Chapitre IV

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 Lyse s'engouffra dans le passage ouvert et atteignit instantanément la pièce où Daneen brandissait en l'air la lame sanglante du garde. Leurs yeux se révulsèrent sur leur visage et le garde commença à trembler, de froid ? Non, car il sentait que sa fin approchait. La jeune vampire sonda la pièce de toute part et s'effondra net sur le sol, semblant inconsciente. Daneen se précipita alors sur elle en jetant ses mèches rousses derrière ses épaules, et approcha son visage de celui de Lyse. C'est à ce moment que la jeune fille lui agrippa brutalement le visage tout en se relevant. Surprise, Daneen lâcha l'épée, que Lyse s'empressa de récupérer tant qu'elle avait l'avantage.

Que vous pouvez être prévisibles et bien trop dupes, mes chers ! Mais comme j'ai bon cœur et un grand destin à accomplir, il serait bête d'éliminer mes premiers sujets, n'est-ce pas ? A partir de ce jour, c'est moi qui prends les rênes, railla-t-elle en passant le côté tranchant de la lame au niveau de la gorge de la vampire. Toi, malgré la dette que j'avais auprès de toi lorsque tu m'as sauvée, je conclus qu'en observant à nouveau la situation, notre alliance est caduque. Ton seul objectif était de te servir de moi pour parvenir à tes propres fins ; à présent à mon tour ! Et vous mon cher, renchérit-elle en désignant du menton le garde, j'admire vos manières de manipulateur à peine caché et votre sens assidu du travail, alors vous me ferez le plaisir de vous joindre à nous. Puisque vous vouliez tant m'emmener au Palais Royal, eh bien nous allons y aller tous ensemble, aller rendre une petite visite de courtoisie à sa Majesté le Roi des... Mhmm je ne terminerai pas cette phrase, vous savez, il y a des gens qui me traquent !

Lyse se redressa de toute sa hauteur, avec une emprise toujours maintenue sur le visage de Daneen, qu'elle finit par lancer à travers la pièce pour venir percuter la vitrine de verre.

Après tout, Daneen, elle aussi, bluffait dans son attitude ; jamais en temps normal elle ne se serait laissée traîner de la sorte. Mais cette fois-ci, il était préférable de mettre son orgueil de côté et d'arborer une attitude plus stratégique : laisser Lyse prendre le dessus pour mieux endormir ses soupçons et ensuite lui planter un couteau dans le dos lorsqu'elle baissera sa garde. La vampire tentait de faire comprendre tout cela avec des regards insistants vers le garde, qui ne les saisissait point. Il allait réduire ses effort n miettes,en continuant de la sorte.

Bon ! Comme nous nous sommes accordés, à ce que je vois, j'aurais besoin d'aller me refaire une beauté, lança Lyse, en hochant la tête vers le garde, et bien sûr en tant que personne recherchée, devenez ma couverture.

À votre service mademoiselle, dit-il en faisant un effort pour éviter sa voix de trembler.

Arrêtez d'avoir l'air si terrorisé enfin, ricana-t-elle, si je vous menaçais directement, vous compteriez vos battements de cœur !

L'homme ne répondit rien, trop stressé, il se murât dans son silence et Lyse n'aurait plus le plaisir d'entendre sa voix pour le moment.

Au fait, j'oubliais un petit détail non négligeable ! Daneen donnes-moi ton bras, ordonna Lyse froidement en tendant sa main.

Daneen savait ce que la jeune fille désirait, la plume de phénix, qui était plantée dans son poignet gauche. Elle était visible sous sa peau, or Daneen n'avait pas prévu que Lyse se serait autant renseignée dans le domaine. La nouvelle vampire en savait bien plus que ce qu’elle ne l’aurait cru. Cette plume, c'était la clé de la porte vers sa sortie en plein jour. Puisqu'en effet, elle contrait les effets de brûlures et tous risques de s'enflammer à la lueur solaire. Porter en soi, le mal même contre lequel on veut lutter sert à s'en prémunir. Lyse ne prit aucune pincette pour récupérer l’objet présent sous la peau de la vampire, et l'extirpa sans discernement avec ses ongles aiguisés, ce qui arracha à Daneen une épouvantable douleur, qui lui traversa le bras. Mais la blessure cicatrisa immédiatement et cette douleur ne persista pas, fort heureusement.

