Chapitre 5 : Adaptations

13 minutes de lecture

Assise au fond de sa chaise de bureau, Luise se demandait comment elle allait pouvoir trouver un dénouement à cette histoire. Elle avait fouillé dans tous les livres susceptibles d'avoir une solution, mais aucun ne lui avait fourni le remède miracle. Ce soir, elle irait voir Adrien afin de savoir quoi faire avec Ezra.

Elle s'appuya sur les accoudoirs en velours de la chaise, prit sa cape posée nonchalamment sur le bord du bureau en bois massif et l'enfila. Elle mit une main dans sa poche et sortit une clef en argent. Elle approcha cette dernière d'un trou de serrure présent sur un des tiroirs du meuble. Doucement, elle tourna la clef et ouvrit le tiroir. Au milieu d'un tas de papiers, elle saisit une poche en tissu couleur rubis et l'enfonça dans la poche de son manteau.

Viris était loin d'être un lieu idyllique. Au milieu de la misère et de la famine, les règles étaient très strictes. Les sorties nocturnes étaient interdites et les visites de contrôle étaient de plus en plus fréquentes. Viris était autrefois un simple lieu de passage et de pratique de la magie jusqu'à ce que la régente, Yvanna, y forme une sorte de cité refuge pour tous les peuples dévastés par la guerre.

Rabattant sa capuche sur sa tête, elle sortit du bâtiment et se dirigea vers le portail. Arrivée devant ce dernier, quelque chose semblait anormal : il était ouvert. En vérifiant ses alentours, elle s'approcha discrètement des grilles en or, espionnant l'intérieur de la grotte. Luise écarquilla les yeux : le kiosque avait été saccagé, il ne restait que des débris de pierres. Les choses prenaient un tournant qui ne la rassurait guère. Très peu de personnes connaissaient l'existence de cet endroit et encore moins savaient à quoi il servait. L'existence du monde humain était quelque chose qui se gardait secret depuis des millions d'années.

//

Ezra était immobile devant sa penderie : aucun vêtement ne ressemblait à ce qu'il avait l'habitude de voir. Ici, pas de pulls en laine ou de vestes en jean mais des sortes de tuniques en lin ceinturées à la taille, exactement ce que portaient les habitants de cette cité. Triste de devoir laisser ses beaux vêtements bien chauds, il enfila une tunique au hasard : elle était marron avec une chemise crème en dessous et une grosse ceinture en cuir à la taille. Il pensait subitement à son ami, Josh, qui aurait adoré ce genre de choses, fan de cosplay qu'il était. Aussi, il avait arrêté d'espérer que tout cela n'était qu'un rêve. Pour la première fois de sa vie, Ezra avait les pieds bien ancrés sur terre.

Une fois préparé et motivé, il décida d'aller voir Luise. Entre-temps, elle avait sûrement dû trouver un moyen de le faire rentrer chez lui. Passé le pas de sa porte, il tomba sur Flavus. Ce dernier semblait encore plus pâle que la veille. Ses cheveux blonds étaient soigneusement peignés à l'exception de quelques mèches qui lui tombaient devant les yeux. Il était très grand, environ dans les un mètre quatre-vingts, et son aura était aussi froide qu'un blizzard. Flavus paraissait presque sortir d'un magasin de poupées de porcelaine. Ezra se demandait même comment lui et Avra pouvaient être frère et sœur. En apparence, tout les opposait : il était la lune, froide et blafarde, elle était le soleil, chaud et ambré.

 Sentant que Ezra le détaillait, Flavus pivota la tête en sa direction et lui sourit :

- Comment tu te sens ?

- Bien, je crois, soupira Ezra, arrangeant nerveusement les manches de sa chemise.

Malgré les élans de gentillesse de Flavus, il avait encore du mal à cerner le personnage : il l'intimidait beaucoup plus qu'il ne l'aurait voulu. Flavus s'avança doucement vers lui et posa une main sur son épaule :

- Je suis sûr que Luise va trouver un moyen de te renvoyer chez toi.

En lui adressant un dernier sourire, Flavus s'écarta du jeune homme et prit les escaliers afin de rejoindre la salle principale. Ezra aimait bien cet endroit, il était chaleureux et dynamique. Le matin, de nombreux jeunes de son âge prenaient leur petit déjeuner et le soir, ils s'amusaient aux cartes ou discutaient au coin du feu. La jeune serveuse était elle aussi fort agréable, s'assurant que chacun ne manque de rien. Cependant, quelque chose l'intriguait : il n'était ni dans un bar, ni dans une auberge. Fronçant les sourcils, il chassait ces questionnements de son esprit, il allait bientôt rentrer chez lui, il devait arrêter de s'intéresser à ce monde. 

