Chapitre 10 : Déraciné

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Joshua, dos à la porte, sent un léger appel d'air au moment où elle s'ouvre. Il reconnaît la démarche lente d'Eono et le sent se poser à côté de lui. Il le regarde et l'homme lui dit :

— Je vois que nous avons des connaissances en commun, Jo.

— Je ne savais pas que... que je la connaissais déjà, se défend Joshua. Je viens seulement de me souvenir, je t'en aurais parlé sinon, et je...

Eono lui ébouriffe les cheveux et lui sourit.

— C'est pas grave, le rassure-t-il en se redressant. Elle a tendance à faire ce genre de choses.

Il tourne la tête vers la vieille femme, son visage vide de la moindre expression. Les petits muscles de sa mâchoire trahissent sa nervosité en se contractant.

— Kanmada, dit-il d'une voix cérémonieuse.

Kan le regarde avec une émotion qu'elle a du mal à dissimuler, comme l'on regarderait un ami depuis trop longtemps disparu.

Ateate, répond-elle la voix tremblante.

Elle s'approche de l'homme aux yeux noirs. Chacun lève une main et la place sur la nuque de l'autre. Eono, dépassant Kanmada d'une vingtaine de centimètres, pose son front contre celui de la vieille femme. Ils ferment les yeux. Ils restent ainsi quelques secondes, sous le regard de Juni et Res, silencieuses. Juni a les sourcils bas et a l'air contrariée. Les fronts se séparent et Kanmada regarde l'homme aux yeux noirs avec un sourire paisible. Elle recule jusqu'au lit et s'y installe de nouveau. Eono tourne la tête vers l'arbre dont les branches ont continué de s'étaler dans la pièce et ont investi les murs blancs.

— Udo, le salue-t-il avant de se tourner vers la jeune femme à la louve. Juni.

Il n'a de réponse de la part de la jeune femme que son regard ourlé de colère. Res grogne et se place devant Juni. Joshua regarde l'arbre et prend conscience qu'il s'agit sans doute d'un alter. Et qu'il a un nom. Udo. Kanmada dit quelque chose à Juni et celle-ci fait une salutation timide de la tête en direction d'Eono. Eono répond par le même mouvement de tête. Les salutations terminées, il se tourne vers Kanmada et commence à parler dans une langue que Joshua ne comprend pas. Peut-être du tahitien. Ou du maori ? Kanmada répond dans ce qui semble être une langue totalement différente. Leur dialogue continue et Joshua, perdu, tente de déceler une once de signification dans leur visage et langage corporel. Mais sans succès. Eono est relativement impassible et Kanmada arbore un sourire serein qui semble forcé. Joshua tend l'oreille quand il entend deux syllabes ressemblant à son prénom. Eono et Kan le regardent. Ils semblent attendre une réponse. Joshua hausse les épaules en remuant la tête.

— Oh, j'avais totalement oublié, dit Kanmada en français en se levant du lit. Attends une seconde, mon coeur.

Elle s'approche, lui caresse la joue du bout des doigts en souriant et pose trois doigts sur son front. Une bulle invisible éclate autour de Joshua. La sensation est subtile mais clarifiante. Il a l'impression de percevoir quelque chose dont il ne connaissait pas l'existence jusqu'à ce moment précis.

— Voilà, maintenant tu peux nous comprendre, lui explique Kan. Joshua l'entend parler dans une langue qu'il ne connaît pas, mais le sens lui est pourtant clair. Le décalage entre ce que ses oreilles perçoivent et ce qui parvient jusqu'à son cerveau lui donne un léger vertige.

— Tu auras cette petite sensation désagréable à chaque fois que tu entendras - ou liras - une nouvelle langue, mais c'est tout à fait normal, précise Kanmada en retournant s'asseoir sur le lit et de retourner son attention sur Eono.

— On peut parler en français, sinon, dit Eono à Kanmada.

— Non, non, il doit s'habituer. Dis quelque chose en rapa nui, ateate.

