Désir et travail

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J’aime bien observer les gens aux terrasses des cafés. Imaginer la vie des personnes que l’on y croise. Un jeune homme attendant seul a sa chaise, une clope au bec jetant un coup d’œil au groupe de jeunes femmes assises un peu plus loin. Une femme lisant un livre de poésie. Une vieille dame dans une veste à velours buvant son café.

Une jeune femme, portant une robe en soie rouge, élégante, des chaussures a talon noir. Une femme élégante. Une femme que je connais, bien plus que vous imaginez.

Julie buvait timidement son verre. Elle glissait un regard discret de temps en temps à son portable. Regardant la salle et les convives elle cherchait parmi eu le visage du cavalier avec qui elle allait passer la soirée. Ce dont elle ignorait c’est que j’étais déjà arrivé.

C’est un avant-gout de la soirée qui s’annonce. Regarder ses manières me rappelle à quel point cette jeune femme est particulière. Julie à qui j’avais donné rendez-vous était venue au restaurant de bord de plage, habiller d’une robe rouge. Satiné, suivant les courbes de sa silhouette, la robe fendait du côté, laissant apparaitre de longues fines jambes accentuer par les talons... Sa robe dévoilait un décolleté généreux. Son rouge à lèvres d’un rouge éclatant complétait avec son sac à main sa tenue. Une belle femme, qui allait se laisser aller à ses plaisirs ou plutôt les miens qui deviendra les siens ?

Je me décidai à me lever de mon siège pour la rejoindre. Arrivant derrière elle, je posai une de mes mains sur ses épaules, la seconde vint gentiment se glisser sur son cou. Je ressentis un sursaut, son souffle se coupa et elle rajusta sa posture et son siège.

  • Tu t’es habillée pour moi à ce que je vois. Lui glissai je ai l’oreille.

Se mordant les lèvres, les paroles l’électrisa, la laissant à ma merci.

Prenant un peu de distance j’admirai le dos nu. Un tatouage de violon décorait le dos svelte de la jeune femme. Je pris le temps de suivre les lignes du dessin avant que tout autre chose occupât mon esprit. Ma main descendit doucement le long de sa colonne vertébrale jusqu’à se cacher sous sa robe. J’atteignis le creux de ses fesses sans difficulté.

L’absence de tout tissu ne m’échappa pas.

Retirant ma main et cherchant un espace proche de la belle demoiselle, je pris place sur une des chaises de libre. Le sourire aux lèvres j’étais de bonne humeur.

  • Bonjour Julie. Que puis-je faire pour toi ?

À moitié amusée elle jouait avec ces cheveux. Sa voix prit un ton joueur avec un soupçon de honte.

  • Je suis là pour un petit service et aussi pour me changer les idées.

Je ne sus retenir ma satisfaction en l’entendre. Une réponse qui aurait pu me pousser aux pires folies devant les inconnus sur la terrasse. Je m’y serais donné à cœur de joie sans me plaindre.

  • Dois-je comprendre que mes services ne sont demandés encore une fois ?

La question rhétorique ne la fit pas pour autant sourire.

  • Le travail d’abord, pour ce qui est de mes besoins personnels je tiens à te rappeler qu’une machine peut tout autant faire l’affaire.
  • Je note, mais laisse-m’en douter.

Elle émit une coute pose, laissant quelque souvenir s’imprimer dans ses pensé. Je pris ce temps de répit pour la regarder. Décidément les patronnes me procurent une sensation étrange, leur insolence me donne envie de leur apprendre de bonnes manières. Des manières toutes particulières.

Elle reprit ses explications

  • J’ai deux problèmes que je veux que tu règles.
  • Rien que ça.
  • Le premier est le gamin que mon mari a pris pour amante, je veux qu’elle disparaisse. Mon homme, mes règles et ce n’est pas une gamine qui va tout gâcher.

L’hypocrisie de la jeune dame était esquisse. Comme c’est excitant, une femme jalouse.

