Chapitre 2 : Overdose

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Le policier tomba lourdement face vers l’avant, inconscient. La fille baissa la tête vers lui alors que je lâchais ses mains. Elle vérifia le pouls de l’homme avant de me lancer un regard indescriptible, sans émotion palpable, juste un regard ni vide ni plein, neutre et sans odeur. En relevant les yeux, certains regards étaient fixés vers moi, d’autres vers la valkyrie, d’autres vers le flic évanoui mais la majorité restait focus sur le wax. Je me dirigeai alors vers ce denier. La femme par-dessus était en pleurs ainsi que quelques autres autours. Après m’être arrêté au pied du vieux, le mec qui l’avait préalablement défendu mis la main sur mon épaule droite :

-Ecoute, avec ça tu vas avoir des ennuis mon gars, même si c’est injuste, les mecs vont te chasser y’a pas de doutes là-dessus, donc, si t’as besoin de quoi que ce soit qui puisse t’aider, chuis à ta disposition, me dit-il.

-Merci, mais y’a pas vraiment grand-chose à faire là, puis m’aider te mettrais juste en danger pour rien.

-C’est pas le souci, t’as eu les couilles de faire ce que j’aurais jamais pu donc j’te dois bien ça.

-Merci vraiment mais c’est pas la peine, ça ramènera pas le vieux toute façon.

Un coup de feu retenti.

La foule partie alors clairement en cacahuètes, tout le monde cria et regarda dans toutes les directions, à la recherche de la source du danger, afin de définir un sens de fuite rapidement. Le deuxième tir déclencha la panique et tout le monde partie vers les escaliers, tel un tsunami de chair dans un entonnoir. Au bout du troisième, je pus localiser le tireur ; à environ 50 mètres sur le quai, une main tenant un pistolet se dressait au milieu du reste. Les gens s’écartaient brusquement pour laisser l’homme, oui c’était un homme, un homme humain de type mâle, entièrement vêtu de noir un peu à la Matrix, il avait juste des lunettes différentes. J’ai ensuite capté qu’il était pas tout seul, y’avait un espèce de colosse avec lui, soit c’était un Berserk, soit c’était juste un mec qu’avait avalé un semi-remorque de stéroïdes. Deux autres bonhommes sont aussi apparus, mais j’arrivai pas à identifier ni leur race ni leur sexe. Dans tous les cas ils avaient tous un gun dans les mains, c’était plus ça le souci. Les quatre couillons ont donc continué à traverser lentement la foule de façon bien badass : pas coordonnés, regard fixe, même si y’avait des lunettes juste devant, démarche sereine, nan franchement ils avaient la classe. Celui qui me semblait leader le groupe, celui avec le bras en l’air, s’approcha à genre deux mètres de moi. Le quai s’était vidé à neuf dixième, on était 400-500 y’à 30 secondes, il devait rester genre 35 personnes à tout péter. Y’avait plus qu’un bruit, celui du suspens.

-Comment tu t’appelles ? me lança l’homme qui avait maintenant baissé le bras, faute de crampes à mon avis.

-Oh mec nan… répondis-je.

Il sembla ne pas comprendre, mais restait impassible.

-Nan tu déconnes, sérieux, tout ce bordel pour un « comment tu t’appelles », t’fous de ma gueule ou quoi ? Ça te coûtait quoi un « Mon nom est Maximus Decimus Meridius. Commandant en chef des armées du nord, général des légions Felix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc Aurèle. Père d'un fils assassiné, époux d'une femme assassinée et j'aurai ma vengeance dans cette vie ou dans l'autre. » ou un « Je cherche Sarah Connor », c’était pas compliqué.

Il releva son arme vers moi.

-Wowowow ok, ok, calme bro un peu d’humour ça détend, j’t’avoue j’viens de vivre un truc violent là laisse décompresser.

-Ton prénom et ton nom guignol, dit-il sèchement.

- ¤¤¤¤¤¤¤¤, lui répondis-je, tu veux mon adresse et le 06 de ma daronne aussi, frero c’est quoi ces manières, toi présentes toi, t’arrives là avec ton gang de sado maso en latex, tu nous dis pas qui t’es c’est vachement glauque.