A l’égard de sa propre peau, Lyse prit bien plus soin de l'entailler finement à l'aide de la pointe de l'épée et y glissa le sésam, délicatement, mais rapidement avant que son épiderme ne cicatrise prématurément. Un effet de brûlure fut provoqué par la plume, mais cela restait dans l'ordre du supportable pour elle. Alors l'envie d'étriper cette petite peste ne manquait pas à Daneen, cependant elle se mordit les lèvres pour s'empêcher de faire quoi que ce soit qui compromettrait son plan. Ce n'était tout de même pas la fierté qui l'étouffait, se dit-elle. Pourtant, cette contenance qu’elle se donnait, concordait avec son comportement et ses idéologies arrivistes. Si elle s'était montrée obéissante, Daneen se serait posée des questions, justement. Une fois l'échauffement de sa peau dissipé, Lyse affichait un sourire en coin, rien que pour narguer Daneen, qui ne répondit pas à sa provocation.

À présent, je suis parée pour enfin faire ma sortie au grand jour et personne n'entravera mon retour.

La jeune fille se dirigea vers la sortie de la Taverne et voyant que le garde royal, qu'elle s'était appropriée, ne la suivait pas, elle frappa du pied impatiemment pour faire le faire réagir. L'homme, éreinté, se précipita alors auprès d'elle et Lyse lui chuchota :

Ne t'avises pas de me trahir, sinon je saurais me montrer tout aussi reconnaissante que le diable lui-même.

Et une dernière petite requête, tu vas à partir de ce jour me vouvoyer et m'appeler Prēyasi : « maîtresse » !

Lyse fourra, dans les mains du garde, l’épée lui appartenant : maintenant il devrait la protéger à la vie à la mort, cela laissait-il entendre.

La gorge lui serrait à la perception de ses paroles, bien qu'il hochât de la tête malgré lui.

Sur ces mots, tous deux s'engouffrèrent dans le sas et sortirent.

Lyse tendit d'abord un bras au soleil pour se garantir qu'elle était bel et bien immunisée : la voie était libre. Subséquemment, ils bifurquèrent sur la première ruelle étroite à gauche, où la lumière avait peine à percer. Les insectes secoués sur leur passage grouillaient sur les murs. Le sol était boueux et maculait de taches les vêtements alors en lambeaux de la vampire. Elle ne cessait de soupirer de la saleté de cette cité et ne regardant pas droit devant elle, elle percuta un vieux mendiant faisant l'aumône, qui lui implorait grâce. A genoux, il tendait un bras maigre vers elle. De toute la hauteur de son égoïsme, celle-ci lui jet un regard assassin à souhait ; qui était-il pour venir troubler sa marche ?

Par ailleurs, le vieil homme lui rendit la pareil en la fusillant du regard, d'une manière bien plus terrifiante provoquant un mouvement de recul chez la jeune fille, surprise.

Les mains du vieillard étaient écorchées à vif, les veines ressortaient dangereusement et leur aspect squelettique faisait froid dans le dos. Son visage était pâle et seuls ses yeux étaient clairement visibles, des voiles couvraient le reste de sa figure. Cette fois, Lyse ne riait plus vraiment, et le garde se sentant en situation périlleuse dégaina inopinément son épée. Celle-ci en l'air, elle s'entourait de lambeaux dansant d'un noir, plus profond encore que les ténèbres. Ces lambeaux semblaient être vivants et mordaient, pourvus de mâchoires, qui tentaient de se refermer sur la lame, tant bien que mal. L'homme venait de se lever de sa position de mendiant et s'approchait redoutablement de la lame, à présent couverte de noir dans son entièreté. Le garde, alors totalement pétrifié, ne parvenait à faire un seul geste intelligent susceptible de le sortir de cette sale affaire et n’osait lâcher le pommeau de son fleuret, malgré l’avancée massive des ombres vers sa main. Lyse l'avait emballé dans de beaux draps ! Et en parlant du loup, celle-ci avait disparu.

