Damien

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Sans que je n’ai besoin de répondre aux messages de demande d’aide sur la page publique du groupe Discord j’ai reçu de nombreux messages privés dès mon inscription. Je ne pensais pas qu’autant de personnes viendraient me parler de leurs problèmes, je pensais que ça mettrait du temps à se mettre en place, le temps que la confiance s’installe. Mais il faut croire qu’ils attendaient une opportunité comme celle-ci depuis longtemps.

Le jeudi matin quand je me suis réveillé, le lendemain de mon inscription, lorsque j’ai activé le wifi, mon téléphone n’a pas arrêté de sonner, je recevais toutes les notifications des messages que l’on m’avait envoyés durant la nuit.

(dessin logo discord)

La petite pastille rouge n’indiquant que ‘’9+‘’ je n’avais aucune idée du nombre exact de messages. J’ai alors ouvert l’application et une vingtaine de personnes attendaient que je réponde à leurs messages. Ceux-ci ont, pour la plupart, été envoyés peu de temps après mon message de présentation, vers minuit, heure où, apparemment, les membres de ce groupe sont le plus connectés.

(dessin liste messages privés)

Je dois bien avouer que c’était un choc de voir tant de personnes me faisant assez confiance pour me parler de leurs vies privées, me demander de l’aide. A cet instant, j’ai su que j’avais pris la bonne décision, celle de m’inscrire en tant que bénévole du Girofard et non pas en tant qu’adolescent en quête d’ami.e.s.

Je meurs d’envie d’en parler à ma mère, de lui dire ce que je ressens, seulement elle n’est pas là, elle est déjà partie travailler. En général on ne se voit que le soir, son boulot lui requiert beaucoup de temps et d’énergie : elle est infirmière. Dès que je rentre ce soir je lui en parlerai.

Depuis que je suis tout petit on se dit tout, elle est ma meilleure amie, elle est la personne à qui je tiens le plus, ce qui n’est pas très compliqué étant donné qu’elle est la seule personne dont je suis proche. Je n’ai jamais connu le reste de ma famille, ma mère a quitté la maison de ses parents dès qu’elle a eu 18 ans. Elle ne m’a jamais caché cela, cependant elle ne m’a jamais parlé des raisons exactes de son départ. Mais jamais je ne la forcerais à en parler, elle le fera quand elle se sentira prête à le faire.

La journée au lycée a été des plus banales, c’est tous les jours la même chose ça en devient lassant. J’attends avec impatience de rentrer chez moi et de parler avec ma mère. La seule différence, qui a rendu cette journée un peu plus supportable, c’est que dès que j’avais un moment je répondais aux messages sur le groupe.

Il faudra absolument que j’en parle aux bénévoles du centre samedi, je ne peux pas continuer à répondre comme ça aux messages. Pour l’instant je mélange lycée et bénévolat, ce n’est bon ni pour l’un ni pour l’autre.

Après mes trente minutes de train interminables je suis enfin chez moi, je n’attends pas une seconde et me dirige vers la cuisine, à la fois pour prendre un goûter, je l’avoue, mais surtout pour parler à ma mère.

– Salut maman ! Ta journée s’est bien passée ? dis-je avec entrain.

– Coucou mon ange, me répond-elle en tournant sa tête vers moi, un sourire plaqué sur le visage. Oui ma journée s’est bien passée, la routine quoi, et toi ?

– La routine aussi. Il y a quelque chose dont je voulais te parler.

Son visage pâlit, comme si elle s’attendait à une mauvaise nouvelle.

– Non non, t’inquiète pas, c’est une bonne nouvelle, je m’empresse de dire.

– Pfiou, tu m’as fait peur, ne me refais plus jamais ça, dit-elle en riant.

– C’était juste pour te dire que je m’étais inscrit sur le groupe en tant que bénévole du Girofard. Cette nuit, et même durant la journée, j’ai reçu de nombreux messages me demandant des conseils ou de l’aide. Et voir que je pouvais être utile aux autres, qu’ils me faisaient confiance sans même me connaître, ça m’a rempli de joie… je ne sais pas comment l’expliquer, mais je pense que c’était une des meilleures décisions de ma vie.

Je vois bien que ma mère est un peu déçue que je ne me sois pas inscrit en tant que simple membre.