Arrivé devant la porte du bureau de Luise, il frappa trois coups.

- Entre !

Surpris de la réponse quasi immédiate de cette dernière, il tourna prudemment la poignée et entra dans la pièce. Devant lui, le bureau de Luise était recouvert de gros livres poussiéreux en tout genre. Quant à la propriétaire, elle semblait épuisée : des cernes soulignaient son regard et quelques mèches de cheveux rebelles s'étaient enfuies de son chignon d'ordinaire impeccable. Elle désigna de la main le fauteuil libre devant elle et Ezra s'y installa l'air méfiant : toute cette mise en scène n'annonçait rien de bon.

- Le portail par lequel tu es arrivé a été massacré hier soir, je n'ai pas pu aller voir ton grand-père.

La nouvelle paralysa Ezra. Il agrippa les accoudoirs de son siège et se tut. Si Luise n'avait pas pu aller voir Adrien, cela voulait dire qu'il ne pourrait pas rentrer chez lui. Bien que le portail n'ait pas fonctionné la dernière fois, il restait quand même la clé du passage dans l'autre monde.

- Pour rentrer chez toi, déclara Luise, il faudrait trouver un autre portail. Le problème étant que l'existence du monde humain, tel que tu le connais, est censée être secrète. Donc, nous ne savons pas où sont localisés ces autres portails. Cependant, j'ai potentiellement une piste plausible.

L'espoir de pouvoir rentrer chez lui s'était effacé à chaque mot prononcé par Luise. Or, il ne voyait pas d'autre solution que de se fier à elle. Seul ses connaissances pouvaient l'aider à retrouver sa vie d'avant. Retrouvant un minimum de sang-froid, Ezra sortit de son mutisme :

- À quoi tu penses ?

Luise rejoignit ses mains sur la table et soupira :

- Quand nous étions jeunes, ton grand-père et moi étions fascinés par l'autre monde. Alors nous avons dédié notre vie à la recherche d'un moyen pour y accéder, c'est ainsi que l'on a découvert l'existence des portails et le pouvoir des graines de fagus.

Luise saisit un livre et feuilleta rapidement les pages avant de s'arrêter sur l'une d'entre elles. Elle tourna ce dernier en direction du jeune homme, l'invita à porter son attention sur une carte, En haut de page, Ezra put y lire le nom du royaume. Il parcourut son regard sur le papier.

- Nous pensons qu'il est fort probable que d'autres portails existent dans Eldaryel : un dans chaque cité. Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver les autres, celui-là étant détruit.

Ezra eu comme une sorte de pressentiment très désagréable : la tâche allait s'avérer plus complexe qu'il ne l'avait imaginé. Il passa nerveusement sa main dans ses mèches sombres et soupira. Tous deux étaient perdus. Lui ne savait pas s'il allait pouvoir retrouver sa vie d'étudiant et Luise ne savait pas comment le renvoyer dans cette dernière.

- Je suis malheureusement trop faible pour commencer une telle recherche actuellement.

Luise se sentait un peu coupable de ne pas pouvoir apporter de solution immédiate à Ezra. Elle pouvait lire le désespoir sur son visage.

- Comme tu peux le voir, reprit-elle, je ne suis pas au maximum de mes capacités. Je te conseille de retourner voir Agnis, il à l'air de beaucoup t'apprécier, il va t'aider à t'intégrer au sein des autres. Pendant ce temps, je réfléchis à une solution pour toi. Passe me voir en fin de journée.

Ne trouvant rien à lui répondre mis à part un hochement de tête, Ezra se leva et sortit de la pièce avant d'adresser un faible sourire en guise de remerciement pour Luise. En attendant, il allait suivre sagement ses conseils et retourner voir Agnis afin d'essayer de se fondre un peu dans le décor et de ne pas attirer l'attention sur lui.

//

Dans la salle principale, Agnis avait l'œil fixé sur sa dague en argent. Lentement et un bout de tissu en main, il prenait soin d'enlever chaque trace. Il l'adorait. À la base de la lame en argent finement taillée, un manche en cuir noir soutenait fermement l'ensemble de l'objet. Il fronça les sourcils, certaines égratignures n'arrivaient pas à partir, il avait tout essayé mais rien ne parvenait à faire disparaître ces petites imperfections. Du coin de l'œil, il vit un jeune homme au cheveux sombres sortir du bureau de Luise : Ezra. Il rangea sa lame dans son fourreau et se leva brusquement de sa chaise. Ezra fut attiré par le bruit et émit un petit sourire en direction d'Agnis. Arrivé à sa hauteur, il prit une profonde inspiration avant de briser le silence :

- Tu crois que tu pourrais m'aider ?