Son attention avait été détournée à cause de ces lambeaux, qui prenaient possession de son arme et il avait osé regarder ailleurs l'espace d'un instant ; sans doute lui ferait-elle payer plus tard, mais l’heure n’était plus à la franche rigolade. Il fallait immédiatement que ses bras lui obéissent à nouveau : il aurait été aisé de railler un garde royal incapable de se battre à l’arme blanche. Le vieil homme venait de poser sa main violemment sur la face tranchante de l'arme, ce qui fit vaciller le garde, mais il tint bon. Et c'est alors qu'immédiatement, les ombres, qui l'entouraient, se dissipèrent comme absorbées par la main de son détracteur. Celui-ci glissa sa main contre l'épée luisante et y fit tinter ses ongles pointues, tout en griffant l’argent, laissant entendre un son désagréable.

Les iris du garde s’assombrissaient et se creusèrent. Maléfique, le vieillard tentait d’utiliser le corps du valeureux garde en tant que Passager. Toutefois, quelque chose l’en empêchait, et son rival dû alors abandonner ce qu’il avait entrepris. Rien ne protégeait le chevalier, ne fût-ce que son allégeance, non consentante, certes, à Lyse, en déduit le mendiant. En revanche au moment de s’éloigner un peu plus de lui, le malfaisant sentit autre chose sur l’âme de sa victime; quelqu’un d’autre que son propre esprit occupait déjà ce corps, mais seulement en partie. Alors ce n'était pas avec cette folle vampire qu'il s'était allié, mais avec bien pire ?

Le garde qui avait repris ses esprits et qui pouvait à nouveau être libre de ses mouvements, s'éloignait doucement mais sûremen, pour se mettre à courir de plus en plus rapidement. Ses chaussures pourtant neuves glissaient sur le sol boueux, ce qui ne lui facilitait pas la tâche.

Durant sa fuite effrénée, l'homme regardait sans cesse derrière son épaule, de sorte à vérifier que le vieillard ne le suivait pas. Sa respiration était saccadée et il haletait ; l'air devenait de moins en moins respirable au fil de sa course. S'engouffrant de plus en plus loin dans la ruelle, il ne savait pas où il se rendait, ni après quoi il courait.

Ses jambes douloureuses manquaient de le lâcher à tout moment, cela faisait un temps certain qu'il n'avait plus entraîné son endurance. Cette faiblesse lui fut défavorable et l'exposait à un danger certain.

Le vieil homme, qui n'en était certainement pas un, s'apprêtait à sortir une flèche empoisonnée de sous son vêtement. Il n'hésita pas plus longtemps et souffla à celle-ci de se planter dans l'aorte de sa victime. La flèche alors, continuerait sa trajectoire jusqu'à trouver sa cible. Taillée en bois de chêne blanc, et parfaitement pointue, elle se logerait là où il fallait en moins de deux, sans renoncer.

Le homme mystérieux sembla alors décocher la malheureuse flèche à la seule force de son bras. Elle tranchait l'air lourd à une telle vitesse, qu'elle sifflait aux tympans, aussi désagréablement que le grincement des ongles sur le métal.

L'arme tourbillonnait joyeusement avec une force destructive incessante, créant une musique lancinante. Son pouvoir criminel faisait vibrer l'atmosphère ambiante du labyrinthe anarchique des ruelles croisées, dans lesquelles la cible s'engouffrait.

Le garde vidé de son énergie peinait à conserver un rythme de course régulier et ne cessait de s'arrêter, ce qui faisait gagner du terrain à son ennemie dont il n'avait pas encore connaissance. La flèche ne heurtait jamais un mur, comme si elle connaissait mieux l'itinéraire que quiconque.

