Chapitre Troisième : Zaryut

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Je m'écrasais au sol dans un bruit sourd. Je me relevais difficilement et entrepris d'analyser mon environnement. A en juger par l'architecture et la foule qui hurlait son envie de me voir souffrir, je venais d'atterrir dans une sorte de nouveau Colysée.

« Il est là !!! »

Je me retournais tandis que la foule rugissait de plus belle.

En face de moi se trouvait un homme de haute taille habillé d'une armure de cuir ouvragé. Il était rasé de près et vraisemblablement aveugle, la blancheur de ses cheveux était la seule chose qui trahissait son grand âge. C'était Zaryut.
Il m'adressa un sourire carnassier :

« Profite de ce moment, j'ai tout préparé spécialement pour toi »

Puis il se retourna vers une sorte de tribune d'honneur, continuant son discours :

« Mes amis ! La bête est parvenu jusqu'à nous et elle menace notre impératrice,     heureusement grâce lui soit rendue, elle nous a permis de la protéger ce soir ! »

C'est à ce moment que je vis Emilie, elle était assise sur un trone au milieu de la tribune d'honneur, parée d'une robe rouge et d'un masque d'argent. Les mains sur les jambes, elle me regardait.

Je pris une profonde inspiration tout en laissant tomber ma sacoche au sol, puis j'entrepris d'ôter mes bretelles et ma chemise. Une fois cela fait je m'adressai à Zaryut :

« Je peux savoir ce que tu as prévu ce soir ?»

- De simples combats, tente de ne pas mourir trop tôt mon mignon

Sur ces mots, 3 brutes armées de masses entrèrent dans l'arène sous les acclamations de la foule. Comme prévu ils m'encerclèrent, et commencèrent à tourner autour de moi. Ils s'étaient mis suffisamment loin pour se donner le temps de réagir si je tentais quelque chose, ce n'était pas les derniers des idiots.


Malheureusement pour lui, je sentis chez un de mes adversaires une hésitation, je m'élançai vers lui sans porter attention aux deux autres. Bloquant sans difficultés sa masse du bras gauche , je lui brisai la mâchoire d'un crochet du droit. Il tomba lourdement dans une vaine tentative de respirer.


Les deux autres combattants échangèrent un regard que je savais affolé tandis que je ramassais tranquillement l'arme de mon premier adversaire. Ils finirent par opter pour l'assaut frontal, misant sur leur supériorité numérique.
Je projetais ma masse qui vint transpercer le combattant le plus proche, puis évita le coup de gourdin du second avant de lui fracasser le crane d'un coup de pied à la tempe droite.
Sous les huées de la foule je me retournai vers Zaryut :

« C'est bon tu as fini ?»

- Fini ? Que vas-tu croire là ?

Il se tourna vers la foule

  « Ce n'est que le commencement ! »

Je vis alors s'approcher 2 hommes armés de dague d'une facture étrange. Après m'ètre accordé le luxe d'un soupir je me mis en garde.

J'ignore combien de temps je combattis dans l'arène mais il me fallait aller au bout, chaque combattant qui se présentait à moi, chaque corps évacué de l'arène me rapprochait de la fin de cette farce.

Ce fut après le 26e combat que tout s'arrêtât, Zaryut s'avança alors, déclarant :

« Voyez comme l'ennemi est robuste ! »

il se retourna vers moi et me regarda d'un air dément :

« Mais tout cela va bientôt s'achever ! Moi Zaryut, j'anéantirais ce fléau ! »

Il leva les deux bras en l'air, matérialisant 2 épées d'un métal blanc qui m'était inconnu tandis que la foule scandait son nom. Je levai les yeux vers Emilie. Elle était toujours là : droite, insensible au massacre qui avait eu lieux sous ses yeux.


Zaryut me lança une des deux épées à la pâleur fantomatique, elle vint se planter devant moi. Enfin, se mettant en garde il me dit :

« Je te laisse l'initiative Heriot, honneur aux ainés »

La foule devenait de plus en plus bruyante tandis que je considérais l'arme face à moi, des jeux du cirque... venant d'Emilie j'aurais dû au moins m'attendre à ca

Finalement je levai la tête, prenant le temps de regarder chacun des visages de cette foule qui hurlait son envie de voir la souffrance et le sang jaillir, et je dis :

« Assez. »

La foule se tut.

Je me retournai alors vers Emilie, tentant de me rendre aussi convainquant que possible :

« Emilie, vous ne pouvez rien contre moi peu importe ce que vous tenterez. Aussi je vous en conjure : renoncez à cet affrontement inutile et désespéré. Cessez de sacrifier un Empire pour lequel vous avez toujours été bonne. Je suis ici, le combat est donc déjà perdu aussi regarde la réalité en face et cesse de te cacher derrière ce masque monstrueux et ces jeux ! Ca ne te ressemble pas et ça ne te ressemblera jamais ! Emilie bon sang réveille-toi ! »

Je terminai ma phrase dans un cri, toujours à la recherche d'un quelconque changement chez elle. Après quelque instant elle se leva maladroitement. Otant son masque , elle le considéra quelques secondes avant de le laisser tomber. Emilie partit en courant, disparaissant dans les coulisse de l'arène.

Peu après je me rendis compte que la foule aussi avait disparue, je reportai mon attention sur Zaryut :

« Plutôt réussie ton improvisation de tout à l'heure »

Il était à présent habillé d'un costume noir et portait des lunettes aux verres fumés, il me répondit

« Oh tu sais, l'impro après un certain temps c'est plus que du recyclage ».

Il matérialisa une canne de bois blanche, puis me rendit ma sacoche.

« Tu devrais te dépêcher, elle doit déjà être dans les bras de Bellura à l'heure qu'il est ».


Il avait raison, aussi je le remerciai puis me dirigeait au pas de course vers l'entrée des gladiateurs.

« Au fait Heriot....au sujet d'Eva »

Je m'arrêtai immédiatement, il me semblait que mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine.

- « Oui ?

- Ne va pas croire que je t'espionne ou quoi que ce soit du genre, mais il s'avère que je suis passé par les collines y a 3 jours de ca et... » Je le coupai dans sa phrase

- « On en discutera ce soir. »

Je partis à toute vitesse dans les coulisses de l'arène, m'enfonçant au plus profond des ténèbres qu'offraient les lieux.

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