Chapitre 6 | Marcus

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Marcus chercha désespérément le levier pour baisser le dossier de son siège. Le plaisir montait violemment, il voulait savourer ce moment à son aise... malgré la capote, il sentait les lèvres voluptueuses de Lil’Bird le long de sa queue jusqu’aux merveilleux mordillements de ses dents. Un gémissement rauque lui échappa au moment où il agrippa la poignée au-dessus de sa tête. Il se raidit en ressentant un spasme grisant le parcourir des pieds à la tête. La bouche de Lil’Bird, gourmande et insatiable, accéléra le va-et-vient le long de sa verge, tendue et palpitante.

Son regard s’accrocha au rétroviseur intérieur. Se voir jouir intensifia son plaisir avec la violence d’un tsunami. Il ferma les yeux, elle le branlait vigoureusement et l’embrassait à pleine bouche. Malgré lui, son bassin ondula au gré de la vigoureuse poigne de la jeune fille. Cette dernière baissa son pantalon jusqu’à la mi-cuisse afin de lui masser les couilles.

Concentré sur son plaisir, il entendit à peine son téléphone portable vibrer. Lil’Bird attrapa l’appareil qu’elle jeta sur la banquette arrière. Elle actionna le levier et le dossier tomba brusquement en arrière.

— Jusqu’à ce que j’en ai fini avec ta bite, tu es tout à moi, lui susurra-t-elle au creux de l’oreille.

Au son de sa voix suave et sensuelle, un frisson de plaisir parcourut délicieusement sa peau. Sa bouche dévora la sienne puis descendit dans son cou, tout en déboutonnant sa chemise. Elle effleura du bout des doigts ses tatouages puis lécha ses tétons, jouant avec celui où pendait un piercing. Ses lèvres insatiables poursuivirent leur descente vers son nombril.

— Continue... bordel ! Ne t’arrête pas, putain !

Marcus se raidit en soupirant quand Lil’Bird avala à nouveau sa queue avec une insistance déroutante. Il creusa les reins en soupirant profondément.

— Oh la vache... Où est-ce que tu as appris... à sucer comme ça... bordel de merde... soupira-t-il. Aucune pute... ne m’a... jamais sucé... comme ça...

Rassasié de ces caresses, son corps exulta son foutre qui jaillit comme un geyser dans la capote. Marcus crut un instant que le préservatif allait éclater, déversant son sperme dans la bouche de l’escort.

La prestation dépassait largement ce qui l’avait pu lire sur son profil. Sa bouche faisait des merveilles. Alors il n’osait même pas imaginer ce qu’elle ferait avec sa chatte en chaleur ! Marcus ferma les yeux pour apprécier l’extase qui le submergea. Ce plaisir intense le laissa sans énergie, le contentement le transportait littéralement à des lieux de sa caisse.

Son portable vibra encore. Il avait croisé un gars du chicano tout à l’heure. Que Brad Black aille se faire foutre ! Ce Mexicos de merde ne ruinerait pas ce moment de béatitude fabuleuse. Pourtant, il faudrait être complètement taré pour faire basculer Brad Black sur répondeur !

Il ne s’attendait pas à vivre un début de soirée si voluptueux. Il resongea à sa journée de merde.

— Papa, appela sa fille.

Marcus ne réagit pas tout de suite car il surfait sur le site de rencontres pour adules « Sex Friendly ». Mais Cassie insista et campa devant lui en tenant son livre de mathématiques.

Son regard oscilla bêtement de sa fille à l’écran de son ordinateur portable. Son navigateur CygnusLake – belle création informatique d’un natif d’Orangewood ayant son trou dans la Silicon Valley – exhibait les photos suggestives de Lil’Bird. Ses seins, ses fesses parfaitement galbées... son écran ne négligeait rien de sa plastique magnifique.

— Euh...

— Tu cherches encore une escort, hein ?

La remarque, qui ressemblait plus à un reproche, le piqua au vif. Il claqua l’écran de l’ordinateur pour éviter toute exposition de sa fille à la pornographie.