L'homme à la respiration sifflante, s'appuya alors sur un muret à peine plus haut que lui. Il posa sa main droite dessus, et ne put se retenir de tousser et de cracher : son corps était à bout et ne le suivrait plus. La seule solution était de s'arrêter, de se laisser glisser le long du muret hostile et froid, fermer les yeux et attendre ce qui allait se passer.

Dans sa chute plus ou moins contrôlée, le garde royal s'écorcha le bras droit, celui avec lequel il paraît les attaques à l'épée. La coupure ne paraissait pas profonde, mais la fatigue extrême lui faisait perdre la réelle notion de douleur, qui s'amplifiait actuellement.

Depuis combien de temps fuyait-il ? Avait-il mis assez de distance entre lui et le vieillard pour s'accorder une pause telle ? Rien n'était sûr. Mort de douleur et de fatigue, il ne finirait par plus pouvoir lutter contre le sommeil.

Sa cage thoracique se soulevait plus souvent que d'habitude, l'impression que ses côtes allaient se rompre lui donnait la nausée. C'est alors que le sifflement strident du frottement de la flèche, parvint aux oreilles du garde au bord de l'inconscience.

Tentant de rassembler le peu de force qui lui restait, il s'agrippa sur un repli sur mur, mais retomba aussitôt dans la boue ; ses mains poisseuses et sales ne l'aident pas à s'accrocher. Il prit alors l'initiative d'essayer d'avancer en rampant laborieusement. Le bruit pénible s'approchait encore et encore à n'en plus finir. La flèche n'était plus à quelques mètres de lui et une fois encore... La pointe boisée avançait et ne faisait que prendre de la vitesse dans sa course.

C'est alors que je la sentis effleurer la surface de ma peau blanche, traverser l'épiderme, atteindre le sang et enfin toucher la veine fatale. Le plus étrange c'était que je n'avais éprouvé aucune sensation de douleur lorsque celle-ci me perforât la gorge, malgré mon sang qui s'en découlait et l'accélération instantanée de mon cœur dans ma poitrine, il n'y avait rien. L'arme avait transpercé ma peau d'une aisance telle qu'une aiguille aurait piqué du tissu. Je portai alors ma main à l'endroit où elle m'avait touché et je ne sentis rien d'anormal. Cette aiguille avait disparu, le sang avait cessé de couler, mais cette fois la douleur commençait à s'étendre davantage.

Je préfère récupérer mes biens, c'est toujours plus utile, scanda le vieil homme, alors non loin du garde royal. Son rire méprisant eut l'effet d'un tir d'arbalète dans la tête de celui-ci.

••••

--> âme sensible s'abstenir : contenu explicite !

Une migraine me lançait dans la tête, lourde comme elle ne l'avait jamais été. Mes yeux semblaient s'entrouvrirent, mais se refermaient soudainement sans que je ne puisse apercevoir quoi que ce soit autour de moi. J'agitai doucement le bout de mes doigts et je savourais la sensation douce d'un lit confortable. Une brise légère agitait mes cheveux... Et je retombai immédiatement dans un état de sommeil éveillé, qui me laissa les paupières closes et l'incapacité à bouger mon corps, mais pas à sentir les mouvements autour de moi.

Subitement, une main se posa brutalement sur mon épaule gauche, l'agripa et quelqu'un se jetta entièrement sur moi, me fit m'enfoncer dans le matelas du lit.

Je percevais des mouvements rapides, qui me débarrassaient de ma belle chemise, dont j'entendais les coutures rompre. Ce fit alors que des doigts entreprirent de griffer l'intérieur de mon poignet droit et remontèrent tout le long de mon bras, de plus en plus profondémen, tandis que l'autre main me maintenait toujours fermement couché.

