Liberté

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Défi : Raconter comment une ou plusieurs personnes retrouvent la liberté. 

Genre imposé : Aventure. 


Mille huit cent vingt-cinq jours.


Ou plutôt cinq années de cauchemars, où toute conception de la société et morale avaient été rangés au placard.


Elle n’y croyait pas. Elle avait finalement trouvé la sortie, celle qui donnait sur l’extérieur, sur la civilisation.


La lumière était éblouissante. Elle avait dû mal à garder les yeux ouverts à cause de son intensité. Dès que ses yeux furent de nouveau habitués à la lumière du jour - un grand soleil radieux régnait sur le ciel bleu azur comme un roi sur son peuple, quelque chose qui l’avait tant manqué dans son aventure horrifique où la frontière entre la vie et la mort n’était qu’une fine ligne invisible. Son sac à dos pendait à son épaule dont une vive douleur lui rappelait qu’elle avait trébuché quelques jours plus tôt.


Cinq ans. C’était long. Elle touchait enfin la liberté des bouts des doigts. Un frisson la parcourut brièvement comme si un esprit avait traversé son corps. Tout lui semblait surréel. Était-ce une illusion ? Quelque chose de fatal ? Probablement. Ayant traversé un monde cauchemardesque où garder l’esprit sain était une épreuve pendant cinq longues années, cent vingts mois, mille huit cent vingts-cinq jours, elle n’était pas sûre d’être complètement libre.


Peut-être, c’était une blague de son esprit ou de Madame Esp’. Qui sait.


La sortie menait à une large forêt dont de grands arbres dominaient entièrement le paysage. Le petrichor lui frappa le nez. Il semblerait qu’il ait plu récemment. Elle inspira une grande bouffée d’air, appréciant l’odeur particulière et agréable de la terre après la pluie. C’était un bon changement. Durant cinq années de misère, elle n’avait pas eu énormément d’occasion de sentir cette odeur. Le remugle était largement plus familier que le petrichor.


Il n’y avait pas de chemin.


L’aventure - si elle pouvait l’appeler tel qu’elle soit - avait débuté six ans plus tôt. Elle avait décidé de tout quitter pour faire un tour du monde durant une année entière. Tout s’était bien passé. Enfin… jusqu’aux ruines d’un village où le cauchemar avait débuté.

Un cri retentit. Son corps se tendit brusquement, l’esprit alerte, elle était prête à sortir son arme et attaquer n’importe quelle bête. Néanmoins, ce n’était que le cri d’un oiseau volant au-dessus de la forêt. Marcher sans être sur ses gardes ou comme un touriste était synonyme de danger. Pourtant, cet environnement était lénifiant. Elle ne voulait pas retourner à la civilisation, cette aventure aussi horrifique soit-elle lui avait permis de se rendre compte que la société la détruisait.


Cet endroit était mystique. De nombreux explorateurs avaient perdu la vie dans ces jeux, ces labyrinthes sanglants où la mort est une vieille amie et dont la vie n’est qu’un lointain souvenir. Cet endroit n’était que le cadeau, l’ultime récompense de ce jeu macabre. Il n’y avait pas de moyens fiables pour retourner à la civilisation.


Tant mieux, se disait-elle.


La liberté, enfin. Elle souhaitait y goûter avant de passer l’arme à gauche.

  • Le retour à la société et la mort ou la vie au Dernier Labyrinthe et la liberté ? demanda une voix épicène, très familière, voix des multiples labyrinthes et jeux tordus dont elle avait fait face.

  • Liberté, répondit la femme dont les souvenirs immarcescibles étaient vifs dans son esprit.

  • Ainsi soit-il, ma chère aventurière.



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