XII

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Vénior emmena Aurore en direction d'une vaste construction en bois recouverte de paille, encastrée dans un des murs du château. Il s'agissait des écuries, un endroit dont la jeune fille n'avait jamais entendu parler. L'odeur qui émanait de cet endroit était très forte mais n'était pas désagréable pour autant. Craignant de salir ses pieds nus, Aurore s'arrêta devant l'entrée. Vénior lui lâcha le bras, réalisant soudain d'où venait le problème.

- Vous avez raison, je suis navré de ne pas avoir prévu de quoi vous chausser... Restez ici, je ne serai pas long.

L'héritier des Landebrune entra dans l'écurie. Aurore entendit un bruit de serrure que l'on déverrouille suivi du grincement d'un châssis. Lorsque Vénior revint, il menait un magnifique cheval à la robe noire et luisante auprès de son invitée. Aurore ne chercha pas à camoufler son émerveillement.

- Je vous présente mon fidèle ami, Dammar, annonça fièrement Vénior.

Aurore contemplait l'animal avec une grande admiration. Elle était très émue et avait envie de s'incliner pour manifester son respect, ce qu'elle finit par faire.

Dammar inclina lentement la tête en retour.

Aurore sourit de bon cœur, les joues rouges. Vénior était visiblement amusé par cet échange entre la jeune fille et l'animal. "Il semble apprécier vos manières" déclara-t-il.

Aurore rougit de plus belle. En cet instant, tout lui paraissait trop féerique pour être vrai. Elle s'attendait à se réveiller d’un très beau rêve à chaque instant. Elle avait la sensation d'être en présence d'une créature légendaire. Dammar était l'idée exacte qu'elle se faisait d'un noble destrier.

- Dammar m'a été confié depuis ma naissance lorsqu'il n'était encore qu'un poulain. dit Vénior en flattant l'encolure du cheval. Depuis que je suis en âge de monter, il demeure mon fidèle compagnon de chasse. C'est avec son aide que j'ai pu vous transporter jusqu'à mon domaine.

Aurore se rappelait des bruits de sabots qu'elle avait entendus avant de s'évanouir dans la forêt. Elle était infiniment reconnaissante à Vénior et à son ami pour leur aide précieuse, ce qui ne fit qu'exacerber son sentiment de honte vis à vis de son comportement de la nuit passée. Son sourire s'effaça.

- Qu'il y a-t-il? lui demanda Vénior.

- Monseigneur... commença-t-elle. Je me sens honteuse de m'être conduite de cette manière après tout ce que vous avez fait pour moi. Je vous dois la vie...

Vénior s'approcha plus près, se baissa légèrement pour regarder Aurore droit dans les yeux. Il lui toucha le bras. Le geste était hésitant, il craignait sans doute une nouvelle réaction de la part de la jeune fille. Aurore fut intimidée, non pas par ce contact, mais par le fait de le voir si proche. Elle pouvait discerner les différentes nuances de rouges dans ses yeux et sentait son odeur au travers de ses vêtements.

- N'y pensez plus Aurore, lui répondit-il très calmement. Vous n'avez rien à vous reprocher.

Aurore ne sut quoi répondre, au lieu d'essayer de formuler une phase qu'elle pensait maladroite, elle soutint le doux regard de son sauveur. La crainte qu'elle avait ressentie auprès de cet homme laissait place à une grande tendresse. Durant ces brèves minutes passées ensemble dans le jardin, Vénior s'était montré sensible et courtois. Une bien agréable surprise de la part de ce qu'elle avait pensé être un des démons que sa mère lui avait appris à craindre. Tout ce qu'elle désirait en cet instant, c'était de se rapprocher encore davantage de lui. De sentir ses bras l'entourer et la serrer tendrement.

Aurore baissa la tête, craignant que Vénior ne devine ses pensées. Elle n'avait jamais autant souhaité qu'il la touche et ne comprenait pas la nature de ce violent désir.

Vénior prit les mains de la jeune fille dans les siennes et les embrassa.

- Votre bonheur est la seule chose qui m'importe désormais.

