Chapitre 6

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Point de vue de Liana : 

"Donc en gros, Gramps m'a donné le prénom de sa filleule enlevée et déclarée morte à ma rencontre pour faire vivre son souvenir. 

- C'est tout à fait ça. 

- Bon, très bien ! Au point où j'en suis je pense pouvoir le garder !

- Ça n'a pas l'air de te gêner tant que ça."

Je me lève du lit et me place dos à elle pour éviter de craquer. Ça ne me gêne pas, ça me donne envie de chialer. Ce prénom représentait tout pour moi, ma nouvelle vie, le titre du livre qu'est mon existence, et ce n'est même pas le mien. Ça me fait mal, très mal. Surtout qu'il ne m'en ai pas parlé avant. Quand j'ai vu Mitsy rentrer avec le visage contracté par la colère, je l'ai forcé à me parler de ce qui n'allais pas. Je me demande si je n'aurais pas du la laisser tranquille au final, j'aurais peut-être préféré ne pas savoir.

Mais j'aurais finit par l'apprendre d'une manière ou d'une autre. Si ce n'était pas de Gramps, ça aurait été par Grave ou un autre membre du club. Autant que ce soit maintenant par la bouche de ma meilleure-amie, mon phare, que par quelqu'un d'autre qui n'aurait pas pu m'empêcher de frapper Fist. 

"Si, ça me gêne, j'ai l'impression que ma nouvelle vie auquel je teins tant est basée sur un mensonge. Mais j'ai vécu douze ans de ma vie en m'appelant Salope, je vais bien réussis à vivre avec le prénom d'une petite fille importante pour Gramps pendant encore quelques temps non ? 

- Si ça peut te rassurer, je suis sûre qu'il t'a appelé comme ça dans l'espoir que tu deviennes aussi importante pour lui que ne l'était cette petite fille. 

- Merci Misty, ça m'aide beaucoup. 

- Et tu compte faire quoi part rapport à Fist ? Tu vas l'appeler ? 

- Je vais faire comme d'habitude. Dis-je en haussant les épaules et me tournant face à elle. 

- C'est à dire ? 

- Faire comme si de rien n'était pendant quelques semaines et lui lâcher ça pendant qu'il déguste son café. 

- Arrête !! Je vais encore devoir l'aider à nettoyer les tâches sur son T-shirt ! 

- Laisses-le se démerder tout seul sur ce coup-là, il l'aura mérité. 

- Tu es diabolique !! 

- C'est pour ça que tu m'adore !"

J'ai rencontré Mitsy au collège, dans la classe des élèves à problèmes. La prof s'amusait à nous mettre des notes de merde sans même lire nos devoirs, alors un jour je suis allé voir le professeur de français d'une autre classe, ai montré nos devoirs à moi et Mitsy après qu'ils aient été corrigés par la prof. Quelques jours plus tard, le proviseur est venu dans notre salle de classe et lui a demandé des explications. Il l'a humilié devant toute la classe. 

J'avais prit le devoir de Mitsy parce que j'avais adoré le lire avant de le distribuer. C'était du grand art qui me faisait déjà rêver. C'était la rédaction parfaite pour convaincre le proviseur. 

Elle est venue me voir après le cours, avec son devoir et sa nouvelle note accompagné d'un "félicitation". Elle s'est jetée dans mes bras et depuis nous ne nous sommes plus jamais quittés.

Un soir, pendant une de nos soirées pyjama où je dormais chez elle, j'ai fait un cauchemars où je revivais encore ce moment ou j'avais faim, allongée sur le sol du salon, à mi-chemin entre mon placard et la cuisine, en train de mourir. Je suis restée trois jours devant ce frigo, mangeant à chaque repas un oignon. C'est Misty qui m'a réveillée, qui m'a demandé si j'allais bien et qui m'a réconforté. Nous avions seize ans à l'époque. J'ai décidé qu'il était temps que je lui raconte tout, absolument tout, même certain détails que Gramps ignore. Elle m'a raconté une histoire, et je me suis endormie. Elle est devenue mon phare, celle qui arrive à me guider dans mes pires moments. Ses histoires sont la seule chose qui arrivent à me faire dormir en ce moment.

Je sui sortie de mes pensée par la voie de ma meilleure amie : 

"Tu as l'air tendue en ce moment. 

- J'ai la désagréable impression de pouvoir tous leurs dire, mais j'ai aussi l'impression que plus je resterai au club, plus mon passé se rapprochera de m'exploser à la tronche. 

- Je serais là pour toi si ça arrive. 

- T'es déjà trop impliquée, je ne veux pas t'imposer ça en plus. 

- Tu serais vraiment partie en cavale toute seule si Fist ne t'avait pas ordonné de rester ? 

- Je serais allée jusqu'au bout du monde pour vous protéger d'eux. 

- Ça ne me rassure pas, de te savoir toute seule face à des hommes armée jusqu'au dent, sans défense. Et ça ne me dérange pas de t'épauler, c'est fait pour ça une meilleure amie. 

