L'idylle commence

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Au bout d'une heure, je retrouve enfin les copains. Mon frère, heureux de retrouver Pauline, nage dans le bonheur. Quel plaisir de tous nous revoir après un an ! Nous échangeons durant des heures sur toutes nos aventures d'ados. Je constate que Fabien et Marie sont ensemble. J'en rigole intérieurement. Eux qui n'arrêtaient pas de se chamailler chaque année ... Ils ont eu l'opportunité de se revoir sur Paris entre-temps et voilà ! Nico, surnommé "Triso" bien malgré lui, fait toujours autant le pitre. Va-t-il arriver à conclure avec une fille cette année ? Rien n'est moins sûr. Sabrina est restée calme et réfléchie ... et toujours aussi petite et fluette. Rien n'a changé. Les vacances commencent bien !

19h approche et, on le sait, nos parents nous attendent sur la terrasse pour l'apéro et le souper. Nous regagnons rapidement la villa. Durant le souper, mon esprit est ailleurs. Cette rencontre de l'après-midi m'a mis en émoi. J'en ai l'appétit coupé. Je regarde sans cesse ma montre. 22h30 ... 22h30 ... 22h30 ... J'y vais ? Je n'y vais pas ? Si, si, je vais y aller ! J'essaye d'opter pour l'auto-persuasion pendant que mon père s'affère devant le barbecue.

Mes grillades avalées, je profite du calme de cette fin de journée et admire les jolies couleurs pastel que prend le ciel. 22h30 ... 22h30 ... 22h30 ... Pff, que c'est long. La clarté du jour s'évapore petit à petit. Je regagne ma chambre pour prendre un gilet. Les soirées sont un peu fraîches en ce début juillet. Le stress me gagne. Ma timidité commence à prendre le dessus. Ha non, ce n'est pas le moment !

Je mets mes sandales et prends le chemin de la plage, ou plutôt du restaurant. Ma montre indique 22h20. J'attrape une boule au ventre. Tout à coup, je me sens ridicule. Il ne m'a pas vraiment invitée à le rejoindre en fait. J'ai peut-être mal interprété. Je me sens si bête d'un seul coup. Alors, pourquoi m'avoir indiqué l'heure de la fin de son service ? Le doute s'empare de moi. Que vais-je bien pouvoir lui dire ? Comment vais-je pouvoir justifier ma présence sur cette terrasse, seule, à 22h30. Pas le choix, il va falloir improviser car l'heure approche.

Je traverse la terrasse panoramique éternellement déserte et emprunte le petit escalier de tout à l'heure. J'entends le crissement des chaises sur le sol qui m'indique que le personnel travaille au rangement de la salle. Pas de cliquetis ni de bruit de hotte dans la cuisine, le restaurant semble bien fermer ses portes. Je patiente debout sur la dernière marche de l'escalier, pétrie de peur. Il est encore temps de rebrousser chemin me dit la petite voix dans ma tête. J'ai l'impression d'être une collégienne patientant dans un couloir pour un examen oral décisif.

Soudain, j'entends des bruits de pas feutrés non loin de moi. Sa silhouette apparaît dans la faible obscurité du lieu. Il a quitté des habits de service pour un t-shirt blanc informe, un short beige et une paire de tongs colorées. Sa toque a laissé place à cette magnifique chevelure bouclée qui m'avait fait chavirer au premier regard. Il ne met pas longtemps à s'apercevoir de ma présence et se dirige vers moi, silencieux, ce magnifique sourire aux lèvres. Je ne peux plus bouger. C'est horrible ! Mon coeur bat la chamade et pas un seul mot de peut sortir de ma bouche.

- Tu es là ? J'avais peur que tu ne viennes pas ...

- ...

- Le service a été calme ce soir. C'est parfois chouette de terminer à l'heure.

- ...

- Tu étais plus loquace tout à l'heure. Que se passe-t-il ?

A part sourire béatement, je me rends compte que je ne suis plus capable de grand chose à cet instant précis. Je regarde mes pieds, emplie d'une timidité maladive, incontrôlable, insupportable. Il se met à rire doucement.

- Mais enfin ... je te fais peur à ce point-là ?

- N ...Non, bredouillais-je

- Ha, ça va alors. Tu viens ?

Il prend délicatement ma main et m'invite à le suivre sur la plage. Je me laisse guider, complètement conquise par ses yeux charmeurs. Nous partons en direction des rochers quelques centaines de mètres plus loin. Le silence nous accompagne. Il caresse doucement ma main de ses doigts. Le bruit des vagues résonne dans la pénombre. Seul le délicat frôlement de nos pas dans le sable trouble la quiétude du moment.

Sa main glissa tout doucement vers mes hanches. Mon souffle se coupe petit à petit. Arrivés tous deux dans un petit coin sombre, il me fait pivoter délicatement afin que je me retrouve face à lui. Nos regards se croisent et il me caresse la joue du revers de sa main. Son visage se rapproche doucement du mien pour me déposer un tendre baiser sur les lèvres. D'autres baisers suivent, plus intenses, plus longs, plus sensuels. J'aimerais que cet instant ne s'arrête jamais.

˙·٠•● Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ ●•٠·˙

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