— Si tu allais faire tes devoirs au lieu de te mêler de mes affaires, grommela-t-il.

Cassie ne se vexa pas et lui tira même la langue avant de vaquer à ses devoirs sur la table de la cuisine.

— Maudite gosse, pesta-t-il en téléchargeant l’application Sex Friendly sur son téléphone.

Il entra les codes de connexion puis se connecta à son compte. Il surfa longuement sur le profil de Lil’Bird, consultant l’interminable liste de commentaires des usagers. Tous étaient unanimes : elle baisait comme une déesse, ne rechignait pas à satisfaire leurs fantasmes... rien ne l’effrayait ! Certains la disaient nymphomane pour expliquer son endurance au lit. D’autres affirmaient que le record de la belle Lil’Bird avait été de le baiser non-stop toute la nuit. Sa queue n’avait plus eu d’érection durant une semaine.

Il lissa sa barbe puis sentit sa queue durcir au fur et à mesure de sa lecture.

— Putain ! Il me la faut ! Je la veux ! dit-il à mi-voix afin que Cassie ne l’entende pas.

Il rédigea plusieurs fois un texto de présentation qu’il effaça coup sur coup puis rédigea à nouveau grâce à la saisie automatique de son clavier Switchkeys. Il pianota sur son téléphone et envoya une phrase choc et simpliste.

— Il paraît que tu es une bombe atomique au plumard, envoya-t-il sur la messagerie instantanée.

« Lil’Bird : Je vais te baiser à mort. Tu ne te souviendras même plus de ton nom ni de ton adresse. »

— Bordel de merde ! Elle est connectée ! soupira-t-il en lorgnant sur sa petite Cassie.

Cette affirmation lui fouetta le sang. Sa queue se raidit tout d’un coup mais il manqua de s’étrangler quand elle lui annonça combien lui coûterait la demi-heure de plaisir.

— Putain, 250$ la demi-heure ! demeura-t-il interdit. Elle se fout de moi ! Elle se prend pour la reine d’Angleterre, celle-là ! Où est-ce que je vais trouver ce fric ? Pas grave !

Ses doigts agiles pianotèrent un message à l’intention de Lil’Bird.

— Tu as un créneau pour moi, ce soir. J’ai envie de te tringler comme un animal en rut, renchérit-il.

Elle mit une plombe pour lui répondre. Il fit les cent pas dans l’appartement puis aida sa petite Cassie à résoudre son foutu problème de mathématique où un train devait rencontrer une voiture Dieu sait où. Toutes les deux minutes, il consulta son téléphone sans que la moindre notification l’avertisse d’une réponse de Lil’Bird. Bordel ! Qu’est-ce qu’elle pouvait faire ? Se dorer la pilule sur un transat ?

— Elle ne répond pas, constata Cassie.

— Quoi ? Qui ?

— L’escort. Ça fait deux semaines que tu visites son profil, tous les jours. Elle te plaît ?

Marcus lui désigna son cahier d’exercice sans pouvoir s’empêcher de lorgner compulsivement sur l’écran de son téléphone. À peine eut-il reposé son téléphone qu’elle jugea enfin utile de lui répondre !

— Pas avant minuit !

Il reposa son téléphone sur la table et prit sa tête entre ses mains, maudissant le Ciel. Sa fille Cassie joua avec son crayon à papier en le plaignant. Lil’Bird renvoya un message en lui réclamant une photo. Marcus bondit de sa chaise puis claqua la porte de sa chambre. Il se défroqua et photographia sa bite, tatoué de la phrase « Je vais te défoncer, ma petite ! » puis l’envoya.

Mais encore une fois, l’escort prit son temps pour lui répondre si bien qu’il commençait de se dire qu’elle ne l’intéressait pas. Le mec au bar Coyotte Springs l’avait prévenu. Lil’Bird choisissait la bite qui allait la démonter et, non, l’inverse.

— Ma bite ne te plaît pas, s’inquiéta-t-il.