- Tu te rappelles que je sais me servir d'une arme ! Je sais aussi cogner fort et je cours vite. J'ai même passé mon permis moto il y a deux mois ! Je ne suis pas sans défense, je me débrouille mieux que gramps ne le pense. 

- Pourquoi tu ne lui a jamais dit à propos de ça ? 

- J'ai grandi dans le pire quartier de L.A ! Merde, tu penses vraiment que c'est facile d'élever de la racaille de quartier ? Tu penses que j'aurais pu lui dire que j'ai fait partit d'un gang de gamin ?"

Mes larmes montes. Dans le quartier il y avait deux types d'enfants. Ce qui faisaient parti du gang de types de dix-sept ans au max, et ce qui subissaient leurs conneries. À six ans je savais déjà dans quel camp il fallait que je sois. Je volais, espionnais, vendait de la drogue pour eux. J'ai toujours su courir vite, et j'échappais facilement aux flics et aux membres d'autres gangs. J'ai appris à tirer avec un des clients de ma mère qui voulait me mettre dans son lit, je lui ai tiré dans la jambe pour m'enfuir de ses mains baladeuses et c'est comme ça que Kill m'a repéré. 

Kill, notre chef de gang, notre grand frère, celui qui a été arrêté et envoyé en prison pour mineur quand j'avais dix ans, celui qui nous a offert quelques années en tant que personnes qui avaient de la valeurs aux yeux de quelqu'un. Kill qui nous acceptais comme on venait, Kill qui ne nous a jamais posé de questions, Kill qui même s'il ne savait rien de nous, nous aimait comme sa famille. Nous étions dix dans le gang, j'étais surement la plus jeune et Kill avait sept ans de plus que moi. Il a reprit la tête du gang quand les deux grand se sont barré pour aller chez Sanchez. Il est ce qui se rapprochait le plus d'une famille pour nous. 

Quand Kill s'est fait attrapé, les gens du gang ont tous été envoyé en foyer, sauf moi. La Salope qui me sert de mère joue très bien la comédie et à fait croire qu'ils m'avaient enlevé. Elle m'a récupéré, pour que je redevienne son larbin. J'aurais préféré aller en maison de redressement avec eux, mais que pouvais-je faire ? Le préfet de police était un des clients de ma mère, et un des types qui voulait me baiser.

Si Gramps avait su que j'avais fait partit d'un gang, m'aurait-il prit sous son aile ? Je ne pense pas... Quoi que maintenant que je sais qu'il fait partit d'un club de biker, j'ai de gros doutes. Mais je ne sais pas vraiment si je dois lui en parler. Peut-être que si je le fais il abandonnera l'idée de me protéger à tout prix et de s'opposer à plus gros que lui ? Mais peut-être que son regard sur moi changera. Je n'ai pas envie qu'il pense du mal de moi. Déjà que la moitié des gens du club doivent déjà savoir que mon vrai prénom est une insulte qui désigne une prostituée à cause de la tendance de ma meilleure amie à raconter tout ce qu'elle ne doit pas dire quand elle est énervée. Je vais essayer d'avoir au moins un biker qui ne me prend pas en pitié. 

Il va falloir que je la surveille le temps de mon séjour au club. Déjà que c'était assez dur de garder la surprise de mon permis moto en la mettant dans la confidence. Je voulais l'annoncer à Gramps pour son anniversaire, dans deux semaines, je pensais pouvoir me dégoter une moto d'ici là. Peut-être pas une Harley, mais au moins un modèle confortable qui ne lui aurait pas donné de l'urticaire, littéralement. Quand je dis qu'il est accro à la moto !

Bon, c'est pas tout ça, mais il faut que je prenne l'air. J'ai une faim de loup et je sais que Misty aussi alors je l'emmène dans son restaurant favori depuis qu'elle a apprit à mordre : la pizzeria. En ce moment, elle adore la pizza à l'ananas et aux anchois, le tout surplombé d'un oeuf et d'une tonne de mimolette avec beaucoup de miel. C'est un mélange intéressant auquel il ne me tarde pas de goûter. 

Nous descendons l'escalier et sortons du bâtiment pour nous diriger vers la ville. Sur les vitrines de beaucoup de boutiques, nous voyons un corbeau signe de leurs contrats avec les Dead Ravens. La ville est assez grande, et on vois qu'ils y ont un grand territoire. On vois aussi qu'on a déjà deux prospect aux fesses. Ils sont discret, assez pour tromper Misty, mais honnêtement ils auraient au moins pu retirer leurs Cut s'ils ne voulaient pas que je les repère. 

Une idée sournoise me prend. J'ai envie de faire rager des bikers. Autour de notre pizza je parle de mon idée à Misty : 

"Tu as vu les deux biker de l'autre côté de la rue ? 

- Ah bon ? Je ne les ai même pas remarqué ! Dit-elle en jetant un rapide coup d'oeil. 

- Ne les regardes pas trop, ils doivent encore penser qu'ils sont discret les pauvres. 

- Toi, tu veux les faire tourner en bourrique ! 

- Si je dois être surveillée, je préfère autant être mise au courant. 

- Tu veux faire quoi ? 

