Chapitre 32 Le code Bertolucci

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Voici à quoi ressemblait le quatrain tel qu’il se présentait à nous. Et je dois dire que tout cela n’avait aucun sens. Je m’étais souvenu des paroles du bibliothécaire, notamment au sujet des mots « principium et finis ». Le premier et le dernier, comme récité dans la Révélation, devaient être associés. Victor fit tourner les disques afin de placer la lettre A sur le Z. Nous supposions que le décalage de 1 était la clé de cryptage tant recherchée.

La phrase obtenue : A KMTCQ GKY PCAFCPAFC RG ZIAWSFS…

Encore un échec. Nous y passâmes la nuit. Victor était le plus doué d’entre nous dans une situation comme celle là. J’avais cru comprendre que son pouvoir consistait à démultiplier ses capacités cognitives. N’y tenant plus, Charlotte avait fini par abandonner et s’était retirée dans la pièce d’à côté.

« Messieurs, venez voir, vite ! Cria-t-elle.

Nous accourûmes aussitôt. Charlotte était devant la télévision, comme fascinée par le reportage sur lequel elle était tombée.

-Qu’y a-t-il Majesté ? Demanda Victor.

-Il y a eu de nouvelles attaques. Ils parlent de la Dame Blanche.

-Isabelle ! Dis-je à voix haute. »

Le reportage montrait des personnes gravement blessées au cou ou au bras suite à une rencontre avec une femme vêtue de blanc. Victor releva chacune des positions où elle fut aperçue et parvint à prédire, en bon enquêteur, le secteur où elle serait bientôt. Sa carte indiquait le bois de Vincennes, où avaient eu lieu la plupart des agressions.

« Cette fois-ci, nous devons l’arrêter.

-J’adhère à ton point de vue, jeune homme, répondit Charlotte. Mais tu dois être prudent. Elle est plus âgée que toi et tu es encore très jeune, elle te domine. Je vais t’aider, mais il va nous falloir un plan, ou bien nous ne pourrons jamais la tuer.

-Je ne veux pas la tuer, répliquai-je. Je veux la capturer.

Charlotte et Victor me regardèrent, tous deux, stupéfaits.

-La capturer ! Le soleil t’a déjà grillé le cerveau, mon garçon ! As-tu seulement une idée de la puissance d’Isabelle ? Tu espères réellement l’enchaîner à toi et lui imposer ton contrôle mental ?

-J’ai peut-être une idée pour y parvenir.

Charlotte soupira longuement avant de reprendre.

-Bon, j’imagine que s’il y a une chance pour que cela marche, nous devons tout tenter pour la saisir. Mais je te préviens, les risques que tu prends n’engagent que toi. Si tu échoues et qu’elle se retourne contre toi, je n’interviendrais pas.

-Je comprends Charlotte et je l’accepte. Aidez-moi seulement à l’approcher, il faut que je lui parle. Je dois pouvoir négocier avec elle.

En moi-même, je comprenais sincèrement les raisons qui poussaient Charlotte à ne pas s’exposer au danger que pouvait représenter l’une de ses rivales. Elle avait un clan derrière elle. Elle maintenait un contrôle pacifique sur les siens afin de les empêcher de retomber dans les orgies de sang des premiers temps. Étant également la dernière reine crée par Lorenzo, sa mort aurait signé la fin du clan Bertolucci. De son côté, Victor semblait beaucoup plus hésitant à participer à la capture d’Isabelle. Il se tortillait et semblait nerveux lorsqu’il entendait prononcer ce nom.

-Puisque vous avez l’air fermement décidés, je ne vais pas insister pour vous arrêter dans votre élan. À présent que je vous ai indiqué la position la plus probable de la reine tueuse, je pense que vous n’avez plus besoin de moi, dit-il en tremblotant. Je vais donc vous laisser gérer la situation et je vais me retirer dans mon,…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Charlotte se retourna dans sa direction tout en faisant luire ses yeux de manière intimidante.

-Non, toi, tu viens avec nous ! »

Dit-elle fermement, en le tirant violemment par le bras, tout en faisant fi de ses protestations.

