Chapitre 4 |Mila

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Le GPS la mena à travers les montagnes sous une chaleur de plomb. La flèche du navigateur lui annonça être arrivée au lieudit. Hormis des cactus et des yukas sauvages qui poussaient çà et là, il n’y avait rien. En explorant les alentours, Mila trouva néanmoins une pelle. Elle en déduisit qu’il lui fallait creuser. Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour du fric facile ?

Mais son smartphone ne trouva rien de mieux que de vibrer toutes les deux minutes. Elle s’étonna de capter le réseau mobile dans ce trou paumé. Mais elle se concentra sur sa tâche. Creuser. Creuser. Creuser. Toutefois les notifications continuaient à pleuvoir.

— Bordel de merde, Tex ! Tu me fais chier ! Je vais revenir te voir en taule mais pour t’en coller une sévère !

Mila s’attendait à ce que Tex ait saturé sa boite vocale de messages vocaux plus pitoyables les uns que les autres. L’application de rencontres « Sex friendly » l’alertait des messages d’un follower. Ce n’était pas la première fois que ce dénommé Bones consultait son profil. D’après l’avalanche de messages, il s’impatientait après une réponse pour prendre ses dispositions.

« Bones : Il paraît que tu es une bombe atomique au plumard. »

— Je vais te baiser à mort. Tu ne te souviendras même plus de ton nom ni de ton adresse.

Il s’informa par la suite de ses tarifs dont elle lui annonça la couleur. Leur partie de jambes en l’air lui coûterait 250$ la demi-heure.

Enfin elle mit son portable en veille puis buta enfin sur une surface dure, songeant en premier lieu à une roche mais elle déblaya une boîte en métal. Son téléphone vibra à nouveau, Mila pesta à nouveau en traitant ce Bones de sangsue, ce sale type l’importuna encore une fois.

« Bones : Tu as un créneau pour moi, ce soir. J’ai envie de te tringler comme un animal en rut. »

La perceptive ne lui déplut pas. Elle aurait besoin de se détendre. Mila lui annonça être libre à partir de minuit car il lui faudrait du temps pour revenir en ville et se préparer.

Pour avoir la paix, Mila lui demanda de lui envoyer une photo pour le reconnaître. Les profils étaient anonymes et chacun mettait la photo qui l’enchantait. En ce qui la concernait, Mila s’était taillée une sacrée réputation. Elle acceptait sauf la zoophilie et les téléphones portables pour éviter de voir ses photos circuler sur le Net. Elle était mineure ! La sodomie, les sextoys et même les plans à trois ne l’effrayaient.

Pour le coup, cette tête de nœud photographia sa bite. Toutefois, piquée par la curiosité, Mila cliqua sur le cliché et apprécia l’organe, elle se demanda soudain si elle n’allait pas se masturber à l’ombre du rocher pour satisfaire l’irrésistible envie qui la titillait désormais. D’ailleurs, la lenteur de sa réponse alarma Bones.

« Bones : Ma bite ne te plaît pas ? »

— Ta bite est carrément à croquer, répondit-elle. Je voudrai voir le reste. Manière de me mettre en appétit !

Mila profita de cette pause pour boire une longue gorgée d’eau. La photo arriva enfin sur son téléphone.

Au premier coup d’œil, Mila savait qu’elle allait s’éclater avec ce type. Pas grave s’il était largement plus vieux qu’elle ! Les garçons de son âge ne l’intéressaient pas le moins du monde.

Mila agrandit l’image pour admirer les tatouages qui recouvrait son corps. Elle raffolait des mecs tatoués, ça les rendait sexy, dangereux ! Jusqu’à récemment, l’opinion publique associait le tatouage au milieu criminel, véhiculant une image négative ! Toutefois, depuis une dizaine d’années, le tatouage s’était largement démocratisé et toutes les couches sociales se faisaient tatouées.

— Tu n’es pas dégueulasse du tout, mon gars, saliva-t-elle à l’avance. J’ai hâte d’être à ce soir !

Elle lui envoya un Like avant d’extraire la boîte du sol.

« Bones : Parfait. »

— Je fournis les capotes, l’informa-t-elle.

« Bones : Ça me va. J’en ai de toute façon. »

— Comme c’est mignon ! Un vrai gentleman que tu fais mon gars ! dit-elle à haut voix.

Bones lui envoya un smiley.

Mila n’avait pas confiance en ses clients. Choper le Sida ou une MST ou se retrouver en cloque ? Sans façon ! Elle fournissait la capote pour être sûre des dates de péremption et de leur état d’utilisation. Ensuite elle enfilait la capote sur la queue de son client sans les lâcher du regard. Manière de les aguicher davantage !

En songeant à ce détail et à la photo du spécimen qui l’attendait ce soir, Mila mouilla sa culotte, sentant déjà cette délicieuse chaleur irradier le creux de ses cuisses.

Mila tira de son sac en bandoulière le petit trousseau de clé que le commanditaire lui avait fait parvenir. Puis elle resta abasourdie, son portable prépayé vibra, son mystérieux interlocuteur lui venait de lui envoyer un SMS en lui demandant si elle avait déniché la boite. Elle confirma que oui. La boîte contenait un nombre important de liasses de billets de 100$.

Comme convenu, elle suivrait le plan de son commanditaire. Elle ramènerait ce véritable pactole à Orangewood ! Elle avait droit à 5000$ en guise de paiement. Mila se servit comme prévu.

Bones lui fixa rendez-vous à minuit sur le parking du bar Coyote Spring.

