Episode 3- Les ratés d'une perceuse

Ralph n'avait pas ce qu'on peut appeler une démarche féline.

Sa silhouette était alourdie par le poids de son précédent repas ,une dizaine de hamburgers et de bien plus de bières.

Joséphine se retourna.

— Oh bonjour Mr Nelson. Vous avez un ennui ?

Elle battit des cils, ce qui pour effet de faire perdre contenance à son interlocuteur.

— Ben , c'est pour ma perceuse. Elle fait un drôle de bruit et s'arrête tout le temps! On m'a dit que les français sont bricoleurs. Alors...

Il fallait reconnaîte que la belle malgré son accent, parlait la langue américaine aussi bien que le sénateur Malcolm quand il passait dans le coin.

Joséphine éclate de rire.

— Les Français peut-être, mais Julien ne saurait pas faire la différence avec une tronçonneuse. Désolée.

Ralph haussa les épaules. Pourquoi avait-il si chaud? Cette blondasse, avec son accent assez insupportable l'avait ensorcelé. il fallait qu'il en parle au Révérend..

Le redneck se gratta le nez et enchaîna:

— Pas grave. C'est de la camelote chinetoque, de toute façon. Je devrais acheter du vrai matos américain mais on n'en trouve plus. C'est un complot de l'ONU vous savez. C'est le pasteur Versy qui l'a dit à la télé. C'est un ami du Président, vous savez. Un grand Américain.

La perceuse ronronnait toujours.

Peu désireuse de froisser son interlocuteur qui la dominait de 60 kilos et de 40 centimêtre, elle enchaîna:

— Êtes vous parent avec ce merveilleux chanteur, Willie Nelson? Nous l'avons vu à Paris, Julien et moi.

Ralph écuma.

Lui demander si il avait des liens avec ce traître anti-républicain écolo à la solde de l'ONU, qui utilisait la merveilleuse musique country pour empoisonner les jeunes esprits !

Elle allait payer.

Il fît un pas.