Chapitre 12 - de coups de reins en jouissances

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Nath avait tout installé pour que ses chaleurs se fassent aussi douce que possible. Il y avait des victuailles sur une table, de quoi boire et manger. Il avait également prévu du lubrifiant au cas où même s’il y avait peu de chance qu’ils en utilisent au bout du compte. Sur le lit, il avait installé plusieurs couches de couvertures et d’alaises pour pouvoir les retirer afin de rester sur du sec plus facilement. Néanmoins, il était un peu stressé d’une manière étrange. Lidseï allait-il aimer cette chambre ? Est-ce qu’il serait à l’aise ici ?

Le visage de l’alpha ne reflétait rien de particulier. Il attendait simplement dans un coin de la pièce, toujours aussi nu. Il portait à présent la muselière ce qui le rendait d’autant plus imposant. Nath tanguait légèrement, il avait chaud. Les chaleurs se faisaient de plus en plus fortes et il n’y avait plus que quelques bribes de consciences qui l’empêchaient de se dénuder pour grimper sur son alpha qui semblait l’appeler, juste en étant présent dans la pièce.

- Tu es sûr que ça te va ? demanda une nouvelle fois Nath.
- Oui…

Nath n’était pas très bien, mais il pouvait seulement accepter la réponse de son alpha. Il posa une main sur le cadre de lit pour s’équilibrer.

- Est-ce que commencer sur le lit…

Nath se tut mais l’alpha avait compris. Lentement, il s’approcha et se coucha au centre du lit, s’offrant littéralement. A côté de lui, l’oméga semblait hésitant, pourtant ses joues étaient déjà rougies par ses chaleurs et son odeur ne laissait aucune forme de doute quant au désir qu’il ressentait.

- Je vais vous soulager… promit Lidseï.

Ils se regardèrent un instant, puis Nath acquiesça et se dénuda lentement. Son corps n’avait rien de comparable avec celui de l’alpha, bien-sûr, il était bien plus petit et fluet. Comparé à d’autres omégas, il était tout à fait dans la moyenne. S’il avait déjà pu observer le corps de Lidseï, c’était la première fois qu’il se dévoilait devant lui. Oh pas que ça l’inquiète, les alphas étaient connus pour leurs grands appétits sexuels. Il aurait pu être tout à fait désagréable à ses yeux, Lidseï se serait quand même jeté sur lui au bout du compte. Mais tout de même… Une partie de lui espérait sincèrement qu’il le trouve plaisant.

Pour l’occasion, Nath avait tressé ses cheveux mi-long pour qu’ils restent aussi plaqué que possible à son crâne. Cela dégageait son visage rendant son petit nez légèrement relevé un peu plus visible. Ses yeux aussi paraissaient un peu plus grand et leur couleur, verte, ressortait vivement à cause de ses pommettes rougies. Lidseï se permit pour la première fois de vraiment détailler son visage, espérant que cette effronterie manifeste ne serait pas punie, mais les omégas en chaleur étaient souvent moins à cheval sur les règles… Et Nath ne l’avait encore jamais puni, pour quoique ce soit.

Doucement, l’oméga s’approcha et s’assit au bord du lit.

- Est-ce qu’il y a des choses que tu préfèrerais éviter ?

Lidseï grimaça, il détestait ce genre de questions qui n’impliquaient pas que l’oméga allait se priver… Et en même temps, il était tentant de faire confiance à Nath. Et puis, c’était son oméga, il trouverait tôt ou tard ses faiblesses. Alors plus honnête que jamais, Lidseï admit sans trop y réfléchir :

- L’humiliation… et les chatouilles.

Il fut récompensé d’un sourire doux et Nath acquiesça en promettant qu’il ferait de son mieux pour éviter ce genre de choses.

- C’est peut-être bizarre, mais je ne suis pas très à l’aise en… chevauchant. Je préfèrerai que tu sois sur moi… Si ça te plait, bien sûr.

Lidseï fronça les sourcils sans vraiment comprendre. Il n’avait jamais eu assez de liberté pour tester ce genre de fantaisie. Dès sa sortie de l’école, il avait été jugé trop violent, trop instable peut-être pour tenter de telles choses. Très incertain, il osa dire :

- Mais je vais vous écraser…

Et le plus joli des sourires mutins lui répondit. Visiblement, cette inquiétude amusait beaucoup son oméga.