//

La bibliothèque du bâtiment était plus impressionnante que Ezra ne l'aurait imaginé. Les murs étaient couverts de bibliothèques en bois de noyer. Les livres semblaient dater de plusieurs dizaines d'années et Ezra ne pouvait pas se retenir d'exprimer son excitation. Il n'avait jamais vu d'aussi bel endroit, il voulait rester ici pour toujours, passer des semaines entières à dévorer chacun des livres de ces étagères. Du coin de l'œil, Agnis lui lançait un regard interrogateur :

- Ferme la bouche, c'est que des bouquins.

Plus ils avançaient au milieu des étagères, plus Ezra se contenait. Évidemment, pour quelqu'un qui étudie la littérature , cet endroit était une vraie mine d'or. Cependant, pour quelqu'un comme Agnis qui avait l'habitude de chercher la moindre information à travers des pages jaunis par l'usure, la bibliothèque était un outil tout à fait banal et récurrent. Les lustres étaient un peu rouillés par le temps et la poussière s'accumulait autour des globes de verre, aussi, les fenêtres donnaient une vue impressionnante sur la cour intérieure. Ezra ne l'avait pas encore vue mais ce qu'il aperçut l'enchanta instantanément : qui aurait cru que, au milieu de la cité de pierre Viris, se cachait un parterre d'herbe fraîche. Un seul arbre présidait au centre de l'espace, semblant déjà peser sous le poids de son âge.

Trop occupé à admirer le décor, Ezra n'avait pas fait attention à ses pieds. Il fit un pas vers l'avant et l'un des coins d'une des tables d'études se heurta directement sur sa hanche. Agnis, déjà assis à l'observer depuis plusieurs minutes, laissa échapper un rire cristallin :

- Alors toi, vraiment.

Honteux, le brun prit place à côté de son nouvel ami et se tue. Devant eux, ce dernier avait sélectionné un grand ouvrage de la taille de leurs bustes, à la couverture de cuir ébène.

- Si tu lis ce livre en entier, tu seras un véritable eldarien.

Les yeux de Ezra s'illuminèrent. Enfin une tâche dans laquelle il était doué. Voyant l'enthousiasme d'Ezra, Agnis posa une main ferme sur l'ouvrage :

- Je t'arrête direct, t'as pas le temps de tout lire.

Le jeune homme lui lança un regard de défis. Agnis écarquilla les yeux devant sa soudaine attitude, jamais il ne l'avait vu aussi sûr de lui.

- Bon, on va commencer par la géographie du monde, c'est le plus simple. Ensuite on verra les fêtes, ma partie préférée !

Au fil des pages que lui montrait Agnis, Ezra en apprenait toujours un peu plus sur Eldaryel. Le monde était composé de trois cités fondatrices : Luxuria, Veridium et Asperum. Là où il se trouvait, Viris, n'était qu'une simple cité régente, ne possédant pas vraiment d'autorité au sein des autres. Au fur et à mesure que ses yeux défilaient sur les paragraphes, son regard se dirigeait vers l'intérieur : un minuscule résidu de page, à peine visible, se cachait à l'intérieur. Une page avait dû être arrachée. Agnis ne semblait pas y avoir fait attention, il continuait de l'assommer de détails sur les cités. Luxuria, située au Sud Est du royaume, au bord de la mer Elda, était réputée pour sa possession d'or et d'autres cristaux très précieux. C'était de toute évidence, la plus riche de toutes. Plus au Nord de cette dernière, à la bordure des frontières, trônait Asperum. Elle avait l'apparence d'un simple village de pêcheur où le commerce de la mer semblait animer l'économie. Enfin, dans le sud Ouest, reclue dans la forêt, Veridium dominait. Les principaux habitants étaient des elfes, fiers de leurs artisanats et de leur récolte de bois. Lorsque qu'il entendit le mot "elfe" ses pupilles se mirent à scintiller : il avait tellement envie d'en rencontrer ! Les yeux d'Ezra se perdirent sur la carte mais Agnis le rappela à l'ordre, lui indiquant que les cités annexes étaient moins importantes et ne nécessitait pas son attention pour le moment. Cependant, quelque chose l'interpella. Que ce soit dans la vie ou dans la littérature, le cycle des choses se base sur une notion d'équilibre. En admirant la carte, il était évident que des éléments manquaient à l'appel. Ezra avait terriblement envie d'en savoir plus et de fouiller chaque pages de cette pièce mais son camarade le sortit de sa rêverie.

- À présent, annonça Agnis un grand sourire aux lèvres, passons aux fêtes !

Eldaryel comprend de nombreuses fêtes semblables à celles que les hommes peuvent faire. Parmi elles, les solstices à chaque changement de saison et les victoires de guerre.

- Chaque fête est l'occasion d'organiser une grande célébration mais aussi, de montrer aux autres qui domine.

