Prologue

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La nuit tombe sur la Guyane Française. Au cœur de l’enfer vert, des claquements résonnent sous une pluie torrentielle. Aux cris d’animaux nocturnes, s’ajoutent le vrombissement des moteurs des semi-rigides. Les hommes de l’adjudant-chef Lopez, aidés de la Gendarmerie Nationale, remontent le fleuve Kourou à la recherche d’un fugitif pas comme les autres. Ces hommes sont parfaitement entraînés au combat nocturne, Mais, l’individu qu’ils traquent semble encore plus apte à se déplacer rapidement dans l’obscurité. Son identité reste un mystère. Il aurait été aperçu plusieurs fois aux abords des villages, causant la panique au sein de la population amérindienne. On l’accuse de s’attaquer au bétail, et parfois même aux éleveurs eux-mêmes. En deux ans, il venait d’acquérir le surnom de « croque-mitaine ». Un sobriquet bien mérité si on en croit les témoignages des victimes.

Conscients de la terrible réputation dont souffre leur cible, douze légionnaires, le FAMAS à la main, quittent leur canot pneumatique et s’enfoncent profondément dans les entrailles de la jungle. Attirés par les coups de feu de leurs homologues gendarmes. Ils sont nerveux, sur le qui-vive, prêts à faire usage de la force mortelle si cela devient nécessaire. Un spotter, attend patiemment les informations de son drone d’observation, puis annonce d’un signe de la main la direction à suivre. Sans un bruit, les tireurs de précision se mettent en position, afin de pouvoir couvrir leurs compagnons d’arme.

Ils le savent, l’ennemi n’est pas loin, ils peuvent l’entendre à une dizaine de mètres et les sons qu’il produit sont terrifiants. Ils se rapprochent des feulements de panthère, mêlés à des bruits de mastication et d’os brisés.

Le caporal attend que le reste de ses hommes se mette en position, puis il n’a qu’un geste à faire, de sa main, pour déclencher l’assaut.

En un éclair, les légionnaires encerclent le fugitif et le braquent en lui ordonnant de rester à terre. La lumière de leur torche semble lui occasionner une certaine souffrance, au point de cesser de dévorer le pauvre animal qu’il venait de capturer. L’un des hommes de Lopez remarque la dentition du mystérieux mangeur de bétail et décide d’ouvrir le feu sans attendre les ordres.

Ainsi, au cœur de l’enfer vert, douze légionnaires mirent fin à la terrible carrière du croque-mitaine. Après le chaos des tirs, un silence inhabituel envahit la jungle d’ordinaire si bruyante. Comme si toute la forêt saluait une dernière fois l’homme aux crocs de fer.

« Monsieur, nous l’avons ! Dit l’adjudant-chef, par le biais de sa radio.

-Une équipe médicale est déjà sur place, ramenez-le au camp de base et présentez nous un rapport. Comment est-il ?

-Vivant Monsieur, mais un peu affaibli.

-Expliquez-vous.

-Nous avons dû malencontreusement ouvrir le feu sur l’individu.

-Je vous demande pardon ?

-C'est-à-dire, Monsieur, nous avons parmi nos hommes, des gens originaires des pays de l’Est, plutôt superstitieux. Ils ont constaté la dentition du suspect et ont pris peur.

-Développez.

-Il serait préférable que vous constatiez par vous-même, Monsieur. Sauf votre respect, je pense que vous n’allez pas en croire vos yeux. »

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