— Tu as eu le temps de lui modifier la mémoire, mais pas de lui faire ça ? demande Eono à la vieille femme dans la langue qu'il utilise depuis quelques minutes. Joshua a de nouveau un petit vertige et les mots qu'il ne connaît pas prennent sens dans son esprit.

— C'était un oubli. Comme toi tu as oublié d'être discret quand tu as fait ta petite démonstration sur le toit hier soir, ajoute-t-elle.

— Je n'avais pas l'intention d'être discret. Je savais que vous seriez là, répond Eono en croisant les bras.

Il lance un regard vers Juni.

— Et j'ai eu la confirmation en voyant le Petit Doigt. Beau boulot, il est très discret, celui-là.

Res grogne de nouveau. Juni pose une main sur son encolure et la louve se tait.

— Tu savais qu'on viendrait et c'est pour ça que tu es venu ici, accuse Kanmada. Pour plaider ta cause.

Joshua fronce les sourcils et regarde Eono avec une moue d'interrogation. L'homme évite son regard. Kanmada soupire et regarde à ses pieds.

— Nous étions tous ensemble quand nous avons établi l'Unité, Eono. Tu as écrit les règles avec nous et tu étais au courant des conséquences. Je ne sais pas ce que tu veux de plus.

— Je veux revenir à Meso.

Meso ? Joshua se demande s'il s'agit d'un pays qu'il ne connaît pas. Kanmada perd son sourire et Juni écarquille les yeux, surprise. Elle lâche un ricanement fatigué et susurre :

— Après ce que tu as fait, tu crois vraiment qu'on va te laisser...

Eono fait signe à Juni de se taire. La jeune femme ne termine pas sa phrase et se mord la lèvre. Les yeux bleus de Res se froncent. Joshua ressent un léger mal de tête et comprend que Juni a parlé dans une langue qu'il n'avait pas encore entendue et que son cerveau est en train de l'assimiler. Eono regarde Juni, une once de défi dans les yeux. Il baisse la main et se tourne vers Kanmada.

— Tu as été exilé, ateate, soupire Kanmada.

Joshua regarde Eono, décontenancé.

— Exilé ? lui demande-t-il timidement.

Mais Eono l'ignore, ce qui vexe Joshua. Le garçon fait un petit pas sur le côté pour pouvoir mieux l'observer. Kanmada soupire et Joshua sent un début d'impatience grandir en elle.

— Et tu sais que tu n'as que deux options, ateate, continue Kanmada. L'exil, ou...

Elle ne finit pas sa phrase. Eono connaît l'alternative.

— Nous en reparlerons plus tard, dit-elle avant d'arborer un grand sourire qu'elle dirige vers Joshua. Car si toi tu es venu ici pour nous retrouver, Eono, nous sommes venues ici pour rencontrer Joshua.

— Je l'ai trouvé en premier, répond l'homme, la mâchoire serrée.

Joshua a la très désagréable impression d'être un trophée que deux équipes s'arracheraient. Kanmada tend les mains vers Joshua et l'invite à se rapprocher. Joshua hésite et fait un pas vers l'avant, mais il est arrêté par Eono.

— Joshua et moi partons ce soir, dit-il d'un ton catégorique.

Joshua est consterné par la décision unilatérale du faux infirmier. Même si la perspective de partir avec Eono lui paraissait moins triste qu'une adoption, il n'aime pas que l'on décide de ses choix à sa place.

— C'est ce que j'avais cru comprendre, mais tu sais que ça n'arrivera pas. Joshua vient avec nous, explique Kanmada.

— Oh, attendez, attendez... s'interpose Joshua.

Il n'aime pas la tournure que prend la discussion qui le concerne soudainement. Il n'est qu'un enfant de bientôt quatorze ans mais refuse d'être traité comme une chose qui n'a pas son mot à dire.

— Je n'irai nulle part avant qu'on ne me donne des explications.

Eono se tourne vers Joshua.

— Jo... Elle ne va pas me laisser le temps de tout t'expliquer. Il va falloir que tu me fasses confiance.

