Chapitre 19 La gardienne

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Bien que vêtue de la tête au pied d’un costume noir, je devinai qu’elle devait être très musclée lorsqu’elle souleva Isa d’un seul coup sans éprouver la moindre peine. Elle l’installa à bord et m’invita à monter à côté d’elle.

« Nous allons devoir passer les barrages, alors accrochez-vous.

La voiture démarra en trombe et déboucha sur le boulevard Masséna.

-Vous comptez traverser par le pont national ?

-Non, trop risqué. La Police surveille les deux entrées. Nous allons devoir passer sur la rive droite en contournant le treizième arrondissement. Ne vous en faites pas, j’ai de l’expérience, je suis une gardienne depuis mes seize ans.

-Ça alors ! Vous êtes une gardienne vous aussi ?

Elle me regarda et jeta un rapide coup d’œil vers Isa par l’intermédiaire de son rétroviseur.

-Oui et surement bien plus efficace que vous…

Elle restait froide et antipathique, mais je me taisais, car pour l’heure notre survie dépendait d’elle. Elle bifurqua par la rue Nationale et nous fît passer devant la bibliothèque François Mitterrand, où un grand nombre de policiers équipés d’armes automatiques maintenaient la foule à distance de l’incident qui avait eu lieu non loin de là.

-Quel pont recherchez-vous ? Lui demandai-je.

-Celui par lequel je suis venue, en principe la Police met plus de temps à y accéder. Le pont d’Austerlitz, si on peut l’emprunter avant les policiers, on pourra se faufiler par l’Opéra Bastille.

-Soit, c’est vous l’experte.

Mais une fois devant le pont en question, Ella s’arrêta brusquement.

-MERDE ! S’écria-t-elle.

-Qu’y a-t-il ?

-Ils sont là.

-Où ça ?

-Les deux types en face de nous.

-Qu’en savez-vous ?

-J’ai appris à les reconnaitre. J’ai été policière autrefois, c’est une longue histoire.

À la manière dont les policiers nous regardaient, on pouvait aisément deviner qu’ils nous soupçonnaient.

-Qu’est-ce qu’on fait ?

Ella serra son volant sans rien dire. Je pouvais lire la détermination dans son regard.

-On trace ! »

Soudain, elle appuya brusquement sur l’accélérateur. Je me cramponnai à la poignée au-dessus de ma tête. Au son des chevaux du moteur, les deux policiers embarquèrent dans une voiture banalisée. L’un d’eux posa un gyrophare sur le toit et ils commencèrent la poursuite. Paniqué, j’entendais la sirène derrière nous, tandis que devant nous, un flot ininterrompu de véhicules nous forçaient à slalomer à grande vitesse.

Bien qu’Ella montrait qu’elle avait la parfaite maîtrise de sa sportive, j’étais terrifié à l’idée d’avoir un accident. Deux véhicules de la BAC vinrent prêter main forte aux policiers dans leur course poursuite en se positionnant devant nous. Ella freinât brutalement et fit déraper sa voiture pour faire demi-tour, dépassant à contre-sens le véhicule de Police qui nous poursuivait. Pendant que les policiers manœuvraient le long des trottoirs pour faire demi-tour, Ella reprit de l’avance et se dirigea vers le dixième arrondissement par le quai de Valmy.

Reprenant une allure normale, notre voiture se mêla aux autres, faisant profil bas devant les gardiens de la paix.

« Cette fois nous sommes tranquilles, dit-elle. Ma maitresse nous attend, vous avez beaucoup de choses à vous dire. Soyez sans inquiétudes pour mademoiselle Garnier, les autres s’occuperont de la soigner. »

Elle s’arrêta devant une grande maison parisienne et fit descendre Isa, la portant dans ses bras, puis me la confiât. Celle-ci avait petit à petit repris connaissance.

À l’entrée, se tenait une jeune femme élégante accompagnée de son majordome.

« Mes amis, voici donc le retour de la fille prodigue ! » Dit-elle de manière sarcastique.

En la présence de cette femme, je ressentais une sensation de danger. J’avais des frissons ainsi que la chair de poule, j’en déduisais donc qu’elle faisait partie des buveurs de sang. Or celle-ci devait être particulièrement puissante, car son regard de vampire me faisait tressaillir jusqu’au plus profond de mes entrailles. Qui pouvait-elle bien être ?

« Tiens, mais c’est notre gardien… Isa, peux-tu me dire pourquoi il peut lire en moi ?

J’étais choqué…Étant conscient de sa puissance, elle-même était consciente que je pouvais la ressentir. Forcée de tout avouer à mon sujet, Isa baissa les yeux et répondit.

-Il est le fils d’Élisa ! »

Suite à cette révélation, elle perdit à nouveau connaissance.

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