Mon bras se raidit entièrement et finit par retomber lourdement. L'effet de cette griffure provoquait un incendie sur toute la surface de cette zone sensible, ce qui me fit alors contracter les mâchoires et saisir le bord des draps, férocement. Ces mains ne me lâchaient pas et chaque contact me provoquait des afflictions atroces. Pourtant, je me murais dans un silence le plus total : mon corps subissait un supplice, mais néanmoins ma tête ne suivait pas. Une main vint alors se glisser sous ma nuque et remonta jusqu'en haut de mes cervicales, provoquant un frissonnement de chaleur cette fois plus supportable, pour venir caresser mes cheveux- seule sensation plutôt agréable suite aux autres- tandis que son bassin s'agitait frénétiquement contre le mien. Une joue se posa lentement sur l'endroit de mon cœur et cette fois je crus qu'il allait sortir de mes entraille. Fulgurante et destructrice, cette vague fut semblable à un coup de poignard. Mais mon cœur était toujours bien en place, bien qu’il manquait d'exploser. Cette joue pivota précipitamment et ce furent alors, des lèvres douces qui me frôlèrent d'abord délicatement, remontèrent jusqu'à ma gorge lentement, non sans me laisser des traînées de brûlures abruptes. Conjointement, ces doigts descendaient à allure fulgurante l'entendue de mes côtes, qui menaçait de se craqueler tant je les contractais. Je m'agitai cette fois-ci davantage pour que mon agresseur considère ma désapprobation, qui ne fut cependant pas prise en compte, lorsque je sentis celui-ci faire glisser mon pantalon, puis mes sous-vêtements à mes pieds et s'en débarrasser.

Je me sentais plus vulnérable que jamais, mais pourtant, je ne parvenais pas à m'opposer à tout cela, toujours à moitié conscient. Malgré tout, plus le temps avançait, plus mes ressentis se concrétisaient, s'exacerbaient et plus mon corps réagissait aux troubles causés. Il m'incita hâtivement à écarter les jambes en chatouillant à nouveau toute l'ampleur de mes jambes avec ses doigts corrosifs. Mon bassin se souleva comme un réflexe, que j'aurais voulu empêcher, mais il était déjà trop tard. Ses lèvres et sa langue bouillonnante entreprirent d’amplement manger au sens propre, tout ce qui constituait ma virilité propre. En temps normal, cela aurait sans nul doute un moment de plaisir, mais cette douleur incessante, qui se décuplait sur ces zones sensibles de mon anatomie finissait par m'arracher des grincements, que je tentais d'étouffer en me mordant les lèvres.

Il le fallait ! Il fallait que je me réveille ! Immédiatement, que je vois à qui j'avais affaire, que ce calvaire sensoriel cesse !

Non ! Mais comment était-ce possible ? Comment pouvais-je ressentir parallèlement à cette torture physique, un sentiment qui se rapprochait d'un plaisir sadique. En fait, mon corps désirait que cela cesse, mais mon esprit voulait que cela dure pour l'éternité. Sentir, un souffle doux de chaleur en même temps que des morsures étranges sur toute la longueur de mon sexe, n'avaient rien de déplaisant à une exception près.

L'autre en voulait plus, encore et encore, à croire que je ne le satisferais pas d'ici là. C'est alors qu'il introduit brutalement ses doigts dans mon rectum et au même moment, il jeta à nouveau son dévolu sur mon cou, qu'il croqua littéralement en enfonçant ses dents le plus profondément. Ce fut donc le coup de grâce, qui me sortit de ce coma étrangement fragile, accompagné de douleurs plus atroces qu'avant. Mes yeux s'étaient ouverts aussi vite qu'ils se seraient refermés à la lueur d'un flash. L'homme retira alors ses doigts pour faire place à son propre sexe. Je me débâtis comme une bête féroce, mais ses bras solides me retenaient fermement. Je croisais alors son regard pour la première fois, et je compris qui il était. Arraché instantanément de cette pensée par sa pénétration très brutale, je suffoquais. L'intérieur de mon corps s'incendiait de le sentir ardent à l'intérieur de mon corps.