- Et celle-là, elle sert à quoi ? Le doigt d'Ezra s'était posé sur une fête au nom de Nitia.

Portant son pouce et son index sur son menton, Agnis semblait réfléchir à ses mots.

- La fête de Nitia est un événement qui se déroule chaque année avant l'Épreuve.

Voyant le regard déboussolé de son ami, il se résolut à lui en dire plus :

- Tous les eldariens qui ont entre 18 et 25 ans ont la possibilité de passer l'Épreuve. Au cours de celle-ci, on teste tes aptitudes à diverses méthodes de combats et la manière dont tu résonnes. À la fin, on t'attribue une classe et potentiellement la chance d'intégrer une troupe de combat.

- Et ceux qui ne veulent pas la passer ?

- Oh, ricana Agnis, il y a plein d'autres métiers ou occupations qui se valent. Seulement, la plupart sont attirés par la gloire et la richesse. Cependant, quasiment tout le monde le passe désormais. C'est un peu devenu comme un diplôme d'entrée...

Ezra assomma Agnis de questions. Ce dernier était lui-même venu à Viris dans le but de passer cette épreuve et d'intégrer une armée.

- Tu sais, c'est aussi le cas de Krystal, Flavus et Avra. Si on est ici, c'est dans le but de se préparer à cet événement.

Depuis des années, Luise accueille les jeunes des quatre coins du royaume afin de les préparer au mieux à cette rude épreuve. Ezra découvrit également avec surprise que Viris était autrefois utilisé uniquement dans le but de passer cette épreuve. Cependant, depuis peu, son influence s'était élargie au-delà de ces barrières. Soudain, Agnis ferma le livre d'un coup sec :

- J'en ai marre de bosser là, viens on va se détendre un peu.

Ezra n'eu pas le le temps de réagir qu'il se retrouva dans le foyer commun, un verre à la substance douteuse entre les mains. Agnis lui tapa généreusement l'épaule, tout en lui lançant un sourire plein de sous-entendus.

- T'inquiètes tu peux boire, c'est une spécialité d'ici, du cidre d'abalus !

Méfiant mais voulant lui faire plaisir, il porta le liquide à ses lèvres et en bu une grosse gorgée. Le liquide couleur ambrée avait le même goût que le cidre qu'il connaissait à l'exception de l'extraordinaire arôme de pomme et de l'arrière goût amer. Derrière eux, ils entendirent une porte s'ouvrir violemment. Par réflexe, leurs têtes pivotèrent en direction du bruit et ils découvrirent Luise, appuyée contre l'encadrement en bois.

- Les garçons, venez s'il vous plaît.

//

Du fond de sa chaise, Ezra n'en croyait pas ses oreilles. Jamais il n'aurait cru que son séjour ici se transformerait en un véritable cauchemar. Agnis, quant à lui, était pour une fois silencieux.

- Oui, vous m'avez bien entendu, dit Luise, je pense que c'est une bonne idée que tu passes l'Épreuve, ça éviterait que trop de gens se questionnent.

Agnis bondit furieusement de son assise :

- Mais regarde-le Luise ! Il va se faire massacrer !

Ezra lui lança un regard noir, blessé et en même temps énervé par ses paroles. Cependant, il savait qu'il n'était pas apte à ce genre d'épreuve, autant physiquement que mentalement. Certes, il faisait un peu de sport, comme du jogging ou autrefois du tennis mais une chose était sûre, il ne savait pas se battre.

- Désolé, lui souffla Agnis en se rasseyant.

Ezra soupira et posa une main sur l'accoudoir :

- Non, tu as entièrement raison.

- Les visites de contrôle ne vont pas tarder à exploser, continua Luise, les gardes t'ont déjà aperçu ici.

Son regard se porta sur son ami :

- Agnis, je compte sur toi pour le protéger durant l'Épreuve, c'est le seul moyen pour qu'il s'en sorte.

Ce dernier acquiesça silencieusement.

- Ezra, je suis désolée de t'imposer ça, j'aimerai que les choses se passent autrement. J'ai encore besoin de temps pour trouver une solution.

Il ne répondit pas et se contenta d'un faible sourire comme il savait si bien faire. Il savait qu'elle faisait de son mieux pour l'aider. Il allait devoir obéir, encore une fois.

Les deux acolytes se levèrent et se dirigèrent vers la porte quand Luise, les stoppa d'un geste :

- Ah et toi, dit-elle en pointant Agnis du doigt, évite de faire boire notre nouvelle recrue la veille de l'Épreuve.

Ezra fixa Agnis du regard, la peur dans les yeux :

- C'est demain ?!

Un sourire moqueur aux lèvres, Agnis lui empoigna l'épaule :

- Prépare-toi mon chaton. 

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Ameliagrantt ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0