They are not my tears

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C’était là-bas que je me rendais, quand la souffrance empoisonnait mes veines, quand j’avais ce besoin d’être seul. Quand mon cœur souhaitait exploser, laisser béante, la plaie de mon âme sur ce monde, comme si j’avais la force de montrer ça.

Personne ne connaissait cette douleur, je voulais simplement oublier, le temps de ce rêve que je m’apprêtais à vivre. Rien ne comptait plus, je sombrais délibérément dans ce néant nocturne, semblable aux caresses d’une femme. La nuit amicale comprenait toujours les tourments des humains. Elle nous exposait nu, dépouillé de tous les masques qui figent nos visages. Il fallait se laisser faire à son désir de nous rassurer, de nous laisser pleurer silencieusement. L’existence elle-même était remise en cause dans l’obscurité. Je disparaissais, seule la beauté de l’esprit persistait ou bien sa laideur.

L’écho d’un son. Le son que faisaient les gouttes, quand elles s’écrasaient sur la surface de l’eau. La fraîcheur de l’air humide sur ma peau, la légère mélodie du vent faisant danser les feuilles des arbres. Alors je m’éveillais, allongé sur un rocher au milieu d’un petit lac, illuminé par la lumière des deux lunes dans le ciel nocturne bleuté. Non loin de l’eau, une forêt sombre se dressait fièrement, une feuille virevoltait, avant d’aller se coucher adorablement sur ce miroir, qui ondulait discrètement.

Je restais un moment sur mon rocher, les gouttes d’eau que j’entendais au départ, ne tombaient pas du ciel, mais au contraire, remontaient pour aller toucher le ciel, provoquant des ondes qui berçaient les étoiles.

Il était à peine perceptible, ce bruissement qu’avaient capté mes oreilles pourtant happées par la symphonie ambiante. Faisant mine de n’avoir rien entendu, je braquais mes yeux vers la forêt, quelque chose se tapissait dans l’ombre, ça m’observait. Ne parvenant pas à bien y voir, je tournais la tête pour réussir à capter un mouvement, la chose s’était figée.

« Je viens ici pour ne pas être dérangé. » lançais-je sèchement car nous avions très bien découvert la présence l’un de l’autre, autant lui laisser une chance de repartir d’où elle était venue. Un sanglot retentissait soudain, féminin, la chose immergeait des bois.

Une jeune fille brune. Elle pleurait doucement, les bras ballants, vêtue d’une robe pourpre, que le vent faisait chavirer tranquillement.

Je me réveillais. Mon visage était trempé de larmes.

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