« Je vais te faire ressentir toute la douleur, qui égale la quantité d'amour que j'ai pour toi... Je ne te fais pas souffrir, mon amour, je te prouve seulement à quel point tu comptes pour moi, c’est ma seule raison de vivre. Tu découvriras qu’être le partenaire d’un Démon n’a réellement aucun avantage, il décuplera ta douleur, mais aussi ton amour. Tu peux décider d’avoir mal, mais de ne pas souffrir. »

Sur ces mots, le Démon, ayant recouvrit son apparence humaine, attrapa les épaules de Celest pour le redresser et le serrer dans ses bras. Chaque centimètre carré du corps du jeune homme lui faisait atrocement mal, la chaleur ardente ne cessait de grimper sur la surface de sa peau. Mais il ne savait pas pourquoi, il ne voulait plus lutter contre le Démon et entreprit d'onduler à son rythme. L’autre descendit ses mains croisées sur le bas du dos de Celest, avant de les précipiter tous deux brusquement en arrière, ce qui fit perdre le souffle à son protégé. Toutefois, d'esprit joueur et sadique, il embrassa l'épaule gauche de celui-ci, pour remonter précipitamment jusqu'à sa mâchoire et enfin atteindre ses lèvres avec passion et sauvagerie.

Le Démon inclina légèrement son visage pour déposer un baiser cuisant sur ses lèvres et ensuite les dévorer avec les dents. À son grand étonnement, Celest lui rendit la pareille sans comprendre pourquoi et lui griffa à son tour le dos, entièrement tatoué, en partant des omoplates et le retourna sur le dos. Ses pupilles se dilatèrent, laissant deviner une souffrance palpable. Ses mains vinrent s'emboîtent dans celle du Démon qu'il serra aussi fort qu'il sentit son cœur battre à travers. Son souffle s’accélérait, soulevait sa poitrine, alors que le Démon sondait son regard. Et stupéfait, il n’y vit pas la même chose, que ce qu’il aurait cru voir et le pressa alors davantage sur lui. Celest était-il en train de devenir fou ? Son corps n’était plus qu’une mer de blessures et ses muscles étaient tétanisés. Il aurait tout donné pour que cela s’arrête avant de perdre la tête ! Il en était incapable. Il gémit d’angoisse, de plus en plus désespéré ; car serrer plus fort ce qu’il désirait le plus à l’instant lui déchirait les chairs. Des larmes dans les yeux, Celest tremblant de douleur, mordit le Démon à son tour pour tenter d’expier ce qu’il ressentait. Leurs deux souffles ne faisaient plus qu’un et une tempête de rage avait pris place en eux. Leurs jambes s'entremêlent, s’accrochèrent et ce plaisir douloureux cesserait malheureusement à un moment ou un autre. Ils étaient l’un l’autre désirables, à s’en damner, pour rester sur le fil, qui sépare la mort de la vie.

Je ne crois pas m'être pas trompé en te choisissant Celest, tu ne m'as pas déçu jusqu'à présent et je crois même que tu es le premier à me surprendre en tant d'années passées. Pour cela, je te promets de te laisser le choix, quand tu apprendras en temps voulu ce que je suis réellement pour toi et ce que j'ai pu faire pour en arriver là. Toi seul trouvera le moyen de choisir ; que tu finisses par devenir mien ou non, je serai toujours auprès de toi. Je te suivrais plus vite que ton ombre et j'occuperai tes pensées à jamais, car plus jamais n’existe pas.

Il te faut te réveiller à présent, lui glissa le Démon à l'oreille, en lui déposant une main sur la joue. Il sentit alors tressaillir Celest, qui immergea moins brutalement, que quelques heures auparavant, de son sommeil réel.