Après l'avoir gratifiée d'un beau sourire, Vénior lâcha les mains d'Aurore et commença à installer la selle sur le dos de Dammar. Aurore était parcourue de frissons des pieds jusqu'à la tête. Le baisemain de Vénior avait paralysé aussi bien son corps que sa capacité de réflexion. Elle ne sortit de sa torpeur que lorsque Vénior lui présenta la corde du mors.

- Désirez-vous le mener jusqu'à l'orée du bois? Ce serait une bonne idée pour lui d'apprendre à vous connaitre.

L'idée d'avoir un animal aussi énorme à ses côtés n'effrayait pas la jeune fille. Elle se sentait certes minuscule et fragile en comparaison mais en aucun cas menacée. Elle accepta donc.

- Prenez garde à ne pas vous mettre derrière lui, précisa Vénior en lui confiant la bride, c'est la seule chose dont il faut vous méfier.

- J'y veillerai, Monseigneur.

Le cœur léger, Aurore s'avança en tirant légèrement sur le mors. Dammar la suivit sans causer le moindre gène. Le museau de l'animal était très proche de son épaule. Elle craignait qu'il ne décide de lui manger les cheveux, mais Vénior était toujours auprès d'elle, ce qui la rassurait quelque peu.

Une fois arrivée à l'orée du bois, Aurore lâcha la bride et caressa le museau de Dammar pour le remercier de sa docilité.

- Fascinant... commença Vénior. Dammar n'a connu d'autres êtres humains que moi, et pourtant, il vous fait entièrement confiance.

Aurore sourit à Vénior. Elle se sentait bien en présence de Dammar et était heureuse de savoir que ce sentiment était réciproque. L'animal respirait doucement, ses grands yeux noirs regardant dans le vide.

- Désirez-vous le chevaucher?

Aurore se crispa sous la surprise. Elle ne savait pas quoi penser de cela. Une partie d'elle-même était curieuse de connaitre ce que c'était d'être au sommet d'une créature majestueuse telle que l'était Dammar tandis que l'autre partie pensait qu'elle n'en était pas digne.

- Monseigneur... Je ne pense pas pouvoir faire ça...

- Détendez-vous, lui murmura Vénior en lui prenant la main. Vous n'avez rien à craindre de lui, je resterai à vos côtés.

Le comportement engageant de Vénior encouragea Aurore à prendre sa décision.

- D'accord... Comment dois-je m'y prendre? répondit-elle en posant une main sur la selle.

- Il n'y a rien de plus simple! Il suffit de vous hisser sur la selle à l'aide de l'étrier. Vous voyez? La marche pendue sur le côté. Laissez-moi vous aider...

Aurore fut soulagée que Vénior lui propose son aide aussi rapidement. Elle ne pensait pas pouvoir réussir à escalader Dammar avec la seule force de ses bras malingres. Elle posa un pied sur l’étrier, plus grimpa à l'aide de Vénior qui la tenait fermement par la taille.

Une fois bien installée sur la selle, les deux jambes posées contre le flanc de Dammar. Aurore tint les rênes bien serrées dans les mains, les yeux rivés sur la forêt. Une extraordinaire sensation de puissance la submergea aussitôt. Elle semblait ne faire qu'un avec la bête en dessous d'elle. La même énergie brute, animale, circulait dans leur deux corps. Aurore ferma les yeux et inspira une grande bouffée d'air pour éviter de tomber sous le choc. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose d'aussi fort.

Aurore baissa les yeux en direction de Vénior. Il partageait visiblement cette émotion: ce sentiment merveilleux et quelque peu effrayant de toute puissance devait être l'un de ceux qui ne font que s'accroitre au fur et à mesure que l'expérience se renouvelle.

- Vous sentez-vous prête? demanda Vénior, Il n'ira pas vite. Je tiendrai la bride au cas où ne vous parviendriez pas à le maitriser.

Aurore hocha la tête tout en serrant plus fortement les rênes, les mains tremblantes. Vénior tira le mors et Dammar s'avança au pas dans la forêt de Beaugard.