Joshua regarde Eono et recule. Cette réponse est loin d'être satisfaisante et le met en colère. Une tempête gronde sous sa peau. Il sent le flux glisser le long de ses bras et lui picoter le bout des doigts. Eono l'attrape doucement par le bras et Joshua sent sa couleur piquante. Il lève les yeux et voit les fils orangés vibrer à rythme régulier et lourd autour de l'homme. Joshua tourne la tête vers Kanmada, qui baigne dans une aura mauve.

— Jo..., murmure Eono.

Joshua ne le regarde pas et, d'un mouvement sec, se défait d'Eono. La panique commence à l'entraver.

— Je veux comprendre ce qu'il se passe, halète-t-il. Les effluves accélèrent et sa peau commence à vibrer. Il sent, plus qu'il ne voit, la couleur de Kanmada se rapprocher. Il recule, manquant de trébucher sur des branches de l'arbre, qui occupent désormais pratiquement toute la pièce. Il veut qu'on le laisse tranquille. Sa vie est assez compliquée depuis quelques jours et il n'a pas envie de se retrouver au milieu d'un conflit qu'il ne comprend pas et dans lequel il est une marchandise que l'on se bat. Kanmada ne s'approche pas plus mais ouvre les bras.

— Je ne pars pas avec toi, grommelle-t-il en direction de la vieille femme.

Kan joint les mains et un sourire attristé se dessine sur son visage.

— Mon cœur, commence-t-elle doucement, je crains que tu n'aies pas le choix pour le moment.

Elle se redresse et regarde l'arbre dehors.

— Udo !

Joshua entend un bruissement rapide et sent une pression au niveau de ses pieds. Il baisse les yeux et voit avec horreur les branches s'enrouler autour de ses chevilles. Il perd l'équilibre et tombe, mais il est rattrapé par d'autres branches qui l'enveloppent alors.

— Eono !! hurle Joshua en tentant de se débattre.

L'homme s'approche, sa colère lui recouvrant les mains de flammes intenses, pour le libérer mais l'une des branches s'épaissit dramatiquement et plaque Eono contre un mur. Les autres branches se resserrent sur Joshua, surpris par la force qui l'emprisonne. Il sent sa respiration devenir laborieuse et, craignant de ne plus pouvoir respirer, commence à paniquer. Il sert les dents et un torrent en lui s'active douloureusement. Les fils d'argent se réveillent, s'énervent et rugissent. La faim se réveille et prend le contrôle de Joshua.

Il veut... Non, il a besoin tout absorber.

Une onde de choc frappe la chambre et le garçon se cambre, les yeux révulsés, aveuglé par l'éclipse qui hurle. Kanmada et Juni perdent l'équilibre, aspirées par une force invisible qui les attirent vers Joshua maintenu en l'air par l'arbre. Eono, encore plaqué contre le mur, embrase la branche qui le retient et accourt vers Joshua pour le délivrer. Il arrive sur le garçon bien plus rapidement qu'il ne l'avait prévu, aspiré par un vent étrange. Il percute le lit. Le choc est violent et il se mord la langue.

Joshua, perdu dans un infini de convolutions, voit les milliers de fils orangés d'Eono et les volutes azurées de son médaillon. Il ressent autre chose, plus loin. Une onde mauve. A côté, une force, une pression, un amour au goût de sang. Et de l'arbre, une onde verte.

Une faim incompréhensible l'envahit. Il veut toutes ces énergies. Il les lui faut absolument. Et il les prend. Son être s'ouvre et aspire les couleurs qui résistent mais s'étirent petit à petit jusqu'à lui.

Eono, pris de douleur, tombe au sol. Kan se tient le cœur et Juni semble suffoquer. Le vent prend de la force et Juni crie un ordre à Res. La louve obéit et se jette sur Joshua. Sous le poids de la bête, les branches qui tiennent le garçon fermement lâchent prise. Res se hisse alors au dessus de Joshua et rugit un blizzard qui emplit la pièce d'un brouillard blanc et gelé.