  • Comme tu veux. Tu veux ça réglé comment ? En toute discrétion ? Ou est-ce que tu m’autorises à m’amuser un peu ?

Oui, j’aime bien m’amuser. Mon travail bien que peut scrupuleux me permet cependant de faire parfois se dont me semble avec mes cibles. Un travail où on s’ennuie c’est vraiment triste.

Julie prit le temps de boire un peu du cocktail qui se trouvait devant elle avant de continuer sur un ton un peu présomptueux.

  • T’amuser, ça, c’est ce que nous faisons mon cher. Ce que tu fais seul est plus de l’ordre du chaos.
  • Toute jouissance est née dans le chaos.

Une fois avoir balayé ma réponse d’un regard elle continua

  • Amuse-toi, mais arrange-toi pour que ça n’éclabousse pas mon mari ou moi-même pas la même occasion la seconde est une petite garce au travail. Un peu trop ambitieuse. Tu dois la remettre à sa place, je ne pense pas que cela te posera de problème, elle est tout comme tu les aimes.

Toujours le boulot avec elle. Elle ne se fait pas chier à penser à ça tout le temps. Cependant elle est de bonne humeur aujourd’hui, elle m’offre un petit cadeau.

  • Belle et charmante ? lui souris je
  • Innocente qui ne demande qu’à être pervertie, me répondit-elle avec vitesse. Elle se mordilla les lèvres. Elle savait de quoi elle parlait, elle l’avait expérimenté.
  • Oui c’est vrai que je les aime comme ça aussi

Elle marmonna quelque mot inaudible avant de me fixer et me demander.

  • Bon dites-moi, qu’est-ce que cela va-t-il me couter.

C’est toujours à ce moment que je tremble d’excitation, les enchères sont ouvertes. Je peux imposer mes prix, c’est un peu Noël avant l’heure.

  • Deux missions, ça va te couter en plus de tes obligations habituelles
  • Donne-moi ton prix répéta-t-elle
  • Invite-moi à une de vos réunions familiales. Je veux le gratin au complet.
  • Rien que ça !
  • Soit, mais tu viens et tu repars, un gala est prévu, personne ne te verra et tu pourras te fondre dans la foule.

Les négociations sont d’habitude plus compliquées. Il faut croire qu’elle veut expédier ce petit désagrément.

À peine valider j’enchainai avec mes demandes.

  • Je veux aussi rencontrer ta chef.
  • Toujours à essayer à te placer à ce que je vois.
  • Toujours,
  • Très bien, je ne te garantis rien.
  • Parfait

Elle finit par terminer son cocktail d’une seule traite, essuya le rouge à lèvres sur le verre. Son regard avait changé. Elle jouait avec ces cheveux et me regardait droit dans les yeux, le le bout du pouce de la main droite dans la bouche, elle n’était plu une patronne, mais simplement une femme voulant jouer avec le jouet devant elle.

  • Maintenant, jouons, me chuchota-t-elle à mon oreille.

Elle prit une de mes mains et la posa sous sa robe, sur sa cuisse.

  • Tu connais les règles ? Lui demandais je
  • Oui
  • Donne-les-moi
  • Je ne peux dire que six choses, « Oui », « Non », « Plus fort », « Moins forts », « Plus vite », « Moins vite »
  • Oui, mais encore ?
  • Je décide quand ça commence, mais seul toi choisis quand cela se termine

Je continuai mon chemin sentant sur mes doits la peau récemment rasée. Légèrement humide, ce qui avait commencé comme une légère rosée du matin était maintenant une légère pluie d’été, humide chaude et pas désagréable.

  • Et pour terminer ?
  • Tu me donnes un ordre je l’obéis

Avec ses dernières paroles, un sourire se dessina sur mes lèvres alors que dans un dernier élan je j’explorai la pulpe juteuse du fruit qui ne demandait qu’a être dévoré. Un jus sucré vint recouvrir mon doigt chaud. C’est alors que dans un tango incontrôlable que Julie se précipitât quand mon intention se fit encore davantage sentir.

  • Très bien, commençons à jouer alors.

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