Aurore retint son souffle. Son corps entier se balançait d'avant en arrière sous le mouvement lent et puissant du dos de Dammar. Cette sensation était plus que troublante. Une fois encore, Aurore ne se sentait plus maitresse de son propre corps. Cependant, elle n'aurait souhaité descendre pour rien au monde.

Venior demeura auprès d'Aurore tout le temps que dura la promenade entre les chênes majestueux de la forêt de Beaugard, guidant sa monture lorsqu'un obstacle se présentait. Lorsque de gros nuages commencèrent à obscurcir le ciel et les bois, Vénior se proposa de chevaucher Dammar pour le conduire au galop.

...

Une fois rentrée, et Aurore calmée de ses émotions, Vénior conduisit son invitée pour lui faire visiter le château. Il lui montra la cour intérieure, décorée de glycine encore en bourgeons. L'armurerie, la tour d'alchimie, la salle de bal malheureusement laissée à l'abandon et envahie par la poussière et les araignées et enfin, la galerie des portraits où Vénior s'immobilisa un moment pour contempler une grande peinture représentant une femme aux cheveux noirs et au teint pâle qui ressemblait curieusement à Aurore. La jeune fille tenta de vérifier la couleur de ses yeux, mais elle y voyait mal: ils ne semblaient pas rouges.

A côté de cette peinture était accroché le grand portrait d'un homme dont les traits étaient en tous points communs à ceux de Vénior à l'exception de ses cheveux. Ils étaient d'un blond très clair. Il avait également un air sévère et cruel que Vénior n'avait pas.

- Ce sont vos parents, n'est-ce pas? dit Aurore à mi-voix.

- Oui, répondit Vénior, le regard toujours fixé sur le portrait de sa mère. Je n'ai jamais connu mon père, la maladie l'a emporté avant ma naissance. Ma mère m'a élevé seule avant de...

Une pause soudaine. La tristesse se lisait sur son visage naguère si impassible. Aurore n'eut aucun mal à deviner la suite.

- ... de trépasser à son tour. J'étais encore un enfant. Depuis tout ce temps je vis seul, ayant compté sur les enseignements de ma mère pour survivre. Je suis également parti m'instruire en ville à 15 ans.

Aurore se souvint de la vielle dame qui habitait non loin du château. Edmyre. Elle s'était présentée comme l'amie de la femme du seigneur Landebrune. Il semblait donc étrange qu'elle ne lui ait pas parlé de Vénior. Peut-être avaient-ils eu un différent? Aurore trouva sage de ne pas aborder le sujet et laissa Vénior poursuivre son récit.

- C'est là-bas que j'ai appris tout ce qu'un homme de mon rang se doit de connaitre. Malheureusement, je n'ai pas eu le loisir de le mettre en pratique. Cette terre semble coupée du monde extérieur et les villageois savent parfaitement vivre sans mon aide.

Aurore se permit une remarque.

- Pardonnez-moi monseigneur mais, pourquoi êtes-vous revenu à Beaugard si vous vous y sentiez si seul?

Vénior baissa les yeux et esquissa un faible sourire.

- Je ne pouvais pas laisser le passé derrière moi. Je suis lié à cet endroit et au souvenir de ma famille. Partir d'ici n'aurait rien arrangé, bien au contraire.

Vénior se tourna vers Aurore et lui prit la main.

- Je n'aurais jamais pu vous rencontrer si je n'étais pas revenu.

Aurore rougit, se sentait parcourue de tremblements. Elle baissa la tête par pudeur. Vénior lui caressa la joue.

- Nous sommes liés Aurore. J'en suis plus que certain, reprit-il. Je suppose que vous avez remarqué la couleur de mes yeux, semblable à la vôtre. Un trait plutôt rare ne trouvez-vous pas? Ne vous êtes-vous jamais demandée d'où cela provenait? Vos parents avaient ils également vos yeux rouges et vos cheveux noirs?