- On va juste aller faire un tour dans le supermarché du coin après une a deux heures de lèches vitrines pour les fatiguer et se séparer dans les allées. On se retrouvera dans l'allée des serviettes hygiéniques et on quittera le magasin. 

- Pourquoi cette allée ?

- Les hommes, particulièrement ceux qui pensent majoritairement avec leurs bite, on peur de tout ce qui se raccroche à l'intimité féminine tant qu'il ne s'agit pas de baiser. Ils éviteront cette allée inconsciemment avant de finalement s'y rendre. 

- T'es sûre ? 

- Non, mais ce sera marrant de voir deux biker au milieu des serviettes et de la cire pour les jambes tu ne pense pas ? 

- Oui !"

Nous explosons de rire avant de payer et mettre notre plan à exécution. Nous nous dirigeons d'abord vers une boutique de lingerie. Je déteste quand elle fait ça, exposer ma vie intime. Si je porte de la lingerie, je suis la seule à le savoir et je n'ai pas envie que deux inconnus bourrés de testostérone s'en mêlent. 

Enfin, au final je termine avec un ensemble culotte soutient-gorge rouge avec beaucoup de dentelle et qui couvre bien le corps pour faire plaisir à la futur maman qui elle, se fait un plaisir de prendre plusieurs ensembles tous plus coquins les uns que les autres. Je sens que dès que Gramps va arriver, ils va se faire un plaisir de tous les déchiqueter sans préavis et mes nuits sans les entendre faire l'amour vont devenir un lointain souvenir assez rapidement... Le nombre de fois où j'ai entendu Misty se plaindre que son nouvel ensemble était ruiné et qu'elle ne pouvait plus le mettre est ahurissant.  

Pourquoi je n'ai toujours pas prit un appartement pour vivre seule depuis le temps... Ah oui !! Gramps a peur que je fasse des crises d'angoisse ! Je les gère très bien toute seule et ça ne change pas grand chose que je vive avec lui car il est constamment en vadrouille en ville sur sa bécane ou en train de trainer au garage qu'il a acheté à L.A avec l'argent de sa "retraite". En gros je vivais seule jusqu'au repas du soir. 

Après une heure de vadrouille entrecoupée par des pauses pipi imposées par mon futur oncle en train de grandir dans ma futur grand-mère, (je suis sûre que c'est un garçon), nous arrivons enfin devant le supermarché. Nous nous séparons devant le rayons puériculture pour vadrouiller pendant une quinzaine de minutes en prenant bien le temps d'essouffler nos deux poursuivants avant de disparaître dans le rayon hygiène féminine. Nous nous dirigeons ensuite rapidement vers la sortie du magasin avant de prendre taxi qui nous ramène à une rue du club. Nous nous installons dans un café juste en face de ce dernier et attendons de voir nos deux ange-gardiens revenir. 

Quand les prospects arrivent, ils sont paniqués. On dirait deux poulets à qui on vient de couper la tête, ils courent partout sans réel but précis jusqu'à arriver, enfin, jusqu'aux portes du bâtiment qui contient le club. En tout pour revenir, passer la porte de la grille, traverser la cour, et rentrer dans le club, ça leurs à prit quarante minutes. Bien-sûr ils ont prit le temps de se préparer à mourir entre chaque actions. 

Quelques minutes plus tard, nous voyons une bande de biker en colère sortir de la maison et partir vers leurs moto garées un peu plus bas dans la cour. Mon téléphone sonne et je reconnais le nouveau numéro de Gramps : 

"Allo Gramps ? 

- Vous êtes où ? Zeus vient de m'appeler car les prospects qu'il vous a assigné vous ont perdu de vue. 

- On était sensé avoir des gens pour nous surveiller ? 

- Ils ne vous a pas mit au courant ? 

- Non ! Et j'aurais préféré l'être alors on leurs à fait une blague ! On est dans le café en face du club, te bile pas.

- T'es un vrai démon quand tu t'y mets tu sais ? Ne les fait pas trop paniquer, je leurs ai dit que s'ils ne prenaient pas soin de vous je leurs cassait la gueule, et autant te dire qu'ils prennent la menace très au sérieux. 

- D'accord, dès qu'ils passent devant nous on leur fait signe. Ça va de ton côté ? Le déménagement ? 

- Tout vas bien. J'arrive à me faire assez discret pour que ce psychopathe t'envoie encore des lettres tous les jours. Il pense que tu t'es enfermé à la maison pour le moment. 

- Comme quoi ton idée de me faire sortir en détruisant la paroi entre la cave et l'immeuble d'à côté aura au moins eu ça de bon, mise à part la copropriété qui te hurle dessus pour la réparation. 

- J'ai assez d'argent pour qu'ils se taisent. Je n'allais pas me priver d'utiliser ce moyen pour vous mettre en sécurité. 

- Bon je te laisse, tes amis vont sortir de la cour, je n'ai pas envie de les louper. 

- À la prochaine gamine, prends soins de Misty pour moi. 

- Prends soin de toi aussi."

Alors que les premières motos passent devant nous à une vitesse bien au-dessus des limites imposées par les lois, j'arrive à interpeller un deuxième groupe de biker. 

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