― Enfin ! Ça va commencer, chuchota l’un des spectateurs, l’air enthousiaste.

Parmi eux, se tenait Joyce Anton, la petite sœur d’Ethan. La jeune femme portait fièrement l’uniforme de combat. Ses cheveux argentés qu’elle avait remontés en queue de cheval, contrastaient avec le noir de sa tenue, et dégageaient ses clavicules saillantes. La combinaison épousait la forme de son corps, faisant ainsi ressortir ses belles courbes. Joyce, fusilla son adversaire de ses yeux couleurs turquoise, ce qui le troubla énormément. Alice quant à elle, était impassible et concentrée.

Les concurrents se mirent face à face, et chacun commença à s'étirer. Le temps pour monsieur Beauregard de donner quelques consignes :

— Tous les coups sont permis. Le combat s’arrêtera une fois le maître à terre.

Puisque, lorsqu'un pacte était effectué entre un humain et un esprit, ce dernier liait leur Ritsär afin de créer un pouvoir commun. La puissance de l’immortel était dorénavant au service du Kardolestos( le maitre). Ainsi, l’esprit n’était plus le seul détenteur de sa magie. Par conséquent, si l’un des deux n’étaient plus en état de se battre, le pouvoir de l’autre s’annulait. C’était une règle que chaque combattant de la Silkarä connaissait par cœur. Les deux opposants acquiescèrent et se mirent en position. Ils fermèrent les yeux, et tout à coup, de bruyantes rafales de vent envahirent le terrain. Les cheveux de la jeune Joyce flottaient furieusement, on aurait dit de la poussière d’étoiles. Et dans la foulée, elle se mit à susurrer une sorte d’incantation, qui provoqua un aveuglant rayon de lumière, dévoilant ainsi un Zelestos. La dame des glaces, était un esprit d’une grande beauté. Sa peau était bleutée, et ses cheveux gris s’étendaient à perte de vu. Elle portait un kimono orné de flocons blancs, dont les manches étaient trop longues pour qu’on puisse voir ses mains. Cependant, seul son long sabre, couvert de givre dépassait. L’esprit invoqua une tempête de neige, qui plongea immédiatement le lieu dans un décor hivernale. Aussitôt, la jeune Anton sortit son arme spirituelle. Un trousseau de clé, dans lequel était rangé des armes miniatures. Elle en saisit un pistolet, et une fois dans sa main ce dernier se déploya grossièrement, en prenant sa forme naturelle. Le froid avait paralysé son adversaire, qui essayait tant bien que mal de réchauffer ses mains devenues violacés. Et pendant ce temps, Alice regardait le combat d’un œil. Car, petit à petit, la tempête s’était transformée en un blizzard enragé, rendant les participants presque invisibles aux yeux des spectateurs. Le jeune homme entama avec difficulté l’invocation de son spectre, et tout à coup, le sol se mit à trembler avec vigueur. Des tentacules visqueuses sortie des fissures provoqués par les secousses. Elles s’élancèrent brusquement, afin de saisir brutalement la Zelestos.