De toute évidence, Aurore s'était souvent posé la question. Cependant, sa mère lui avait expliqué qu'il s’agissait d'une anomalie, qu'elle ne savait pas elle-même d'où cela provenait. Comme à chaque fois qu'Aurore posait une question sur les circonstances de sa naissance, sa mère lui répondait hâtivement. Il était très probable qu'elle lui ait menti.

- Non, répondit Aurore. Ma mère ne me ressemble pas et ma petite sœur non plus. Je n'ai presque aucun souvenir de mon père... Savez-vous quelque chose à mon sujet? Je crois bien que vous savez d'où je viens...

Vénior lui prit la main.

- Il est temps pour moi de vous montrer quelque chose.

L'héritier des Landebrune emmena Aurore dans une chambre immense, plongée dans l'obscurité. Vénior écarta une des tentures pour laisser rentrer le soleil, puis il ouvrit le tiroir d'une commode sur laquelle était posé un gigantesque miroir. Il en sortit un vieux livre relié.

- Ceci était le carnet de notes de ma mère, expliqua-t-il à Aurore. Elle y consignait toutes ses expériences et ses découvertes en matière de potions et de rituels. Ce passage vous éclairera sur bien des choses...

Aurore prit respectueusement le carnet que Vénior lui tendait puis se mit à lire:

Sur cette page, Nabée Landebrune avait noté l'existence d'un rituel permettant de faire revenir un enfant à la vie. Cependant, il ne s’agissait pas là de déjouer la mort, ce qui, selon ses croyances, était impossible. Il s’agissait de le faire revenir sous une autre forme. Pour cela, Nabée avait dû utiliser la chair de son enfant décédé, puis la mêler à une grande quantité de plantes qui poussaient directement depuis les enfers. Ainsi, elle put concocter une potion.

La lecture fut particulièrement insoutenable pour la jeune fille. Mais elle poursuivit tout de même:

Nabée avait fait mention d'un rituel permettant d'achever la potion, mais elle en avait omis les détails. Le breuvage devait être utilisé comme une potion de fertilité, celle-ci marchait à coup sûr, pourvu que la mère soit imprégnée.

Au dos de la page, Nabée avait noté le résultat: la potion lui avait donné un fils. Elle se réjouissait du résultat, tout en ajoutant que les yeux rouges et la peau blême de son bébé l'intriguait. Un peu plus loin, elle avait ajouté que ce détail ne l'étonnait plus: la nature démoniaque du rituel donnerait à chaque enfant né grâce à la potion un trait caractéristique des créatures des enfers.

Aurore ne mit que peu de temps à faire le lien. Elle dévisagea Vénior, abasourdie. Il n'y avait pas le moindre doute: sa mère avait, elle aussi, bénéficié de cette potion pour la concevoir...

Choquée par cette révélation, Aurore recula pour s'appuyer contre un mur. Vénior s'approcha d'elle pour lui retirer le carnet des mains. Elle n'osa pas le regarder en face.

- Je comprends ce que tu ressens, lui dit-il d'une voix tendre et étrangement faible, comme si le sujet le blessait tout autant. J'ai eu énormément de mal à accepter que je n'étais que le produit de cet ancien enfant, perverti par le sang des créatures infernales qui plus est. Je savais que je serais à jamais différent des autres. Quand je t'ai rencontrée, j'ai réalisé que je n'étais pas seul. Cette potion était passée dans les mains d'une autre femme qui t'a donnée naissance. Tu es celle qui a mis fin à ma solitude.

Aurore regarda Vénior. Il parvenait à peine à maitriser son émotion; quant à elle, elle n'y arrivait pas. Le choc était si soudain qu'elle ne savait pas quoi faire. Elle s'était pourtant doutée que quelque chose d'étrange s'était produit pour que l'homme qu'elle aimait lui ressemble à ce point ...

Vénior embrassa Aurore sur le cou. Un geste très affectueux, très doux et extrêmement troublant. La jeune fille laissa ses larmes couler tandis que Vénior la serrait délicatement dans ses bras.

- Souhaite-tu rester à mes côtés? lui murmura-t-il.