« Lil’Bird : Ta bite est carrément à croquer. Je voudrais voir le reste. Manière de me mettre en appétit ! »

Une lueur d’espoir lui étreignit le cœur.

Son téléphone contenait une abondante galerie de photos. Il lui fallait en trouver une suffisamment sexy, attrayante. Il expédia le cliché puis se félicita du compliment de la pute, il échangea quelques modalités, concernant leur rendez-vous, quand il réalisa un obstacle de taille voire même deux.

— Cassie, s’indigna-t-il. La nounou.

Il appela Vera mais elle était sur messagerie vocale. Il tenta sa chance avec Kelly, la voisine du troisième. Elle lui faisait les yeux doux à chaque fois qu’ils se croisaient devant les boîtes aux lettres.

— Oui... euh... je bosse cette nuit...

— Je garderai Cassie avec plaisir, affirma-t-elle.

— Cool. C’est très sympa.

Kelly allait lui proposer une sortie mais il raccrocha, faisant mine de n’avoir rien entendu.

Il était complètement à sec, il avait besoin de tune et en vitesse. Pas seulement pour se payer l’escort à 250$ la demi-heure mais aussi pour payer le loyer de son appartement miteux, la bouffe, les factures qui s’accumulaient. Il évitait autant que possible son proprio mais, un beau jour, il retrouverait Cassie et les affaires sur le palier avec la serrure de la porte changer. Et puis Cassie avait besoin d’une nouvelle paire de chaussures. Ces maudits mioches du cours préparatoire ne cessaient de la harceler à cause de ses baskets élimées jusqu’à la corde.

Brad Black décrocha au moment où une femme hurla de douleur. Le cri perçant lui vrilla le tympan.

— Bordel de merde, râla Marcus.

— Je veux connaître le nom de la pétasse qui vole mon fric, tonna Brad, à travers le combiné, avec son accent mexicain.

Un autre coup s’abattit sur la femme.

— Je sais pas, pleurnicha-t-elle. Je la connais pas.

Les coups de poing pleuvaient les uns après les autres. Marcus ne dit pas un mot et s’apprêta même à raccrocher.

— Bones, mon sac d’os favoris !

— J’ai besoin de fric, déclara-t-il d’un ton abrupt.

Brad éclata de rire.

— Tu as toujours besoin de fric, le railla-t-il à travers son téléphone. L’alcool et les putes sont des hobbies qui coûtent cher, amigos !

— Tu as un truc pour moi ? Oui ou non ?

Le mexicain fit mine de réfléchir.

Après avoir reçu un autre coup, la femme hurla à la mort. Marcus en eut la nausée, quand allait-il lui répondre au lieu de lui faire profiter du spectacle ?

— Fais taire cette pute, je ne m’entends même plus penser, rouspéta Brad.

Un coup de feu retentit, Marcus écarta subitement l’appareil de son oreille en traitant l’autre de sale con.

— Voilà qui est mieux, ricana Brad. (Silence.) Tu as récemment eu un contact avec ton ancien boss ?

Marcus se raidit à l’évocation de l’ancien fabricant de meth pour qui il travaillait.

— Pourquoi tu me demandes ça ? Aux dernières nouvelles, Top-Chef est toujours en taule, s’impatienta-t-il.

— Pas pour longtemps ! Il devrait sortir dans les jours qui viennent ! Tu étais son bras-droit. Il est entré en contact avec toi ?

— Je n’en sais rien, déclara Marcus, brusquement à fleur de peau.

— Rassurez-moi, insista Brad. Une fois que Top-Chef sera dehors, il n’a pas l’intention de cuisiner pour les Nevada Wolves !

— Je viens de te dire que je ne lui ai pas parlé depuis son incarcération, bordel de merde !

Brad éclata de rire.

— Très bien, très bien ! Je te crois sur parole !

Il parla en espagnol avec ses gars. Marcus ne douta pas que Brad Black leur ordonnait de se débarrasser du corps.

— J’ai un combat pour toi. Ce soir, à 21h, lui annonça Brad.

— J’y serai, conclut-il en raccrochant.

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