Où l'on fait connaissance avec un curieux révérend ( 1ére partie)

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épisode 5-Où l'on fait connaissance avec un curieux révérend ( 1ére partie)

Le révérend Herbert Humphrey Versy était un grand lecteur de La Bible, des romans de science-fiction des années 50 et des films d'espionnage où l'on réglait leur compte à tout ce qui n'était pas bon américain en général et républicain en particulier.

Il avait reçu la révélation divine lors d'un séjour prolongé dans les établissements pénitentiaires du Tenessee.

Il s' y était retrouvé pour avoir tabassé une fille du nom de Sally Humperdick qu'il avait pris pour une prostituée. Il s'était avérée qu'il s'agissait en faît de la fille d'un honorable commerçant qui devait jouer Marie-Madeleine à la fête de la paroisse Saint-Andréa.

Sally était entrée dans ce bar pour se donner du courage, disait-elle, avant de monter sur scène.

Humphrey avait pris son histoire comme un moyen de l'exciter encore plus.

Le Juge lui avait fait sévèrement comprendre que de toute façon, on ne traitait pas une femme, comme çà.

Pour la peine, il l'avait condamné à six mois de prison.

Un de ses co-détenus était un l'associé d' un petit commerçant qui avait tabassé un agent du fisc qui l'avait verbalisé pour avoir réussi à fabriquer un tord-boyaux avec le jus des petits pois, les arrêtes de poisson et la graisse des saucisses de la cantine, tout cela additionné à de la biére éventée et à du mauvais vin texan.

Il l'avait refilé en sous-main à Herbert qui ,après l'avoir bu avec le cidre de la cantine,des biscuits au chocolat , son médicament pour la prostate et ses pilules pour soigner l'agressivité, s'était plongé dans " La Guerre des Mondes" de Wells.

Durant la nuit qui suivit, les gardiens furent alertés par des cris et des chants s'élevant de la cellule de Versy.

Lorqu'ils accoururent, ils purent voir, le futur révérend et l'un de ses colocataires agenouillés et priant devant une flaque sur le sol.

Le premier gardien; Delsmith attrapa Versy par le col:

— Alors, tu vas te relever, oui?

L'interpellé le regarda un moment, les yeux dans la vague et finit par lui murmurer:

— A genoux, impie mon frère, tu as des yeux et tu ne vois pas !

Le second gardien, un irlandais sortît sa matraque et éructa:

— A ta couchette, Versy , sinon...

L'autre, sans se démonter d'une voix douce finit par se relever, se dirigea à reculons vers sa paillasse et dît doucement:

— Mais regardez donc cette flaque, tu ne vois donc pas que c'est elle?

— Hein?

— Oui , Marie mère de Dieu, c'est son profil.

Le Gardien Flanagan était un bon catholique. Il regarda l'objet de l'adoration d'un œil morne et se précipita à l'extérieur de la cellule.

L'instant d'aprés outre les deux gardiens, le médecin-chef, le directeur et la secrétaire de celui-ci se pressaient dans l'étroite piéce.

Le directeur qui était un chretien fanatique ne pouvait que répéter:

  • Sainte-Mére de Dieu, c'est un miracle! Protégez-nous.
  • Qu'est ce que vous racontez?

Le médecin-chef se grattait la tête et persistait à penser qu'un dessin de Giotto était beaucoup plus miraculeux que le vomis ( oula pisse?) de cette pseudo-flaque et regardait la secrétaire qui contemplait l'ensemble des présents avec un air intéressé.

Celle-ci pensait déjà à appeller son beau-frére, correspondant du canard local et probablement futur envoyé spésial du" New Yorkl Post" .





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