Aurore regarda Vénior; il n'arrivait plus à contenir ses larmes. La jeune fille en ressentit beaucoup de tristesse et se sentait prête à faire n'importe quel serment pour le rendre heureux à nouveau. Cependant, elle ne pouvait pas se le permettre: cela faisait bientôt deux jours qu'elle avait quitté sa chaumière.

- Rien ne me ferait plus plaisir que de passer ma vie à vos côtés, répondit elle en se blottissant contre Vénior. Mais je ne peux pas laisser ma mère et ma sœur sans les avertir de mon départ. Elles doivent être folles d'inquiétude...

Vénior la lâcha et lui tourna le dos. Convaincue de l'avoir blessé, Aurore se précipita pour lui toucher le bras.

- Je vous en prie, laissez-moi juste retrouver ma mère. Elle a consenti à me laisser partir autant de fois que je le souhaiterai. Je suis certaine qu'elle serait heureuse de me savoir à vos côtés.

Vénior se retourna. L'idée n'avait pas l'air de lui plaire. Malgré tout, il donna son accord.

- Très bien. Si c'est ce que tu souhaites, je t'accompagnerai jusqu'à la sortie du bois. Reviens lorsque tu connaitras la réponse.

Aurore hocha la tête. Le soleil ne s'était pas encore couché, elle aurait donc le temps de descendre la route pour retrouver sa famille et poser toutes les questions qui, jusque-là, étaient restées sans réponses.

- Je vous remercie, Vénior. Merci pour tout.

Soudainement, ramena Aurore tout contre lui et déposa un baiser sur ses lèvres. De toute sa vie, Aurore n'avait jamais éprouvé une chose aussi belle, aussi magique que celle-ci. Les mains de cet homme magnifique qui caressait lentement son dos, sa nuque, puis sa poitrine; le parfum musqué de sa peau et l'infinie douceur de ses lèvres posées contre les siennes, goutant chacun de ses soupirs... Toutes ses sensations la plongeaient dans un autre monde. Ce fut un instant d'éternité qui s'évanouit peu à peu lorsque l'héritier des Landebrune mit fin à cette étreinte. Aurore du réprimer un violent désir de réclamer un nouveau baiser; Vénior la tenait encore dans ses bras, couvrant le cou de sa bien-aimée dans sa longue main blanche. Puis il s'éloigna en direction du couloir en demandant à Aurore de le suivre.

Vénior lui offrit une paire de chaussure, des vêtements chauds et une cape pour affronter la pluie qui tombait à grosses gouttes dehors. Une fois prête, Aurore accompagna Vénior à l'extérieur pour atteler Dammar.

Durant le court voyage qui devait amener Aurore sur la route menant à Beaugard, la jeune fille remarqua que Vénior portait une ceinture sur laquelle était accroché un poignard.

- Pourquoi avez vous pris cela? demanda Aurore à mi-chemin.

Vénior demeura silencieux quelques secondes, puis finit par dire: "Cette foret n'est pas sûre. De nombreux animaux sauvages rôdent dans les parages. Mieux vaut être prudent."

Aurore acquiesça. Elle aurait aimé avoir un moyen de se défendre contre la bête monstrueuse qui s'était lancée à sa poursuite.

Une fois arrivés à destination, Vénior descendit le premier de sa monture, puis sortit la dague de son fourreau pour la présenter à Aurore.

- Ceci pourrait t’être utile.

Aurore lui sourit timidement, gênée d'avoir à tenir une arme dans sa main pour rendre visite à sa mère.

- Je suis loin de la forêt maintenant, il ne peut rien m'arriver, répondit-elle, un soupçon de malice dans la voix.

- Comme je te l'ai dit: rien n'est jamais sûr, répondit Vénior, on ne peut plus sérieux. Prends-là... une arme est toujours utile.

Le regard de Vénior se fit plus insistant. Aurore accepta donc son offre. L'arme était splendide: la paume était en argent dans lequel étaient incrustés plusieurs rubis scintillants. Près de la lame, le métal avait été frappé du sceau des Landebrune.

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