Malgré ce début de soirée, la chaleur écrasante s’avéra encore insupportable. Mila descendit du bus et rajusta son chapeau de cowboy sur sa chevelure.

Orangewood était le genre de ville moyenne complètement paumée au milieu du désert. À plus d’une heure en bus au Nord de Las Vegas.

Elle se présenta dans le hall de la gare routière et déposa le sac de voyage dans un casier. Puis elle grignota un sandwich qu’elle avait volé dans une supérette avant d’aller à la prison d’état pour rendre visite à Tex. Ce sale con lui avait posé un lapin alors qu’il avait insisté pour qu’elle vienne fiça, se passant de la moindre explication.

Le bar Coyote Springs était déjà bondé de monde. Une clientèle plutôt hétéroclite ! Mila approcha le bar où une barmaid plutôt mignonne tirait des pressions et encaissait les consommations. Sa chevelure ondulé d’un noir corbeau effleurait sa nuque en en carré plongeant. Grande et élancée, cette serveuse lui plaisait beaucoup. Mila avait des relations sexuelles aussi bien avec des femmes et des hommes. Ça ne dérangeait du tout l’adolescente. Si elle n’avait pas rencard à minuit avec Bones, Mila serait bien rester dans ce bar pour la draguer afin de voir si elle mordait à l’hameçon.

— Une vodka.

La barmaid la lorgna des pieds à la tête.

— Tu as quel âge ?

— L’âge de picoler.

— Mon cul. Dégage, la couche-culotte. Je ne veux pas d’ennuis avec les mecs là-bas.

La barmaid pointa son doigt en direction d’un groupe de types, vêtus d’un cuir arborant un coyote dans le dos et tous tatoués.

— Surtout pas celui avec les lunettes de soleil sur le nez. C’est le big boss de ce bar. Je te donne une vodka et je me fais virer direct. Alors si tu ne veux pas autre chose qu’une vodka, disparais de ma vue !

Mila ne se laissa pas démonter par la remontrance et ne se départit pas de son sourire aguicheur. Une armoire à glace, arborant une longue tignasse et une barbe taillée en pointe, s’accouda au comptoir.

— Hé, Roxy ! Où sont nos bières ? Les gars sont en train de mourir de soif !

— Ça arrive, Strike ! répondit-elle.

Strike lorgna l’adolescente d’un air intéressé.

— Hé Strike, grommela Roxy. Fais gaffe, l’œil de Moscou te surveille !

Amusée, Mila jeta un coup d’œil en direction d’une jolie brune à la chevelure ondulé qui les foudroyait du regard. Aucun doute ! Il s’agissait de la meuf du fameux Strike.

Son portable vibra, Bones l’attendait sur le parking.

— Mon plan cul vient d’arriver ! affirma Mila en bondissant au bas de son tabouret.

— Ton quoi ? répéta Strike.

— T’es trop vieux pour comprendre. À plus le troisième âge !

Mila fendit la foule en direction de la sortie. Elle remarqua que Strike la suivit. Il discutait avec un type à la chevelure blonde tirée, arborant un bouc.

— Tu crois que c’est elle ?

— Bien sûr que c’est elle, Archie ! répondit Strike.

Archie sourit.

Strike l’interpella au milieu du parking. Mila recula de quelques pas de sorte à garder un périmètre de sécurité entre eux.

— Ça t’intéresse de venir à une fête. On va célébrer la sortie d’un pote. Il se trouve que tu es exactement le genre de nana qu’on recherche !

— Vous me paierez combien ?

— Tu patines ? lui demanda Archie.

— Quand j’en ai envie, annonça-t-elle.

— Tu prends combien à l’heure ? demanda Strike.

— 250$ la demi-heure.

— Putain, s’écria Archie. Tu n’es pas donné !

— Je suis une bombe atomique au plumard !

— C’est toi qui le dis, ma belle ! rétorqua Strike.

— J’ai déjà une casserole sur le feu mais, demain soir, je suis libre. On se fait un plan à trois et vous verrez que je ne vous vends pas du rêve !

Les deux bikers acceptèrent son offre.

Un cabriolet stationnait sur le parking, le moteur ronronnant tranquillement. Le conducteur lui fit des appels de phares. Un frisson de plaisir lui remonta le long de l’échine alors qu’elle approchait de la voiture. Elle monta du côté passager. Le conducteur — à l’occurrence Bones — retira ses lunettes légèrement fumées puis la contempla, émerveillé.

— Tu es magnifique, bordel de merde ! lui dit-il.

— Tu es pas mal toi aussi, lui rétorqua-t-elle.

Bones glissa sa main derrière sa nuque et l’attira vers lui. Il l’embrassa à pleine bouche, mordillant ses lèvres et aspirant sa langue. Son autre main glissa sous sa minijupe et taquina le creux de ses cuisses. Mais elle le repoussa.

— Tu as le fric ?

Bones sortit une liasse de billets.

— 1000$ pour toute la nuit. Maintenant occupe-toi de ma bite. J’ai eu la gaule toute l’après-midi en lisant les commentaires sur ton profil. Après on finira la nuit dans mon plumard, rétorqua-t-il en s’affalant dans son siège.

Mila déboucla la ceinture de son pantalon puis fit glisser la fermeture Éclair. Sa queue était déjà prête à l’emploi, elle siffla d’admiration puis la recouvrit d’un préservatif. Elle se pencha en avant pour la mettre dans sa bouche. Bones soupira de plaisir en lui caressant les cheveux.

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