Le regard de Celest se braqua instantanément sur le Démon, allongé à ses côtés au-dessus des draps sans le moindre vêtement et se remémora avec violence ce qui s'était passé entre eux. Aucune phrase ne parvenait à sortir de sa gorge, il était complètement désorienté. Mais qu'est-ce qui m'avait pris de me laisser prendre par un Démon et qui plus est d'en tirer une satisfaction étrange ?

Alors la marmotte, assez reposé ?, railla le Démon. Je crois que je te devais bien ça, puisque sincèrement tu es différent de tous les autres.

Mais Celest resta silencieux.

Ne me dis pas que c'est la première fois que tu le fais, parce que je ne te croirai pas... La manière dont tu...

Tais-toi !, rugit subitement Celest. Tu...tu... Mais qu'est-ce que je fais ici déjà ?

Il tentait de s'éloigner de plus en plus du Démon en reculant vers le bord du lit, mais celui-ci s'approchait au fur et à mesure.

Ça ne sert à rien de te planquer en dessous des draps, parce que j'ai profité à souhait de chaque parcelle de ta peau parfaite.

Celest bougonna quelque chose d'incompréhensible et sortit précipitamment du lit.

Au fait, je crois qu'à cause de toi on va devoir payer cher les réparations de cette chambre. Tu as complètement massacré les montants du lit, alors ne me fait pas croire que tu as détesté ce moment. A en voir ton petit air gêné, il me semble que je vois juste, déclara le Démon avec un grand sourire.

Celest éluda une fois de plus les dires de son interlocuteur et se dirigea vers la fenêtre pour observer la vue. Le Démon s'était levé aussitôt et se plaça en face de son protégé pour venir glisser sa main dans la sienne, en prenant soin de dérouler ses doigts tout le long de son bras. En moins d'une seconde, Celest le plaqua contre la baie vitrée et le saisit par le cou. Toujours en plongeant ses yeux magnifiques dans le regard orangé du Démon, tous deux se défièrent du regard, mais ce fut Celest qui coupa court à ce petit jeu en giflant inopinément celui en face de lui, pour ensuite se précipiter sur ses lèvres. Mais cette fois c'était différent, son corps ne le brûlait plus. Il interrompit leur baiser pour interroger du regard le Démon, mais n'eut pas de réponse orale, mais bien physique, quand celui-ci referma ses bras autour de ses hanches, qu'il caressa ardemment. La douleur déferla alors à nouveau sur lui et il comprit. Celest accrocha enfin à nouveau ses lèvres sur celles du Démon et après quelques secondes de douceur, il le mordit violemment. Cependant, cette ruse n'eut pas l'effet escompté, faisait davantage monter de manière fulgurante le désir du Démon, qui commençait à s'agiter ; enlaçant encore plus fort son partenaire. Celest lui fit lentement déserrer son emprise pour venir faire courir ses doigts le long du bras gauche du Démon et finalement atteindre sa main, qui elle était en train de glisser vers la joue du jeune homme.

Il dirigea donc les doigts du Démon vers ses lèvres et entreprit de les mordiller pour ensuite les faire s'introduire dans sa bouche et les lécher sulfureusement, tout en passant une jambe entre les siennes. Le Démon tentait de rapprocher Celest plus près de lui : ce qu'il était en train de lui faire le rendait complètement fou et il en voulait beaucoup plus. Malgré tout, il se retint de se jeter sur lui pour faire durer le plaisir et le laissa continuer de jouer avec ses doigts. Sa seule envie était pourtant de les retirer de sa bouche et de pouvoir les insérer autre part, mais il joua la carte de la patience. Celest les laissa enfin sortir de sa bouche et le Démon se précipita donc de les faire descendre le long du corps de son amour brûlant de désir, mais fut surpris lorsque Celest recula brusquement. Celui-ci s'écarta davantage, un sourire en coin sur le visage et se précipita vers la première porte : la salle de bain. Saisissant la poignée promptement, il entra à volée dans la pièce et s'y enferma.

Cette fois-ci mon cher, j'ai l'avantage sur toi, pensa Celest. Je sais jouer aussi bien que toi, à ce jeu-là.

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