une guerre, ils lui sifflaient dessus. Cela rendait fou Loukïan, ses pupilles dilatées face à sa colère incontrôlable. Le rouge devenait de plus en plus présent, laissant noircir le blanc de ses yeux. Des crocs sortaient aux extrémités de sa bouche. Il était furieux de voir le comportement de ces marins et de ce soi-disant Capitaine.

Dans l'impossibilité de contenir ce liquide vital dans sa cavité buccale, Jasmine n'eut autre choix que de le cracher à grand jet à la face de cet homme resté figé face à elle. L’imbibant du haut de sa chevelure jusqu'à mi torse.

— Allez en enfer, Cap’taine, manda la jeune femme sous un franc rictus, ses dents et sa bouche barbouillées de sang.

— Tu oses encore te rebeller, sale gamine ? hurla ce Chef aux bords de l’explosion.

Frustré par sa désobligeance, le capitaine aux yeux anthracites retira la lame restée entre les côtes de la jeune fille, avant de piquer l'une de ses joues tourner la maudite lame dans sa chair jusqu'à ce qu'un filet de sang ne s'écoule sur le sol. Non content de la sentence qu’il venait de lui offrir. Après quoi, dans un état de rage digne des plus grands psychopathes de l’histoire, l’ignoble personnage se mit à rire, il souleva son outil et, d'une étonnante barbarie, acheva son œuvre en entaillant la face de la captive de gauche à droite, partant depuis son front jusqu'à sa joue tout en passant sur les contours de son nez, afin de lui épargner les yeux.

De plus en plus hors de lui face à un acte aussi sinistre, Loukïan sauta alors contre une corde de l’une des voiles du navire, puis, se hissa grâce à un jeu de jambes et de bras sur le mat. Arrivé à destination, il se balança, lâcha prise et chuta afin de se rattraper sur la vigie du bateau grâce à un salto avant. Il s’avança ensuite en direction de Jasmine et de son Capitaine, et à qui il expédia un violent coup de pied au poignet de l’abject homme. Une agression qui porta ses fruits lorsque la maudite lame échappa de la main du goujat pour s'envoler haut dans les airs et rechuter jusqu'à se planter contre l'une des planches du pont de l'embarcation.

— Les sales types dans votre genre ne devraient mettre les pieds sur un bateau que pour servir d'appât aux requins. Vous vous permettez des actes exécrables, alors que vous valez moins qu'une vieille morue décomposée abandonnée sur les docks. Vous n'êtes qu'un sale type qui abuse de son autorité pour torturer son personnel, tel que cette aimable femme. Vous ne méritez en aucun cas votre équipage ! persifla-t-il ensuite au capitaine du galion, son index pointé sur lui.

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