– Je suis contente pour toi mon ange. C’est certain que j’aurais préféré que tu profites de ce groupe pour te faire des ami.e.s, mais si ça te rend heureux comme ça, alors je suis heureuse aussi, dit-elle de sa douce voix.

Sans hésiter une seconde je l’entoure de mes bras et la serre fort. Je pense sincèrement avoir la meilleure mère du monde, elle m’a toujours soutenu dans mes choix, elle a toujours été là pour moi, et je serais à jamais reconnaissante envers elle pour tout ce qu’elle fait pour moi.

Le samedi arrive sans que je n’ai vu passer le vendredi. Entre les messages auxquels je dois répondre et le lycée je ne sais plus où donner de la tête. Si ma mère savait que je répondais aux messages dès que j’ai une seconde de libre et qu’en plus je reste éveillé tard le soir pour les cours elle me dirait : « Mon ange, tu te mets trop de pression, tu veux tout faire à 100 %, mais là ce n’est pas possible. Tu dois faire attention mon ange, je ne veux pas que tu y laisses ta santé, va à ton rythme d’accord ? ».

Et elle aurait raison de me dire ça, elle a toujours raison. Parfois, j’ai l’impression qu’elle a déjà vécu plusieurs vies avant de me donner naissance, elle a l’air d’avoir traversé tant de choses. Pour moi, elle est la sagesse incarnée. Dès que je suis dans une situation difficile, elle a toujours une phrase, une expression, comme une leçon qu’elle a apprise à ses dépens, à me dire.

Ses petites phrases m’ont toujours aidé. Même si nous n’avons pas eu les mêmes expériences, les leçons qu’elle a apprises peuvent s’appliquer à ce que je vis moi. Tout ça a renforcé au cours du temps le besoin que j’avais de lui parler de tout, je sentais que je pouvais tout lui dire, qu’elle ne me jugerait pas, qu’elle m’aiderait. C’est d’ailleurs pour cela que je lui ai fait part de mes doutes quant à ma sexualité dès le départ, elle n’en a été que plus heureuse quand je lui annoncé que j’étais homosexuel. Elle savait que ça me faisait du bien d’avoir enfin trouvé ma sexualité, je pense qu’elle voyait bien que je souffrais de ne pas savoir, d’être perdu.

Aujourd’hui c’est jour de bénévolat. Le samedi est le jour où nous restons le plus ouvert car c’est ce jour-là que nous avons le plus de ‘’visiteurs‘’, ce qui est logique étant donné que le samedi est un jour de week-end. Ceux qui viennent le mercredi après-midi ce sont surtout des lycéens, des étudiants, qui profitent de leur après-midi libre pour venir, surtout s’ils habitent loin du centre-ville ils profitent du fait d’être déjà là pour les cours pour venir.

De mon côté, je profite de cette journée pour faire la grasse mat’ le plus possible, je fais quand même attention à arriver à l’heure au centre. Ce matin j’ai décidé de me lever plus tôt que d’habitude, je n’ai pas beaucoup vu ma mère cette semaine et elle me manque.

Nous avons donc pris notre petit-déjeuner ensemble, nous avons pu rattraper tous les potins de la semaine, c’est surtout elle qui me parle de potins de l’hôpital, personnellement je n’ai pas grand-chose à dire.

– (trouver potin d’exemple + réponse Damien)

J’adore ces moments, déjà ses histoires et la façon dont elle les raconte sont drôles, mais surtout, elle a l’air si heureuse quand elle en parle, je suis sûre qu’elle pourrait m’en parler durant des heures, ce, qu’en fait, elle fait parfois.

Malgré le merveilleux moment que nous sommes en train de passer, les minutes continuent de s’égrener, et si je ne fais pas attention ces minutes vont bientôt devenir des heures.

– Je suis désolé de devoir t’interrompre maman mais je vais devoir aller me préparer si je ne veux pas être en retard, dis-je, avec une pointe de regret dans la voix.

– Oh oui, bien sûr mon ange. Vas-y, vas-y, je ne veux surtout pas te mettre en retard, me répond-elle.

