Chapitre 4 : Confrontation

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Nous nous étions arrêtés dans un hangar, un petit hangar sombre et inhospitalier. Je descendais du vaisseau, le bras tenu par la main qui m’avait collé une torgnole de forain quelques minutes plus tôt. Elle me traîna jusqu’à une porte blanche, le groupe suivait, elle ouvrit, Dieu merci pas avec mon crâne, la porte qui donnait sur une petite salle glauque qui comportait une table moche entourée de chaises moches. Elle me poussa alors sur une de ces chaises :

-Wow ! m’écriai-je, t’es pas obligé de me jeter comme une capote usagée tu sais.

-Ta gueule, me répondit-elle sèchement.

Chaque membre s’assis autour de la table et le mec partiellement masqué tourna ma chaise histoire que je puisse assister à la discussion. Ah oui au fait, j’avais les mains menottées.

-Bon jeune fille, on peut savoir pourquoi tu as demandé une « extraction d’urgence » pour cet… individu, lança la Wax en hésitant avant le « individu », parce que j’t’avoue que jusque-là, il m’a pas fait impression de le mériter.

-Raconte ce que t’as fait, dit rapidement la Valkyrie en s’adressant à ma personne.

-Ah parce que Mademoiselle Leila ne peut pas s’en donner la peine ? lui lançai-je d’un ton provocateur.

Gros froid. La blonde releva doucement la tête, la Wax émit un regard coupable, le mec masqué ricana brièvement et le chauffeur sembla ne pas comprendre.

-Tu veux bien répéter le prénom que t’as dit, me demanda la Valkyrie, à deux doigts de me sauter dessus.

-Euh… Leila, dis-je d’un ton que « rassuré » ne peut clairement pas qualifier.

-Leila… Leila hein ? répéta-t-elle bizarrement.

-Ok c’est bon Leila ! J’ai prononcé ton nom par erreur excuse-moi, maintenant explique moi pourquoi t’as ramené ce…, commença la Wax.

-MAIS TA GUEULE EN FAIT, coupa brutalement la Valkyrie, WOW TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE T’AS FAIT OU PAS ? T’AS DONNÉ MON PUTAIN DE NOM A C’TE DEBILE NAN MAIS WOW TU PENSAIS A QUOI MEUFF ?

-Excuse-moi, murmura la Wax avec un ton partagé entre culpabilité et seum.

-« Excuse-moi » NAN C’EST MORT T’AS CRU QUOI ? PUTAIN ON PEUT PAS VOUS DEMANDER UN SERVICE SANS QUE VOUS CASSIEZ LES COUILLES C’EST CA ? NAN MAIS SERIEUX NIQUEZ VOUS A UN MOMENT !

Je commençai à trouver la réaction de Leila quelque peu excessive. Ce sentiment s’intensifia lorsque je cru apercevoir que les yeux de cette dernière changeaient légèrement de couleur. La Wax se tue et baissa la tête, comme un enfant qu’on engueule après une connerie. Je trouvais que sa réaction ne collait pas non plus, elle m’avait paru jusque-là comme une grosse bourrine sans cœur qui rôdait dans la rue la nuit et qui pétait les genoux au premier venu, mais nan, elle ressemblait plus à une enfant arrogante qu’on était en train de calmer assez violemment.

-BORDEL MAIS TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE CA VA ENGENDRER TOUTE TA MERDE ! PUTAIN MAIS A QUEL MOMENT TU T’AIES DIT QUE « Tiens est-ce que ça serait pas le moment de faire une bonne grosse connerie des familles hein ? Allez » PUTAIN MAIS C’EST PAS POSSIBLE D’ETRE AUSSI CONNE BORDEL ! TU VEUX QUE JE BALANCE TON BLAZE TOI AUSSI C’EST CA ?

Ok là c’était clairement trop, les yeux de la gueularde viraient au rouge, la Wax commençait à sangloter et les deux autres couillons commençaient aussi à baisser la tête.

-EH, criai-je.

La Valkyrie s’interrompit brutalement et se tourna vers moi avec une rapidité assez phénoménale.

-TA GUEULE NAN ? criai-je à nouveau.

Toutes les têtes se relevèrent et la peur, la surprise ou encore l’appréhension se lit sur chacun des visages, sauf bien sûr de celle de Leila, qui était comme figé dans le temps et l’espace, un regard de haine dirigé vers moi. Il y eut un moment de latence avec que cette dernière reprit connaissance. Elle était debout, elle leva une jambe et posa sa botte grise sur la table blanche. Ses yeux redevinrent bleus instantanément. Elle monta alors debout sur la table, fit un pas en avant et redescendit sur le sol juste devant ma chaise. Elle commença alors à « s’assoir » sur moi, c’est-à-dire que j’avais une position de mec menotté ok ? Les bras dans le dos et un peu penché en avant, les jambes un peu écarté pour éviter de pas trop ressembler à une victime. Elle s’assit donc sur mes cuisses un peu à la manière d’une strip-teaseuse donc pas besoin de souligner le fait que étant donné qu’il y avait moins d’un double-décimètre entre son appareil génital et le mien, j’vous passe les détails mais les hormones faisaient leur taff quoi. Une fois avoir pris place dans mon espace vital, elle me releva la tête pour éviter que je me mouche dans sa poitrine, elle mit ensuite ses deux bras sur mes épaules et commença à me regarder avec un regard, Jésus Marie Joseph, comportant une expression. Un regard clairement destiné à me foutre en chien hein pas de surprise, ce qui n’arrangeait en rien ma situation en bas-ventre. Et là il s’est passé un truc : mon cerveau a fait une sorte de pause sur ce moment. Bah ouais, elle m’avait fait à peu près le même coup sur le quai : s’approcher de moi lentement, faire des trucs qui me distraient etc… J’en ai donc déduis qu’elle allait pas tarder à rompre ce moment avec un coup de boule de buffle toi-même tu sais, étant donné que, 15 secondes plus tôt, je l’avais coupé dans son « discours ». J’ai donc pris de l’avance sur cette rupture, j’lui ai donné un coup de boule.

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