Joshua, transpercé par le cri glacial, revient dans la réalité. Le torrent faiblit et les couleurs se rétractent jusqu'à leurs hôtes respectifs. Elles s'éloignent et Joshua n'aime pas la sensation. Il se sent vidé. Il doit les attraper avant qu'elles ne disparaissent. Il tend la main, désespéré, ne comprenant pas cette pulsion qui le contrôle, et ses doigts attrapent une énergie. Une force douce en surface, mais violente en profondeur. Il regarde les soies azur s'accrocher aux siennes et voit qu'il est en train de se nourrir de la couleur du médaillon d'Eono. La couleur l'envahit et, en une respiration brève et violente, l'inonde.

L'éclipse envahit l'obscurité et l'englobe, l'avale, le déchire et l'écrase.

Les couleurs l'emplissent et l'esprit de Joshua s'ouvre. Il entend une respiration colossale, en dessous de lui, loin sous la surface de la planète. Un cœur géant qui respire au rythme de millénaires, une force lente et imposante. Joshua entend un murmure et tourne la tête. L'éclipse le regarde. Elle est... différente. Coupée par un autre cercle de lumière tellement flou qu'il en est à peine perceptible. Joshua a l'impression qu'elle lui raconte quelque chose de nouveau. Perdu dans l'anneau, il sent à peine les branches le soulever et le faire passer par la fenêtre de la chambre. Il est dehors.

Joshua glisse, enveloppé par l'obscurité et les caresses de milliers de feuilles. Au pied de l'arbre, le tronc s'ouvre. Joshua en sort, suivi de Kan. Le garçon revient à lui et se rend compte qu'il est porté par un homme qu'il ne connaît pas. Submergé d'informations, il essaye de comprendre ce qui lui arrive. Il y a quelque chose de nouveau en dessous, dans le sol. Quelque chose de formidable et puissant.

— Ça s'est bien passé, on dirait, dit l'homme avant de poser Joshua au sol. Il est grand et blond et porte la même veste que Kan et Juni.

— Je crois qu'il s'agit de notre pire intervention, Udo, répond la vieille dame en secouant gentiment Joshua qui regarde tout autour de lui, perdu entre deux mondes. Juni sort de l'arbre à son tour et se met à fouiller dans les racines. Elle se relève avec deux médaillons. Joshua remarque que l'un d'eux est blanc, l'autre est doré. Des médaillons comme celui d'Eono.

Eono !

Joshua se redresse brusquement. Il tente d'ignorer les nouvelles couleurs et sensations qui se sont révélées sous ses pieds et se concentre sur ce que ses yeux voient. Eono n'est pas là. Il lève les yeux et voit la fenêtre de sa chambre grande ouverte, encore enlacée par les branches. Il y a des flammes. Et un brouillard gelé. Les ombres qui dansent laissent comprendre qu'Eono lutte avec la louve. Joshua se lève et commence à grimper à l'arbre mais Udo l'attrape par les aisselles. Joshua se débat, donne de grands coups de pied, sa chaussure gauche s'échappe et emporte sa chaussette.

— Calme-toi !! dit Udo le grand blond entre ses dents.

Joshua lui ordonne de le lâcher et se cambre violemment. Il donne un dernier coup de pied et son talon, dénudé, tape avec force la terre autour de l'arbre. La douleur est intense mais durant un moment infime, il se sent connecté à quelque chose d'insondable. Il ressent un lien entre son cerveau et le sol dur. Une force. Et, comme il donnerait l'ordre à son petit doigt de se lever, il ordonne à la terre de s'ouvrir. Les fils sous sa peau s'activent. Pas ceux argentés, mais les autres, couleur azur. Ceux qui étaient dans le médaillon d'Eono et qui sont désormais en lui. Le grondement est colossal et le sol tremble violemment. Pris de panique, Joshua regarde la fissure s'élargir sous son pied et s'étendre droit devant lui. L'arbre, à moitié déraciné, vacille. La fracture s'allonge et atteint l'aile de l'hôpital et Joshua regarde avec horreur le bâtiment se séparer en deux, tranché de l'intérieur par la fissure qui continue de grandir. Joshua lève le pied et tout arrête de trembler. Juni, pétrifiée, regarde Udo.