Je vois bien qu’elle est un peu triste que l’on doive s’interrompre, mais elle le cache bien. Elle est aussi solitaire que moi et n’a pas beaucoup de personne à qui parler non plus, j’ai dû lui manquer un peu cette semaine, tout comme elle m’a manqué.

C’est aussi une des raisons pour laquelle je dois parler des messages aux bénévoles du centre. Je veux pouvoir continuer à peu près comme avant, retrouver un rythme correct. Pour l’instant ce n’est pas ça, je croule sous les messages et les devoirs et je n’ai plus le temps de parler à ma mère ou de m’occuper de mon chien.

J’arrive à 9h50 au centre, un peu en avance, je ne peux m’en empêcher, il faut toujours que je sois en avance de 5 ou 10 minutes, je considère qu’arriver à l’heure prévue, ici 10h, c’est arriver en retard. Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça.

Loïc arrive quelques minutes après moi. Je lui laisse le temps de poser ses affaires et vais lui parler.

– Salut ! Comment ça va ? dis-je pour aborder la discussion.

– Tout roule. Et toi ? me répond-il.

– Ça va, ça va. Dis, je voulais te parler du groupe Discord pour les adolescents.

– Vas-y je t’écoute, dit-il en commençant à préparer le café. Je le suis dans la petite cuisine et prépare ce qu’il faut pour le thé et les infusions.

– Alors, je m’y suis inscrit mercredi soir, en tant que bénévole du Girofard.

– Tu sais que tu n’étais pas obligé de faire ça hein ?

– Oui oui, j’y ai bien réfléchi et c’est ce qui me convenait le mieux. Bref, le lendemain matin en me levant j’ai vu que j’avais reçu de nombreux messages dans la nuit. Ça a continué comme ça toute la semaine. Je me demandais donc s’il n’était pas possible d’aménager quelque chose parce qu'actuellement ce n’est pas gérable. Je réponds aux messages n’importe quand dans la journée et ça me fait un rythme infernal.

– Je pense qu’on doit pouvoir t’aménager quelque chose. Par exemple, on pourrait, sur le temps où tu es ici, te planifier des heures pour répondre aux messages. Et peut-être aussi mettre un système de priorité en place, comme ça ça te fera moins de pression pour répondre à tous les messages. J’en parle aux autres bénévoles pour voir ce qu’on peut faire et je t’en reparle avant que tu partes cette après-midi. (à reformuler)

– Merci beaucoup ! je réponds, soulagé d’en avoir discuté avec lui.

Je n’ai pas vu le temps passé, au moment où je regarde l’heure pour la première fois depuis le début il est 15h30, nous devons déjà annoncer qu’on va bientôt fermer et commencer à ranger. La permanence s’est passée comme d’habitude. Pour une fois, il n’y a pas eu de propos trop problématiques ou de disputes entre les participants.

Les habitués nous aident à ranger tandis que les autres sont déjà partis ou se préparent à partir.

Alors que je m’apprête à sortir du local, il n’a pas de debrief aujourd’hui, Loïc m’interpelle. J’avais complètement oublié qu’on devait parler.

– Hé Damien ! Attends avant de partir, on doit encore parler de ce qu’on va mettre en place pour le groupe, hurle-t-il depuis la cuisine. Installe-toi sur un des canapés, quand j’ai fini de faire ça je suis à toi.

Après quelques minutes d'attente, il me rejoint et s’installe confortablement sur le canapé en face de moi.

– Alors, j’en ai parlé aux autres. On va donc t’aménager des heures pour répondre aux messages durant les permanences. Le mercredi tu auras une heure sur tes trois heures pour répondre aux messages, et le samedi tu auras une à deux heures en fonction de la quantité de messages. C’est à toi de répartir ces heures comme tu veux durant la permanence. Évidemment, s’il y a beaucoup de monde, tu viens nous aider et tu y retournes quand il y en a moins. Compris ?

– Oui, chef ! je réponds en me mettant au garde à vous et en faisant un salut militaire.

– Bien, tu peux disposer, dit-il un sourire aux lèvres.

Bien que Loïc soit bien plus âgé que moi nous nous entendons très bien. Notre relation est surtout basée sur l’humour mais je sais que si jamais j’ai un problème je peux me tourner vers lui.