- Je ne suis pas en sucre et puis… si tu m’écrases ou si tu y vas trop fort, je te le dirais, mais il y a assez peu de chances que ça arrive.

Lidseï ne sut pas s’il était plus perturbé par ce que proposait Nath ou par cette espèce de confiance aveugle qu’il lui accordait dans le même temps. C’était plus qu’on ne lui en avait jamais démontré, même avec des équipements de sécurité adéquat. La vérité, c’était que Lidseï n’avait pas seulement l’habitude d’attirer la suspicion, lui-même ne pensait pas être digne de cette confiance. Il resta immobile devant le défi qui se présentait à lui. Sa verge était droite, tendue, prête à être enfourchée et enserrée et lui, il se sentit un peu ridicule parce que ce n’était pas ce que lui demandait son oméga.

Lentement, sûr de faire une erreur qu’il allait payer cher, il tendit sa main vers l’épaule de l’oméga et posa ses doigts dessus. Sans appliquer vraiment de force, il appuya gentiment pour faire basculer Nath sur le lit et ce dernier se laissa manipuler. Il n’y avait pas le moindre doute dans son regard, juste cet éclat joueur que Lidseï allait devoir prendre pour guide. Toujours aussi lentement, Lidseï se redressa pour passer au-dessus de l’oméga, le surplombant. Comme pour affirmer son simulacre de domination, il posa sa main sur le torse fin, épinglant Nath au lit. Ce dernier remua légèrement, tendant ses hanches vers lui. Il se contorsionna tant et si bien qu’il réussit à mettre leurs deux virilités en contact, surprenant Lidseï qui émit un gémissement bas.

- Sur vous… comme ça ? murmura l’alpha tout en se glissant entre les cuisses fines de l’oméga et en les remontant pour qu’elles viennent l’enserrer au niveau de la taille.

Nath acquiesça en gémissant d’impatience alors que la verge, si puissante, de son alpha approchait de son antre. Ses chaleurs s’intensifiaient, ça en devenait presque douloureux.

- Oui… oui…

La voix de l’oméga transpirait de luxure et ses petits mouvements cherchaient la pénétration. Lidseï dut appuyer un peu plus fort pour continuer de le maîtriser, mais cela ne semblait faire qu’exciter davantage son oméga, alors il poursuivit, saisit son propre sexe et le positionna contre l’intimité qui l’appelait. Un gémissement, étrangement aigu, échappa à Nath. Lidseï poussa vers l’avant en tâtonnant. Il se sentait maladroit, mais c’était la première fois qu’il expérimentait ce genre de contact. La majorité du temps, l’oméga le prenait alors qu’il restait debout, immobile et même lorsqu’il atteignait finalement un lit, la variété de position restait faible. Pourtant, il fut rapidement au fond de son compagnon. Il gémit à son tour, se retira légèrement et poussa à nouveau. Sous son corps lourd, celui plus fin de Nath se tordit pour amplifier le contact, l’appelant à plus de force, plus de brutalité peut-être. Le visage de l’alpha se baissa progressivement, au fur et à mesure des coups de butoir, pour venir se coller dans le cou de Nath. L’oméga le tenait fermement à présent, ses bras s’étaient enroulés autour de ses épaules et ses doigts pourtant si frêles, le griffaient sans vergogne. Il ne leur fallu que quelques minutes pour atteindre une première jouissance. Nath poussa des petits cris aigues, presque choqués puis se figea, un immense sourire aux lèvres, enfin apaisé. Lidseï émit des bruits plus roques alors que la muselière lui interdisait totalement d’étouffer ses cris dans la peau de son amant. L’envie de le mordre, de le marquer, de le revendiquer, était si forte qu’elle gâcha presque sa jouissance mais ce fut surtout son nœud, très douloureusement réprimandé qui le fit souffrir.

Lidseï resta un peu perdu entre ces deux sensations si contradictoires, le souffle court. Il mit un certain temps avant de se rendre compte que les doigts fins de son oméga le caressaient lentement comme pour le réconforter. C’était étrange, mais ça lui fit sincèrement du bien. Ils n’eurent que quelques minutes de répit avant que l’excitation ne grimpe à nouveau et le corps de l’alpha y répondit avec force. Durant chacune de ces vagues, ils apprirent à s’explorer davantage.