— Papa, est-ce que c'est..., commence-t-elle, en état de choc.

— Oui, j'ai vu, Juni, répond-il en lui attrapant la main. Ils se regardent, une vague de tristesse parcourt leur visage.

Joshua s'est figé, les yeux grands ouverts devant le désastre devant lui.

— C'est... c'est moi qui ai fait ça ?! C'est moi qui...

Udo ne le laisse pas finir sa phrase et l'attrape par le bras. Joshua, encore sous le choc de ce qu'il vient de se passer, est emporté par l'homme et se met à courir. Juni le suit et lance un regard vers la chambre.

— RES !!

La louve surgit de la fenêtre et atterrit au sol dans un nuage de neige. Joshua a tout juste le temps d'apercevoir Eono sauter sur l'arbre qui s'est écrasé contre le bâtiment et commencer à descendre quand un nouveau grondement se fait entendre. L'aile Ouest de l'hôpital est séparée en deux et va s'effondrer d'une seconde à l'autre. Joshua est catastrophé. Que s'est-il passé ? Est-ce que c'est lui qui a créé la fissure ? Udo transporte le garçon vers un fourgon noir alors que Res rejoint le groupe en courant.

Joshua reconnait le véhicule. La Brigade ! Qu'est-ce qu'ils lui veulent ?

Udo dépose Joshua sur la banquette arrière. L'intérieur ne correspond pas à l'extérieur. L'espace est plus petit et contient moins de sièges qu'un fourgon. Joshua a même l'impression d'être dans une voiture familiale. En quelques secondes, Kan, Udo, Juni et Res - comprimée dans l'espace du coffre - sont entrés et le véhicule démarre. Joshua se redresse, les mains plaquées contre la vitre, et cherche des yeux l'infirmier. Il détecte la silhouette baignée dans sa couleur orangée parmi l'abondance d'informations qu'il est en train de recevoir.

— EONO !! crie-t-il en tapant sur la vitre du véhicule. Il tente d'ouvrir la porte mais elle est verrouillée.

Eono, le visage déformé par la colère, court après le fourgon mais perd du terrain. Joshua le voit lever la main au ciel et un éclair vient toucher un lampadaire. La rue plonge dans le noir, illuminée brièvement par un autre éclair qui frappe le capot de la voiture. Toutes les lumières du tableau de bord s'éteignent et le moteur cesse de ronronner.

— Tu commences à me gaver, Eono, dit Udo en se servant de l'élan de la voiture pour la diriger vers l'un des chênes qui longent la route.

Le blond costaud ferme le poing et frappe au centre de la vitre de sa portière avec force. Les chocs, qui se succèdent rapidement, font sursauter Joshua. Le verre se brise et Udo tend le bras vers l'un des arbres et l'effleure.

Une onde parcourt les arbres et les secoue. Joshua voit une branche s'étendre et s'accrocher au véhicule. Puis une deuxième, en provenance de l'autre côté de la rue. Udo donne un ordre et les branches se rétractent d'un seul coup, propulsant le fourgon vers l'obscurité. Comme un lance-pierre. Udo profite de l'élan, passe en première vitesse et relâche progressivement la pédale d'embrayage. La batterie, alors suffisamment chargée pour créer une étincelle, fait démarrer le moteur. L'homme crie victoire. Joshua voit alors Eono devenir de plus en plus petit. L'infirmier continue de courir mais il se fatigue. Puis il s'arrête. Il lève encore une fois la main au ciel et Joshua s'attend à un nouvel éclair.

Mais un grondement sourd se fait entendre. Au loin, derrière, une partie de l'hôpital s'est effondrée. Eono tourne la tête et baisse le bras. Il lance un dernier regard vers le fourgon qui s'éloigne, puis court vers le bâtiment en feu.

Les yeux rivés sur la scène qui s'éloigne de plus en plus, Joshua fixe la silhouette de l'homme en train de disparaître, avalé puis réduit à néant par la distance qui continue de grandir.

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