Arrête de pleurer, je viens te sauver ! Part 6

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Son regard lorgna les vieilles bottes de l’individu, avant de remonter doucement sur le reste de son corps qui s’affichait d’une extrême maigreur, il se figea quelque instant à hauteur de ventre, là où il constata avec peine des apparitions d’os, puis, il fixa le visage plongé dans la pénombre de son ennemi. Le contre-jour, le rendait inidentifiable, pourtant, sa silhouette permettait de constater qu’il s’agissait d’un jeune enfant. Debout, face à Loukïan, il restait inerte. Sous un effet de transparence ternie par des glitchs qui tantôt déformaient, tantôt obstruait la vision de son corps.

Malgré la déformation, Loukïan parvint toute de même à voir ses vêtements. Celui-ci portait un vieux t-shirt blanc qui était imprégné de cendres de charbon et autres résidus. Le haillon était bien trop grand et lui arrivait aux genoux. Son pantalon n'avait pas meilleure mine, d'un brun délavé, il s'effilochait vers le bas et était trop large pour l'enfant. Ce dernier devait le maintenir grâce à une veille corde attachée autour de sa taille.

Il n’arrivait plus à supporter cette horrible vision, qui s’offrait telle une œuvre d’art devant ses yeux. C’est pourquoi, il abaissa la tête et fixa d’un air attrister les planches humides et imparfaites du navire.

Des idées noires se succédaient les unes après les autres dans son esprit, des bruits d’ouverture de porte, des voix, des cris, des reproches, tous ces bruits le submergeaient. Tant qu’il n’avait plus conscience de la réalité. Face à un tel boucan, sa respiration s’accéléra, les sons qui l’entouraient s’arrêtèrent brutalement. Les hurlements des marins qui couvraient le bruit de vagues, disparurent. Même l'odeur de l'eau salée et le vent qui bourdonnait dans ses oreilles s'éclipsèrent. Dans un tel état, plus rien ne lui paressait réel, la culpabilité prit le dessus sur lui, alors qu'il demeurait là, immobile, inanimé tel le mat solidement fixé sur le pont du paquebot. Il resta à fixer le sol boisé, tout en gardant l'équilibre sur la pointe de ses pieds. Ses mains se rejoignirent quand il marmonna dans sa barbe :

— J’ai… J’ai fait de mon mieux, tu comprends ? Je… J’ai essayé de la sauver ! J’ai vraiment tout fait, mais… quoi que je fasse, quoi que j’entame, je suis condamné. Maudit jusqu’à la moelle. Ça me dégoûte ! J’aurais tellement… de sa voix tremblante et dégoûtée, il expirait ces quelques phrases, dans l’espoir de justifier ses actes auprès de l’enfant qui peu à peu se dissipait dans une image brumeuse.

Et si… il l’avait tué ou pire… si je serais arrivé trop tard… j’aurais encore sa mort sur la conscience…

Les bruits et mouvements reprirent de manière si soudaine, qu'il en fut surpris. Inquiet, il se mit à guetter les environs, afin de se remémorer où il se trouver. Encore un peu dans les vapes, il entendit la voix d'une jeune femme :

— Alerte ! Alerte ! Le célèbre Voyageur Du Temps, Juan Calistophe est sur nos terres ! Je répète, le célèbre Voyageur Du Temps Juan Calistophe est sur nos terres. Déployez vos armes bande de crétins.

Hein ? Quoi ? J'y ... J'y crois pas ! Juan... Juan Calistophe est sur ce tas de ferraille ? Le célèbre Voyageur Du Temps qui a mystérieusement disparu, juste après avoir eu Kalionna en sa possession... Est là ! Mais qu'est-ce qui vient foutre ici celui-là ?

D’un bond, Loukïan se redressa tous content, et partit à la recherche de son idole. C’était en particulier cet individu qu’il l’avait poussé à chercher Kalionna. Il sautillait, dansait tel le plus heureux des hommes. Ce fut, toutefois que de courte durée, le temps de voir l’abomination accrochée contre le plus haut mat du galion.

Son sang ne fit qu'un tour. Au centre de ses pupilles, une flamme jaune apparut, puis ses iris devinrent beiges. Des crocs sortirent de part et d'autre de sa bouche. Ce qui l'avait énervé n'était autre que Jasmine accrochée, telle une sacrifiée. Elle était inanimée et toute dévêtue, marquée par de nombreuses ecchymoses, ainsi qu'une blessure à la tête et une autre à sa lèvre inférieure gauche, qui laissaient goutter du sang. La perte de tout ce liquide vitale l'avant fait tombée dans les vapes.

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