Couverts de sueurs, ils changèrent de positions. Nath s’installa à quatre pattes, dans la plus jolie des lordoses pour que le corps de son compagnon claque sur le sien à chaque coup de rein. Le bruit humide et sec à la fois qui était produit ne faisait que l’exciter davantage. La fois suivante, il se retrouva totalement couché sous le poids, si lourd, de son alpha et il adora cette sensation. L’impression d’être contenu était simplement trop bonne.

Régulièrement il gémissait ce qui était moins des ordres que des supplications. Il disait « plus fort », « plus vite », « plus profond », « encore », … Ses doigts griffaient la peau de son alpha mais tout ça ne faisait qu’exciter davantage Lidseï. Il n’avait jamais vécu une chaleur comme celle-ci. Le corps fin de son oméga se tordait sous ses doigts, obéissant au moindre coup de rein, à la moindre pression… Petit à petit, Lidseï fit moins attention. Peut-être parce qu’il était gagné par la fièvre des chaleurs ou peut-être parce qu’il se sentait plus en confiance. Néanmoins les coïts devinrent de plus en plus instinctifs et naturels entre eux.

Si l’alpha ne pouvait ni l’embrasser, ni le mordre, Nath ne s’en privait pas de son côté, marquant son compagnon avec de nombreux suçons et quelques traces de morsures légères. Il adorait le goût de sa peau, son odeur, sa texture… Perdu entre ses bras, le petit oméga se sentait totalement en confiance. Le pire qui lui arrivait était parfois de pleurnicher, perdu au plus profond de l’orgasme, alors que le nœud de l’alpha ne venait pas. Qu’il pouvait le désirer à ce moment-là ! Si l’anneau n’était pas pourvu d’une sécurité, il le lui aurait sans doute retiré juste pour le bonheur de se sentir enfin entièrement rempli, sans même penser aux conséquences qu’un tel acte pourrait avoir.

A chaque fois que Nath parvint à reprendre un peu ses esprits, libérer des besoins de son corps, il fit de son mieux pour prendre soin de son alpha. Il était épuisé pendant ces rares phases et ne rêvait que d’une seule chose : dormir. Néanmoins Lidseï restait immobile, attendant visiblement la suite sans être capable de prendre les initiatives nécessaires pour les nourrir ou les hydrater, alors Nath s’en chargeait. Avec une lingette et un peu d’eau, il les débarbouillait vaguement. Il tirait les draps pour se remettre dans quelque chose d’un peu plus sec et mangeait tout ce que son estomac voulait bien absorber. Du bout des lèvres, il posait également des questions. Il demandait :

- Ça va ? Tu tiens le coup ?

Lidseï répondait doucement. Il semblait marcher sur des œufs comme s’il ne se remettait toujours pas du simple fait qu’ils partagent ces chaleurs ensembles, sans laisse, sans collier pouvant le punir, sans surveillance… Pourtant chacune de leurs étreintes passionnées prouvaient qu’ils en étaient capables. Nath faisait de son mieux pour rendre tout ça naturel.

- Si tu veux tester des positions, n’hésites pas à me le dire !

Le sourire de l’oméga était plus un sourire de façade qu’autre chose. Malgré les hormones et les bouffées de chaleurs, il se sentait un peu triste que Lidseï ne se détende pas totalement alors que tout se passait vraiment très bien. Il avait beau se faire tentateur, proposer à l’alpha de prendre le contrôle, sourire, … Lidseï continuait à se montrer sage. Pas calme, gentil ou attentionné, tout ce qu’aurait pu être un bon alpha, mais sage comme on avait dû le lui apprendre… et en se blottissant entre ses bras, Nath se promit qu’il allait détruire cette façade brique par brique pour découvrir ce qui se cachait derrière.

Un sexe épais planté au plus profond de son intimité, son alpha haletant au-dessus de son corps, accroché à lui comme si sa vie en dépendait, Nath n’avait pas le moindre doute. Derrière ce mensonge se trouvait l’alpha qui lui correspondrait totalement. Un coup de rein glissant avec précision sur sa prostate lui arracha un couinement puis une litanie de supplication pour qu’il recommence et à cet instant précis, aux toutes fins de ses chaleurs, il aurait pu jurer d’avoir vu un éclat joueur dans les pupilles de son alpha.

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