Par la fenêtre du bus qui la ramenait chez elle, Alice pouvait voir que le ciel avait changé de couleur. Il était devenu rouge-orangé. La jeune fille était perdue dans ses pensées. La scène à laquelle elle avait assisté se rejouait dans son esprit. Elle tourna alors sa tête vers Leifcco , qui était assis à sa droite, silencieux.

— Qui y a-t-il ! Rouspéta le jeune homme, en lui retournant son regard.

— Je ne sais pas, à toi de me le dire, répondit-elle, l’air inquiète. C’était quoi tout ça ?

Il ne décrocha pas un mot. Ses lèvres étaient comme scellées. Et de nouveaux ses yeux se promenaient sur le surprenant panorama, provoqué par les rayons du soleil. Ainsi, Le reste du trajet se déroula sans aucun bruit, et pendant ce temps, de nombreuses idées se bousculaient dans l’esprit de la jeune fille. Elle n’avait pas compris le discours du cawalestos qui était en orndolien , mais elle savait que ses paroles prononcées ne laissaient pas indifférents Leifco , l’esprit de la lumière. Aussitôt, le véhicule s’arrêta dans un bidonville, celui de Volubilis-1. L’un des nombreux quartiers qui gardait les populations défavorisées. Les indigents étaient ceux qui n’avait pas réussi à développer leur énergie spirituelle, et par conséquent, ils étaient inutiles pour le conseil. Ils passaient leurs journées à mendier, et quand ce n’était pas le cas, ils servaient de cobaye dans les laboratoires de la forêt de Guêtimor, afin d’être étudier et approfondir ainsi les recherches sur le Ritsär. À chaque fin de journée, seule la moitié en ressortait vivant. D’où son surnom, la forêt maudite. Plus loin, la station indiquait Celestia, le district de la classe moyenne. Lorsque la voix de synthèse annonça le nom de l’arrêt, Alice et Leifco y descendirent. C’était une zone sombre, extrêmement sécurisé et occupé par des habitations bon marché. Néanmoins, l’identité de chaque résident était contrôlée avec le plus grand soin. Une fois régularisé et à l’intérieur du quartier, le jeune esprit se rapprocha de l’oreille d’Alice :

— Fais-moi sortir d'ici.

— Pourquoi faire ? Répondit la jeune fille, à mi-voix.

— Je dois parler à quelqu’un d’important.

La brève réponse de leifco , la laissa perplexe.

— De qui s’agit-il ? Demanda-t-elle avec insistance.