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La matinée se passa sans le moindre incident, entre tasses de café bien chaudes et les allées et venu des habitués. Comme à son habitude, l’atmosphère était calme et détendue, sauf pour Ray et Bob qui attendaient…

Puis, vers 14h, la porte du bar s’ouvrit et une jeune femme pénétra dans l’établissement.

Les conversations s’étaient tues, même les respirations semblaient à l’arrêt. Tous les regards se fixèrent sur elle. Dans toutes les têtes résonnait cette même interrogation : « que venait faire une jeune femme de la ville ici ? »

Ray leva les yeux et fut comme éblouit par la lumière qui se dégageait de l’étrangère. Ses yeux finirent par s’habituer et il put la visualiser. Une fille de la ville, blonde, un mètre soixante pour 50 kilos. Une jeune femme de son époque, habillée d’un jean, d’une chemise à fleur et d’une casquette Coca-cola bien vissée sur la tête.. Pourtant, autour d’elle persistait un allo de lumière.

Bob compris aussitôt que cette étrangère était « le problème ». D’un pas sûr et rapide, il déplaça ses 130 kilos avec une rapidité et une grâce insoupçonnée. En quelques secondes, il se retrouva face à elle.

- Ma p’tite dame, dit-il en mimant une courbette exagérée. Quoique vous ayez besoin, il semble évident que vous ne le trouverez pas ici. Je ne sers que du tord-boyaux qui vous rendra malade dès la première gorgée…

- Je recherche quelqu’un qui pourrait réparer « ça », dit elle pointât un détecteur de métal hors d’âge.

Bob sourit en regardant l’antiquité. Il semblait plus vieux que lui et les câbles dénudés qui pendaient le long du manche ne présageaient rien de bon.

- Cette antiquité date des premiers colons qui ont envahi ce pays. J’en ai jamais vu d’aussi vieux… Qui a bien pu vous vendre un engin pareil ?

- Un chercheur d’or ?

- Un escroc plutôt…

- Je le crois bien, répondit la femme dépitée.

- Il ne faut pas lui en vouloir, mais… vous vous êtes fait rouler, ma jolie. Cette ruine de quincaillerie n’a plus détecté la moindre once d’or depuis des lustres. De plus, y’a plus d’or par ici depuis des siècles… Les environs ont été vidés puis retournés des centaines de fois afin d’en arracher la moindre pépite. Il ne reste plus que de la terre stérile et poussiéreuse. Y’a pas plus d’or ici que de neige dans la brousse…

Bob passa sa main devant la bouche en faisant une grimace et reprit :

- Je suis désolé, ma p’tite dame, mais votre machine est bonne pour la casse. Avec ça… vous perdrez, votre temps, votre argent et votre énergie, sans parler de votre santé.

Marie dévisagea le gros homme un moment puis posa sa machine sur le bar. Elle glissa sa main dans sa poche et en sortit son unique billet. Dix dollars qu’elle défroissa et le pointant vers les hommes attablés, elle proclama :

- Dix dollars pour celui qui me prêtera son détecteur !

Bob faillit éclater de rire, mais se retint in extrémis. Il insista.

- Y’a pas d’or ici, vous pensez bien que si y’en avait, je prospecterais plutôt que de servir de la bière chaude à des ivrognes dans ce trou à rat.

- Dix dollars, répéta la jeune femme en pointant le billet vers la salle.

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