Chapitre 16 Vampirologie

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Plus tard, dans l’une des salles d’un niveau inférieur, mon doigt fut soigné. Je me retrouvais seul avec mon sauveur. Cependant, pour une raison que j’ignorais, j’avais la sensation de l’avoir déjà vu. Je me dis que l’avoir sous la main aurait pu se révéler instructif. Je décidai donc de lui poser directement la question :

« Dîtes-moi, on ne se serait pas déjà rencontré, vous et moi ?

-Je ne pense pas monsieur, je ne sors que très rarement de ma bibliothèque. Vous-même, y venez-vous souvent ?

-Non c’est la première fois.

-Sans indiscrétion, que recherchiez-vous ? Je peux peut-être vous aider.

Sur ce point, il était préférable que je n’avoue pas être intéressé par un ouvrage rare qui risquait de disparaître mystérieusement. Je me fis alors passé pour un passionné d’affaires paranormales.

-Je voulais avoir des informations précises sur le mythe des vampires.

-Ah un mordu, ça alors, vous êtes bien tombé, j’en connais un rayon. Répondit-il.

-Vraiment ?

-Bien sûr, je les ai tellement étudié, c’est comme si j’avais vécu avec eux toute ma vie !

-Vous m’en direz tant !

-Dans ce cas que voulez-vous savoir exactement sur eux ?

-Selon vous, d’où viennent-ils ?

-Il faut commencer par oublier tout ce que le cinéma et la littérature vous ont appris. Les plus anciennes sources relatant des cas de vampirisme datent de l’Egypte ancienne. Les vampires étaient considérés comme des divinités au service d’Anubis, le dieu de la mort. Oh, ils ne se faisaient pas appeler « vampire ». Le mot est apparu très tardivement dans la littérature anglo-saxonne.

-Effectivement, vous avez l’air plus calé que moi, et pourtant c’est comme si j’avais vécu avec un vampire, moi aussi.

-En ces murs, j’ai eu l’occasion d’en apprendre beaucoup.

-Y a-t-il eu d’autres cas à travers l’Histoire ?

-Bien sûr, une multitude. Pour nos yeux d’hommes du vingt et unième siècle, notre sens du rationalisme nous empêche de discerner certains cas qui sont pourtant juste sous nos yeux.

-Que voulez-vous dire ?

-Par exemple, l’un des cas, les plus célèbres, est celui de Lilith, le mythe judéo-chrétien. Lilith était très redoutée par les femmes enceintes, car elle avait la réputation d’aspirer le sang des nouveau-nés.

-C’est affreux !

-Oui, heureusement que ce n’est pas réel.

-Encore heureux, dis-je sur un ton faussement rassuré.

-Il existe un ouvrage datant du dix-huitième siècle écrit par Augustin Calmet qui traite le sujet.

-N’y a-t-il rien de plus récent ?

-Si. Un cas datant des années soixante-dix, qui s’est déroulé en Angleterre. Avez-vous déjà entendu parler de l’affaire de Highgate ?

-Non, de quoi s’agit-il ?

-En principe tous les passionnés connaissent cette histoire. Bien sûr, ce n’est qu’une légende urbaine, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’elle recèle peut être un fond de vérité. Voyez-vous, le cimetière de Highgate était soupçonné d’avoir abrité la tombe d’un vampire. Tout a commencé avec l’agression de deux étudiantes. De retour chez elles, elles ont prétendu avoir été poursuivies par une ombre qui les pourchassait à travers les allées.

-Je suppose que personne ne les a crues ?

-Au début, non. Mais par la suite il y eut d’autres témoignages. La Police a commencé à retrouver des cadavres d’animaux vidés de leur sang, des gens se plaignaient également d’avoir été attaqués dans le cimetière par ce qu’ils décrivaient comme étant un homme grand, pâle et livide. Et puis il y eut cette fille, qui souffrait de somnambulisme et qui était irrésistiblement attirée par une force mystérieuse à l’intérieur d’un caveau. Elle présentait une marque de morsure et malheureusement, elle fut frappée par une violente anémie.

-Incroyable ! Ça fait froid dans le dos !

-Bien entendu, ce ne sont que des légendes.

Alors que son visage me semblait de plus en plus familier, je me souvins de la phrase sur laquelle nous butions à l’école des vampires.

-Évidemment… Dites-moi, est-ce que vous savez d’où vient la phrase « Ego alpha et omega » ?

-Ego alpha et omega principium et finis, oui je sais d’où ça vient. »

Il sortit un livre d’une étagère traitant des religions, il s’agissait d’un exemplaire du Nouveau Testament.

« Au dernier chapitre, vous trouverez la Révélation, le livre de l’Apocalypse écrit par Jean l’Évangéliste. Dans sa vision, Jean rencontre le Christ ressuscité des morts, celui-ci se présente à lui comme étant le commencement et la fin, l’Alpha et l’Oméga.

-Mais oui ! Ça me revient, je me disais bien que je l’avais déjà entendu.

-Si vous souhaitez consulter ce livre, je dois vous faire une fiche.

-Très bien. »

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