Le peu de ce qu’on voyait de son visage changea d’expression, il baissa son arme comme si son bras avait perdu toute forme de vie. Ses acolytes se retournèrent vers moi et firent de même. Le mec de devant enleva ses lunettes. On découvrit alors des yeux rouges sang.

-Oh la vache ! Putain tu les sors d’où tes lentilles mon gars, elles sont violentes, m’écriais-je.

Il reprit alors le contrôle de lui-même après ce petit moment d’absence. Il remit ses lunettes et fit un petit signe de la main à ses collègues. Là j’ai commencé à me chier dessus, le colosse s’est tourné vers moi si rapidement j’ai sursauté, il a fait un pas dans ma direction, puis deux, puis pas trois vu que ses jambes c’était des portes avions il était déjà derrière moi là.

-Oulah, euh ouais les gars, si vous avez pas kiffé ma remarque sur les lentilles chuis désolé hein, bafouillai-je, je m’excuse je pensais pas à mal.

Le monstre m’a choppé par le bras j’ai cru mes os allait partir en farine. Il m’a trainé jusque vers ce qui semblait être son patron, et, toujours en me coupant toute forme de déplacement de sang dans le bras droit, il me mit à genoux avec un petit coup de pied dans l’arrière des jambes. Dans moi c’était la panique, « Jésus Marie Ta mère » c’est la fin, j’vais mourir sur un quai d’UrbExpress, ça aura pas été ouff. Mais alors que je m’attendais à ce que le chef de la bande sorte son 45 et me plombe la gueule comme t’éclates un moustique, bah il a sorti une seringue et il me l’a plantée dans le bras ce con. Bon elle était vide ducoup ça allait.

-Une prise de sang sérieux ? Wow les gars y’en a plus dans celui-là depuis longtemps, téma, même tes grands parents HS sont pas aussi gris, lançai-je.

-Tu la fermes un jour ? murmura-t-il.

Le silence des gens autour de moi et les quatre glandus était incroyable. La seringue s’emplit de liquide rouge, c’était la première fois que je voyais autant de sang à moi au même endroit. Il retira la seringue, le bulldozer qui tenait ce qui restait de mon bras le lâcha et le patron rangea la seringue dans son manteau noir. Il releva la tête vers moi :

-On se reverra gamin, tâche de pas recommencer ce genre de chose trop vite, me dit-il.

-Eh wait, si tu viens me voler du sang tous les quatre matins chuis pas chaud chaud puis excuse-moi mais j’ai genre deux trois milliards de questions à te poser parce que, je sais pas si t’as remarqué mais, débarquer à quatre dans des combis latex fusils à la main c’est genre, pas commun de ouff.

Ils s’étaient retournés et partaient en direction d’où ils étaient venus. J’ai pas trouvé de truc malin à dire ducoup j’ai juste savouré mon vent. J’ai ensuite repris conscience que j’étais pas tout seul, je me suis donc retourné vers les gens du quai, le défenseur du vieux, le vieux, la femme au-dessus de lui, les flics à terre qui bavaient, et la putain de bombe nucléaire blonde.

Cette dernière s’est avancée vers moi avec la même douceur que plus tôt, et toujours avec son putain de regard indéfinissable. Le silence commençait à s’évaporer autour, les gens murmuraient, chuchotaient. La Valkyrie s’est approchée de moi à environ 20 centimètres. Elle était forte bordel, comment elle avait pu capté ça, j’avais super bien caché le truc.

-Putain alors toi, toi, toi je sais pas qui t’es mais putain tu me fais flipper, lui lançai-je avec un peu moins d’assurance qu’avant.

Elle ne bougea pas, même regard, même position. Elle me fixait et attendait comme quelque chose. Je savais très bien ce qu’elle attendait en vrai, j’essayais juste de tenir jusqu’au bout.

Et comme prévu depuis environ 7 minutes j’ai fondu en larme sur elle, elle m’a pris dans ses bras. Je devais la serrer aussi fort que l’autre montagne avec moi toute à l’heure tandis qu’elle ne m’enlaçait pas comme un frère ou comme un ami, elle me soutenait juste parce mes jambes avaient clairement lâché. Mes mains dans son dos sentirent un corps solide et musclé, mes joues et mes larmes inondaient son cou, elle avait la peau douce et chaude. J’entendis sa bouche s’approcher de mon oreille :

-T’as craqué.

« Ah la salope » pensais-je.

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