J’ai hâte de mettre en place tout cela, d’être capable de répondre à tout le monde, de les aider du mieux que je peux. Je sens que c’est ma mission en tant que bénévole adolescent du Girofard.

Nous arrivons donc au lundi. Le dimanche c’est repos complet, je l’interdis de toucher à mon téléphone. C’est le seul jour où ma mère et moi sommes à la maison ensemble. Généralement nous ne prévoyons rien en dehors de nous deux, c’est notre journée à nous.

Ce week-end nous nous sommes faits un marathon de films. Ces derniers mois nous en avions raté plein. Qui dit marathon de films dit pop-corn, nous n’avons mangé que cela de la journée.

Cette journée coupée de tout m’a fait un bien fou, j’ai pu reprendre de l’énergie pour toute la semaine, enfin je l’espère tout du moins.

Entre chaque cours je ne peux m’empêcher de regarder si j’ai des messages urgents sur le groupe, je sais que je ne devrais pas mais c’est plus fort que moi. Aujourd’hui rien de bien urgent mais un message m’intrigue.

(dessin message de Lana : Salut ! Désolée de te déranger. Je sais que tu dois recevoir beaucoup de messages comme ça et sue tu dois trouver ça stupide mais une fille de mon école me plaît bien mais je ne sais pas si elle hétéro, bisexuelle, lesbienne, etc. Comment puis-je savoir sans paraître ridicule ? Encore désolée pour cette question, ne te sens pas obligé d’y répondre.)

J’arrive au centre pour ma journée de bénévolat avec la boule au ventre. Aujourd’hui je vais tenter quelque chose. J’espère vraiment ne pas me tromper sur la nature de notre relation et me ridiculiser.

Cela fait deux mois maintenant que nous nous sommes rencontrés. Il venait à une permanence pour la première fois ce jour-là, il était très nerveux. Je l’ai remarqué dès son arrivée. Nous n’avons pas cessé de nous échanger des regards durant la journée. Avant de partir, je lui ai adressé la parole pour savoir comment s’était passé cette première fois. La discussion s’est vite enchaînée. Je ne suis rentré chez moi qu’à 18h.

Ma mère était ravie pour moi. C’était la première fois que je rencontrais quelqu’un de cette façon. Elle a su directement que j’avais le béguin pour lui, je n’ai même pas eu besoin de lui en parler.

C’est elle qui me pousse aujourd’hui à lui parler de mes sentiments. Quand je lui ai parlé de mes sentiments grandissants pour lui et de mes doutes quant aux siens, elle m’a dit : « Qui ne tente rien n’a rien. Ça ne te coûte rien d’essayer mon ange. Allez courage ! Quoi qu’il advienne je serais là pour toi, pour te consoler ou pour me réjouir avec toi. ».

Alors aujourd’hui je me lance. Aujourd’hui je vais lui dire. Peu importe sa réaction ou ce qu’il va se passer après, je l’aurai fait et je pourrais être fier de moi.

Il arrive dès les premières minutes de la permanence, il se dirige directement vers moi. On se salue et je lui dis :

On pourra se parler après la permanence ? J’ai quelque chose d’important à te dire.

Oui, bien sûr. Ce n’est rien de trop grave ? Ça va ?

Je vois qu’il s’inquiète, je m’empresse de le rassurer :

Non non t’inquiète pas, tout va bien.

Il soupire de soulagement et va s’installer sur un des canapés.

Je ne sais pas si c’était une bonne idée de lui dire ça dès le début de la permanence. Maintenant je ne peux plus me dégonfler. Peut-être qu’inconsciemment je l’ai fait pour m’obliger à lui parler.

La permanence passe lentement. Je n’arrête pas de penser à ce qu’il pourrait se passer. J’imagine différents scénarios dans ma tête. Je n’arrive pas du tout à me concentrer sur mon travail et n’arrête pas de faire des bourdes.

Il est enfin 16h. La tension en moi est à son comble. Je retrouve Tristan dehors, dans le petit parc en face du centre, comme d’habitude.

Alors, c’est quoi cette chose dont tu voulais me parler ? me demande-t-il dès mon arrivée.

Je le sens lui aussi tendu, il ne sait pas à quoi s’attendre. Lui aussi a dû patienter pendant des heures.

Je… Je voulais te parler de nous deux, je commence timidement.

