« Pour les mortels, les esprits sont considérés comme des dieux, des créatures capables de maudire ou d’accorder des bénédictions. Leurs pouvoirs sont incommensurables. »

La frontière du monde des esprits, et celui des humains n’avait jamais été aussi proche d’être franchie. Devant l’énorme portail qui marquait les limites des deux mondes, Leius, le roi des esprits, alors âgé de milles ans, s'apprêtait à rapprocher les deux espèces.

Cet acte, n'était nul autre que le symbole de son amour, et il avait pour nom : Rosalie Anton.

Une jeune femme innocente, frêle, et toujours souriante, qu’il observait tous les jours à travers le miroir des merveilles. Mais bientôt, son reflet n’y apparaîtrait plus. Atteinte d’une maladie incurable, le temps lui était compté.

« Aucun contact entre les deux mondes n’est autorisé. Aucun mortel ne doit connaître l’existence du monde spirituel », stipulait la règle ancestrale de Raëlesta. Cependant, Leius ne pouvant supporter l’idée qu’un jour sa muse disparaisse, se résolut à changer le destin.

Sur terre, le sol se mit à trembler lorsque le portail spirituel s'ouvrit et le ciel se teinta d'un rouge vif, qui lorsqu’il apparut se confondait avec ces yeux. Les gens autour voyaient en cette apparition, un signe de la fin des temps. Mais Rosalie Anton, qui rencontrait pour la première fois cet être androgyne, ne vit en lui qu’une magnifique créature. Tout doucement, Leius s’avança vers elle. Son regard imposant la fit rougir instantanément. Il prit la parole, en plongeant ses yeux dans les siens.

« Vous êtes la plus belle chose qui m'ait été donné de voir dans ce monde, et je veux continuer à vous observer encore longtemps ». Et en gage de son amour éternel, il partagea avec elle son Ritsär: L’essence même du pouvoir d’un esprit.

Les années passèrent et grâce à cet amour, les deux êtres ont dû apprendre à coexister. Avec le temps, certains humains réussirent à contrôler leur pouvoir. On les nommait les maîtres des esprits.