Une bonne leçon

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[ Réponse au défi : Expression de la douleur ]

Je ne pensais pas que ce serait ce moment le plus douloureux de cette histoire !

Le kiné fait son travail, m'arrachant des grimaces.
C'est ma première séance, et quand je vois que j'en ai pour au moins quinze, je ne suis pas ravie.

En même temps, je n'avais qu'à faire attention en traversant derrière le bus scolaire, de nuit, avec ma capuche et mes écouteurs... Je n'ai pas vu la voiture arriver.

Après deux opérations et plus de deux mois d'immobilisation, il faut remettre en marche cette épaule. Je n'ai plus de broches pour maintenir en place l'os qui fut brisé, maintenant consolidé.

Le chirurgien m'avait prévenu que j'aurais mal pendant ma rééducation, et même encore par la suite. À dix-sept ans, j'ai un peu vécu ça comme une sentence.

Me voilà donc, allongée sur le dos, le professionnel se positionnant à me droite.
Il saisit mon bras droit, une main au poignet et l'autre à l'épaule.
Lentement mais fermement, il décolle mon bras de la table. Je fais tout ce que je peux pour détendre mon corps, afin de faliciter son travail. Mais arrivée à peine à quatre-vingt dix degré, mon épaule bloque. La douleur arrive, comme si une cale bloquait complètement l'amplitude de mon articulation malade, et écrasait tout ce qui se trouve dedans.
Forcément, je me raidis. Il revient en arrière, me laisse souffler quelques secondes... Et recommence.

J'ai l'horrible impression qu'il va arracher mon membre, me crispant d'avantage.
Ça me rappelle quand le chirurgien a enlevé mon attelle, six semaines après avoir mis la broche dans mon humérus. Je tenais mon bras droit avec ma main gauche, comme s'il pouvait se décrocher et tomber... Je me suis vraiment sentie mal à ce moment-là, et ridicule aussi.

Le pire, c'est que je n'ai pas eu mal lors de l'accident.
Je me souviens voir trente-six chandelles ( J'ai compris d'où venait cette expression ce jour-là ! ), me tenir l'épaule en gémissant aors que j'étais au sol ( un jour de pluie forcément ), mais aucun souvenir de douleurs. Mon cerveau a bloqué tout signal de ce genre.

Ce n'était que partie remise !

À chaque nouvel exercice d'assouplissement de l'épaule, mon coeur accélère et je transpire. J'essaie de me concentrer sur ma respiration, mais la douleur finit par irradier et me donner des fourmis dans tout le membre supérieur droit.

Après un temps infiniment long pour moi, il me dit que pour aujourd'hui il s'arrête là.

Il me place ensuite devant une machine, pour que je le fasse moi-même. Sympa la fausse-joie ! J'avoue y aller moins franco que le soignant. Par un système de poulies, mon bras gauche soutient le droit et le force à aller un peu plus haut.
C'est une peu plus facile, je maitrise la douleur infligée. Et je suis un peu engourdie de toute façon.

Quand je rentre à la maison, je suis lessivée, l'épaule en compote.
Quand je pense que ce n'était que la première séance !

Ça m'apprendra à traverser un passage piéton sans regarder avant !

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