Ella qui avait préféré dormir dans sa voiture, vint nous chercher pour nous ramener tous les trois à Paris. Nous comptions un membre supplémentaire dans notre équipe de choc. Ce nouveau vampire était… Agoraphobe. Son côté timoré m’avait amené à me demander comment il était devenu divisionnaire. Je crus comprendre qu’il était excellent pour résoudre les énigmes policières mais beaucoup moins bon sur le terrain. Sa rencontre avec la reine Charlotte, pour qui il avait résolu une enquête, lui avait donné l’opportunité de combler ses lacunes physiques. Il put ainsi résoudre un crime qui le tenait à cœur et arrêter de nombreux criminels, juste en les repérant à l’odeur.

Comme je le sentais nerveux d’être assis juste à côté d’Ella et d’avoir Charlotte derrière lui, pour le surveiller, je lui proposais de réfléchir au cassage du code Bertolucci. Il récita à voix haute l’énigme codée. Nous fûmes alors surpris de constater qu’il n’avait eu besoin que d’une seule lecture pour la retenir par cœur, à la lettre près.

À notre arrivée à Paris, le temps était clair. Fort heureusement, Ella avait prévu des lunettes de soleil pour nous tous. Nous installâmes Victor dans une chambre d’hôtel qui surplombait le bois. Moi, Charlotte et Ella, étions dispersés, mais reliés grâces à des oreillettes dont elles se servaient lorsqu’elles travaillaient ensemble.

Je m’étais posté à l’orée, face au vent, dans l’espoir que mon ouïe surdéveloppée puisse percevoir, un cri, un écho, voire un murmure qui me mènerait à Isabelle. En me concentrant, je pouvais entendre une multitude d’insectes sous mes pieds, des oiseaux gratter l’écorce d’un arbre, ainsi qu’une taupe, au loin, sortir de son trou. Mon attention fut cependant attirée par une conversation entre deux joggeuses. L’une d’elle était soigneuse au zoo de Vincennes. Il était question d’un lion retrouvé en état de choc après s’être fait prélever une très grande quantité de sang. L’autre lui répondit que des attaques similaires avaient eu lieu en Guyane Française plusieurs années auparavant. Des légendes circulaient sur Internet au sujet d’une créature mi-humaine mi-bête qui s’attaquerait au bétail en les vidant de leur sang. Je me dis que pour le lion, c’était probablement Isabelle, en revanche, pour le cas de la Guyane, je n’en avais aucune idée. Les deux jeunes femmes supposèrent que les autorités étaient à la recherche d’un animal inconnu qui aurait débarqué en France par accident.

Soudain, j’entendis quelque chose d’autre. Il s’agissait du claquement émis par un appareil photo reflex. Je me retournais et vis une voiture noire démarrer sur le bord de la route.

« Charlotte, vous m’entendez ?

-Oui, jeune homme, qu’y a-t-il ?

-Je crois qu’on nous surveille.

-Comment ? Tu es sérieux ? Qui ça ?

-Je n’en sais rien, une voiture s’est arrêtée derrière moi et un homme m’a photographié !

Charlotte fut atterrée par cette nouvelle.

-Il a raison, ajouta Ella. Je viens de la voir passer, c’est un véhicule officiel. Je suis prête à parier que ces gars sont des militaires.

-C’est… C’est une catastrophe ! S’écria Charlotte. Il faut avertir le clan, il faut faire disparaitre cette photo et effacer la mémoire de ces gens.

-J’ai peur qu’il ne soit déjà trop tard, répondit Ella. Si des agents nous suivaient depuis notre retour à Paris, c’est qu’ils devaient déjà être au courant de quelque chose.

Nous entendîmes alors des parasites sur notre fréquence. Victor essayait de nous joindre.

-Au secours ! Venez vite ! »

Au son de sa voix, je comprenais qu’il était pris de panique. Les mystérieux agents s’en étaient-ils pris à lui ? Je décidai d’abandonner l’opération et de me porter à son secours. Charlotte resta en position afin de continuer à surveiller les apparitions d’Isabelle, tandis qu’Ella avait pris en chasse la voiture qui détenait une preuve de mon existence.

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