7. Impossible !

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À mon grand étonnement, Lauren refusa que je lui prête main-forte durant l’autopsie. Elle me força à rester dans une petite pièce attenante où je fis les cent pas, rythmés par le son régulier d’une horloge placé là. L’attente fut interminable. Des milliers de questions se bousculaient dans mon esprit : qui avait tué Miguel ? Pourquoi ? Est-ce que cette fille avait un lien avec tout ça ? Et où était-elle passée ? Qui était M ? Avait-il une quelconque implication là-dedans ?

Pour éviter de ressasser mes pensées, je décidai de prévenir l’Agence. Malgré l’heure indécente, mon chef décrocha rapidement. Je lui annonçai la nouvelle d’un ton froid, presque détaché. Il exigea de me défaire l’enquête, mais je refusai catégoriquement. Je voulais continuer à traquer ce malade et malgré que ça soit contraire au règlement, je souhaitai investiguer seul. Si quelqu’un d’autre avait fait cette demande, il n’aurait jamais accepté. Il m’ordonna cependant de faire un rapport tous les soirs et si je venais à oublier la moindre journée, il enverrait la cavalerie de Quantico à Paradise Corner.

Juste après avoir raccroché, je levai les yeux vers l’horloge. Il était deux heures trente. Je ne pouvais pas décemment appeler la veuve de Miguel à cette heure-là. Je décidai alors de tuer le temps en surfant sur mon téléphone. Mes recherches furent éclectiques, je me plongeai dans les biographies détaillées des victimes, du type de Genix que j’avais croisé le matin même. Mes investigations sur M furent malheureusement infructueuses et j’achevai par ma théorie étrange : peut-on brûler un corps humain en quelques secondes ? Non, évidemment.

Je sursautai lorsque Lauren apparut. Elle m’accueillit par un sourire fatigué, amusée de constater que je fusse encore éveillé.

  • Par quoi je commence ? demanda-t-elle.

Voyant ma mine sombre, elle eut sa réponse avant même qu’elle ne franchisse mes lèvres.

  • Il n’y a aucun lien avec les meurtres sur lesquels vous enquêtiez, annonça-t-elle. Ton ami a été vidé de son sang. J’ai trouvé une sorte de morsure au niveau du cou : une dentition qui me fait penser à un humain sauf qu’il doit avoir deux canines proéminentes.

Je bondis lorsque j’entendis ses conclusions tirées par les cheveux.

  • Tu es en train de me dire à demi-mot que ce serait un vampire qui l’aurait tué ?

Elle acquiesça silencieusement tandis que j’explosai de rire.

  • Lauren ! la grondai-je. Tu es une femme de sciences. Les démons, les vampires… Ce genre d’ineptie n’existe pas.
  • Je le pensais également avant d’arriver à Paradise Corner, avoua-t-elle. C’est la seule explication aux cendres que tu as retrouvées. Elles sont humaines. La victime s’appelle Elizabeth Sue et… elle est morte.
  • C’est normal… commençai-je.

Mais elle me coupa la parole pour me révéler une information qui fut aussi incroyable que sa théorie précédente :

  • Elle a été exécutée par injection létale il y a 20 ans. Sa dernière volonté fut de léguer son corps à la science.

***

Elizabeth Sue. Bon sang, Lauren avait raison ! Une fois de retour au motel, je me jetai sur mon ordinateur afin de fureter dans la base de données du FBI. Je fus totalement décontenancé lorsque je vis la photographie de la jeune femme prise lors de son arrestation. C’était bien celle que le sbire de M avait entrainée dans la ruelle. Aucun doute possible. Elle avait été condamnée à mort pour avoir tué les deux enfants d’une famille bourgeoise qu’elle gardait. Après que le décès fut prononcé, son corps fut remis à la firme médicale locale : Genix Pharmacom. C’était une piste à creuser. Monsieur Leblanc allait avoir une nouvelle fois ma visite.

Mais avant toute chose, je devais faire ce que je repoussai depuis des heures. La nuit était finie, le soleil tentait fébrilement de déchirer les nuages qui obscurcissaient Paradise Corner. L’heure était venue d’annoncer l’horrible nouvelle à la veuve de Miguel. Je composai son numéro. Une petite voix enfantine me répondit au bout de deux sonneries. Je l’exhortai de me passer sa maman. Ce fut l’un des moments les plus terribles de ma vie.

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