D’un signe de tête, il m’encourage à continuer.

Je… J’ai des sentiments pour toi Tristan, depuis le début. Ils n’ont fait que grandir, m’envahir. Je ne voulais pas t’en parler par peur de ta réaction. Alors voilà…, je baisse la tête, je ne veux pas voir quelle tête.

Il place son index sous mon menton et me force à redresser la tête. Je vois qu’il sourit et cela me fait rougir. Il avance sa tête vers moi et m’embrasse. J’en reste coi, je mets quelques secondes à réagir et à l’embrasser à mon tour.

Il s’éloigne doucement, à mon grand regret, et me dit :

J’ai des sentiments pour toi aussi, baka.

Cette relation n’a pas été bénéfique pour moi, mais ce n’est pas ce qui importe aujourd’hui. Aujourd’hui, mon rôle est de donner des conseils aux adolescents. Je réponds :

(dessin réponse message : Bonjour,

De une, ne t’excuse pas, je suis là pour répondre à tous types de questions.

De deux, aucune question n’est stupide (et même si elle l’était j’y répondrais quand même).

De trois, j’ai vécue une situation similaire et tout ce que je peux te dire c’est de suivre ton instinct. Comme dans tous types de relation tu ne peux jamais être sûr.e avant d’essayer. Tu peux par exemple essayer de flirter avec elle et voir comment elle réagit.

J’espère que ma réponse t’aura aidée. N’hésite pas à me renvoyer un message si tu as d’autres questions.)

M’être souvenu de cette relation m’a perturbé toute la journée. Quand je rentre, nous nous racontons notre journée avec ma mère. Au début je m’étais dit que je ne voulais pas lui en parler, cette situation n’a pas été facile pour elle non plus et je ne voulais pas tout remuer, mais au final je ne peux m’en empêcher.

– Aujourd’hui j’ai reçu un message d’une personne qui doutait sur les sentiments d’une autre personne, elle voulait savoir comment en être sûre. Ça m’a rappelé nos débuts avec Tristan…, je termine cette phrase du bout des lèvres.

– Oh mon ange. Je sais que c’est dur pour toi. Si tu ne le sens pas, tu peux arrêter à tout moment ce que tu fais sur ce groupe. Tu n’as pas à te sentir coupable si tu arrêtes d’accord ? Tu fais selon tes forces et tes envies.

– Oui maman je sais. Mais j’aime faire ça, je ne veux pas les abandonner. Ce qui m’embête c’est surtout que Tristan ait encore autant de pouvoir sur moi…

– C’est encore récent, c’est compréhensible. Vu ce qu’il t’a fait tu ne vas pas pouvoir l’oublier de si tôt. Je sais que c’est certainement ce que tu voulais entendre, mais je peux te le dire d’expérience, ça dure. Si tu as besoin de quoi que ce soit je suis là mon ange, finit-elle sa phrase d’une douce.

Il n’en faut pas plus pour que je craque. Ses paroles sont dures à entendre mais je sais que c’est vrai. En voyant mes larmes couleur elle me prend dans ses bras pour me bercer et me chuchoter des mots de réconfort au creux de l’oreille.

Nous sommes mardi soir, la veille du bénévolat, les messages commencent à s’accumuler. Après ce qu’il s’est passé hier je n’ai plus répondu à aucun. A partir de maintenant je vais y aller plus doucement, je ne pourrais pas aider les autres si je ne me sens pas bien.

Mon téléphone me signale une nouvelle notification. Je suis tenté de l’ignorer, je pourrais très bien m’en occuper demain. Mais quelque chose me dit que si la personne me contacte à presque 23h ce doit être sérieux.

Je me redresse dans mon lit, de toute façon je n’arrivais pas à dormir. Le message qui s’affiche est le suivant :

(mardi 21 janvier, 22h49)(dessin message A : Bonjour ^^ J’espère ne pas te déranger ^^’’ Je te contacte parce que j’aurais quelque chose à te demander et dans ton message de présentation tu disais faire partie du Girofard donc je me disais que tu pourrais m’aider. Si tu n’as pas le temps de me répondre ce n’est pas un souci, je sais que tu as sûrement d’autres choses à faire. Enfin bref voilà)

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