Chapitre 18 Confidence pour confidence

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« Allo… C’est moi… Nous sommes bloqués dans le quartier de la gare… Oui, NOUS ! J’ai besoin que tu viennes nous chercher… Impossible, la Police a bloqué toutes les issues… Je sais ! Il faut qu’on se parle toi et moi… À tout de suite. »

Isa me rendit mon téléphone. J’ignorais qui elle venait d’appeler, mais il était évident que nous avions besoin d’aide. Les autorités ne tarderaient pas à nous identifier et à fouiller notre hôtel. Cet après-midi là, le temps était couvert et légèrement orageux, ce qui permettait temporairement à Isa de voir en plein jour. Cependant, bien qu’elle essayât de toutes ses forces de me le cacher, je voyais bien qu’elle souffrait de ses blessures. Cette fois-ci je prenais mon rôle de gardien à cœur et me proposais d’offrir mon sang volontairement, mais Isa refusa.

« Ne dis pas de bêtises, je te remercie de ta sollicitude, mais il me faut une quantité beaucoup plus importante, je risquerais de te vider entièrement. C’est trop risqué.

-Isa, laisse-moi quelques heures et je trouverai des donneurs.

-Non, c’est inutile. Je ne tiendrais pas jusque là.

-Isa…

Elle posa sa main glacée sur mon visage.

-Alex, quoi qu’il puisse arriver, à partir de maintenant, je veux que tu saches que je suis très fière de toi. Je voulais te dire que je suis désolée de t’avoir entraîné dans cette situation. Tu es un gardien dévoué et fidèle, c’est moi qui ne suis pas digne de toi.

-Non ! Tu vas t’en sortir, tu m’entends ! Tu as vécue 146 ans, je ne te laisserai pas mourir à cause d’une minuscule balle de fusil d’assaut.

-Je t’aime Alex…

-Isa

-Tu sais ce jour où je t’ai suivi,… Ta mère avait raison d’être inquiète. Je comptais te faire du mal. La lettre, que ta grand-mère avait envoyée pour veiller sur toi, ne m’étais pas destinée. Elle voulait que quelqu’un d’autre te protège de moi, pour le cas où je reviendrais. Il y a longtemps, lorsque j’ai su que l’homme qui m’avait tout pris avait fondé une famille avec une autre femme, j’ai voulu me venger sur elle. Pourtant, je sais que tu n’y es pour rien. Je te demande pardon Alex.

-Ne te blâme pas pour ce que tu n’as pas fait. Tu étais en colère, je peux très bien comprendre ça. Tu avais l’occasion de t’en prendre à ma mère et au lieu de ça tu as été sa nourrice. Aujourd’hui, tu m’as sauvé la vie. Ça me suffit pour avoir confiance en toi ! Je serai ton gardien que tu le veuilles ou non.

Isa me fit un de ses fameux sourires, laissant légèrement apparaitre une de ses canines.

-J’en ai pris trois…

-Comment ?

-Les minuscules balles de fusil d’assaut… J’en ai pris trois…

Son sourire s’estompa doucement et elle perdit connaissance.

-Isa ! ISA ! »

Quelques minutes plus tard, une belle voiture noire s’arrêta devant nous. Le chauffeur privé qui la conduisait était une femme d’une trentaine d’année, aux cheveux châtains.

« Monsieur Perez ? Mademoiselle Garnier je présume ? Demanda-t-elle.

-C’est nous.

-Je me présente, Ella Weber, je suis chargée de vous conduire en lieu sûr.

-C’est vous qu’Isa a appelé pour nous aider ?

-Oui. De toute manière, vous n’avez pas vraiment le choix. Si je décide de vous laisser ici, c’est la Police qui vous ramassera sur le trottoir.

-Je vous remercie pour le tact dont vous faites preuve pour me le rappeler. Vous avez gagné, on part avec vous. »

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