Sourdes oreilles

3 minutes de lecture

[ Réponse au défi : Le bureau des plaintes]

Elle revient cette semaine, ça va nous soulager un peu.
Enfin ça, c'est ce que je croyais !

Des trois associés, c'est elle qui travaille le moins.
Bon, on peut le comprendre, elle a quand même quatre enfants dont des jumeaux en bas âge. Et puis l'avantage du libéral, c'est bien qu'on s'organise comme on le souhaite.
Étant "seulement" collaboratrice d'un des associés, et ce n'est pas elle, je n'ai de toute façon pas trop mon mot à dire.

Mais voilà, elle a clairement dépassé les bornes !

En tant que soignants, nous venons de vivre des mois difficiles avec la crise sanitaire liée à la COVID-19. Il faut être soudés, que chacun assume ses patients et que tous trouvent un remplaçant quand les vacances arrivent.
Et il faut communiquer ! Mais ce n'est visiblement pas la priorité de certains. Peut-être n'en sont-ils pas capables ? Du coup, qui fait les efforts à votre avis ?

Je suis arrivée la dernière, alors je fais de mon mieux pour arranger tout le monde. Je m'entends plutôt bien avec l'équipe, et j'ai pas mal remplacé mes collègues.
Maintenant, je suis installée, je dois me faire ma place.
Mon caractère conciliant et calme me permet de la trouver progressivement.

Mais aujourd'hui, ma patience est arrivée à sa limite !

Pour les prochaines vacances d'été, un problème se pose.
Pour une fois, je les prends en Août. Mon collaborateur est d'accord et gérera mes patients.

Ladite associée revient d'un burn out d'un mois, pendant lequel nous avons, en toute logique, géré ses patients.
Ça peut arriver à tout le monde, et si on est dans une structure conjointe c'est bien pour s'entraider dans ce genre de situation.

Mais à peine revenue, elle commence à dégrader l'ambiance.
Elle aussi veut poser ses vacances en Août. Problème de nounou, ce que, une fois de plus, nous pouvons comprendre.
Mais cette fois, il est possible de s'arranger, d'anticiper. C'est dans plusieurs mois.
Sauf que sa collaboratrice a pris les mêmes congés... Le remplaçant qu'elle avait au départ ne peut finalement pas assumer les semaines prises...

Du coup, elle se dit malicieusement : "Bah, il reste encore deux de mes collègues, ça suffira.".
Sauf que non, deux pour quatre ça ne suffira absolument pas ! Et quand on le lui fait remarquer, elle se braque, devient hargneuse et marmonne dans sa moustache.

Avant de rentrer chez moi ce midi, j'apprends qu'elle dit dans mon dos "Elle n'a pas d'enfants, elle pourrait quand même faire un effort."

....

Non mais franchement !!!

C'est quoi cette discrimination ?! Parce que je n'ai pas d'enfants je n'ai pas le droit d'avoir des vacances en Août ?! Quand je peux je m'organise pour les prendre à un autre moment, mais cette fois j'ai besoin d'Août.
Ce qui me met d'autant plus en rage, c'est qu'elle sait que je veux des enfants, mais que nous avons des difficultés à cause d'un problème de santé. Elle est passée par là, avant d'avoir ses quatre bambins, et elle me renvoie ça à la figure ?! Ou plutôt, elle me casse dans mon dos...

Et bien sûr, jamais elle ne m'a dit ça en face. Quand on parle des vacances ensemble, elle charge sa collaboratrice qui, je cite, "Ne fait jamais d'efforts". Sauf que ladite collaboratrice n'était au courant de rien !

J'avais vraiment envie de lui dire qu'elle devrait se regarder avant de critiquer si facilement les autres ! On a tous fait beaucoup d'efforts pour la soutenir, et à peine revenue elle fout la merde ?!

Pour ne rien arranger, mon collaborateur, un peu vieux jeu, avait accumulé de la rancoeur depuis des années. Il ne trouvait pas normal ses horaires lights. Là-dessus, je ne suis pas d'accord. Sauf que tout ça l'a fait vriller, elle devient agressif à son tour avec elle, aucun dialogue intelligent n'en sort.

J'étais en colère, et boulversée de tant d'égocentrisme et mesquinerie.

Heureusement, j'ai un mari en or qui m'aide à faire le tri, et me donne le courage d'aller dire deux mots à ma collègue.
Sans oublier qu'une des associées et que le reste de l'équipe me soutient à fond, constatant comme moi la mauvaise foi et l'égoïsme de cette maman sans doute dépassée. Mais ça n'excuse pas tout !

J'ai eu envie de la laisser dans sa merde, moi qui travaille pourtant pour le bien-être des autres. Ce n'est pas quelque chose d'agréable à ressentir.

Et si on s'écoutait et on se respectait ?

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